S’est tenue le second samedi du mois d’octobre, dans l’enceinte de la bibliothèque nationale, une rencontre-débat organisée par l’association Beity et le Global Studies Institute de l’université de Genève. Cette table-ronde qui a rassemblé une vingtaine d’intervenants agissant au sein de la société civile dans des domaines variés, fût intitulée “La société civile cinq ans après la révolution”.
Il est indéniable que la société civile a joué un rôle majeur tout au long de la période transitionnelle sur les plans politique, social et juridique. En effet, sa mobilisation a été remarquable durant tous les événements illustres qui ont suivi la révolution, notamment la participation aux négociations et dialogues qui ont donné lieu aux gouvernements post-révolution et ce, jusqu’aux élections législatives de 2011, la participation aux dialogues nationaux, la participation à l’élaboration de certains projets-lois entre autres celui de la justice transitionnelle ainsi que la mobilisation pour la “constitutionnalisation” de certains principes tels que la parité et l’égalité homme-femme et de certains droits relatifs aux catégories vulnérables. Elle a même contribué à la réforme de certains médias.
La société civile agit aujourd’hui de manière plus structurée dans le sens où elle encadre tous les aspects sociétaux de la nouvelle Tunisie; en effet, elle cherche à former les jeunes en matière de droits et de libertés, aide à la création de projets sans précédents qui garantissent transparence et démocratie, organise des rencontres-débats, conférences etc.
Ont participé à la table ronde
Des sociologues universitaires, des journalistes, des militants et représentants des organismes de la société civile à savoir de L’association Beity, l’ATFD, l’AFTURD, Amal pour la mère et l’enfant, Terre d’asile section Tunisie, l’association tunisienne de lutte contre le cancer, Groupe Tawhida pour la santé des femmes, le centre pour l’éducation civique, l’observatoire du forum social, Lab’ess, Atide, Mourakiboun, Ntalbek w Nhassbek de Dostourna, l’association de recherche sur les transitions démocratiques, l’ADLI et la FIDH ont été présents afin d’évaluer ensemble le fruit de ces cinq années de travail qui suivirent la révolution, de partager les difficultés et les obstacles qu’ils rencontrent, d’approfondir leurs connaissances les-uns des autres et de réfléchir aux défis stratégiques, économiques, sociaux et politiques qui se présentent à eux . Au cours de cette table ronde, plusieurs sujets ont été abordés et maintes problématiques ont été soulevées:
La marginalisation des jeunes.
Les violences et l’exclusion contre les femmes.
La question migratoire.
La santé et la justice sociale
La consultation électorale.
Le fonctionnement des institutions.
Les droits et libertés.
L’espace public et la sphère médiatique.
Les participants ont échangé sur les difficultés et obstacles qu’ils rencontrent quotidiennement et qui tournent autour du financement, du régime d’imposition fiscale, des amalgames par rapport au rôle de l’Etat, du manque de coordination entre les organisations de la société civile et du désintérêt de la jeunesse du travail bénévole.
L’encadrement et la formation dans le domaine de la gestion,
Le soutien financier,
Trouver une bonne stratégie de travail,
La mise en oeuvre des lois relatives aux associations.
Perspectives et plans d’action:
Pour résumer, les acteurs de la société civile présents se sont mis d’accord sur un nombre de perspectives et de plans d’action pour les années à venir, à savoir:
Contrer tout ce qui tend à segmenter la société.
Élaborer en tant que société civile une stratégie collective qui se concentre sur les problèmes des jeunes et sur leur marginalisation due:
1. Au système éducatif qui se base, selon Mr Amara Ben Romdhane du centre pour l’éducation civique SDEC, sur les vérités absolues, le conflit de valeurs et le discours paradoxal. Selon lui, l’école est une institution sectorielle dont les programmes archaïques reflètent la politique de l’Etat et des experts et les besoins de la société et qui rejette par la suite les visions et les intérêts de la jeunesse.
2. Au vieillissement des élites au sein de la société civile et la mise en quarantaine des jeunes qu’on trouve rarement dans les postes de commande.
3. Au désintérêt de la société civile vis-à-vis des problèmes de la jeunesse durant l’ère Ben Ali vu qu’elle se concentrait sur le combat contre la dictature.
Encadrer sérieusement le domaine de l’enseignement et combattre l’abandon scolaire.
Sensibiliser les jeunes quant aux services de santé sexuelle et reproductive et les catégories marginalisées quant à leurs droits et s’adonner à des thématiques dites tabous telles que l’IVG, l’homosexualité, le statut des mères-célibataires, etc.
Fonder ses revendications sur la technique du plaidoyer dans le but de convaincre, pour que ses actions ne soient pas une mauvaise reproduction du travail syndical.
La revendication des cadres juridiques nécessaires à l’activité des acteurs de la société civile pour qu’ils parviennent à atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés en toute légalité.
Continuer à faire du monitoring en ce qui concerne le respect des droits humains. En effet, l’Etat doit respecter les libertés fondamentales telles que la libre circulation des individus.
Promouvoir le réseautage entre les acteurs de la société civile. En effet, selon l’étude faite par l’ADLI, uniquement 48 réseaux ont vu le jour à partir de 2011 sur 7500 associations créées depuis la révolution.
Rester vigilant par rapport au financement extérieur et à la possibilité de se faire dicter son agenda.
Revoir la question du financement public et le régime fiscal applicable aux associations.
Avoir plus d’implication dans le domaine de la justice sociale.
Changer de méthode de travail vu que le contexte actuel est différent de celui qui a précédé la révolution.
La nécessité pour chacun des acteurs de s’auto-évaluer en premier lieu et puis d’évaluer le travail de la société civile durant les cinq années qui ont suivi la révolution de manière générale.
Cependant, malgré le rôle crucial de contre-pouvoir qui a été joué par la société civile et qui lui a fait mériter le prix Nobel de la paix, il est nécessaire de noter qu’un nombre énorme d’associations religieuses et autres partisanes ont aussi été créées depuis 2011, ainsi que d’autres qui ont même été soupçonnées de financer le terrorisme. Une sérieuse enquête doit s’ouvrir quant à ces sujets.
Ce jeudi 15 octobre sera, à l’initiative des Nations Unies, consacré à la femme rurale; Acteur majeur de la vie économique et sociale de nombreuses régions. Cet événement est l’occasion de dresser un bilan des défis auxquels elle fait face aujourd’hui dans le monde, et plus spécifiquement en Tunisie.
Selon un rapport de la banque mondiale datant de 2010, les femmes rurales (près d’un quart de la population mondiale selon les estimations) dépendent principalement des ressources naturelles et de l’agriculture pour leur subsistance.
L’enjeu aujourd’hui, selon les Nations Unies est de garantir aux femmes rurales un accès constant aux ressources agricoles et de développer leur autonomie. D’autant que, 76% de la population pauvre vivant en milieu rural, la part des femmes est très importante, et son autonomisation pourrait permettre de lutter d’avantage contre la faim et la pauvreté. Il faut savoir que les problématiques liées au statut de la femme rurale ont commencé à être traitées en 1975 lors de la conférence de Mexico.
Aujourd’hui, plusieurs acteurs internationaux travaillent sur des programmes en ce sens, notamment le PAM, la FAO, le FIDA et “ONU Femmes” qui œuvrent pour l’autonomisation de la femme rurale. Des concertations ont également été engagées par de nombreux chefs d’Etats, à l’instar de la table ronde qui s’est tenue le 15 octobre 2014 visant à mettre en place des “mesures indispensables qui permettraient de mieux tenir compte des contributions et du rôle des femmes rurales […] dans le programme de développement pour l’après-2015”. Cette table ronde comprenait également des acteurs d’organisations luttant pour le droit des femmes pour établir un dialogue constructif.
De nombreuses autres concertations et programmes d’appuis existent également, aux échelles nationales et régionales. Un travail est aussi fait à l’échelle locale par les ONGs proches des populations.
En Tunisie, une étude intitulée “La situation de la femme dans le milieu rural” réalisée par le secrétariat de l’Etat en collaboration avec l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement a mis en exergue les difficultés auxquelles font face les femmes rurales dans le pays. Il a été en effet démontré que 32% des femmes vivant en milieu rural ne savent ni lire, ni écrire et que 19% seulement disposent de ressources économiques qui leurs sont propres. Cette enquête a aussi dressé un état des lieux des services dont elles bénéficient comme l’enseignement, la santé et les opportunités économiques qui peut servir de base pour les ONGs locales qui traitent de ces problématiques.
Cette journée de la femme rurale doit donc rappeler qu’un long chemin reste à parcourir et que les organisations liées à cette thématique œuvrent activement en ce sens.
De la voix pour la femme amazighe
Au début du mois d’octobre 2015 a été annoncée la création de l’Association Tunisienne de la Femme Amazighe. Présidée par Nour El Baz, elle a pour but de préserver et mettre en valeur le patrimoine amazigh et le savoir-faire, principalement détenu par les femmes. Ce travail se fera par le biais d’ateliers dans les domaines artisanal et culinaire, avec en parallèle la création de projets visant à promouvoir la condition féminine amazighe. On estime à environ 500 000 leur population en Tunisie. Ils vivent principalement dans le sud du pays, aux frontières Algérienne et Libyenne.
A l’occasion du démarrage officiel des négociations sur l’Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA) entre la Tunisie et l’UE, en présence de Madame Cecilia Malmström, Commissaireeuropéenne au Commerce, les organisations de la société civile ayant institué un groupe de travail autour des droits économiques et sociaux tiennent à rappeler les recommandations adoptées le 6Décembre 2014 et les 11 et 12 et 21 avril 2015.
Les recommandations spécifiques présentées ci-dessous sont le résultat de réflexions menées par l’ensemble des ONGs signataires et sont le fruit des échanges qui ont eu lieu durant 18 mois detravail collectif marqués par plusieurs sessions de débat et de travail, appuyés par des contributions d’experts, ainsi que des missions de plaidoyer auprès des différentes instances de l’UE.
Concernant le Partenariat Privilégiéde l’Union européenne avec la Tunisie, les organisations signataires recommandent de:
Orienter les relations entre la Tunisie et l’UE dans une perspective stratégique qui contribue à relever les principaux défis qui se posent actuellement à la Tunisie, notamment ceux de lamaîtrise des technologies, de la sécurité alimentaire, de l’autonomie énergétique et de la gestion de l’eau.
Orienter l’aide de l’UE vers les besoins identifiés par la Tunisie et non pas subordonner les stratégies nationales des pays partenaires en fonction des fonds existants. Optimiser les emprunts et les subventions en les adaptant à une stratégie claire de développement durable et inclusif.
Etudier des solutions pour alléger l’endettement actuel de la Tunisie qui pénalise la transition démocratique en cours: envisager la reconversion de la dette multilatérale en financementsdirects de grands projets permettant une meilleure intégration régionale et sectorielle;
Concernant l’ALECA entre la Tunisie et l’UE, les organisations signataires appellent l’UE à:
Placer l’ALECA dans un cadre de coopération équitable tenant compte de la compétitivité inégale entre les économies tunisiennes et européennes ainsi que de la persistance des aidespubliques européennes accordées à certains de leurs secteurs stratégiques ;
Effectuer un bilan du partenariat avec l’UE tel qu’il a été engagé depuis 1995 ;
Entreprendre, sans délais, des études indépendantes et actualisées d’impact multidimensionnel de l’ALECA en intégrant notamment la dimension des droits économiques et sociaux(disparités régionales, précarité des emplois, sous-traitance, perte d’emplois, protection sociale, pertes des ressources fiscales)
Renoncer aux conditionnalités susceptibles d’imposer des réformes structurelles et des politiques d’austérité défavorables aux droits économiques et sociaux des citoyens;
Prévoir des mécanismes d’exception, pour remédier au caractère asymétrique des relations entre la Tunisie et l’UE ;
Promouvoir la coopération technique et scientifique dans les domaines des TICs, des énergies renouvelables et de l’économie sociale et solidaire ;
Instituer un système d’accès à l’information pour la société civile garantissant la transparence du processus des négociations de l’ALECA ;
Assortir la liberté de circulation des biens, des services et des capitaux à la libre circulation des personnes ;
Développer un cadre institutionnel permettant l’expression et l’implication effective de la société civile aux différentes phases et volets des négociations ;
S’assurer que des mesures favorisant l’emploi et l’inclusion des femmes dans tous les domaines économiques soient intégrées dans tout le processus de négociation ;
Organiser un débat public sur l’ALECA au niveau global et sectoriel.
Enfin, et concernant les fonds spoliés les organisations signataires appellent l ’ UE à :
Aider le peuple tunisien à mettre en place et accélérer les procédures pour récupérer les fonds spoliés par l’ancien régime;
Liste des Organisations signataires :
Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT)
Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH) Ordre National des Avocats Tunisiens (ONAT)
Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD)
Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) Association des Magistrats Tunisiens (AMT)
Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) Union Nationale de la Femme Tunisienne (UNFT)
Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement (AFTURD)
Association Beity
Association Tunisienne de Défense du Droit à la Santé (ATDDS) Plateforme Tunisienne d’Economie Sociale & Solidaire (PLATESS) Coordination Nationale Indépendantepour la Justice Transitionnelle (CNIJT) Centre de Tunis pour la Migration et l’Asile (CeTuMA)
Association Amal du Bassin Minier pour l’environnement
Comité du Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie(CRLDHT)
Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives – FTCR Association Thala Solidaire
Association Citoyenneté et Démocratie de Hammam Ghzaz
Association TIGAR Kasserine
Association Citoyenneté et Liberté de Jerba (ACL) Réseau Dostourna
Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET) Union des Diplômés Chômeurs (UDC)
La ligue des électrices tunisiennes
Réseau Euro-méditerranéen des Droits Humains (EuroMed Droits)
Tunis a accueillit du 7 au 9 octobre 2015, la 35e assemblée générale de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) qui a été placée sous le thème “Apprendre les villes innovantes”.
Lors d’une conférence de presse donnée le 1 octobre 2015 à la Municipalité de Tunis à La Kasbah, Saifallah Lasram, le maire de Tunis a déclaré que l’événement constituait un «rendez-vous important pour la Tunisie qui s’apprête à organiser les élections municipales et oeuvre à consacrer la décentralisation». Elle sera également une occasion pour les maires des différents pays francophones de partager leurs visons.
Le chef du gouvernement, Habib Essid, qui s’est exprimé à Tunis à l’ouverture officielle de la 35e Assemblée générale de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) a déclaré que “De nos jours, l’innovation territoriale se définie comme étant un élément de réponse adéquat aux défis majeurs des sociétés et permet à chaque territoire de se développer, par et grâce, à ses atouts et ses spécificités »
Il a également salué le rôle de l’AIMF dans la collaboration des élus des grandes villes, des universitaires, des experts et des représentants de la société civile pour créer une dynamique de dialogue et d’action au profit de 130 millions d’habitants disséminés sous la bannière de la francophonie. Il a également souligné l’importance du secteur municipal qui constitue « le socle sur lequel repose toute politique de développement ».
La rencontre comporte deux volets -Le premier concerne les activités de l’AIMF (réunion du bureau et assemblée générale).
-Le second prévoit l’organisation de trois ateliers qui devront répondre à des questions d’actualité
Quelles innovations urbaines en faveur des relations internationales, de la paix, des échanges et de la prévention des conflits?
Comment le Maire fait-il le lien entre la stimulation de l’entrepreneuriat féminin et des startups ?
Et la mise en œuvre du partenariat stratégique AIMF-Commission européenne : plus d’autonomisation des villes pour un développement durable et inclusif des territoires.
Les travaux de l’assemblée qui ont commencés le 7 octobre avec la participation des élus locaux de 40 villes francophones ont été inaugurés par le secrétaire d’état en charge des collectivités locales , Hedi Majdoub.
Il a indiqué que l’innovation territoriale doit être introduite dans toutes les actions gouvernementales et locales tant elle représente un élément de réponse aux défis sociaux, économiques et territoriaux auxquelles nous sommes confrontées.
Les participants ont été reçus par le président de la République, Béji Caïd Essebsi.
Le ministre des Technologies de la Communication et de l’Economie Numérique, Noomen Fehri a introduit les débats sur le thème : Quelle gouvernance pour libérer l’innovation ?
Le début de l’année 2015 a été marqué par plusieurs événements qui ont bouleversé l’économie mondiale. Après la chute des cours du pétrole, la bourse chinoise a connu une crise sans précédent.
L’effondrement des prix du pétrole a résulté d’un déséquilibre entre l’offre et la demande globale, dû à un accroissement de la production mondiale et une baisse de la demande des pays émergents (particulièrement la Chine, avec la baisse de sa croissance.)
Cependant, la baisse des cours du pétrole, aussi conséquente soit elle, a causé une autre baisse des prix : Celle des produits agricoles dont le prix était pourtant croissant depuis plusieurs années.
Cette baisse qui a commencé au début de l’année, s’est accentuée pendant le mois d’août 2015 selon l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO
Le prix des denrées alimentaires baisse depuis le mois de janvier a connu une chute de 5,2% lors du mois d’août.
L’indicateur des prix de la FAO (un indice composite des cours de plusieurs produits agricoles dont les céréales, l’huile, la viande, le sucre et les produits laitiers basé sur le cours de 2002) s’établit aujourd’hui à 155,7 points soit son niveau d’il y six ans.
Pourquoi cet effondrement des prix ?
L’explication de cette chute est due à un inversement de tendance entre l’offre et la demande et la pression exercée sur les prix (engendrée par la présence d’importants stocks mondiaux.)
Concernant l’offre mondiale des produits agricoles une forte croissance a été enregistrée pour la plupart des produits. Le blé a notamment connu une récolte record en 2015 avec prés de 728 millions de tonnes. Ces bonnes performances ne sont pas propres qu’au blé et concernent l’ensemble des céréales. Ainsi la FAO estime les stocks mondiaux de céréales à 643 millions de tonnes.
L’accroissement de l’offre concerne également l’huile de palme avec de grandes performances de la part des grands pays producteurs dont l’Indonésie et la Malaisie qui disposent aujourd’hui d’un stock de 3 millions de tonnes.
Les produits laitiers, le sucre, la viande, le café et bien d’autres produits ont également connus de bonnes récoltes.
A cette augmentation de l’offre, s’ajoute la crise économique des pays émergents qui a causé la diminution de leur demande sur les marchés globaux, notamment concernant la Chine avec une baisse de la demande de 50% concernant les produits laitiers.
Parallèlement à la baisse des importations chinoises, la Russie a décrété un embargo en août 2014 sur les produits alimentaires occidentaux .
Impact sur le marché agricole
Cet effondrement des prix a eu des effets néfastes sur l’ensemble des filières agricoles. Les paysans sont les premiers à souffrir d’une baisse de leurs marges. Les pays producteurs et grands exportateurs de produits agricoles (comme le Brésil et l’Argentine) sont aussi touchés par cette baisse qui a renforcé la récession qu’ils traversent durant les deux dernières années. Il faut également noter l’impact de cette baisse des prix sur les grandes sociétés de commerce international des produits agricoles comme l’américain Cargill ou son concurrent Bunge qui ont vu leurs bénéfices fondre lors des derniers mois.
Impact sur la Tunisie
L’effondrement des prix des produits agricoles a aussi affecté les pays importateurs comme la Tunisie.
A court terme, il engendrera une baisse de la facture des importations alimentaires et des subventions et donnera une bouffée d’air aux finances publiques, handicapées par une croissance faible. A moyen terme cette baisse des prix représente une opportunité pour développer de nouveaux investissements et pour accroire la productivité agricole afin de réduire l’exposition de la Tunisie aux marchés globaux de plus en plus volatiles.
Cet article s’est appuyé sur le site officiel de l’FAO et sur du contenu Realités Tunisie tout au long de sa rédaction
Les oliveraies constituent un réel trésor pour le gouvernorat de Medenine. Les oliviers millénaires de la région sont un bien encore mal exploité malgré une nappe phréatique d’une qualité exceptionnelle et l’intérêt croissant des investisseurs.
Plusieurs projets œuvrent pour la valorisation et le développement de l’exploitation des olives dans la région. Dans ce sens, le Commissariat régional du développement agricole et ses différents partenaires ont organisé un atelier pour les préparatifs du projet pilote pour la mise en valeur des oliveraies pluviales dans le gouvernorat de Médenine. Le projet a deux objectifs principaux:
Chercher des solutions aux problèmes des oliveraies dans la région (essentiellement la dégradation des terres et des prestations agricoles).
Participer au développement agricole dans la région .
Le projet, qui est encore en phase d’identification et qui s’étalera sur une durée de 5 ans, promet de créer un cadre favorable pour les jeunes promoteurs et de fournir aux agriculteurs de meilleures prestations.
Dans le cadre de l’atelier, des groupes de travail ont œuvré pour présenter des propositions concernant l’état des lieux du sol, le renforcement d’un tissu institutionnel capable de fournir de meilleures prestations à l’agriculteur et la valorisation de la production des olives.
Les travaux de l’atelier ont surtout porté sur l’importance de créer un laboratoire de recherche qui regroupe toutes les parties concernées et les associations actives dans le secteur tout en associant les agriculteurs pour trouver des solutions appropriées aux problèmes du secteur.
Ce projet a été initié par un programme intitulé “L’eau à Kasserine”.
Il vise à approvisionner 14 000 familles, soit environ 26 000 personnes en eau potable jusqu’en 2018.
Selon Rita Adam, ambassadrice de Suisse en Tunisie, l’objectif est d’organiser un système de gestion efficace des ressources en eau et de garantir l’équipement des populations rurales.
Les travaux ont commencé en 2014 et s’étaleront sur 4 ans pour une valeur totale de 20 millions de dinars.
Les nappes phréatiques de Sbiba, Jadeliane et Sbitla, seront alimentées par le ministère tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. En outre, la région de Kasserine possède des réserves d’eau évaluées à environ 140 millions mètres cubes par an, avec un taux de salinité inférieur à 2 grammes/litre. On y trouve aussi 3 grands barrages, 19 barrages dans les collines et 895 lacs de montagne pour un volume d’environ 89,6 millions mètres cubes d’eau douce.
Cette initiative Suisse, s’intègre dans sa politique de soutien de la transition démocratique tunisienne depuis 2011. 35 millions de dinars par ans ont été mobilisés depuis cette période, dont 50% aux régions défavorisées. Les projets de coopération de l’ambassade touchent divers domaines comme l’éducation, l’emploi, ou encore la culture.
25 septembre 2015, la majorité a tranché, un nouveau plan de lutte contre la pauvreté a été adopté par les 193 Etats-membres des nations unies. D’ici 2030, “Nous embarquons ensemble sur la voie du développement durable, pour nous consacrer collectivement à la poursuite du développement mondial et d’une coopération mutuellement bénéfique, susceptible d’apporter d’énormes gains à tous les pays et toutes les régions du monde” affirme la Déclaration adoptée par les Etats membres.
Mais plus précisément en quoi consiste ce plan?
Nous connaissions en effet les objectifs millénaires des Nations Unies, notamment en terme de lutte contre la pauvreté. En quoi ce plan est-il différent?
Tout d’abord, ce plan se décline en 17 objectifs objectifs de développement durable (ODD) et 169 cibles. C’est donc un travail plus précis que les 8 objectifs millénaires et leurs 21 cibles. Ces derniers par exemple, concernant la lutte contre la pauvreté, s’appliquaient uniquement aux pays pauvres et à la pauvreté extrême. Alors qu’ici, l’objectif est de couvrir toutes les populations pauvres du globe, ainsi que tous les types de pauvreté, et ce, dans une période donnée beaucoup plus courte, donnant à ce projet un aspect plus concret et moins théorique.
Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde
Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable
Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge
Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau
Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable
Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous
Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation
Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre
Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables
Établir des modes de consommation et de production durables
Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions
Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable
Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité
Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes
Renforcer les moyens de mettre en œuvre le partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser
Cette année, 7 enfants malvoyants rejoindront le banc d’une école publique pour la première fois en Tunisie et dans le monde Arabe. Un vrai espoir pour les parents d’enfants souffrant de troubles visuels qui pourront désormais voir leurs enfants s’épanouir dans un environnement scolaire ordinaire .
En effet, une classe spécialisée au sein de l’école Med Ali Balhaouane à Sfax a été crée et va permettre à des élèves malvoyants de suivre des cours et s’intégrer au sein d’une école non spécialisée.
C’est les enseignants de l’école qui vont assurer les cours de cette classe de 7ème année. Par ailleurs,le cadre enseignant de l’école a suivi une formation afin de pouvoir assurer les cours de cette classe qui demande une attention spécifique.
Bien évidemment , cette classe a été munie d’équipements nécessaires afin d’offrir un cadre propice aux élèves de cette classe.
Cette initiative, fruit d’un partenariat entre l’association tunisienne d’éducation des enfants aveugles à Sfax et le ministère de l’éducation est un premier pas vers l’accès à l’éducation pour tous. D’après le président de l’association Monsieur Nabil Triki , celle ci souhaite élargir ce projet pilote à l’échelle nationale et créer un centre dédié à l’encadrement éducatif,social et psychologique des personnes non voyantes .
La feuille de route de l’UE pour l’engagement avec la société civile contient une analyse du contexte de la société civile tunisienne, une analyse de l’engagement entre l’UE et les OSC dans le pays, les priorités pour l’engagement, les actions y afférents ainsi qu’un un tableau de bord pour le suivi du processus.
Voici les points essentiels à retenir.
Suite aux événements de décembre 2010 et janvier 2011, le paysage de la société civile tunisienne s’est complètement métamorphosé. Plus de 9000 associations ont vu le jour en moins de 3 ans.
Près de 18 000 organisations sont recensées en Tunisie. IFEDA (Centre d’information, de formation, d’études et documentation sur les associations)
L’acquis de la révolution: Le décret-loi n° 88-2011
L’adoption du décret-loi n° 88-2011 le 24 septembre 2011, a permis à la société civile de jouir de ses droits et ses libertés . Ce décret loi a permis la libéralisation de l’activité associative et la mise en place d’ensemble de garanties, droits et obligations pour apporter les meilleurs conditions de travail aux associations.
-La création des associations: les statuts de l’organisation doivent se garder d’appeler à la violence, à la haine, à l’extrémisme et à la discrimination sur des bases religieuses, sexuelles ou régionales. Ils doivent en outre se conformer aux règles de l’État de droit, de la démocratie, du pluralisme, de l’égalité et des droits humains, tels que définis dans les conventions internationales ratifiées par l’État.
Lire:Créer une association, étape par étape -Obligations: Le décret astreint les associations à des obligations administratives et comptables.
Lire: La comptabilité pour les associations
-Soutien financier et de capacité juridique: Dès leur création,les associations obtiennent le droit d’acquérir des biens, d’accéder à la propriété et à la gestion des ressources et de leurs biens, ainsi que celui d’accepter des subventions, donations, dons ou legs, et ce, même avant la publication au Journal officiel (JORT) et l’accès à la -personnalité juridique.
–Financement public: C’est le décret n° 2013-5183 du 18 novembre 2013 qui a fixé les critères, les procédures et les conditions d’octroi, et déterminé les modalités de suivi et de contrôle applicables des financements publics.
Les associations bénéficiaires, dans le cadre d’un appel à candidatures ou d’un accord de partenariat, doivent transmettre à l’organisme public concerné et au ministère des Finances un rapport annuel sur l’emploi des fonds publics octroyés et l’état de progression des projets financés. Toute association désirant l’obtention d’un financement public est tenue d’accompagner sa demande par une liste de documents.
–Financement étranger: Le recours au financement étranger devient libre avec le nouveau décret, en contrepartie d’une simple déclaration de l’origine et du montant des fonds, qui doit être publiée dans un média écrit et sur le site web de l’organisation s’il existe (art. 41)
Il est à noter que les dispositions du décret-loi ne s’appliquent pas aux associations sportives, de micro-crédit, de chasseurs, agricoles et à certaines associations professionnelles.
Contexte socio-économique
Depuis le 14 janvier 2011, la transition économique de la Tunisie a été marquée par l’incertitude et l’instabilité .En 2014, avec le retour progressif de la confiance , la croissance économique devrait permettre une reprise de l’activité, soutenue par une reprise des secteurs des phosphates et du tourisme. La croissance pour l’année est projetée à 2,6 % et à 4,5 % sur le moyen terme. Le déficit courant est anticipé par le FMI à 7,2 % 2014 et 6,3 % en 2015.
Le défi de l’emploi reste la préoccupation majeure de la Tunisie. En 2013, le taux de chômage était estimé à 15,3 %. 30 % des jeunes diplômés et 31,9 % des diplômés de l’enseignement supérieur étaient au chômage. Les femmes étaient nettement plus touchées par le chômage que les hommes (21,9 % contre 12, 8 %).2 De plus, ce phénomène touche deux fois plus de diplômés du supérieur femmes (41,9 %) que de diplômés hommes (21,7 %).
Société civile: Un rôle croissant malgré des cadres de concertation à renforcer
Avant la révolution, , les associations n’étaient surtout impliquées qu’au stade de l’exécution des activités. Les acteurs étatiques invitaient des associations à bénéficier de subventions pour réaliser des activités prévues par le ministère ou la direction considérée. Suite à la révolution, les associations envisagent leur rôle dans le champ public autrement, avec l’ambition d’œuvrer à la construction de la démocratie et de l’État de droit, en étant un partenaire actif de l’État, voire un contre-pouvoir et un agent de contrôle démocratique de ce dernier.
Engagement actuel de l’Union Européenne:
Depuis 2011 , l’UE propose une approche renforcée et plus stratégique dans son engagement avec les OSC des pays partenaires, y compris la Tunisie.
Dans ce sens, la Communication européenne (2012) intitulée « Les racines de la démocratie et du développement durable : L’engagement de l’Europe avec la société civile » a défini trois priorités importantes pour ce partenariat stratégique et renforcé entre l’UE et la société civile :
1) Renforcer les efforts visant à promouvoir un environnement propice pour les organisations de la société civile dans les pays partenaires
2) Encourager une participation constructive et structurée des organisations de la société civile aux politiques intérieures des pays partenaires, au cycle de programmation de l’UE et aux processus internationaux
3) Accroître la capacité des organisations locales à exercer plus efficacement leur rôle d’acteurs indépendants du développement En Tunisie, la coopération et l’appui à la société civile sont en pleine croissance.
l’UE dialogue avec la société civile aux différentes étapes du cycle de programmation. Lors de l’élaboration de sa stratégie « Droits de l’Homme » et de son plan d’action, elle consulte la société civile de manière systématique.
L’Union européenne soutient également un projet de « mobilisation de la société civile dans le suivi des relations UE-Tunisie », mis en œuvre par le Réseau euro-méditerranéen pour les droits de l’Homme (REMDH). Ce projet a pour objectif d’aider la société civile à se structurer pour mieux suivre et participer aux relations entre l’UE et la Tunisie, tout en améliorant ses techniques de plaidoyer et sa représentativité. Le projet se concentre sur quatre secteurs : justice, migration, droits des femmes et droits économiques et sociaux.
L’UE a également travailler sur la coordinations des différentes parties prenantes de la société civile, notamment grâce à la formation de la plateforme Jamaity.org qui recense désormais plus de 1400 associations et 120 PTF.
Cette plateforme associative permet aux associations, PTF, ainsi qu’au grand public d’avoir accès à un répertoire des organisations de la société civile et des partenaires techniques et financiers , d’avoir un référencement des guides, manuels, best practices et rapports utiles au travail associatif. Elle fournit également un calendrier des événements impliquant la société civile en Tunisie .
Priorités
Priorités 1 : Renforcement des capacités techniques, de gestion et de structuration des organisations de la société civile
Priorité 2 : Mise en place d’un environnement favorable à l’action de la société civile
Priorité 3 : Renforcement de la participation effective des OSC au dialogue politique et aux politiques nationales et locales
Priorité 4 : Renforcement de la coordination effective entre OSC et PT