Quoi de mieux qu’un tour de la Médina pour en découvrir l’artisanat, l’architecture, l’histoire. C’est la démarche qu’a entreprise le collectif Doolesha.
Après nous avoir fait découvrir le dernier atelier de filage artisanal de la médina, situé en face du palais Kheireddine, notre guide nous emmène à un rythme soutenu dans le labyrinthe de ruelles. Au préalable, il nous confie à chacun un fil de couleur que l’on doit accrocher en faisant un vœux. Le fil, il s’agit de ne pas le perdre, tant la visite s’annonce riche.
Notre guide s’arrête de temps en temps devant les portes des différents styles pour nous en expliquer l’histoire, décrivant l’architecture et les styles des maisons, décrivant avec passion les couleurs…
Au coin d’une rue, il pousse même la porte d’une ancienne école coranique construite au 18ème siècle, aujourd’hui changée en école publique, la “Medersa el Bachia”. L’architecture y est très riche et les ornements courant le long des murs et des portes possèdent tous leur histoire et témoignent d’une grande diversité culturelle qui caractérise si bien la Tunisie.
La Medersa éblouit tout le groupe:
Mais sans plus attendre, la visite se poursuit! Ce tourbillon de couleur vient de commencer et continuera ainsi pendant presque une heure. Le temps d’un voyage, non seulement dans la médina, mais aussi au cœur de son histoire et de ses racines.
Un spectacle pas comme les autres, empli d’humanité et d’innocence. L’artiste syrien Omar Abusaada arrive avec simplicité et amour à nous replonger en enfance, à retrouver cette innocence perdue.
On entre dans une école et on s’assoit sur un banc. Les enfants vous regardent, vous contemplent, un regard neutre sans aucun jugement et puis l’un d’eux vous choisit, vous prends par la main et l’envol commence.
Une visite intime sans trop de paroles, guidée par un jeune éclaireur. Le décollage se fait lentement, on rencontre notre jeune alter ego qui après un petit jeu nous raconte son histoire.
Un lien humain se crée directement et on se trouve inexplicablement liée à cette nouvelle connaissance.
Son histoire alors qu’il s’envole: Les enfants vous parlent de leur vies, leurs quartiers mais surtout de leurs rêves et de leurs peurs. Une voix innocente qui conte une histoire assez dramatique des fois, assez joyeuse d’autres fois mais sans pour autant qu’un malaise ne soit ressenti.
Un retour en enfance, et une remise en question douce nous envahit.
Les hommes de Sabra de Souad Ben Slimane et Jean-Paul Delore.
Deux noms qui s’associent pour une oeuvre transcendante qui ne laisse pas de marbre.
Fiction et théâtre s’entre-mêlent pour effacer toute frontière et toute notion.
Voyeur au début, on commence à se mouvoir dans l’environnement pour se rendre compte qu’on est au cœur du décor.
On est projeté directement sur la scène, les acteurs nous entourent et soudain, la pièce prend vie.
On titube, on comprend un peu l’histoire au début. Du voyeurisme jusqu’à la performance, on se perd dans le jeu d’acteurs mais surtout dans le décor.
On est guidé, on se laisse porter par la musique, par le dialogue et par l’atmosphère de la maison Dar Abdelwahab.
Une demeure discrète qui s’avère être un immense labyrinthe. Un lieu bien choisi qui nous fait vivre la pièce. La peur de perdre le fil de l’histoire nous coupe le souffle outre le jeu d’acteurs frôlant la perfection.
Au final, de nombreuses interprétations peuvent découler de cette pièce à la fois culturelle, psychologique et politique. Une oeuvre complète qui mérite d’être vue et revue, une performance marquante de 45 mn qui se vit…
Grande maison est une approche et une oeuvre audacieuse et intime.
Elle retrace l’histoire du quartier Abdallah guich, le quartier rouge de Tunis et du mon arabe.
Une présentation historique et objective sur le bordel légal de Tunis incluant une maquette détaillée du quartier et une approche simple et ludique pour s’immiscer dans un monde dont on a du mal à cerner la réalité.
La cantatrice nous emmène de l’ère pré-coloniale, nous détaillant la réalité du travail du sexe et des travailleuses, en mettant l’accent sur le cadre dans lequel elles évoluent. Les différentes lois, l’évolution de ces lois et toujours un regard objectif sur l’histoire de cette profession.
L’occupation française fût un tournant et permit l’établissement d’un cadre légal pour la réglementation via une nouvelle adaptation des lois mais aussi la mise en avant de l’importance de la santé de ces femmes.
Après l’indépendance, on nous relate la réalité de ces femmes, la nature de leur métier mais surtout le cadre légal, la relation de l’état avec ce métier et le “back-office” d’un travail empli de tabous et de mythe.
Un monde possédant ses propres normes, moins libéral que l’on pense et ayant ses propres valeurs.
La présentation est clôturée par une interrogation qui fait encore écho “la relation de l’état avec le corps est-elle une relation de protection ou d’exploitation et d’appropriation?”
L’oeuvre se poursuit avec des interviews, simples, claires et intimes de ces gens dont on a tant entendu parler mais dont on ne connait que trop peu l’histoire.
Une oeuvre qui veut dé-stigmatiser pour ainsi dire raconter un quartier, un métier, une histoire…
Tatouage ou “Oucham” une pratique ancestrale en Tunisie, assez fréquente. Il arrive souvent que l’on voie nos aînés, grand-méres et grand-péres tatoués. Des symboles qui se répètent sur le visage ou les bras ayant une signification spécifique et une histoire.
Wassim Ghozlani s’est intéressé à ce sujet via une exposition riche et bien ficelée. Une présentation de cet art qui explique ses origines, ses pratiques, les outils utilisés mais aussi certains symboles et leurs significations.
L’artiste s’est aussi intéressé au tatouage contemporain. Une série d’interviews avec des tatoués tunisiens qui parlent de leurs tatouage, plutôt de leur histoire avec cet art et de leur passion pour cette culture malheureusement encore mal perçue, mais qui de nos jours commence à avoir une certaine notoriété.
L’exposition représente un voyage, une entrée en matière pour les néophytes et un hommage pour les initiés.
Grâce à un support innovant et une ambiance envoûtante, découvrir cet art fût un réel plaisir.
La caserne El Attarine a été reconvertie pour un temps, en musée. Ce musée n’est pas anodin. Il traite d’un sujet qui a meurtri la Tunisie pendant toute une époque: les méthodes d’interrogatoire, de surveillance et de torture de l’Etat contre tout opposant politique potentiel.
Chaque guide, ancien(ne) victime du régime, mène les groupes de pièce en pièce. La visite en devient poignante, difficile. Les larmes aux yeux, chacun écoute avec compassion, le témoignage courageux du guide qui multiplie les anecdotes glaçantes, rattrapant ainsi ce que beaucoup croyaient être un mythe.
La visite s’entame avec un passage par les cellules et la salle de torture. Avec plus ou moins de distance, selon sa timidité, ou son vécu, le guide décrit les méthodes de torture. La salle suivante est celle des archives. Toute information, même la plus futile est conservée concernant les personnes surveillées même celle suspectés… Et ces dernières étaient nombreuses, c’en était déconcertant.
La visite se poursuit avec les salles d’interrogatoire. La méthode est rodée et élaborée. Le détenu est déboussolé, toutes les salles d’interrogatoire du pays sont tout à fait similaires. Les questions pleuvent et sont toujours les mêmes. Les procès verbaux mensonges sont signés sous la contrainte par le détenu.
La dernière partie du musée est consacrée aux témoignages, aspect fondamental pour que cette blessure ne soit pas oubliée. Le guide nous installe autour de lui et nous conte son histoire…
Un texte de Najoua Rezgui est accroché au mur, relatant une de ses arrestations, difficile de rester de marbre devant ce témoignage. Visite se termine par une projection d’interviews de différentes personnes à qui on pose des questions sur le système sécuritaire de l’état.
Palais Khaireddine, construit en 1860, est un endroit mythique et symbolique de la médina, un joyau de l’architecture de l’époque.
Ancienne résidence du Bey, devenue de nos jours une galerie d’art prisée au coeur de la médina. Au coté du Club Tahar Haddad et surplombant la place de la justice, l’endroit est devenu un carrefour culturel que tout adepte d’art se doit de visiter au moins une fois.
Il est ainsi naturel que Dream City pour cet année y élise domicile durant quelques jours pour nous faire rêver et nous faire découvrir de nombreux artistes.
De nombreux univers picturaux s’y sont côtoyés et bousculés, éveillant la curiosité du visiteur. De la photographie moderne à l’architecture, en passant par l’artisanat, la galerie a permis de découvrir un parcours éclectique et enrichissant.
2 – Weld Men? par Fakhri El Ghezal
“… la série n’est pas tant une recherche des racines qu’un autoportrait. Celui de Fakhri El Ghezal à travers les portraits de sa famille mais aussi celui de sa famille à travers le portrait de Ghazi El Ghezal”
5 – Mon Tunis par Faten Gaddes Usant d’un décor d’un passé révolu, Faten Gaddes s’installe dans la Médina, côtoie ces habitants et ne capture la substance. Des portraits de ces visages qui forme le Tunis d’aujourd’hui avec leurs sourires, leur charme, leur objets et leur monde à eux. Une série de photos humaine rendant hommage à l’époque de “la photo de studio”
14 – De fil en aiguilles par Sonia Kallel Symbole indéniable de la Tunisie, Sonia Kallel au travers de son objectif nous livre les secrets de la fabrication de la chéchia mais surtout rend hommage aux artisans de la Chachia.
19 – Tunis 1959 par Yona Friedman
Cette oeuvre fut à l’origine une proposition pour un concours international pour la création d’une grande avenue passant au milieu de la médina, mais aussi la construction du Palais présidentiel et d’un nouveau quartier. C’est à partir de ce projet que Yona à débuter la suite de projets nommée “Space Chains” basés sur une structure faite avec des anneaux assemblés en structure tridimensionelle.
21 – Un regard et Mutations par Kiripi Katembo
Une oeuvre à contempler, des visages à voir, des immeubles à admirer, tel est l’oeuvre de Kiripi Katembo. Le monde au travers de son appareil photo revêt une autre dimension abstraite des fois, réaliste d’autres fois mais de toute beauté.
لقاءات جمعيتي سلسلة من اللقاءات الشهرية التي تنظمها جمعيتي، تهدف لخلق أُطُر تواصل بين الجمعيات، الجهات المانحة وبرامج الدعم التقني، كفرصة للنقاش حول مشاغل المجتمع المدني
وفي هذا الإطار تتنزل أولى لقاءات جمعيتي يوم 27 أكتوبر 2015 في مقر الشبكة الأورومتوسطية لحقوق الإنسان, لينطلق اللقاء حول مضوع التمويل العمومي للجمعيات في تونس بحضور مركز الكواكبي للتحولات . الديموقراطية وجمعية ريزو بالإضافة ل23 جمعية
إستهلت حلقة النقاش بمداخلة السيد أمين غالي مدير برامج مركز الكواكبي للتحولات الديموقراطية والتي شرح من خلالها الجانب التشريعي والتنظيمي للتمويل العمومي, مبرزا أن مسألة الشفافية في المجتمع المدني أهم المشاغل المطروحة في علاقة بالتمويلات سواء كانت أجنبية أو عمومية, وأن على الدولة الممثلة في هياكلها العمومية أن تكون مثال في الشفافية من خلال توفير المعلومة حول تمويلها للجمعيات: المبالغ المرصودة, الهياكل المانحة, الجمعيات المنتفعة, المشاريع المنجزة
وقد قدم مركز الكواكبي مقترح منهجية عمل لوضع إطار ينظم مسألة التمويل العمومي بصفة تشاركية بين الوزارة المكلفة بالعلاقة مع المجتمع المدني والهيئات الدستورية ومنظمات المجتمع المدني و قد إنطلق العمل بهذه المنهجية من خلال إستشارة وطنية حول التمويل العمومي في مختلف جهات الجمهورية بهدف إستشارة المجتمع المدني والإستئناس بآراء الفاعلين الجمعياتيين
من ناحية أخرى تتطرق أمين غالي في توصيفه للوضع القائم, أن التمويل العمومي يرتكز على ثلاث أقطاب: الوزارات, المحليات (الولايات المعتمديات البلديات والمندوبيات الجهوية) والمنشآت العمومية أو ذات المساهمة العمومية (إتصالات تونس, شركة الفولاذ ببنزرت, شركة النقل بالساحل..) كما أن للتمويل العمومي ثلاث أشكال: التمويل المباشر,تقديم طلب عروض,شراكات مع الجمعيات
تجدر الإشارة أن الوزارة المكلفة بالعلاقة مع المجتمع المدني والهيئات الدستورية ومنظمات المجتمع المدني قيد درس سبل تنقيح أو تغيير قانون تمويل الجمعيات قصد تيسير عملها وتمكينها من التمويلات العمومية
ومحاولة من مركز الكواكبي تقديم الدعم لكل الأطراف المهتمة بالتمويل العمومي تم إقتراح فكرة موقع واب تفاعلي يجمع كل المعلومات (طلب العروض, المبالغ المرصودة والمشاريع المنجزة ..)تكريسا لمبدأ الشفافية في التعامل بين الدولة والمجتمع المدني وحق النفاذ للمعلومة
في الجزء الثاني من حلقة النقاش قدمت السيدة بسمة الهمامي مديرة برامج جمعية ريزو مشروعكلنا بلدية بالشراكة مع وكالة التعاون الدولي الألمانية والجامعة الوطنية للمدن التونسية والذي يهدف إلى إحداث قاعدة تواصل شفافة خلق أطر جديدة للتعاون بين الجمعيات والبلديات تكريس ميكانيكيات جديدة للشفافية تقريب الشباب نحو العمل البلدي توحيد آليات العمل الإداري والمالي بين الجمعيات والبلديات وضع خطة عمل موحدة بين الجمعيات والبلديات المستفيدة من برنامج كلنا بلدية
تم تعميم المشروع على 6 بلديات (الكاف, جندوبة, منزل بورقيبة, سوسة, المنستير والقيروان) حيث ستخصص كل بلدية, مبلغ عشرة آلاف دينار (10.000 دينار) لتمويل مشاريع تقدمها الجمعيات بالجهة على أن يكون المشروع الممول يتوجه لمواطني المنطقة الراجعة بالنظر للبلدية, وأن تكون الجمعية شبابية
بعد تقديم المداخلتين, تم فتح النقاش حول تجارب التمويل العمومي لمختلف الحاضرين وإبدا آرائهم في ما سبق وتقدمت الجمعيات بجملة من الإقتراحات لتحسين الأمر 5183 لسنة 2013 المتعلق بتمويل الجمعيات
نوهت الجمعيات الحاضرة خلال اللقاء بضرورة توضيح علاقة الجمعيات بالبلديات والهياكل المحلية خاصة في ما يتعلق بالتمويل وتطوير العمل الإداري ليتلاءم مع التحولات الجديدة وتنامي دور المجتمع المدني بالإضافة لتأهيل الموظفين العموميين في كل ما يتعلق بالحوكمة المفتوحة والعلاقة بالمجتمع المدني
تدعو الجمعيات الهياكل الحكومية لتوحيد آليات عملها في ما يتعلق بالتمويل العمومي وخلق موقع واب يشمل كل المعطيات المتعلقة ب :
المبالغ المرصودة المؤسسات المانحة وطلب العروض إحداث صندوق وطني لدعم المجتمع المدني مسؤول على تمويل ومتابعة أنشطة الجمعيات المتحصلة على تمويلات عمومية نظرا لما يشهده المجتمع المدني في تونس من تطور وديناميكية تطلب الجمعيات بتدعيم الموارد البشرية للإدارة العامة للجمعيات لإستيعاب ضغط العمل على المرفق العمومي الوحيد المكلف بالجمعيات
أشارت بعض الجمعيات الحاضرة أن المحاباة وشبهة الفساد تحوم حول التمويل العمومي خاصة في غياب إطار منظم للتمويل العمومي لذلك تدعو الجمعيات لضرورة إرساء مبادئ الشفافية وحق الوصول للمعلومة ضمن القوانين المتعلقة بالجمعيات وتمويلها
مسألة المساواة بين الجمعيات وضرورة توحيد الخاصيات المعتمدة لتمويل الجمعيات وعدم التمييز بين المترشحين أمام القوانين والآليات المعمول بها من طرف المؤسسات المانحة
أن المسؤولية مشتركة بين الدولة والجمعيات لتطوير والرقي بالمجتمع المدني, فعلى الجمعيات الإلتزام بالقانون وتسوية وضعياتها إداريا جبائيا وماديا لدى الهياكل المعنية (الإدارة العامة للجمعيات ودائرة المحاسبات) كما أن الدولة مطالبة بتكييف القوانين مع روح الدستور أولا ومتطلبات المجتمع المدني ثانيا من أجل تكريس قيم الديمقراطية
Après une série de consultations sur terrain avec la société civile dont une à Sfax, l’autre à Béja, une troisième organisée sur Tunis avec la collaboration de Jamaity et une consultation avec les acteurs publics et après lecture de l’étude sur le « Financement Public des Associations» préparée par Mr Mohamed Salah Ben Aissa, Doyen de la Faculté de Sciences Juridiques Politique et Sociales de Tunis, et son équipe de chercheurs, dans le cadre de la collaboration entre le Centre Kawakibi pour les Transitions Démocratiques et le ICNL, voici quelques chiffres en rapport avec l’allocation du financement Public en Tunisie.
Le financement public octroyé aux associations est défini, selon l’article 2 du décret n° 2013 / 5183 comme étant
Les fonds affectés dans le budget de l’Etat ou les budgets des collectivités publiques ou les établissements à caractère administratif ou les établissements et entreprises publics ou les sociétés dont les participations publiques dépassent les 34% du capital ou les entreprises à majorité publique dans le but de supporter et aider des associations à réaliser des projets et à développer leurs activités, et ce, sur la base de compétence et la faisabilité des projets et des activités
Ce type de financement se caractérise essentiellement par son caractère hétérogène, il se divise en :
–Financement direct par le biais de subventions accordés aux associations sur la base de demandes directes formulées par ces dernières. -Financement indirect destiné à « mettre en œuvre des projets faisant partie des activités d’un organisme public et visant à réaliser un intérêt général et ce, soit en fonction d’un appel à candidature lancé par l’organisme public concerné, soit en fonction d’un accord de partenariat sur une initiative de l’association ».
Le volume du financement public accordé aux associations diffère selon la nature de ces dernières et de façon précise selon la nature de l’activité de l’association bénéficiaire, surtout que le secteur social en Tunisie s’appuie en grande partie, contrairement aux autres secteurs, sur le financement public.
Ainsi, le montant des subventions allouées aux associations culturelles passe de 1600000 dinars au titre de l’année 2012 à 1700000 dinars au titre de l’année 2013. Il en est de même des associations féminines. Le montant des subventions accordées à ces dernières a évolué de 188000 dinars au titre de l’année 2012 à 730000 dinars au titre de l’année 2013.
A travers le financement public des associations, l’administration publique reconnaît l’importance de la contribution associative à l’intérêt général.
On notera aussi que le décret – loi ° 2011 – 88 du 24 septembre 2011 qui a abrogé la loi n° 59 – 154 du 7 novembre 1959, contrairement au décret n° 2013 – 5183 du 18 novembre 2013, est resté très laconique sur la nature juridique des donateurs publics.
En effet, l’article 34 dudit décret – loi ne parle que de subventions publiques en termes généraux et son article 36 n’évoque que l’Etat.
Mais ce laconisme n’a pas interdit au pouvoir réglementaire d’élargir la liste des donateurs publics comme le prévoit l’article 2 du décret n°2013 – 5183 sus évoqué.
Les communes sont, parfois, considérées parmi les plus importants organes finançant les associations. On peut citer, à titre d’exemple, la commune de Thyna qui accorde périodiquement à l’association ATL MST (SIDA) à Sfax une subvention publique de 5000 dinars. Dans ce même cadre, on pourrait indiquer la subvention accordée en 2013 par la commune de Tunis à l’association tunisienne la voix du sourd – muet estimé à 1000 dinars en rappelant que le montant global des subventions accordées par les communes au profit des associations au titre de l’année 2013 a atteint la somme de 3.609.753dinars.
Il convient de noter que le montant des subventions publiques accordées par les communes au profit des associations diffère en fonction des communes elles – mêmes et selon la nature des activités des associations bénéficiaires.
Dans ce cadre, la commune de Ben Arous accorde aux associations actives dans le secteur culturel des subventions publiques équivalent à 310.000 dinars, alors que le montant des subventions accordées aux associations actives dans le domaine social ne dépasse pas 83.000 dinars. Enfin, le montant des subventions accordées par la même commune aux associations intervenant dans le domaine sportif est de 190.000 dinars et à celles intervenant dans le domaine de l’enfance est de 11.000 dinars.
D’après les différentes interventions lors de la consultation de Kawakibi avec les acteurs publics, nous pouvons dire que 60 à 70 % du budget du financement public est alloué aux amicales. Ces derniers réclament également le renforcement et l’activation des différentes commissions et corps de contrôle de la bonne gestion des fonds alloués par l’état à la société civile.
Vous trouverez ici-bas les subventions accordées par l’Etat aux associations au titre de la gestion 2013 .
Jamaity Tour est la tournée de Jamaity visant à renforcer ses liens et à monter qu’elle est bien plus qu’une plateforme virtuelle, et ce, à travers un contact direct avec la société civile Tunisienne.
L’aventure Jamaity Tour a débuté dans les deux villes de Sousse et Monastir en 2014 et s’est poursuivi à Siliana, au Kef , à Gabes, Mednine , Tataouine et Tozeur en 2015.
Pour cette rentrée 2015, l’équipe a posé ses valises dans les gouvernorats de Jendouba et Béja le temps d’un tour associatif dans les villes de Béja, Ain Draham, Tabarka et Jendouba afin de rencontrer les associations locales, présenter les activités et les projets de Jamaity et connaitre les réalités et perspectives de la société civile de la région.
Durant ce tour associatif, l’équipe de Jamaity a eu l’occasion de rencontrer plusieurs associations locales; Des échanges fructueux et des idées de collaborations ont pu naître de ces rencontres.
L’équipe a également été très touchée par l’accueil chaleureux et amical des membres des associations de Béja et de Jendouba qui ont réussi à lui faire découvrir la plupart des actions civiles et des projets sociaux de la région en très peu de temps et avec un grand dévouement.
Nous remercions sincèrement toutes les personnes qui nous ont accueillis et qui ont renforcé, par leur implication et leur dévouement, notre foie en la société civile tunisienne.
Voici le bilan qu’a pu dresser l’équipe Jamaity sur la situation de la société civile locale, lors de la visite de chacune des villes.
Nous avons été marqués, au sein des deux gouvernorats, par la volonté de changement des associations actives dans la région. Ces dernières ont une bonne connaissance du terrain et des problématiques auxquelles la population fait face. Elles ont d’ailleurs fixé comme priorités la promotion de la culture locale, les problématiques liées à la jeunesse, l’intégration socio-économiques des femmes et la mise en place d’une économie sociale et solidaire.
Ces associations sont d’ailleurs d’une grande diversité et ont su se spécialiser pour travailler efficacement. La majeure partie d’entre elles possède d’ailleurs des système d’autofinancement fonctionnels qui leur permettent d’assurer leur fonctionnement, mais insuffisants pour mettre en place des projets à grande échelle.
D’autre part, peu d’associations sont actives: seulement 34 dans le gouvernorat de Jendouba et 10 dans celui de Béja. Il en existe d’autres, mais leur nombre exact n’est pas connu.
Nous avons pu lister, avec leur collaboration les difficultés et les défis auxquels elles font face. Le manque de financement et d’encadrement constitue un des principal frein à leur activité. Il a été constaté également que les associations ne collaborent que très peu entre elles, ainsi qu’avec les instances gouvernementales. Ces facteurs, combinés à une situation économique et sociale difficile, ainsi qu’un manque d’infrastructure et de formations a fait que le nombre d’associations actives diminue, et ces dernières manquent de soutien et de confiance, perdant ainsi en crédibilité.
Mais avec une mise en oeuvre adéquate et un bon encadrement, le travail des acteurs de la société civile des deux gouvernorats pourrait être rendu largement plus efficace. La société civile ne s’étant pas encore enracinée, le terrain est donc encore, pour ainsi dire, vierge. De nombreuses opportunités de développement s’ouvrent alors.
D’une part, une grande partie des problématiques sociales, économiques et environnementales des deux régions sont bien connues par la société civile locale qui pourra alors y répondre avec pertinence. Un certains nombres de bailleurs de fonds et d’acteurs internationaux sont d’ailleurs présents sur le territoire et donc susceptibles d’appuyer les associations dans leurs actions. La ville de Jendouba, par exemple, en compte six principaux:
Financement publics indirects (par le biais des Délégations Régionales de l’emploi, de la culture, de la Jeunesse)
D’autre part, le Nord-Ouest tunisien, tend à recevoir de nouveaux financements pour les années à venir, puisqu’il avait été délaissé jusque là, au profit d’autres régions, notamment du sud. Ces paramètres, on l’espère, participeront à relancer et appuyer le travail des associations locales.
Ces dernières ont d’ailleurs émis des recommandations concernant leurs besoins. Notamment dans le gouvernorat de Béja, elles souhaitent des formations et un accompagnement de proximité, qui leur permettrait de devenir réellement autonomes et bien plus efficaces. Les thématiques souhaitées concernent notamment:
Suivi et accompagnement des projets
Formation des formateurs
Création des sites Web
Communication et Marketing associative
Gestion administratif
Financement et Comptabilité
Autofinancement
Financement Publique
Les droits économiques et sociaux
Formation Juridique
Archivage
Bien sûr, ces formations doivent être ciblées et résulter d’études évaluant les besoins des associations locales.
Lors des rencontres, les associations ont également évoqué la nécessité d’analyser plus en profondeur leurs besoins et de coordonner leurs actions pour plus d’efficacité, mais également d’aider la société civile du nord ouest dans ces démarches et de soutenir les associations en difficulté ou moins actives.
Ayant pu se rencontrer par le biais des rencontres liées au Jamaity Tour, elles ont pu émettre les idées suivantes sur divers projets:
Projet d’éducation, information et communication / santé
Marketing territorial (Observatoire de l’économie tunisienne)
Plaidoyer envers les municipalités afin de mieux accéder aux informations (budget – financements attribués)
Projet d’artisanat
Projet du festival de la neige (promotion de la culture locale)
Appel aux associations pour intégrer le comité d’hygiène avec le ministère de la santé