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Mobilisation de la société civile dans le suivi des relations entre la Tunisie et l’Union Européenne.

Par Ghada Hadhbaoui,

Après la révolution, une volonté claire est apparue du côté européen pour répondre à l’une des revendications clés de la société civile tunisienne, à savoir, la participation de cette dernière dans le suivi des affaires publiques, notamment des  relations entre la Tunisie et l’Union Européenne, surtout suite au rôle primordial qu’elle a joué dans le processus de transition démocratique. Cette demande a rencontré une réponse graduelle de la part du Gouvernement Tunisien, réponse qui s’est notamment manifestée à travers les liens tissés dans le cadre du projet de mobilisation de la société civile dans le suivi des relations entre la Tunisie et l’Union Européenne lancé par le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme(REMDH) en janvier 2014. Le projet consiste en un dialogue tripartite rassemblant le Gouvernement Tunisien, l’Union Européenne et les composantes de la société civile et vise à faire participer activement la société civile dans le dialogue bilatéral.

Le projet est basé sur quatre thématiques principales traitées dans le cadre des relations entre l’Union Européenne et la Tunisie, à savoir :

Les droits des femmes et l’égalité hommes-femmes, la réforme du système judiciaire et la garantie de l’indépendance de la Justice, la mobilité et la défense des droits des migrants et des réfugiés, et le respect des droits économiques et sociaux à travers la mise en place d’un modèle de développement économique et social respectant les droits de l’Homme, réduisant le chômage – surtout dans les rangs de diplômés – , encourageant l’égalité des  chances  entre les personnes et luttant contre les disparités régionales.

Dans ce cadre, Rami Salhi, directeur du bureau Maghreb du REMDH, a déclaré que : « Ce projet vise à faire participer la société civile tunisienne dans le suivi des affaires politiques y compris les relations internationales qui lient la Tunisie à ses partenaires et surtout à l’Union Européenne et ses États membres. »

Il a souligné d’un autre coté que « le premier défi de ce projet consiste à créer une collaboration et une interaction entre la société civile et le Gouvernement, basée sur des propositions précises et réalistes qui prennent en compte l’ensemble des défis qu’affronte la Tunisie, avec la nécessité de respecter parfaitement les droits de l’Homme, les libertés, la souveraineté nationale et le droit des générations futures aux richesses du pays. »

Rami Salhi a ajouté que « ce projet a été initié afin de surmonter les défis relatifs à certains accords signés entre la Tunisie et l’Union Européenne et qui ne répondent pas aux principes fondamentaux des droits de l’Homme, tels que l’accord de partenariat de mobilité dont l’annonce politique a été signée en mars 2014 en l’absence des organisations de la société civile et qui comprend plusieurs violations des droits de l’Homme et surtout des droits des migrants et des réfugiés ». « Il s’agit en outre d’un accord ne garantissant pas la liberté de circulation et qui fait primer la protection de frontières européennes au détriment des intérêts des migrants, ce qui a entraîné plusieurs tragédies et catastrophes humanitaires et engendré des milliers de victimes et de disparus. Sans oublier les grandes difficultés que rencontrent les tunisiens pour l’obtention d’un visa et la sélectivité dont font preuve les États membres », a-t-il précisé.

Il a souligné que « l’accord, malgré ce qu’il a intégré d’éléments et de signaux impliquant une politique de développement visant à réduire le phénomène de disparités entre les régions ainsi que le chômage, demeure insuffisant et déséquilibré », soutenant que « la société civile, si elle est impliquée activement, est en mesure de modifier ces accords et de parvenir ainsi à une vision unifiée et convergente sur de nombreux points, surtout que le pays s’apprête à discuter un grand nombre d’accords importants où la vision de la société civile et ses propositions sont nécessaires, tels que l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) dont les négociations démarreront en juin 2015. »

Synthèse des recommandations: « mobilisation de la société civile dans le suivi des relations entre la Tunisie et l’Union européenne »

Synthèse des recommandations des groupes de travail du projet « mobilisation de la société civile dans le suivi des relations entre la Tunisie et l’Union européenne » mis en place par le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), en partenariat avec l’Union européenne (UE), en vue de la mission de plaidoyer sur la situation des droits de l’Homme en Tunisie. –  Bruxelles, 22-24 juin 2015

La présente mission de plaidoyer est entreprise dans le cadre de l’aboutissement du projet « mobilisation de la société civile dans le suivi des relations entre la Tunisie et l’Union européenne » (projet Tunisie-UE), mis en place par le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme en partenariat avec l’Union européenne. Ce document vise à présenter les recommandations et positions exprimées par les organisations de la société civile membres des 4 groupes de travail thématiques tout au long de ces 18 mois (janvier 2014-juin 2015).

Concernant l’implication de la société civile dans le dialogue UE-Société civile, la délégation appelle l’UE à :

  • Mettre en place des mécanismes et des procédures permettant à la société civile d’accéder à l’information pertinente dans des délais lui permettant de réagir à temps ainsi que d’être pleinement associée dans la discussion sur les questions stratégiques relatives à la pérennisation du processus démocratique et au développement inclusif du pays;
  • Mettre en place des mécanismes permettant à la société civile de suivre le financement alloué par l’UE à la Tunisie ainsi que l’usage qui en est réellement fait ;
  • Impliquer la société civile dans la planification et l’évaluation des projets mis en place par l’UE en Tunisie ;
  • Assurer que la révision de la Politique Européenne de Voisinage, actuellement en préparation, prenne réellement en considération les besoins spécifiques du pays et soit fondée sur le respect des droits humains en privilégiant les intérêts communs, y compris en ce qui concerne la dimension sécuritaire.

Concernant la garantie d’une égalité de genre et la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violences à l’égard des femmes en Tunisie, la délégation de la société civile appelle l’UE, dans ses relations bilatérales avec la Tunisie, à encourager cette dernière à :

  • Adopter la loi intégrale contre la violence à l’égard des femmes et des filles et effectuer les réformes législatives en conséquence ;
  • Ratifier la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul) ;
  • Lever la réserve sur déclaration générale de la Tunisie relative à la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) ;
  • Inclure la dimension genre dans l’élaboration des lois, des budgets de l’Etat et des plans de développement ;
  • Ratifier les conventions de l’Organisation internationale du travail, en particulier la Convention 183 et les conventions relatives aux droits économiques et sociaux des femmes pour garantir l’égalité de rémunération et combattre le chômage des femmes ;
  • Garantir la parité horizontale et verticale dans la loi électorale relative aux élections municipales et veiller à une représentativité équitable des hommes et des femmes dans les postes de décision.

Sur la question de la protection des droits des migrants et la politique migratoire européenne, les représentants de la société civile tunisienne appellent l’UE à :

  • Respecter les droits humains des personnes migrantes, réfugiées et demandeuses d’asile dans la politique migratoire de l’UE et dans la coopération avec la Tunisie. En ce qui concerne la coopération avec la Tunisie, encourager l’adoption et la mise en oeuvre de textes législatifs tunisiens en pleine conformité avec les conventions internationales. Plus précisément, encourager la Tunisie à ;

– supprimer les sanctions prévues en cas d’entrée, de séjour ou de sortie non autorisés et abroger la loi du 3 février 2004 ;

– adopter des lois sur les migrations en conformité avec les traités internationaux ratifiés par la Tunisie et lutter contre toutes les formes de discrimination, de racisme et d’exclusion à l’égard des populations migrantes en Tunisie ;

– ratifier les conventions de l’Organisation internationale du travail n°97 et n°143 relatives aux travailleurs migrants et la convention des Nations Unies sur la protection des migrants et des membres de leur famille ;

– mettre en place un système d’asile effectif basé sur le respect des droits humains et l’application du principe de non-refoulement ;

– mettre rapidement en place le conseil supérieur des tunisiens à l’étranger et renforcer la consultation de la société civile sur les questions migratoires et la protection des droits des travailleurs migrants ainsi que sur le partenariat pour la mobilité.

  • Exclure la clause de réadmission de tous les partenariats et accords signés avec la Tunisie ;
  • Assurer, dans le cadre des conventions bilatérales et du Partenariat de Mobilité, une liberté de circulation réelle et effective pour les ressortissants tunisiens en offrant une facilitation d’octroi de visa accessible à toutes et à tous et non pas seulement aux personnes hautement qualifiées ;
  • Lutter contre la traite des migrants en assurant des conditions d’accès à l’emploi digne pour toutes et tous, en ne pénalisant pas les victimes de trafic qui seraient en séjour irrégulier, et en permettant aux victimes de trafic d’obtenir réparation pour la violation de leurs droits (soutien médico-social ; accès effectif à la justice ; condamnation des trafiquants). Travailler au démantèlement des réseaux de recrutement illicites ;
  • Renforcer la coopération entre les acteurs de la société civile en Tunisie pour la défense des droits des personnes migrantes tunisiennes et notamment via la coopération syndicale.

En ce qui concerne les droits économiques et sociaux, les membres de la délégation appellent l’UE à adopter les orientations suivantes :

  • Orienter l’aide de l’UE vers les besoins nationaux et non pas plier les stratégies nationales des pays partenaires en fonction des fonds existants ;
  • Adopter des solutions concrètes, communes avec les Etats membres de l’UE, pour alléger l’endettement actuel de la Tunisie qui pénalise la transition démocratique en cours ;
  • Encourager la Tunisie à assurer la sécurité alimentaire, une meilleure autonomie énergétique et une meilleure gestion de l’eau. Appuyer dans ce sens la coopération technique et scientifique dans le domaine des énergies renouvelables et de l’économie sociale et solidaire ;
  • Eviter les conditionnalités qui entrainent l’adoption de réformes et de politiques d’austérité défavorables aux droits économiques et sociaux des citoyens et citoyennes en Tunisie ;
  • Plus spécifiquement, concernant l’ALECA :

– Envisager l’ALECA dans un cadre de coopération plus équitable (asymétrique en faveur de la Tunisie). En effet, et puisqu’il s’agit d’un accord entre pays ayant des niveaux très différents, l’équité des échanges doit être assurée ;

– Assurer la transparence de l’information dans les négociations de l’ALECA, permettre à la société civile d’accéder à l’information concernant les discussions en cours et mettre en place des échanges tripartites ;

– Ne pas remettre en question la protection de l’Etat tunisien concernant le secteur agricole tant que la Politique agricole commune (PAC) existe ;

– Assortir la liberté de circulation des biens, des services et des capitaux de la libre circulation des personnes.

Pour accompagner un processus de réforme de la Justice respectueux des droits humains et des principes fondamentaux d’un Etat de droit, la délégation appelle l’UE, dans ses relations bilatérales avec la Tunisie, à encourager cette dernière à :

  • Assurer un processus de réforme de la Justice transparent et participatif, reconnaissant la nécessité et l’importance d’impliquer la société civile tunisienne en tant qu’acteur concret dudit processus ;
  • Informer et sensibiliser les citoyennes et citoyens quant à leurs droits, plus précisément :

– En garantissant un accès facile et complet à l’information juridique ;

– En garantissant un accès facile à l’aide juridictionnelle et en particulier pour les groupes les plus vulnérables ;

  • Renforcer la capacité des magistrats et des avocats en matière de déontologie pour assurer leur indépendance, leur impartialité et leur intégrité dans le respect de la Constitution tunisienne et des conventions internationales ratifiées par la Tunisie ;
  • Assurer une justice de proximité en décentralisant la justice administrative et en réformant la carte judiciaire ;
  • Amender la loi sur la justice transitionnelle pour assurer sa conformité avec la nouvelle Constitution et les standards internationaux dans le but d’assurer l’aboutissement du processus et de lutter contre la politisation de ce dernier, notamment :

– revoir le nombre et la répartition des chambres spécialisées au sein des tribunaux de première instance ;

– assurer le respect du droit au double degré de juridiction par la création de chambres spécialisées au sein des Cour d’appel.

  • Assurer à la société civile tunisienne un meilleur accès à l’information et l’impliquer dans le suivi des activités de l’Instance Vérité et Dignité dans le but que la société civile puisse assurer un monitoring citoyen ;
  • Clarifier les textes de loi relatifs aux archives pour assurer un accès et une utilisation encadrés et pertinents, conformément aux nécessités de la justice transitionnelle.

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“Fani Raghman Ani” inaugure la salle de cinéma et théâtre au collège Ibn Rachik à Dowar Hicher

Par Ghada Hadhbaoui,

L’association “Fani Raghman Ani” a inauguré, le vendredi et samedi 18 et 19 Décembre ,  en présence de représentants de l’ambassade d’Allemagne à Tunis et quelques cadres partenaires des Ministères de l’Education et de la Culture ainsi que des représentants de la société civile, des journalistes et des artistes, la salle de théâtre et de  cinéma  du collège Ibn Rachik  de Dowar Hicher qu’elle a construite dans le cadre du projet «Nous sommes ici /na7nou Houna » .

” Nous sommes ici” est un nouveau projet de l’association “ Fani Raghman Ani” en partenariat avec l’ambassade d’Allemagne et le ministère de l’éducation, et qui consiste en la construction de salles de cinéma et de théâtre au sein des établissements d’enseignement primaire, de base et secondaire et ce dans l’objectif de participer à la diffusion et la généralisation des activités culturelles, surtout dans les zones marginalisées souffrant d’un manque cruel d’activités culturelles.

” Nous sommes ici” à Dowar Hicher est une initiative pour lutter contre la violence et l’extrémisme, surtout que cette région est privée de toute action culturelle. Cette région qui a souffert des éclaboussures de certaines affaires liées au terrorisme reste une zone peuplée par des enfants artistes et passionnés par tous les arts. les enfants de Dowar Hicher manquent seulement d’un espace qui leur permet d’exprimer leur talent , qui les protège du danger de la récupération terroriste. cet espace prévu pour les spectacles et représentations est une initiative qui donne l’occasion aux élèves du collège Ibn rachik d’être créatifs ce qui coïncide avec la décision du ministre de l’éducation de rendre obligatoire les clubs culturels dans tous les établissements scolaires.

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Le portail MIZANIATOUNA du ministère de la Finance: un pas vers la transparence ?

Par Ghada Hadhbaoui,

Le gouvernement s’engage un peu plus dans la transparence, la gouverance ouverte et l’accès à l’information budgétaire aux citoyens grâce au portail MIZANIATOUNA du ministère de la Finance. Mais de quoi s’agit-il ?

Le Portail du Budget Ouvert présente des données budgétaires relatives au budget de l’Etat. Ces données présentées sous forme simplifiée et avec graphiques concernent les recettes et dépenses de l’Etat, des fonds du Trésor, et des établissements publics à caractère administratif, et ce depuis 2008. Ces données ont été en grande partie extraites du système d’information de gestion financière ADEB (Aide à la Décision Budgétaire) du Ministère des Finances, en recourant à la méthodologie de l’outil BOOST élaborée par la Banque Mondiale. L’outil BOOST est une bases de données basée sur Excel qui organise des données budgétaires extraites des systèmes informatiques du gouvernement dans un format convivial et simple, tout en étant conformes aux dimensions du système de classification budgétaire du pays.

Le Portail du Budget Ouvert comprend de multiples fonctionnalités et onglets, allant de visualisations globales jusqu’aux données détaillées afin de répondre aux différentes demandes d’information des citoyens:

 

  • TENDANCES GLOBALES : Le premier onglet vous permet d’être informé sur les grandes tendances des finances publiques de la Tunisie, depuis 2008, tant du point de vue des recettes que des dépenses de l’Etat et du déficit correspondant. L’utilisateur est en mesure d’identifier les grandes catégories qui constituent les recettes et les dépenses de l’Etat Tunisien
  • OÙ VA L’ARGENT ? Cet onglet illustre la répartition des montants alloués et payés du budget de l’Etat par catégorie de dépense (les parties: par exemple les salaires, les investissements, le service de la dette, …) et aussi par secteur (ou administration). L’utilisateur peut aussi afficher la répartition des budgets et des dépenses d’un ministère spécifique, par nature de dépenses.
  • FONDS :Cet onglet vous permet de suivre l’évolution des recettes et des dépenses des Fonds du Trésor. L’utilisateur est en mesure de tracer l’évolution de ces fonds en fonction du ministère de tutelle ou par nature des dépenses. Alors que les Fonds de soutien ne sont pas classés.

Vous trouverez sur ce site d’autres onglets qui vous permettront notamment de suivre l’évolution des recettes et des dépenses  de fonctionnement des institutions publiques.

Cette initiative peut être considérée comme une avancée considérable de la part du gouvernement dans la transparence et l’offre de l’accès à l’information aux citoyens pour faciliter l’interprétation des données, dans chaque onglet il y a des explications supplémentaires afin de guider l’utilisateur.

Ce site a l’avantage de poser des chiffres sur des problèmes ou données économiques jusque là opaques pour le citoyen tunisien. il lui permet ainsi de visualiser clairement les fonds alloués et les déficits budgétaires.

Si le terrorisme et la sécurité restent la première préoccupation des tunisiens, l’économie  tunisienne n’en est pas moins importante aux yeux des citoyens. Ainsi, ce site peut apporter un nombre de réponses à leurs interrogations  et aider les spécialistes et même les médias à parler de la question économique et du budget de l’état avec beaucoup plus de précision.

Après première utilisation, nous devons saluer les efforts fournis pour la mise en place de ce portail et indiquer qu’il y aurait quelques améliorations à faire :

– une meilleure mise en valeur du contenu

– adapter le portail au mobile

– préciser les sources plus clairement

–  mettre à jour le contenu !

Bonne navigation sur le portail du Budget Ouvert MIZANIATOUNA et croisons les doigts pour que cette politique de la transparence soit généralisée par rapport aux autres ministères.

 

 

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Les premières “Assises du Genre” en Tunisie.

Par Ghada Hadhbaoui,

Dans le cadre de leur partenariat, le CREDIF et l’UNESCO -secteur des Sciences Sociales et Humaines – ont organisé les premières ” Assises du Genre” en Tunisie. Ces assises s’inscrivent dans le cadre de la campagne ” 16jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre” lancée par les Nations Unies à travers le monde.  Elles avaient pour premier objectif de faire le point sur l’existant en matière de recherches et formations dans le domaine du genre en Tunisie, et d’envisager les actions à mettre en place pour que les universités exercent leur responsabilité sociale, en contribuant efficacement à réaliser la culture de l’égalité, au sein de la société tunisienne. Le second objectif est de chercher la pertinence et la signification de ce qui a été accompli et dans quel sens il faudra orienter ces recherches et formuler des propositions pour l’avenir, fondées sur un diagnostic solide et participatif. Le but ultime étant de structurer la recherche et les formations sur le genre en Tunisie.

Dans le cadre de ces assises, un rapport réalisé par le CREDIF avec le soutien de l’UNESCO, a été généré : ” Rapport de l’état des lieux des études, des recherches et de la formation en genre en Tunisie”. Ce rapport élaboré avec la collaboration de Mme Khedija Ben Hssinetire quelques conclusions assez importantes en voici un résumé :

– les études de genre restent le fait de quelques universitaires militantes malgré une prise de conscience de l’importance du problème.

– l’approche genre qui est considérée par certains comme un luxe pourrait être un outil de compréhension de la société arabo-muslmane et de la condition de la femme.

– il faut combler le manque entre le besoin de la société et les institutions d’une part et la production de l’université d’autre part. Les études ne se contenteraient plus d’apporter un savoir mais elles serviraient à améliorer les droits des femmes dans la société.

Le rapport a également abouti à un nombre de recommandations dont voici un résumé :

– introduire la question du genre dans l’enseignement primaire et secondaire, un cours similaire à celui des droits de l’Homme.

– un travail de sensibilisation à la question du genre aussi bien pour les enseignants que pour les élèves et étudiants.

– créer un master, une unité ou un laboratoire de recherches pour le genre où les recherches se font d’une manière autonome.

– mettre en place un master de recherche ou professionnel pluridisciplinaire et polyvalent entre deux ou trois institutions.

Selon différents témoignages, il y aurait de la résistance au genre. Amel Grami déclare à ce propos : ” on ne doit pas se poser la question si on doit parler du genre mais comment parler de genre à des étudiants qui, pour la plupart, n’ont jamais réfléchi à leu condition féminine ou masculine, à une génération qui a grandi exposée aux chaînes qui propagent l’islamisme radical, qui interprètent tout écart par rapport à ce qu’elles ont fini par prendre pour la vérité, comme une guerre contre l’islam? Cela ajouté au refus psychologique de tout ce qui les renvoie sur les rapports de sexe. Normal qu’ils ne soient pas à l’aise quand on leur propose un enseignement sur les rapports sociaux de sexe (genre), il y a une résistance, un embarras et une phobie de toute remise en question des rapports conventionnels et établis des sexes”.

Il semblerait donc, suite à ces assises, nécessaire de rompre avec l’événementialité et la périodicité quant au traitement de la problématique du genre. Il Faudrait mettre en place des organisations pérennes pour le recueil de données et la construction d’indicateurs pertinents en ce qui concerne les questions de genre.

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L’Entrepreneuriat une arme contre le terrorisme

Par mehdi mahjoub,

Les Jeunes de La Junior Entreprise Tunisie « JET »  montrent l’exemple de LA VOLONTÉ !

Lors de la clôture de la semaine mondiale de l’entreprenariat,  les jeunes étudiants de la Junior Entreprise Tunisie se sont réunis tout un week-end pour réfléchir l’entreprenariat.
Cette organisation, à but non lucratif, est officiellement reconnue dans le mouvement Junior Entreprise mondiale depuis 2012. Elle est entièrement gérée par des étudiants, liés à leurs domaines d’études, qui offrent des services de conseil sur le marché professionnel. Ainsi, l’expérience et les possibilités d’apprentissage uniques sont les outputs escomptés, en faisant des travaux de projet professionnel d’un côté et la gestion des petites juniors entreprises de l’autre côté. En effet, la junior entreprise créée et gérée par des étudiants, leur permet d’avoir une expérience pratique, développer leurs compétences théoriques et combler le gap entre le monde universitaire et le monde des affaires.

La plupart des Juniors entreprises en Tunisie sont dans les écoles d’ingénieurs et des écoles de Commerces et de gestion soit 33 Juniors entreprise en Tunisie, de Gabes à Bizerte. Elles sont toutes gérées, telle une entreprise, avec un organigramme d’entreprise. L’idée de ce mouvement est que les universitaires, qui vont vers les entreprises, offrent leurs compétences pour sous-traiter des projets, outre les événements et les séminaires qu’ils organisent.
En Trois ans d’activité officielle, la JET a connu un développement exponentiel, en passant de moins de 10 bureaux à + 33 juniors entreprises dans différentes universités avec  tout l’effectif qui peut suivre.

Au JOBS (leur séminaire annuel) 2012, il  y avait 250 participants. Au JOBS 2015, les inscriptions ont dépassé les 900 et ils étaient obligés d’arrêter les inscriptions à défaut de capacité d’accueil des adhérents. Personnellement, je ne connais aucun congrès associatif universitaire en Tunisie d’une telle envergure. Le JOBS 2015 est géré par des étudiants, pour des étudiants et sans aucune intervention externe. Conférences, Workshop et des compétitions en Innovations sont les rubriques programmées tout au long du week-end.
Sérieux, rigueur, labeur, discipline, créativité sont les qualificatifs qui décriraient au mieux leurs conférences et séminaires. Pour un congrès local, autogéré par des étudiants, sans aucune assistance externe,  le taux de présence était très élevé avoisinant les 100%.

La mission de JET est de développer les compétences de l’étudiant, afin qu’il soit performant dans le cycle économique. Les Juniors, tels qu’ils se nomment, se démarquent par leur excellence opérationnelle. La notion de “Bien Faire ” les choses est l’une des grandes qualités des jeunes étudiants de la Junior Entreprise. Ce capital immatériel est consolidé via des élections régulières, après un mandat de deux ans, une passation en bonne et due forme. Des séances d’audit sont effectuées chaque année,dans les bureaux locaux et ce par le bureau nationale via des visites sur terrain et un appui continu envers les bureaux nouvellement créés.

Un aspect innovant de cet événement est qu’il est géré par des étudiants sous forme d’entreprise. Ces derniers  développent les compétences de leur effectif, organisent des évènements qui répondent aux attentes des universitaires de leur régions. La gouvernance rentre dans le cadre de  mandats de deux ans qui sont évalués régulièrement. C’est un mouvement ouvert à toutes les autres structures; associations et entreprises. Ils ont signé à ce titre un partenariat avec INJAZ TUNISIE (membre de INJAZ EL ARAB et du mouvement mondial Junior Achievement) qui offre le savoir-faire de ses cadres aux  universitaires, en étant gouverné par des entreprises.

Un mouvement proche de ce que fait JET et qui la complète. En effet, La JET c’est l’université qui va vers l’Entreprise. INJAZ c’est l’entreprise qui va vers l’université. Un pont qui sera certainement bénéfique pour les « 3 E » l’Etudiant, l’Entreprise et l’Economie tunisienne.

L’objectif de la JET est clair : création de la valeur ajoutée immatérielle, à savoir vulgariser le savoir-faire et offrir de la visibilité à leur Université via les évènements qu’ils organisent et les compétences des étudiants. C’est l’une des rares associations qui reconnait les efforts de ses adhérents, en organisant un évènement annuel en fin d’année pour valoriser les meilleures performances. Ils entreprennent également des évènements et des projets dans tous les domaines, Ingénierie (dans toutes ses spécialités), Marketing, Commerce, Art, Informatique….

Certaines initiatives de Juniors entreprise ont été faites auparavant mais elles n’ont pas abouti à de telles performances. Une telle ascension exponentielle, ces dernières années, de ce phénomène reflète :

  • La bonne gouvernance au niveau du bureau nationale.
  • Un intérêt et sérieux au niveau local de chaque bureau.
  • Une soif des jeunes à créer de la valeur ajoutée.

Ils ont démontré aussi, que nous n’avons pas besoin de gros moyens pour créer de la valeur,  notamment le savoir et le développement des compétences. Développer les compétences des Jeunes étudiants et leur offrir l’expérience de gestion d’équipe, gestion de projet, gestion d’évènement et d’entreprise c’est leur OFFRIR :

  • Le LUXE de faire des erreurs pour apprendre gratuitement.
  • La Chance de découvrir ses atouts et les développer.
  • L’Espoir de faire leurs projets en leur ouvrant les yeux sur l’entrepreneuriat.

A travers ce week-end de dur labeur des Jeunes de La Junior Entreprise Tunisie, une idée importante nous vient à l’esprit : sans expérimentation, expression, développement, le terrorisme  récupérera nos jeunes , car rares sont les entreprises qui offrent autant de chance de recrutement sans expérience. Le terrorisme se nourrit du désespoir du jeune, l’incompétence du politicien, et l’ignorance des gouverneurs. C’est ainsi que la junior entreprise a donné un exemple qui pourrait être suivi aussi bien par les politiciens que par les économistes.

Avancez les Juniors de la JET ! Bravo et vulgarisez, développez les compétences et l’Entrepreneuriat, offrez de l’espoir pour lutter contre le terrorisme !


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Dream City by Jamaity – Alors que je m’envole loin

Par souhayel hedfi,

Un spectacle pas comme les autres, empli d’humanité et d’innocence. L’artiste syrien Omar Abusaada arrive avec simplicité et amour à nous replonger en enfance, à retrouver cette innocence perdue.

On entre dans une école et on s’assoit sur un banc. Les enfants vous regardent, vous contemplent, un regard neutre sans aucun jugement et puis l’un d’eux vous choisit, vous prends par la main et l’envol commence.

Une visite intime sans trop de paroles, guidée par un jeune éclaireur. Le décollage se fait lentement, on rencontre notre jeune alter ego qui après un petit jeu nous raconte son histoire.
Un lien humain se crée directement et on se trouve inexplicablement liée à cette nouvelle connaissance.

Son histoire alors qu’il s’envole: Les enfants vous parlent de leur vies, leurs quartiers mais surtout de leurs rêves et de leurs peurs. Une voix innocente qui conte une histoire assez dramatique des fois, assez joyeuse d’autres fois mais sans pour autant qu’un malaise ne soit ressenti.

Un retour en enfance,  et une remise en question douce nous envahit.

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Dream City by Jamaity – Les hommes de Sabra

Par souhayel hedfi,

Les hommes de Sabra de Souad Ben Slimane et Jean-Paul Delore.
Deux noms qui s’associent pour une oeuvre transcendante qui ne laisse pas de marbre.

Fiction et théâtre s’entre-mêlent pour effacer toute frontière et toute notion.
Voyeur au début, on commence à se mouvoir dans l’environnement pour se rendre compte qu’on est au cœur du décor.
On est projeté directement sur la scène, les acteurs nous entourent et soudain, la pièce prend vie.
On titube, on comprend un peu l’histoire au début. Du voyeurisme jusqu’à la performance, on se perd dans le jeu d’acteurs mais surtout dans le décor.
On est guidé, on se laisse porter par la musique, par le dialogue et par l’atmosphère de la maison Dar Abdelwahab.
Une demeure discrète qui s’avère être un immense labyrinthe. Un lieu bien choisi qui nous fait vivre la pièce. La peur de perdre le fil de l’histoire nous coupe le souffle outre le jeu d’acteurs frôlant la perfection.

Au final, de nombreuses interprétations peuvent découler de cette pièce à la fois culturelle, psychologique et politique. Une oeuvre complète qui mérite d’être vue et revue, une performance marquante de 45 mn qui se vit…

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Dream City by Jamaity – Grande Maison

Par souhayel hedfi,

Grande maison est une approche et une oeuvre audacieuse et intime.
Elle retrace l’histoire du quartier Abdallah guich, le quartier rouge de Tunis et du mon arabe.

Une présentation historique et objective sur le bordel légal de Tunis incluant une maquette détaillée du quartier et une approche simple et ludique pour s’immiscer dans un monde dont on a du mal à cerner la réalité.

La cantatrice nous emmène de l’ère pré-coloniale, nous détaillant la réalité du travail du sexe et des travailleuses, en mettant l’accent sur le cadre dans lequel elles évoluent. Les différentes lois, l’évolution de ces lois et toujours un regard objectif sur l’histoire de cette profession.
L’occupation française fût un tournant et permit l’établissement d’un cadre légal pour la réglementation via une nouvelle adaptation des lois mais aussi la mise en avant de l’importance de la santé de ces femmes.
Après l’indépendance, on nous relate la réalité de ces femmes, la nature de leur métier mais surtout le cadre légal, la relation de l’état avec ce métier et le “back-office” d’un travail empli de tabous et de mythe.
Un monde possédant ses propres normes, moins libéral que l’on pense et ayant ses propres valeurs.
La présentation est clôturée par une interrogation qui fait encore écho  “la relation de l’état avec le corps est-elle une relation de protection ou d’exploitation et d’appropriation?”

L’oeuvre se poursuit avec des interviews, simples, claires et intimes de ces gens dont on a tant entendu parler mais dont on ne connait que trop peu l’histoire.

Une oeuvre qui veut dé-stigmatiser pour ainsi dire raconter un quartier,  un métier, une histoire…

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Dream City by Jamaity – Oucham

Par souhayel hedfi,

Tatouage ou “Oucham” une pratique ancestrale en Tunisie, assez fréquente. Il arrive souvent que l’on voie nos aînés, grand-méres et grand-péres tatoués. Des symboles qui se répètent sur le visage ou les bras ayant une signification spécifique et une histoire.

Wassim Ghozlani s’est intéressé à ce sujet via une exposition riche et bien ficelée. Une présentation de cet art qui explique ses origines, ses pratiques, les outils utilisés mais aussi certains symboles et leurs significations.

L’artiste s’est aussi intéressé au tatouage contemporain. Une série d’interviews avec des tatoués tunisiens qui parlent de leurs tatouage, plutôt de leur histoire avec cet art et de leur passion pour cette culture malheureusement encore mal perçue, mais qui de nos jours commence à avoir une certaine notoriété.

L’exposition représente un voyage, une entrée en matière pour les néophytes et un hommage pour les initiés.
Grâce à un support innovant et une ambiance envoûtante, découvrir cet art fût un réel plaisir.

 

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Dream City by Jamaity – Palais Khaireddine

Par souhayel hedfi,

Palais Khaireddine, construit en 1860, est un endroit mythique et symbolique de la médina, un joyau de l’architecture de l’époque.
Ancienne résidence du Bey, devenue de nos jours une galerie d’art prisée au coeur de la médina. Au coté du Club Tahar Haddad et surplombant la place de la justice, l’endroit est devenu un carrefour culturel que tout adepte d’art se doit de visiter au moins une fois.

Il est ainsi naturel que Dream City pour cet année y élise domicile durant quelques jours pour nous faire rêver et nous faire découvrir de nombreux artistes.

De nombreux univers picturaux s’y sont côtoyés et bousculés, éveillant la curiosité du visiteur. De la photographie moderne à l’architecture, en passant par l’artisanat, la galerie a permis de découvrir un parcours éclectique et enrichissant.

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2 – Weld Men? par Fakhri El Ghezal
“… la série n’est pas tant une recherche des racines qu’un autoportrait. Celui de Fakhri El Ghezal à travers les portraits de sa famille mais aussi celui de sa famille à travers le portrait de Ghazi El Ghezal”

5 – Mon Tunis par Faten Gaddes
Usant d’un décor d’un passé révolu, Faten Gaddes s’installe dans la Médina, côtoie ces habitants et ne capture la substance. Des portraits de ces visages qui forme le Tunis d’aujourd’hui avec leurs sourires, leur charme, leur objets et leur monde à eux. Une série de photos humaine rendant hommage à l’époque de “la photo de studio”

14 – De fil en aiguilles par Sonia Kallel
Symbole indéniable de la Tunisie, Sonia Kallel au travers de son objectif nous livre les secrets de la  fabrication de la chéchia mais surtout rend hommage aux artisans de la Chachia.

19 – Tunis 1959 par Yona Friedman
Cette oeuvre fut à l’origine une proposition pour un concours international pour la création d’une grande avenue passant au milieu de la médina, mais aussi la construction du Palais présidentiel et d’un nouveau quartier. C’est à partir de ce projet que Yona à débuter la suite de projets nommée “Space Chains” basés sur une structure faite avec des anneaux assemblés en structure tridimensionelle.

21 – Un regard et Mutations par Kiripi Katembo
Une oeuvre à contempler, des visages à voir, des immeubles à admirer, tel est l’oeuvre de Kiripi Katembo. Le monde au travers de son appareil photo revêt une autre dimension abstraite des fois, réaliste d’autres fois mais de toute beauté.

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