Nous nous appuyons toujours sur les retours de nos chers utilisateurs pour une amélioration continue de la plateforme Jamaity. Tous les avis comptent !
Tous les avis sont collectés d'une manière anonyme pour permettre au plus grand nombre de s'exprimer librement (même si vous êtes connectés)
Préalablement à la réunion qui s’est tenue le 5 mai 2015 entre la Tunisie et l’Union Européenne, le Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) a rédigé une note sur la situation des droits de l’homme en Tunisie, comprenant différentes recommandations pouvant servir à orienter les discussions. Ce travail est le fruit d’une collaboration du REMDH avec plus de 50 organisations, dans le cadre du projet « Mobilisation de la société civile dans le suivi des relations entre la Tunisie et l’UE ».
Nous traiterons ici les différentes problématiques et recommandations mises en exergue dans cette note. Ces dernières impliquent principalement la mise en application de la constitution de 2014 et des conventions internationales ratifiées par la Tunisie. Plusieurs thèmes sont abordés : la sécurité, les violences faites aux femmes, les droits de manifestations, la réforme du système de justice, la protection des migrants, la promotion des droits économiques, sociaux et culturels.
La sécurité
Un problème important a fait surface concernant la lutte contre le terrorisme. Il s’agit du risque d’atteinte aux libertés fondamentales que celle-ci comporte, notamment la liberté d’expression par l’entrée en vigueur de lois trop répressives telles que la loi n°2014-9 et 2015-25.
Le REMDH recommande donc de lier les impératifs de prévention et de lutte efficace contre le terrorisme au respect des droits humains.
La violence à l’égard des femmes
Bien que la constitution consacre les mêmes droits aux femmes et aux hommes (article 21 et 46), on y trouve des ambiguïtés qui peuvent être interprétées et transposées dans les textes juridiques de manière non conforme aux standards internationaux. Les violences faites aux femmes par exemple bénéficient d’un vide juridique et restent impunies. Pour pallier à cela, un avant-projet de loi a été constitué mais s’est heurté à une virulente opposition au sein du gouvernement, bloquant ainsi le processus. D’autre part, la Tunisie avait émis des réserves concernant la convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes. Ces réserves ont été levées, mais la déclaration générale est restée en vigueur et freine le processus d’adoption de cette convention.
Les principales recommandations du REMDH sont donc les suivantes :
Adopter au plus vite la loi intégrale contre la violence à l’égard des femmes et des filles et effectuer les réformes en conséquence.
Envisager la ratification de la convention du Conseil de l’Europe contre la violence faite aux femmes ainsi que celles de l’organisation internationale du travail, notamment celle concernant les droits socio-économiques des femmes.
Lever la déclaration générale de réserves concernant la convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes.
Prendre en compte la dimension « genre » dans l’élaboration des lois, des budgets de l’Etat et des plans de développement
Garantir la parité homme femme dans la loi électorale relative aux élections municipales.
Liberté de réunion
La liberté de réunion est effective en Tunisie dans les faits, mais reste punie dans la loi (Loi n°69-4 du 24 Janvier 1969). D’autre part, des abus de la part des forces de l’ordre ont conduit à des graves incidents (dernier en date, la mort d’une personne suite à un sit-in pacifiste le 27 juillet 2013 après la mort de Mohamed Brahmi) et on ne connaît pas les résultats des commissions d’enquête saisies suite à ces faits.
Le REMDH recommande donc :
Réviser la loi du 24 janvier 1969 pour la mettre en conformité avec les standards internationaux et les nouvelles dispositions de la constitution Tunisienne.
Réformer le secteur de la sécurité en Tunisie en définissant une chaîne de responsabilité claire, en mettant sous contrôle les différentes forces de sécurité et en améliorant les formations (notamment à la bonne utilisation de la force et des armes anti-émeutes).
Adopter des règles claires, détaillées et contraignantes pour l’usage de la force contre les manifestants en conformité avec les principes de base des Nations Unies.
Faire suivre toute plainte ou possible atteinte aux droits humains d’une enquête indépendante et impartiale permettant de poursuivre les responsables et dédommager les victimes.
Réforme du Système de Justice
Les pratiques de l’ancien régime en termes de corruption et d’ingérence dans les affaires de la justice ont laissé des traces qui persistent encore : lourdeur, iniquité du système judiciaire, risque d’interférences dans le mode de recrutement et la gestion de carrière des magistrats de la part du pouvoir exécutif. L’accès aux archives est par complexe et devrait être géré par un mécanisme indépendant pour éviter toute manipulation.
Le REMDH incite donc à :
Assurer un processus de réforme de la justice transparent et participatif, reconnaissant la nécessité et l’importance d’y impliquer la société civile tunisienne en tant qu’acteur concret.
Informer et sensibiliser les citoyens tunisiens quant à leurs droits, notamment par l’accès facile à l’information juridique et à l’aide juridictionnelle pour les groupes plus vulnérables
Renforcer la capacité des magistrats en matière de déontologie pour assurer leur indépendance, impartialité et intégrité.
Décentraliser la justice administrative et réformer la carte judiciaire pour assurer une justice de proximité.
Clarifier les textes de loi concernant les archives pour en assurer un accès et une utilisation encadrés et pertinents.
Revoir la loi sur la justice transitionnelle pour assurer sa conformité avec les standards internationaux. (Notamment concernant le nombre et la répartition des chambres spécialisées au sein des tribunaux de première instance ; le respect du droit au double degré de juridiction par la création de chambres spécialisées au sein des Cours d’appel)
Le rapport se penche ensuite sur les organes et programmes susceptibles d’entrer en jeu pour apporter des solutions.
Les recommandations de ce rapport sur les décisions à prendre sont les suivantes :
-Développer une politique multidimensionnelle d’inclusion de la jeunesse: par exemple, par la création de canaux institutionnels appropriés pour renforcer la participation des jeunes dans le développement et la mise en œuvre de la politique nationale de la jeunesse. Cela signifie engager diverses organisations de jeunes et d’étudiants ainsi que des conseils de la jeunesse au niveau local et national pour transmettre les voix sur les questions essentielles de politique publique.
La nouvelle constitution ouvre d’ailleurs la possibilité pour les jeunes de participer aux prises de décisions, mais l’accès reste difficile pour les ONG de jeunes. Pour ce, les demandes de dons devraient être simplifiées pour permettre un plus grand accès à un large éventail de parties prenantes. Il devrait y avoir aussi des incitations claires pour établir des partenariats avec les institutions publiques locales, des organismes de bienfaisance et les fondations pour assurer la durabilité des activités des ONG menées par des jeunes et du bénévolat communautaire. Enfin, le régime de la subvention doit également offrir le renforcement des capacités en ce qui concerne la façon de gérer les associations, en assurant leur responsabilité financière et la mesure des résultats.
-Mise en valeur de projets de jeunes au niveau local et national. Le rapport fait état de plusieurs exemples d’initiatives de développement communautaire pilotées par des jeunes qui ont eu des impacts positifs sur l’amélioration de l’infrastructure locale, la gestion environnementale, les initiatives d’Ecotourisme, les activités génératrices de revenus adaptés aux jeunes filles et jeunes hommes et les activités visant à améliorer la gouvernance locale. Le programme lancé par l’observatoire de la jeunesse à Siliana et à Kasserine est un des exemples. Il apporte son soutien aux ONG de jeunes qui tentent de mettre en place les activités cités ci-dessus. On a grâce à cela, constaté une augmentation de la confiance envers les ONG et les administrations locales.
-Offrir de meilleures opportunités économiques au niveau local et régional
La Tunisie a consacré 1% de son PIB à des programmes actifs pour le marché du travail (taux le plus élevé dans la région MENA)
mais les jeunes sont mal informés, et les programmes concernent principalement les zones urbaines, créant des disparités avec les zones intérieures et méridionales.
D’autre part, la majorité de ces programmes actifs pour le marché du travail (PAMT) ont été créés pour les jeunes diplômés. Cet aspect devrait être révisé pour que chacun puisse y avoir un accès équitable. Alors que les jeunes tunisiens sans diplôme ni emploi sont 3,5 fois plus nombreux que les jeunes diplômés universitaires, ils ne représentent que 34% des bénéficiaires des PAMT.
-Mettre en place de meilleurs services pour la jeunesse au niveau local et régional: Pour répondre aux carences en termes d’emploi, le gouvernement a engagé plusieurs politiques. L’Agence Nationale pour l’Emploi et le Travail Indépendant (ANETI) dirige, sous l’égide du Ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi (METP), deux programmes :
Le programme “AMAL”, visant à fournir un emploi dans les 12 mois aux jeunes diplômés. Il est accompagné de coaching de carrière, de formations et d’allocations. Il a été supprimé en 2013 après avoir bénéficié à 140 000 personnes
Le « programme de stages professionnel », pour faciliter l’insertion professionnelle et l’accès à l’emploi (47000 bénéficiaires en 2011). Il concerne surtout les diplômés.
Le « contrat d’adaptation et d’insertion à la vie professionnelle » : environ 40000 bénéficiaires dont 90% sont non-diplômés. Il donne des subventions pour favoriser l’embauche.
Source: THSYUA, THSYRA. Note: Ce graphique exclut tous les jeunes inscrits dans les programmes éducationnels ou des formations. L’échantillon rural ne comprend pas suffisamment de diplômés pour permettre une comparaison.
Source: Banque mondiale 2012c; 2012d. Note: Ce graphique fait référence à tous les jeunes.
Les conditions de démocratisation, d’amélioration des libertés civiles et économiques doivent à long terme mener à une plus grande participation des jeunes et à la réduction de leur inactivité. Toutefois, le processus prend du temps à se mettre en place, notamment pour les raisons suivantes
-Un désintérêt et un manque de confiance dans les institutions publiques: Selon une étude de Gallup World Poll 2013, citée dans le rapport de la Banque Mondiale, les jeunes de la région MENA ont une perception négative de l’attachement à la communauté, du bénévolat et du gouvernement national par rapport aux autres régions.
Les militaires, les imams locaux et les organisations religieuses reçoivent plus de 80% de confiance de la part des jeunes, alors que les institutions politiques n’en récoltent que 8,8% chez les jeunes de milieux ruraux et 31,1% chez ceux de milieux urbains.
-Une inadéquation des outils d’information: L’accès aux technologies de l’information et de la communication est largement répandu chez les jeunes. Facebook est le principal vecteur d’information et de diffusion. Seuls 6% des jeunes utilisent la radio, et 1% uniquement les journaux. L’enjeu est donc de passer d’une citoyenneté « virtuelle » à une réelle participation politique au niveau local et régional.
Source: Banque Mondiale 2012c. Note: les chiffres se rapportent à la jeunesse en milieu urbain. Aucune donnée disponible pour la jeunesse rurale.
source: Banque mondiale 2012d; 2012e. Note: Le graphique inclut les 15-29 ans
En guise d’introduction, voici un graphique représentant le taux de chômage selon le niveau d’étude et la région.
Source: Banque mondiale. 2013. Note: Réduire la fracture spatiale
Pour expliquer les phénomènes de chômage chez les jeunes, le rapport explique comme suit:
– Découragement des chômeurs à chercher du travail : en effet une majorité de chercheurs d’emploi partent du postulat que les nombreuses pistes sont souvent fortuites sans l’aide du piston, de la corruption, des liens familiaux ou certaines affiliations régionales lorsqu’il s’agit d’un poste correspondant à leur niveau d’étude. Les jeunes Tunisiens ont souligné l’importance des relations: 53,6% en milieu rural, 62,6% en milieu urbain.
Ils ont tendance à se réorienter vers les emplois non-qualifiés, moins viables à long terme, mais plus accessibles.
Concernant les femmes, ce constat est plus important, notamment dans les régions de l’intérieur et du sud. Elles y sont parfois dissuadées de chercher un emploi du fait de l’enracinement des traditions patriarcales.
– Les bureaux de chômage ne fournissent qu’un support limité: La plupart des « NEET » ne sont pas inscrit au bureau de chômage, en particulier dans les zones rurales. Cet handicap, lié au manque de connexions empêche tout accès à l’information en terme d’offres d’emplois. De plus, dans un marché du travail où le chômage affecte la plupart des familles, les quelques emplois disponibles sont d’abord réservés aux parents et amis, avant les candidats réguliers qui postulent. -L’abandon scolaire précoce: En effet, une grande partie des personnes « NEET » n’a jamais obtenu de diplôme secondaire. Ce constat est d’autant plus marqué dans les zones rurales. Parmi les jeunes tunisiens n’y fréquentant pas l’école (NEET, emploi indépendant, activité salariée), quatre sur cinq ont abandonné leurs études secondaires (81% pour les hommes, 85% pour les femmes).
Les chiffres sont bien moins importants en milieu urbain où seulement 50% des hommes et 47% des femmes dans une situation similaire ont quitté le cursus avant la fin du secondaire.
–Des institutions scolaires inadaptées. Il semblerait globalement que l’école ne soit pas capable de transmettre les compétences adéquates pour permettre aux jeunes de s’assurer une bonne transition du milieu scolaire vers une citoyenneté active et une intégration professionnelle. Plusieurs raisons sont évoquées; Le manque de formation des professeurs d’après le témoignage de nombreuses personnes (surtout au niveau collège et lycée) semble être un problème récurrent. Beaucoup de jeunes soulignent aussi l’absence de soutien et des conseils sur le choix de cours et les implications sur la carrière. En outre, le système d’admission de l’université est centralisé et rigide et il limite le choix offert aux futurs étudiants et ainsi que l’accès à de nombreux cours.
D’autre part, contrairement aux pays industrialisés, la Tunisie ne permet pas d’obtenir un apprentissage supplémentaire au cours de la vie professionnelle, après les études. Chaque année, seulement un jeune tunisien salarié sur dix reçoit une formation professionnelle supplémentaire.
Dans l’optique d’apporter une meilleure visibilité concernant les perspectives en matière d’intégration des jeunes, trois acteurs que sont l’Observatoire National de la Jeunesse, La Banque Mondiale et le Center for Mediterranean Integration se sont penchés sur ce sujet et ont conjointement rédigé un rapport analytique d’environ 130 pages traduit en versions arabe, française, et anglaise (disponibles gratuitement sur demande à la banque mondiale). L’enquête a été menée auprès de jeunes de milieux sociaux divers, aussi bien urbains que ruraux.
Pour illustrer sa problématique, le rapport se penche d’abord sur la situation des jeunes en termes d’emploi. Il indique que selon l’Organisation Internationale du Travail, le chômage des jeunes âgés de 15 à 29 ans a augmenté après la Révolution, passant à 33,2% en 2013. Il est d’autre part indiqué que les jeunes ont joué un rôle de premier plan dans la transition politique, bien qu’il soit difficile pour eux d’obtenir un rôle dans la prise de décision et sont rarement consultés sur les questions qui les touchent directement.
Partant de ce constat, le rapport tente d’identifier les catégories de jeunes exclus en fonction de multiples facteurs, y compris les disparités régionales, les inégalités liées au genre, et l’accès limité à l’éducation, à l’emploi et les biens sociaux.
Il met l’accent sur la condition des jeunes de la catégorie « Ni dans le système d’éducation ni dans l’emploi, ni en formation » (NEET) étant la plus affectée par l’exclusion.
Nous analyserons dans une première partie, les causes liées au chômage et au manque de participation des jeunes, puis, dans un deuxième temps, nous décrirons les perspectives présentées dans le rapport pour répondre à ces problèmes.
Cet article est réparti sur 3 parties, disponibles via ces liens
La nouvelle Constitution tunisienne, adoptée en Janvier 2014, consacre la participation des jeunes en tant que pilier essentiel du développement social, économique et politique du pays. Mais les dispositifs mis en place sont encore timides et doivent se concrétiser. Les premiers résultats nous permettent tout de même d’entrevoir un bilan positif pour les années à venir.
L’association culturelle des collines organise ce weekend La 4ème édition consécutive de « la fête des bergers », un événement qui vise à promouvoir les collines de Semmama, Kasserine, espace souvent associé au terrorisme.
Combattre le terrorisme par la culture ! voici la devise de cette association crée en 2012 par des ensignants et artistes de la région qui se sont engagés à promouvoir les Collines de Semmama et à préserver son patrimoine authentique.
Cet événement vise à montrer aux visiteurs que ce Djebel a toujours été un endroit paisible et riche de ses ressources et de son histoire. Cet événement ambitionne aussi d’encourager le tourisme alternatif en mettant en lumière la beauté de l’endroit et l’hospitalité de ses habitants. Un endroit qui mérite d’être exploré. Au programme:chants bédouins, soirées musicales animées par des artistes engagés, projections de courts métrages rendant hommage au patrimoine de la région mais surtout une vraie découverte de la nature profonde et du quotidien de la population locale. En effet, les participants auront l’occasion lors de cette fête de passer deux jours avec des bergers de Semmama.Une immersion ou ces derniers pourront s’initier à l’un des plus vieux métiers au monde,mais pas des plus faciles, celui du pâtre.
Défilé de troupeaux, tonte de brebis, ateliers de tissage de “margoum” et plats concoctés par les habitants de la région sont également prévus. Les visiteurs pourront aussi contempler une nature à l’état vierge et le paysage magique de l’aube. Une escapade dans la nature et un vrai moment de partage, d’échange et de convivialité. L’idéal pour se ressourcer et redécouvrir la culture rurale de notre pays.
L’association ne s’est d’ailleurs pas arrêté aux événements, un centre culturel accessible aux habitants a été mis en place dans la montagne disposant d’une salle de cinéma, et animant plusieurs ateliers de poésie et de danse. Une décentralisation de la culture ! Une culture qui se doit d’être accessible pour tous.
Voici déjà 3 mois que Mercy Corps nous délivre, dans le carde du projet tounes tekhdem, des vidéos d’éducation financière afin de vulgariser et de simplifier des concepts économiques et financiers jugés compliqués.
Cette série de 7 capsules ludo-éducatives ont été préparées avec pour objectif de sensibiliser le plus grand nombre aux concepts d’éducation financière, et de contribuer à l’inclusion financière en Tunisie.
Si vous cherchez a savoir comment prendre des décisions financières avisées et mieux planifier votre budget, accroître votre épargne et faire des dépenses et des emprunts plus réfléchis, regardez la suite.
Je gère mon budget
Epargne: Vous pouvez y arriver !
Gestion des dettes : Évitez le surendettement
Les services financiers: J’ouvre un compte !
Carte bancaire et paiement via Mobile et Internet
Comment passer de l’idée au projet ?
Comment financer son projet ?
Mercy Corps en Tunisie
Active en Tunisie depuis juillet 2011, six mois après la révolution, les projets de Mercy Corps visent la réduction des divisions entre les zones côtières et les régions traditionnellement négligées de l’intérieur du pays, encourageant une appréhension commune entre les diverses populations tunisiennes. Avec des bureaux à Gafsa et à Médenine, nos projets se concentrent tout particulièrement sur le Sud Tunisien. Mercy Corps se concentre sur les éléments suivants
• Appui aux initiatives d’amélioration de la capacité d’emploi et d’entrepreneuriat
• Renforcement des capacités des associations locales pour le développement civique, social et économique
• Appui aux projets de développement local des jeunes leaders
Où se renseigner plus amplement ?
Programme d’éducation financière globale Global Financial Education Micro finance Opportunities Pour de plus amples informations sur les activités d’éducation financière pour les jeunes,
Contactez Med Atef Hermessi, Coordinateur Technique pour l’Inclusion Financière chez Mercy corps Tunisie : ahermessi@tn.mercycorps.org
C’est dans le cadre du projet intitulé « Mobilisation de la société civile dans le suivi des relations entre la Tunisie et l’Union européenne » que s’est tenu la 3e et la dernière session du groupe travail Droits économique et sociaux.
Durant trois sessions de travail, différents acteurs clés de la société civile se sont concertés et ont débattu de sujets d’actualités afin d’émettre des recommandations auprès des instances gouvernementales tunisiennes, de l’UE de certains de ses pays membres et de la délégation de l’union européenne en Tunisie.
Le partage des expériences au cœur de l’apprentissage
Un panel d’acteurs éminents et militants pour les droits économiques et sociaux en Tunisie ont partagé tour à tour leur expertise ainsi que leurs expériences, aussi bien stratégiques qu’opérationnelles, en Tunisie. Ceci a généré un débat riche en idées et a produit une base d’entente générale dans le groupe de travail.
La session de travail a commencé par l’intervention de Mme Lilia Rebaï qui a exposé les progrès faits durant ce projet, dans l’édification de nouvelles traditions basées sur le dialogue constructif entre la société civile, l’UE ainsi que les structures gouvernementales tunisiennes.
Monsieur Lotfi Ben Aissa est intervenu par la suite eta exposé plusieurs statistiques pertinentes issues de l’observatoire national de l’emploi et la qualification ainsi que de l’Institut National de Statistiques.
Début de la 1ère session: Droits économiques et sociaux et sa relation avec la formation et l'employabilité par M.Lotfi Ben Aissa #GDES
Monsieur Atef Hermassi,Coordinateur technique spécialisé en Inclusion Financière auprès de Mercy Corps, est intervenu sur le thème de l’éducation financière en Tunisie. Riche de son expérience sur le terrain et dans les zone de développement prioritaires, M.Hermassi a partagé ses observations et a expliqué comment le manque de conscience financière des jeunes cause en partie leur perte.
Le principal blocage au développement économique et social en #Tunisie est juridique #GDES
M.Abdeljalil Bedoui a pris la parole par la suite pour faire un riche exposé sur l’évolution historique des droits économiques et sociaux en Tunisie et exprimer ses inquiétudes sur les perspectives d’évolution de ces dernière lors des prochaines années en Tunisie.
Le dumping social, fiscal et écologique entretient le modèle économique fragile actuel de la #Tunisie#GDES
M.Bedoui a présenté différents arguments pour montrer que les DES est une responsabilité partagée et qu’une stratégie inclusive est à implémenter au plus vite pour réduire les écarts entre les régions, genres et classes sociales. Selon lui, combattre la corruption est la 1 ère bataille à mener dans les administrations en Tunisie en appliquant les fondement de la transparence à travers notamment la mise en place de plateformes de communication et dénonciation des dépassements observés.
Plusieurs exemples d’anomalies en matière de gestion des ressources du pays ont été cités comme “la mauvaise gestion de la Présidence de la République tunisienne, qui a connu la réduction de ses prérogatives et qui au même moment connait une augmentation démesurée de son budget” – Dixit M. Bedoui.
Des recommandations ont commencé à émerger du débat. Parmi ces dernières figurent la révision de la conception de l’Etat, la redéfinition du rôle des acteurs et des relations entre eux, le redéploiement des ressources du pays et leur redistribution sur une base plus juste et plus équitable. Le rééquilibrage entre l’import et l’export (ainsi que la révision des destinations traditionnelles). Enfin les participants ont recommandé au gouvernement de fixer des priorités de réformes en gardant à l’esprit celle du système bancaire tout en s’assurant de la cohérence des actions à entreprendre en les inscrivant dans un cadre stratégique globale.
L’après-midi, ce fut au tour de M.Vincent Forest, Directeur du Département Plaidoyer du Réseau Euromed, de présenter les méthodes et techniques de plaidoyer avec l’Union Européenne. M.Vincent a présenté à cette occasion les différentes structures et mécanismes de l’Union Européenne afin que les membres présents puissent, lors de leurs missions de plaidoyer mieux identifier et mieux cibler personnes adéquates.
Durant la fin de la 1ère journée, la plénière s’est divisée en 4 groupes pour travailler sur les recommandations qui seront adressées aux décideurs concernés et entre autorités locales, nationales et l’union européenne.
La deuxième journée a commencé avec la santé comme thème principal. La 1ère intervention,par M.Moncef Belhadj Yahya, a porté sur l’accès des tunisiens et leurs droits à la santé. Durant cette session, M.Belhadj Yahya a exposé l’évolution du système de santé et a expliqué, chiffres et statistiques à l’appui, le large fossé qui existe entre les engagements de la Tunisie et la réalité . Pire encore, selon l’intervenant, le système de santé publique subit une dégradation considérable et est à l’origine d’injustice sociale.
A titre d’exemple: “Les dépenses “catastrophiques” de la santé représentent 40% des dépenses des ménages, touchent 5% d’entre eux et entraînent certains sous le seuil de la pauvreté”
La #Tunisie a adhéré au Pacte relatif aux Droits économiques et sociaux en Avril 1968. #GDES
Pour remédier à ces dysfonctionnements, M.Belhadj Yahya propose d’appliquer les principes de la discrimination positive comme prévu dans la constitution.
Suite à cet exposé, s’en est suivit un tour de table pour un échange autour des perspectives du système de la santé en Tunisie qui souffre, outre de la mauvaise gestion des ressources, du manque de techniciens suffisamment formés .
M.Nabil Ben Nassef, représentant de l’Union européenne dans le groupe de travail, est intervenu pour exprimer son soutien au groupe de travail féliciter les représentants de la société civile pour l’incroyable travail qu’elle est en train d’accomplir en Tunisie. Le groupe de travail a profité de l’occasion pour communiquer ses recommandations en matière de Droits économiques et sociaux.
La Tunisie post révolution témoigne de plus en plus de cas d’exclusion et d’inégalité et ce dans plusieurs domaines.
Conscient que l’élimination de ces inégalités est une condition primordiale à la réalisation des revendications de la révolution de 2011 , Le programme « Soyons actifs/actives » a vu le jour.
Fruit d’une collaboration tuniso -française, « Soyons actifs/actives » est une initiative de la société civile tunisienne portée par l’association Française « Solidarité Laïque » et soutenue également par l’Agence Française de Développement et le Ministère des Affaires Etrangères.
Ce programme ambitionne de renforcer une cohabitation sereine entre les deux rives sud/nord et s’engage à réduire, sur le long terme, les problèmes d’inégalités sociales, économiques et territoriales dont souffre la Tunisie post-révolution.
Comment s’est construit le programme ?
Le programme a tout d’abord mené une phase pilote dédiée à l’exploration, l’identification et la compréhension de la situation actuelle des régions défavorisées. Cette étape s’est réalisée à travers un ensemble de consortiums ou groupes de travail dans plusieurs régions tunisiennes .
Ces groupes de travail comportent des membres d’associations locales ,des citoyens directement concernés par la situation, des experts qui ont une connaissance du terrain et des acteurs de la société civile Tunisienne et Française. Ces participants se sont exprimés librement , ont échangé leurs histoires et se sont concertés pour remédier aux problèmes d’inégalité dans les régions, le tout dans un cadre participatif et démocratique.
Les objectifs de ces consortiums sont comme suit:
Recueillir des diagnostics citoyens qui émanent des populations victimes d’inégalités.
Enrichir les dynamiques de collaboration/partenariat entre les acteurs de la société civile dans les régions.
Identifier le potentiel et les conditions d’inclusion de chaque territoire.
C’est à travers des formations, des échanges de volontaires entre France-Tunisie, des entretiens individuels, des questionnaires, des séminaires publiques, des caravanes d’informations et des tables rondes que le programme a pu établir des constats propres à chaque région .
Cette approche de concertation a, en outre, permis la création de dynamiques inter-associations dans les régions défavorisées. Elle a abouti à l’élaboration d’une méthodologie de travail et à la manifestation d’une vision commune visant à développer des moyens durables pour remédier aux problèmes existants.
Une expériences qui a réussi
Une expérience concluante est parvenue à explorer 10 territoires tunisiens : Gafsa, Sfax, Gafsa, Ras Jebel, Ariana , Bizerte, Manouba, Tozeur, Gafsa ,Kasserine, Sidi Bouzid traitant de plusieurs thématiques liées aux inégalités de tout genre comme l’éducation, l’insertion professionnelle, l’égalité de genre .
Au delà, des concertations menées sur terrain , un comité de pilotage a également accompagné le programme avec une auto-évaluation afin de soulever les réussites et les points d’amélioration de l’expérience.
2ème phase du programme, les objectifs ?
La 2ème phase du programme vise à apporter une dimension « pluri-acteurs », à fois plurielle et unie.
Le programme vise à se positionner comme un accompagnateur technique et pédagogique aux acteurs de la société civile afin de renforcer les partenariats entre associations et partenaires techniques et financiers et faire perdurer la démocratie participative
Le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme REMDH a organisé au mois de Janvier dernier 3 sessions de travail intitulées « Droits des femmes et égalité hommes-femmes » pour élaborer des recommandations sur le projet de loi intégrale sur les violences faites aux femmes et aux filles en cours de préparation. Alors que les 2 premières sessions ont traité respectivement de l’aspect juridique de la violence à l’égard des femmes et de leur vie publique et politique, la 3ème session a porté sur l’autonomisation économique et la traite des femmes en mettant l’accent sur l’importance du dialogue entre société civile et instances gouvernementales à savoir le secrétariat d’Etat des affaires de la femme et de la famille.
Des acteurs de la société civile qui œuvrent pour les droits de la femme et l’égalité du genre telles que les militantes de l’ATFD, de l’UNFT, de l’AFTURD, de Doustourna, de la LTDH, et de l’association Amal y ont participé afin de présenter leurs recommandations au gouvernement. Les sujets abordés durant la session focalisaient sur l’employabilité des femmes et l’exploitation des catégories les plus vulnérables notamment les femmes, jeunes filles et enfants.
Les solutions proposées pour faire face aux fortes différences régionales étaient les suivantes:
L’adaptation des politiques publiques en faveur de l’accès des femmes à un emploi décent au niveau régional.
L’allègement du travail domestique des femmes.
La promotion de la mixité dans les projets de formation professionnelle.
Le soutien de l’entrepreneuriat féminin.
La favorisation de l’accès aux transports en milieu rural.
La scolarisation des filles.
En outre l’association Beity a insisté sur la nécessité d’une loi contre l’exclusion des femmes et la discrimination du genre.
Monsieur Mehdi Ben Brahem, universitaire et expert au Bureau international du Travail, voit qu’un meilleur ciblage des catégories sociales les plus vulnérables, l’articulation entre les volets de prévention et de prise en charge dans le cadre d’une politique sociale intégrée permettraient d’améliorer le sort des enfants tunisiens victimes du travail domestique infantile. Enfin l’association Amal a insisté sur l’importance de la sensibilisation autour du sujet de la traite des personnes, la nécessité de faire une formation spécialisée en matière d’intervention et de protection des victimes de traite et un plaidoyer pour la promulgation de la loi sur la traite et sur l’asile.
Cependant les participantes de la 3ème session de travail « droits des femmes et égalité hommes-femmes » ont exprimé leur déception quant à l’absence du Secrétariat d’Etat des affaires de la femme et de la famille à qui ces recommandations s’adressent.