Le 26 et 27 Juin, l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) était présente dans les rues pour exprimer sa solidarité dans le cadre de la Journée Internationale de Soutien aux Victimes de la Torture. Cette mobilisation s’est articulée autour de deux événements. Le premier fût l’installation d’une tente associative avenue Bourguiba, qui regroupait les différents partenaires de l’OMCT, le dimanche 26 Juin. Cette présence auprès des citoyens avait pour objectif de sensibiliser l’opinion publique sur le travail qu’il reste à faire en matière de lutte contre la torture. Ces efforts de sensibilisation se sont poursuivis le lendemain avec une marche pacifique partant du tribunal d’instance de Bab Bnet et allant jusqu’à l’ancienne prison 9 Avril.
Pour rappel, l’OMCT a activement pris position contre les mauvais traitements institutionnalisés et les atteintes aux droits humains liés à la croyance, à l’orientation sexuelle, ou dans le cadre des gardes à vue et de la lutte contre le terrorisme. L’organisation travaille transversalement sur la réforme des prisons, la justice transitionnelle et en partenariat avec l’Instance Nationale pour la Prévention de la Torture.
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Fruit d’un partenariat entre acteurs Tunisiens et Européens, à savoir: Solidarité Laïque, Solidar, le Ministère Tunisien pour la Formation Professionnelle et de l’Emploi, le Ministère Français des Affaires Etrangères, l’Agence Française de Développement et l’Union Européenne, le PCPA Soyons Actifs/Actives prend aujourd’hui son envol. Visant au renforcement des capacités des organisations de la société civile tunisienne et française, il a pour objectif la réduction des inégalités d’accès aux droits. Il s’agit d’un programme concerté pluri-acteurs qui réunit à ce jour 47 entités : associations, syndicats, coopératives, collectivités territoriales et pouvoirs publics issus des deux rives de la Méditerranée.
Objectifs Général et Spécifiques:
Le Programme s’est donnée pour mission de réduire les inégalités d’accès aux droits. Pour ce faire, trois objectifs spécifiques sont fixés:
Renforcer les compétences individuelles et collectives de la société civile dans la mise en œuvre de projets d’éducation et d’accès à l’emploi
Contribuer à la démocratie participative par le développement du dialogue pluri-acteurs à l’échelle territoriale
Renforcer les capacités collectives des acteurs de la société civile à dialoguer avec les acteurs publics et privés pour contribuer aux politiques publiques nationales en faveur de l’éducation et de l’insertion socioprofessionnelle
Ces objectifs sont l’aboutissement d’un long processus d’identification et de mise en place du programme:
2012: Phase pilote: Identification des problématiques et parties prenantes, diagnostic des besoins et du contexte, initiation des partenariats nord-sud
2014: Phase de construction du Programme Concerté Pluri-Acteurs « Soyons Actifs/Actives »
2015-2025: phase opérationnelle du PCPA
Un projet qui prend de l’ampleur
Aujourd’hui, le PCPA démarre sa nouvelle phase opérationnelle, une phase qui commence par 12 projets, dont 7 ont été validés pour démarrer bientôt et les 5 autres bénéficieront d’un accompagnement spécifique pour pouvoir déposer leurs projets à une prochaine commission. Des projets menés par des organisations membres du programme en partenariat avec les acteurs publics et les collectivités local et qui visent les thématiques du programme : l’éducation et l’insertion socioprofessionnelle l’économie sociale et solidaire.
Ces projets ciblent essentiellement les populations vulnérables, discriminées et/ou précaires (femmes, jeunes, décrocheurs scolaires, handicapées, chômeurs, migrants, etc.) et couvrent 8 régions de la Tunisie : Bizerte, Manouba, Ben Arous, Mahdia, Sfax, Gafsa, Sidi Bouzid, Kasserine.
Découvrez toutes les activités liées à ce programme en cliquant ici
شاركت في الدّورة التدريبية الأولى حول استراتيجيات الاتّصال بتونس الكبرى من 28 أفريل إلى 1 ماي الجاري 10 جمعيات ترشّحت لخوض مغامرة “أبرز” بتنظيم من المجلس الثقافي البريطاني بتونس وبالشّراكة مع “جمعيتي” و”مؤسّسة الياسمين“.
من بين الجمعيات جمعية “سفراء تونس للتنمية” وهي جمعية تعمل على نشر ثقافة بعث المشاريع في تونس وتهدف إلى تشجيع الشباب التونسي على بعث المشاريع كبديل للشباب العاطل عن العمل
وتعمل الجمعية على تقديم المرافقة لباعثي المشاريع. وفي إطار مشروع “لقيتها” أنشأت الجمعية منصة بعث المشاريع الأولى في تونس وتضم هذه المنصة مختلف المتدخلين في بيئة بعث المشاريع في تونس في موقع واحد وهو l9itha.tn، كما أعدت برنامج “لقيتها” في إذاعة الشباب لفائدة المقدمين على بعث المشاريع أو باعثي المشاريع الذين يواجهون صعوبات. وفي الختام سيمكن البرنامج 5مشاركين من تمويل مشاريعهم.
وقد مثلت مشاركتها في برنامج “أبرز” فرصة لجمعية “سفراء تونس للتنمية” من أجل تحسين استراتيجية التواصل في الجمعية والتي كانت من بين التحديات التي تعرضت لها الجمعية بالإضافة لصعوبة إدارة المتطوعين وتمويل المشاريع.
شاركت في الدّورة التدريبية الأولى حول استراتيجيات الاتّصال بتونس الكبرى من 28 أفريل إلى 1 ماي الجاري 10 جمعيات ترشّحت لخوض مغامرة “أبرز” بتنظيم من المجلس الثقافي البريطاني بتونس وبالشّراكة مع “جمعيتي” و”مؤسّسة الياسمين”.
من بين هذه الجمعيات “الجامعة التونسية لنوادي السينما” وهي جمعية سينمائية مستقلّة تأسّست في 14 أفريل 1950 وتضمّ نوادي سينمائية موزّعة على 15 ولاية تونسية.
تهدف الجامعة بالأساس إلى نشر الثقافة من خلال الأفلام في إطار رؤيتها المتمثّلة في مجتمع تونسي ديمقراطي وواعي بحقّه في اختيار الصّورة التي يشاهدها. حيث تعمل على دعم قدرات الناشطين الثقافيين السينمائيين في مجال الإدارة الثقافية وعلى الإرتقاء بالحسّ النّقدي لدى المواطن التونسي، وخاصّة خلق نشاط ثقافي لا مركزي ودائم في الجهات.
من أهمّ البرامج الّتي نفّذتها الجامعة التونسية لنوادي السّينما “مهرجان سينما السلام نقطة استفهام” الّذي بلغ دورته السادسة عشر هذه السّنة، وبرنامج تدريب منشّطي نوادي السينما الّذي انطلق العام الماضي ويحمل إسم “نوادي السّينما 2.0″، وكذلك برنامج “السّينما جايّة” والّذي يقوم على الصناعة السينمائية في مجال سينما التحريك ويتميّز بكونه متجوّلا عبر جهات البلاد.
من أهمّ التحديات التي تواجهها الجامعة كيفية خلق فضاء هو عبارة عن “سينما تاك” لحفظ الأرشيف السينمائي التونسي ويكون متاحا للمهتمّين بالتعرّف على الأرشيف السمعي البصري ببلادنا.
Dans le cadre du Jamaity Meeting du 04 mars 2016, plusieurs acteurs de la société civile ont été conviés par Jamaity pour débattre du positionnement de la société civile face au terrorisme et à la radicalisation en Tunisie. Cette rencontre s’inscrit dans un contexte de montée constante de la radicalisation et de l’extrémisme violent qui, on l’a encore constaté avec effroi ce lundi 07 mars, est une problématique plus qu’urgente.
Étaient présentes lors de cette rencontre les associations suivantes: Association DHIAA, MASSAR, SHAMS, Association Tunisienne de Soutien aux Minorités, Association Dom Polski, Association Manouba pour les Monuments et la Culture, Association de Sauvetage des Tunisiens Bloqués à l’Etranger, Association Jeunes Artistes, La Troupe Théâtrale de la Chebba, ADAM for Equality and Development, Findme .
La piste principale de débat concernait la position que devrait adopter la société civile pour lutter efficacement et prévenir au mieux la radicalisation. Une série de constats et de recommandations a émané de ce débat.
Les constats, tout d’abord peuvent être classés en deux catégories. Les intervenants ont tout d’abord relevé des données factuelles liées à la radicalisation et au terrorisme. D’un autre côté, ils ont aussi procédé à une recherche des causes de cette radicalisation et à une auto-critique de la société civile pour, enfin, expliquer les erreurs qui ont empêchées de stopper la montée de la radicalisation.
Constat:
Données factuelles:
Selon le ministère de l’intérieur:
5500 tunisiens environ combattent aux côtés de Daech
800 y ont perdu la vie
12 000 personnes ont été arrêtées en tentant de rejoindre Daech
1000 personnes sont dans les prisons pour acte, ou préparation d’acte terroriste
Il existe trois niveaux de radicalisation (D’après les études psychologiques, les deux premières catégories peuvent revenir à la raison et recevoir un suivi psychologique efficace, mais n’en bénéficient malheureusement que très rarement):
Les personnes en phase d’endoctrinement
Les personnes déjà endoctrinées
Les personnes étant passées à l’acte de tuer
Selon les statistiques (Association RATTA), les principales cibles pour la radicalisation sont les jeunes entre 18 et 35 ans, surtout issus du Sud-Est, avec un profil scientifique
Le terrorisme et l’influence de l’islam radical et violent se retrouve de plus en plus dans la société tunisienne
Une grande partie de la radicalisation se fait en prison
Les personnes étant rentrées en Tunisie après avoir combattu dans les rangs de Daech, même celles s’étant enfuies, sont presque systématiquement mises en prison sans étude préalable au cas par cas
La société civile n’a pas le droit d’entrer en contact avec les prisonniers
Trop peu d’organismes tunisiens travaillent sur la radicalisation sur internet
Causes:
La société civile, malgré l’augmentation des attaques sur le territoire tunisien, n’a que peu réagi et jamais d’une voix commune. Elle a échoué pour ce qui est de la coordination et n’a pas su se présenter comme une alternative crédible contre le terrorisme.
Les lois trop répressives en Tunisie sont la cause d’une grande partie de la radicalisation, car elles mettent un grand nombre de personnes en prison. Il s’agit notamment des lois visant les minorités (concubinage sous l’appellation “atteinte aux bonnes mœurs”, homosexualité etc.) ou concernant des délits mineurs (consommation et détention de cannabis etc.)
Recommandations:
Suite à ces constats, les participants se sont penchés sur les mesures à adopter pour commencer à lutter efficacement contre ces phénomènes. Une série de recommandations a donc été établie. Nous pouvons les classer de la manière suivante: Celles qui portent sur la prévention de la radicalisation, celles qui portent sur le travail post-radicalisation (aspect curatif), celles qui portent sur le travail que devrait effectuer la société civile pour gagner en efficacité.
Sur la question de prévention:
Inclure les familles et l’entourage lorsqu’un travail sur la sensibilisation est effectué
Effectuer des recherches sur quelle approche adopter afin d’adapter les messages de prévention au grand public
Faire du plaidoyer pour changer la loi concernant l’accès de la société civile aux prisonniers
Renforcer le plaidoyer pour l’assouplissement des lois sur les minorités et les délits mineurs
Il serait également bon de faire intervenir des organisations expertes sur la radicalisation et la communication liée à cette thématique telles que:
RAN: Radicalization Awarness Network (Pays-Bas)
ICSR: International Center for Studying Radicalization (Royaume-Uni)
RICU (Royaume-Uni)
Sur la question de l’aspect Curatif:
Créer plus de centres de réhabilitation avec un accompagnement psychologique
Établir une stratégie à adopter pour les personnes qui sont rentrées des zones de conflits (qui diffère de la stratégie répressive du gouvernement)
La société civile doit travailler sur la réintégration des ex-détenus pour prévenir tout sentiment d’abandon
Sur le travail sur la société civile:
La société civile est trop souvent élitiste et paraît très éloignée des individus et notamment des jeunes. Il faut donc à tout prix laisser de côté l’ego pour parler d’une seule voix et devenir une alternative crédible au terrorisme. Le travail en réseau doit devenir une priorité. Cela peut se faire par exemple, en organisant un congrès national pour présenter la société civile comme alternative et œuvrer en faveur de la sensibilisation et la prévention. Il faut, pour cela le rendre attractif (y compris dans le choix du nom) d’un point de vue marketing pour attirer les jeunes.
La raison pour laquelle Daech attire autant de jeunes est notamment que ce groupe maîtrise les outils de communication. La société civile doit donc renforcer ses capacités à communiquer
Donner la parole aux jeunes et les convaincre de leur utilité et du rôle qu’ils peuvent jouer (art, culture, gouvernance, éducation, sport etc.), notamment pour combattre le sentiment d’incapacité et de désœuvrement auquel ils font face
Créer une feuille de route commune à toute la société civile et faire de la thématique “radicalisation” une thématique transversale que chacune des associations peut traiter avec son domaine spécifique d’activité
Il est aujourd’hui, plus que temps de se mobiliser. La thématique “Terrorisme” concerne tous les domaines d’activité et doit être combattue par toutes les associations en fonction de leurs domaines d’activités. Ces dernières doivent travailler main dans la main, quelques soient les divergences politiques ou d’opinion. Le terrorisme prend des vies et détruit des familles au quotidiens. La société civile peut représenter une alternative idéale pour revaloriser les jeunes et leur permettre de créer des changements et avoir leur mot à dire.
Acteurs de la société civile, nous sommes l’arme contre le terrorisme!
L’association Generations for Peace démarre son programme en Tunisie en partenariat avec l’association Académie Jeunesse Tunisie de Développement. En effet, une équipe tunisienne constituée de pionniers, délégués et volontaires va mobiliser ses efforts pour enraciner les valeurs de paix, de tolérance et de solidarité chez les jeunes tunisiens, plus particulièrement les tranches sociales marginalisés et susceptibles à la radicalisation.
L’implémentation du programme en Tunisie s’est fait depuis 2013 et progressivement:
2013 :10 volontaires actifs dans la société civile ont été sélectionnés pour participer à l’Amman Camp. Ce camp vise à former ces participants dans plusieurs disciplines (analyse et gestion de conflits, travail en équipe …) mais surtout de transmettre les bonnes pratiques de Generations for Peace afin de pouvoir être en mesure de représenter l’association à l’échelle locale et de devenir acteurs de changement.
Décembre 2014- Mai 2015 : Un projet sous le nom « Réduction du régionalisme et de la violence au sein du cadre estudiantin » a vu le jour et a œuvré au sein de l’Institut des Hautes études commerciales de Sousse. Ce projet pilote a travaillé sur 50 étudiants de milieux et de régions diversifiés et a réussi à unifier ce groupe et donc à instaurer le respect des différences, la solidarité et le pacifisme.
Décembre 2015 – Mai 2016 : Deux projets sont actuellement en phase d’implémentation et vont traiter de la problématique de l’extrémisme chez les jeunes tunisiens et tunisiennes marginalisés. Un vrai problème d’actualité qui menace notre pays et qui doit être traité à la racine. Le programme travaillera étroitement avec des élèves/étudiants au sein de deux établissements scolaires témoignant de plusieurs cas de radicalisation. Ces jeunes vont bénéficier d’activités sportives innovantes, d’ateliers artistiques interactifs, le tout dans une ambiance d’entraide, d’inclusion et de tolérance.
Qu’est- ce que Generations for Peace? Generations for Peace (générations pour la paix) est une association internationale à but non lucratif basée en Jordanie et fondée en 2007 qui ambitionne de promouvoir des valeurs de tolérance et de citoyenneté active dans les communautés témoignant de situations conflictuelles. Cette association s’engage à renforcer les compétences des jeunes en termes de leadership, de plaidoyer et de citoyenneté active afin que ces derniers soient acteurs de changement et transmettent les bonnes pratiques pacifistes dans leur milieu environnant. L’association a une approche assez unique. C’est en effet une des rares organisations qui utilise le sport comme principal moyen de lutte contre la violence et de promotion de la paix.
Les valeurs principales de l’association se déclinent comme suit:
La consolidation du leadership chez les jeunes
L’autonomisation communautaire
La tolérance active
La responsabilité citoyenne
Pour plus d’informations sur le travail de Generations for Peace :
Durant l’année 2009, l’Institut Arabe des Droits de l’Homme (IADH) a acquis une vieille auberge (Oukala) couvrant un terrain de 1550 m² se composant de trois blocs à 2 niveaux avec 50 pièces autour de deux patios et une grande salle. Le local se situe dans une zone centrale du grand Tunis, dominant à l’Est le quartier résidentiel « Montfleury » et surplombant à l’Ouest le quartier populaire de « Sijoumi ».
Le centre Dar Essaida est un pôle culturel populaire dont les diverses activités tourneraient autour des droits de l’Homme dans leur acception universelle et intégrale. Pour la restauration et le réaménagement de ce bâtiment, l’IADH a mis à contribution plusieurs intervenants supervisés par un bureau de pilotage en Tunisie pour coordonner et superviser les travaux de réaménagement.
Nous avons rendu visite à Dar Essaida fin janvier 2016, cet espace réaménagé est un centre dont l’emplacement est stratégique. Le choix de cet emplacement a une portée symbolique. D’après les déclarations de Monsieur Abdelbasset Ben Hssan, dans une interview qu’il nous a accordé, le choix de l’emplacement relève d’une conviction profonde de l’IADH celle “des droits de l’Homme pour tous”. Il insiste sur le fait que “cette culture ne doit aucunement être l’apanage de certaines classes aisées au dépend d’autres et qu’elle tire même sa valeur du fait d’intégrer les classes exclues et marginalisées”.
Dar Essaida serait donc un espace de proximité pour les enfants et les jeunes de Sijoumi et ce afin de développer un leadership plus proche des communautés. Ce centre vise à développer de nouvelles méthodologies et pédagogies qui intégreraient toutes les classes sociales.
A la question de la duplication de ce projet dans d’autres régions, Mr Ben Hssan a exprimé son vif souhait de rendre cette approche plus générale. Selon lui, les associations des droits de l’Homme ont souffert à l’ère Ben Ali de marginalisation et d’une quasi exclusion de l’espace social. Il déclare à ce propos : « les associations des droits de l’Homme manquent peut-être de filiations sociale, d’une présence dans la société qui peut rallier les gens autour de leurs objectifs », et c’est en ce sens que le centre Dar Essaida peut apporter une réponse. Ce centre s’inscrit dans la continuité d’une réflexion stratégique profondément menée par l’IADH : comment les droits de l’Homme peuvent être fédérateurs ? Comment peuvent-ils bannir le cloisonnement ?
Le centre Dar Essaida aura atteint ses objectifs une fois pris en charge par la société civile et les institutions concernées par les droits de l’Homme. Ce centre devra être exploité par tous les défenseurs des droits humains même de la région arabe car l’un des objectifs de l’IADH est d’initier des dynamiques dans la région. « Nous serions satisfait, une fois le centre devenu une plateforme d’échange nationale et internationale » nous confie le président de l’IADH.
Au-delà de toutes les opportunités et les projets que peut initier Dar Essaida, cet espace est un véritable message d’espoir pour les jeunes et les enfants afin qu’ils développent leur intelligence et l’esprit d’initiative, au profit de la société mais également une occasion pour mettre l’Homme au cœur de la société et des politiques du pays. Une telle approche ne peut selon Mr Ben Hssan que « donner aux jeunes des possibilités de rêver ». Et oui, le rêve et la dimension idéaliste et utopique des droits de l’Homme prennent une forme grâce à cet espace puisque le voisinage a beaucoup aidé lors de la construction de Dar Essaida. Les artisans, les autorités locales n’ont pas hésité à mettre une pierre à l’édifice, chacun avec ses moyens. Ils ont très vite intégré les locaux après les travaux « depuis la rénovation, on a fondé un club de cinéma pour enfant qui continue à organiser des activités régulièrement. Le club « cinéma Essalém » connait un succès énorme, il a reçu le 1er prix en participant à un festival international au Maroc ».
L’IADH a également formé un conseil scientifique dont les membres sont les 17 directeurs des écoles primaires et lycées de la région et il démontre que le désir de culture n’est pas le dada des classes aisées mais qu’il y a une réelle soif pour la culture qui nous donne espoir et nous réconforte dans ce choix stratégique.
Les prochaines grandes étapes pour le centre Dar Essaida sont :
Equiper le centre avec les moyens techniques qui assureraient le bon fonctionnement
Installer une radio et une web tv (formation des journalistes en droits de l’Homme et citoyenneté)
Préparer l’hébergement
Développer des mécanismes d’interaction avec le quartier
Dar Essaida projet initié par l’IADH et ses partenaires est une initiative qui met du baume au cœur et qui rappelle que la culture des droits de l’Homme sans toutes les classes sociales est une culture vouée à l’échec dans le processus de mise en place des politiques économiques et sociales de la Tunisie.
Selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, les conditions d’incarcérations en Tunisie sont “alarmantes”, ne répondant pas aux standards internationaux. En effet, l’état de santé des détenus est rudement mis à l’épreuve, notamment, du fait de la surpopulation (le taux de population carcérale avoisinerait les 170%). Les établissements pénitentiaires tunisiens ont, en effet, une capacité totale de 15 000 places et accueillent pourtant 26 000 personnes.
Pour répondre à ce problème majeur, une commission ministérielle s’est regroupé le mardi 19 janvier 2016 pour étudier les mesures possibles pour l’amélioration des conditions de détention et les moyens de palier à la surpopulation carcérale. Elle a également envisagé les possibilités de mise en places de processus efficaces de rééducation, de réhabilitation et d’intégration.
D’autre part, selon le Guide Pratique: Contrôle des lieux de détention en Tunisie par des organismes nationaux, publié par le DCAF (Centre pour le Contrôle Démocratique des Forces Armées) en collaboration avec le Ministère de la Justice, des Droits de l’Homme et de la Justice Transitionnelle, des engagements ont été pris dans le même sens. Il est donc envisagé de revoir la gouvernance concernant le système pénitentiaire pour que celui-ci soit plus efficace, responsable et “administré dans la plus grande transparence et le respect des lois et des droits humains”.
Ce guide fait état rapidement de la situation actuelle, et donne des recommandations sur les démarches à suivre lors des visites de contrôle pour assurer l’application et la pérennisation de la réglementation actuelle et future. Il a été créé dans le but de participer efficacement à un monitoring des lieux de détention, sans pour autant se substituer aux acteurs spécialisés. Il s’adresse à tous les acteurs tunisiens s’attachant à renforcer la bonne gouvernance dans le système pénitentiaire en Tunisie.
En premier lieu, il rappelle le rôle du ministère de la Justice, des Droits de l’Homme et de la Justice Transitionnelle. Ce dernier est notamment en charge de:
L’organisation et l’inspection des services publics judiciaires en veillant à leur bon fonctionnement, et d’entreprendre toutes les actions nécessaires à leur amélioration et à leur promotion
Le contrôle des activités des professions judiciaires et des auxiliaires de la justice
La présentation et le suivi de l’exécution de la politique portant sur les droits de l’homme
La contribution à la préservation des droits de l’homme et à la propagation de la culture de ces droits ainsi qu’à la garantie de leur exercice conformément à la législation nationale et internationale
Le développement d’un ensemble de stratégies pour traiter les atteintes aux droits de l’homme commises dans le passé, basées sur la recherche de la vérité, le jugement et la réconciliation conformément aux principes de justice transitionnelle adoptés au niveau national
Le contrôle des organismes placés sous sa tutelle dont notamment la Direction Générale des Prisons et de la Rééducation, le Centre d’Etudes Juridiques et Judiciaires, l’Institut Supérieur de la Magistrature et l’Institut Supérieur de la Profession d’Avocat
Il dresse ensuite une liste des mesures prises pour résoudre les problématiques liées au secteur pénitentiaire:
La reconnaissance du droit de tout détenu à un “traitement humain qui préserve se dignité” dans la nouvelle constitution adoptée le 27 janvier 2014
La consécration dans la nouvelle Constitution d’une vision du système de détention axée sur la “réhabilitation du détenu” et sa “réinsertion dans la société”
La ratification du Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants en 2011, et l’adoption en décembre 2013 par l’assemblée nationale constituante d’une loi qui prévoit la mise en place d’une commission de prévention de la torture en Tunisie
La signature des accords entre le ministère de la Justice et des organisations de la société civile permettant à ces dernières d’effectuer des visites dans les prisons sous tutelle dudit ministère
Le guide pratique, avant d’expliquer les démarches à suivre lors de la visite d’un lieu de détention par des organismes nationaux donne un aperçu des réformes qui permettraient de concrétiser cette approche:
L’élaboration d’une nouvelle politique ou stratégie pénale ayant pour but la réhabilitation et la réinsertion sociale des détenus. Ceci nécessitera également la révision des sanctions et peines pour crimes et délits.
La réhabilitation de l’infrastructure des prisons et des postes de police pour garantir la conformité avec la nouvelle politique pénale. Ceci comporte d’une part la rénovation des lieux de détention existants pour assurer des conditions dignes pour les détenus. D’autre part, l’infrastructure doit également faciliter la mise en application des programmes de réhabilitation et de réinsertion sociale (par exemple par le développement d’institutions semi-ouvertes, etc.).
La formation des agents de l’administration pénitentiaire et des forces de sécurité intérieure sur les nouveaux standards et exigences dans le traitement des détenus et des conditions de détention.
La mise en place de mécanismes de contrôle (internes et externes) pour assurer le bon traitement des détenus et la prévention des abus.
Le contenu général du rapport porte ensuite sur la méthodologie à adopter lors d’une visite de contrôle et divisée en quatre parties: préparation de la visite, conduite de la visite, cas particuliers, rédaction du rapport. Il contient également un exemple de structure de rapport, une liste des prisons en Tunisie, une bibliographie des manuels et autres outils importants pour assurer un monitoring des lieux de détention.
Ce guide est la publication la plus récente en terme d’étude du système pénitentiaire tunisien, mais d’autres rapports ont été publiés au cours des dernières année, notamment par l’ Association pour la Prévention de la Torture. Les outils en place sont donc nombreux, et des dynamiques semblent se créer au sein du gouvernement. Nous pouvons donc espérer, dans les années à venir, un accroissement des réponses aux problématiques liées au milieu carcéral.
source: Babnet Tunisie, le 23/01/2016: “La surpopulation carcérale sur la selette”, http://www.babnet.net/cadredetail-119125.asp
Au cours de la semaine du 18 Janvier 2016, suite à un contrôle de police, un homosexuel tunisien aurait subi des violences physiques et été violé par un agent en uniforme, qui l’aurait ensuite menacé de représailles s’il ébruitait l’affaire ou s’il portait plainte, avant de l’abandonner dans les rues du quartier de Hammam-Lif. Les violences et l’agression sexuelle ont été confirmées par un examen médical.
Cette atteinte gravissime aux droits humains révèle de nouveau deux problèmes fondamentaux que connaît la Tunisie. Tout d’abord, bien qu’elle soit officiellement une “démocratie” naissante, la Tunisie a encore un long chemin à parcourir en matière d’application des droits de l’homme. C’est à croire que le pays a adhéré au “Protocole facultatif à la Convention contre la torture et autres peines et traitements cruels inhumains, ou dégradants” pour s’attirer les faveurs des pays occidentaux.
D’autre part, dans une situation sécuritaire instable, des droits supplémentaires sont accordés aux forces de police pour leur permettre d’assurer de manière efficace la protection des citoyens. Mais à l’inverse, on constate un harcèlement croissant et un abus des droits de la part des forces de police. Cela va sans rappeler que la situation est dangereusement précaire pour les minorités sexuelles, mais également pour de nombreux couple non-mariés et émancipés vivant ensemble ou ayant des relations sexuelles avant le mariage, sans parler des femmes, dont le statut est égal à celui de l’homme dans la constitution, mais qui subissent encore de nombreuses discriminations.
Il serait temps que les directives et priorités des forces de polices soient recentrées sur la protection des citoyens et non leur oppression et que les citoyens puissent faire valoir leurs droits sans peur des représailles. Des mécanismes de surveillance des policiers devraient également être mis en place pour, à l’avenir prévenir tout abus ou atteinte aux droits humains.
Les acteurs de la société civile, restent en tout cas, mobilisés pour veiller au respect des droits. C’est le cas du “Collectif pour les Libertés Individuelles”, force de plaidoyer récemment constituée, qui a notamment présenté, lors d’une conférence le 19 Janvier dernier, la situation des atteintes à l’encontre des libertés individuelles ainsi qu’une analyse de la constitutionnalité de certaines lois pour tenter d’expliquer la recrudescence récente des attaques contre les libertés, qui devient alarmante.
En dernier recours, il est bon de savoir que la Tunisie a adopté le “premier Protocole facultatif au Pacte international sur les droits civils et politiques” qui reconnait la compétence d’un Comité indépendant composé d’experts internationaux – le Comité des droits de l’Homme – à recevoir des plaintes de particuliers. Vous savez maintenant à qui vous adresser.
Égalité, diversité et inclusion ont toujours été au coeur de la gouvernance. Le British Council en fait la démonstration en lançant le processus d’auto-évaluation bi-annuel, le Diversity Assessment Framework (DAF).
Jamaity compte parmi les parties-prenantes les plus importantes pour British Council en Tunisie et pour cause, les premières esquisses du projet sont nées de Global Change Makers regroupant un groupe d’acteurs de la société civile (Découvrez ici les débuts de Jamaity)
Pour toutes ces raisons, Jamaity a eu le plaisir de participer au panel d’évaluation de la diversité au sein du British Council en tant que regard externe.
Les premiers fondements de la politique d’égalité se basent sur:
Une égalité entre les ages
l’inclusion des personnes à mobilité réduite / porteuse de handicap
Une égalité entre les genres
Une égalité entre les races/éthnicités et cultures
Une égalité entre religions et confessions
Une égalité entre les orientations sexuelles
La prise en considération de l’équilibre travail / vie
Comment fonctionne le processus du DAF?
Visant à une constante amélioration, c’est un cycle en boucle fermée qui permet de s’assurer que les valeurs et les actions sont alignés et qu’un impact a bien eu lieu. Le cycle permet aussi de s’assurer que l’auto-évaluation ne biaise pas la réalité en faisant intervenir des externes.
Quels sont les bases du DAF?
Le DAF se base sur des indicateurs spécifiques, mesurables, acceptables, pertinents, temporellement définis et évaluables sur 2 catégories: Indicateurs essentiels et indicateurs de bonnes pratiques.
Indicateurs essentiels:
Indicateurs de recrutement, intégration et objectifs professionnels individuels
Indicateurs d’accès (dans les bâtiments)
Indicateurs de développement de capacités (formation et apprentissage)
Indicateurs d’inclusion
Indicateurs de leadership
indicateurs de bonnes pratiques:
Indicateurs sur l’inclusion des personnes porteuses d’handicap et des minorités
Partage des bonnes pratiques d’égalité, diversité et inclusion avec les parties-prenantes
Indicateurs concernant les fournisseurs et prestataire de services
Indicateurs de mesure d’impact de la politique d’égalité et replanification
Le score final de l’évaluation est mesuré sur une échelle de 8 indicateurs pertinents.
Le DAF en une image (contenu en Anglais):
Le DAF, un modèle à généraliser dans la société civile tunisienne
Ce modèle nous prouve que le succès passe aussi et surtout par l’évaluation des Partenaires Techniques et Financiers. British Council en Tunisie fait partie de ceux qui donnent l’exemple en matière de gouvernance, son positionnement à l’échelle international le prouve vu qu’elle fait parti des leader sur la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Pour résumer, le processus d’évaluation continue, le Diversity Assessment Framework (DAF), est un outil a fort potentiel, exportable vers les autres structures associatives et qui permet de traduire les valeurs en actions et mesurer leurs impacts.