Six organisations de la société civile tunisienne ont proposé, dans un document conjoint, une série de recommandations destinée aux acteurs politiques et associatifs pour assurer le bon déroulement des prochaines élections législatives et présidentielles.
Dans un contexte de transition politique, un cycle électoral constitue un moment déterminant pour l’avenir d’un pays. Dans le cas tunisien, lors des différentes élections de l’après-révolution, les acteurs indépendants des organisations de la société civile se sont mobilisés et ont redoublé de vigilance et d’effort pour garantir la tenue d’élections libres, transparentes et inclusives.
Pour surveiller le déroulement des élections municipales de 2018, les six partenaires ont déployé plus de 3,500 observateurs dans l’ensemble du pays. « Nous nous sommes engagés à mener une observation objective et impartiale des élections municipales en Tunisie. Par la présence et la discipline de nos observateurs, nous cherchons à faire face au comportement négatif tout en renforçant la confiance des citoyens tunisiens dans les élections », déclare la synergie. Ayant pu couvrir les différents aspects du processus électoral, ces groupes ont constaté une série de lacunes et obstacles lors de l’exercice du droit au vote.
Compte tenu des observations notées, ces organisations ont pu élaborer, à l’issue de divers échanges, un ensemble de recommandations prioritaires se fondant en particulier sur les lacunes et failles constatées. Tout en restant neutre dans le jeu politique, la série de recommandations a été détaillée dans un rapport conjoint daté du 29 janvier 2019. A travers l’élaboration de ce document, les six organisations souhaitent interpeller l’attention des partis politiques, de la société civile et des différents acteurs impliqués dans le processus électoral en vue de contribuer à l’amélioration des prochains scrutins. “Nous cherchons à travailler de manière ouverte et constructive avec les institutions impliquées dans la conception et la gestion du processus électoral : l’ISIE, l’ARP, la HAICA, la Cour des comptes et le Tribunal administratif, entre autres”, indique le rapport.
Parmi les recommandations figurent l’amplification de la sensibilisation électorale, la mise en place d’une sélection inclusive des candidats et la mise à jour des renseignements relatifs aux électeurs. Le groupe appelle, également, à adopter une approche participative pour améliorer les modalités d’interaction entre l’ISIE et la société civile. Il est, aussi, recommandé de réexaminer le texte de la loi électorale afin de clarifier davantage les définitions floues.
Pour consulter la liste complète des recommandations (Egalement disponible en Arabe et en Anglais) :
La journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage s’est tenue mardi dernier, 23 janvier 2019, en Tunisie. Diverses manifestations ont eu lieu pour célébrer cette date qui marque un tournant important dans l’histoire de ce pays.
C’était il y a 173 ans !
Certes, l’épisode de la traite des personnes et l’esclavage est loin d’être un incident anecdotique. Vieil de plusieurs siècle, ce phénomène ne se limite pas à une civilisation, ni à un espace géographique. C’est aussi une tragédie présente tout au long de l’histoire humaine. Cette tragédie a affecté la vie de plusieurs millions d’êtres humains qui furent arrachés à leur terre, privés de leurs familles et séparés de leurs proches.
En Tunisie, l’histoire de l’esclavage est un sujet qui prend une résonance particulière d’autant que ce pays fut le premier, dans le monde Arabe, à l’avoir aboli définitivement. C’était il y a 173 ans, qu’Ahmed Bey 1er a décidé de tourner la page de cette pratique abominable via un décret beylical promulgué en date du 23 janvier 1846. Le souverain modernisateur a procédé à une avolition progressive en ordonnant, dès 1841, la fermeture du Souk d’El Berka, où se vendaient les esclaves, puis en annonçant que tout individu né dans la régence de Tunis était libre peu importe l’origine de ses parents.
Le 23 janvier, une fête révolutionnaire
Depuis des années, les militants tunisiens des droits de l’Homme tentent de faire de cette date historique du 23 janvier 1846, officiellement, une fête nationale annuelle. Cette journée, désignée pour commémorer la traite et son abolition, vise à honorer le souvenir des esclaves inconnus qui ont participé à la construction de cette nation. Au-delà d’être un simple rappel du passé, cette date serait aussi l’occasion d’engager une réflexion approfondie sur la question de l’esclavage, crime reconnu comme l’une des pires atteintes aux droits de l’Homme et sa dignité.
Cette année marque le 173ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Tunisie. A cette occasion, plusieurs organisations de la société civile se sont mobilisées pour le célébrer.
Un colloque international consacré à la lutte contre la traite des êtres humains
La session d’ouverture a été marquée par la présentation du rapport annuel de l’INLTP. Ensuite, les participants ont eu l’opportunité de partager leurs expériences et bonnes pratiques en matière de lutte contre cette violation des droits humains. Le colloque a été également l’occasion de renforcer les discussions entre les différents acteurs impliqués qui ont pu réfléchir en commun autour de la mise en place du mécanisme national de référencement. En marge de ce colloque, s’est tenue, mercredi 24 janvier 2019, une tente d’information et de sensibilisation a été installée à l’avenue Habib Bourguiba, à Tunis. Au menu, plusieurs panels portant sur des questions relatives à la traite des êtres humains et une foire aux initiatives.h
La Tunisie demeure, à ce jour, l’un des premiers pays à avoir banni ce phénomène qui continue aujourd’hui, dans certaines sociétés, devançant en cela la France de deux ans. Et depuis mardi dernier, 22 janvier 2019, cette date symbolique est inscrite dans notre calendrier national.
AMIDEAST, Shanti et Jamaity lancent un nouvel appel à manifestations d’intérêt dans le cadre du projet « Bladi – Building Local Associations for Development and Innovation » pour soutenir les organisations de la société civile tunisienne ciblant les communautés locales marginalisées et vulnérables à l’extrémisme.
La Tunisie participe à la 28e édition de la campagne internationale « 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes » qui se qui se déroule chaque année du 25 novembre (journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) au 10 décembre (journée internationale des droits de l’Homme).
Dans le monde, selon un rapport publié par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une femme sur trois[1] est victime de violence physique ou sexuelle. Cette étude, en plus de révéler le nombre de femmes victimes de violence à l’échelle mondiale, évoque aussi les conséquences délétères de cette violence chez les femmes qui la subissent.
Le rapport de l’OMS, en se basant sur l’analyse de données provenant de plus de 80 pays, met en évidence l’ampleur épidémique de ce problème. Il s’agit bien là d’une pandémie universelle qui s’applique à tous les pays et qui n’épargne aucune culture, aucune communauté. De ce fait, il est essentiel d’envisager à recourir à des stratégies centrées sur l’humain pour mettre fin à la violence faite aux femmes.
Dans ce contexte de lutte contre cette violation des droits humains, la sensibilisation devient dès lors une forme de mobilisation qui constitue un enjeu principal dont certains activistes semblent avoir parfaitement conscience. Mais alors que des campagnes et des mouvements en faveur d’un changement sont pilotés partout dans le monde, ces derniers demeurent peu valorisés et méritent plus de lumière et de soutien.
Dans le contexte tunisien, comme partout ailleurs, les femmes n’échappent pas non plus à ces statistiques. Saisis par une perspective post-révolutionnaire et unis autour de l’idée que la violence à l’encontre des femmes n’est jamais seulement une affaire privée, les défenseurs des droits humains ont réclamé l’élaboration d’une loi intégrale relative à l’élimination de cette violence sexiste. Toutefois, malgré l’adoption de la loi organique n°2017-58 l’an passé, les femmes et les filles sont encore victimes de violences basées sur le genre. C’est pourquoi, l’implication des organisations de la société civile pour la prévention et l’élimination de ce fléau mondial est plus que jamais nécessaire.
En vue d’appuyer activement la campagne internationale « 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes », Jamaity reconnaît l’engagement continu et les efforts déployés par les différents acteurs de la société civile tunisienne et s’est donnée comme mission d’encourager et de valoriser leurs initiatives, notamment à travers sa plateforme en ligne, pour prévenir et mettre fin à la violence à l’égard des femmes. Cette campagne, qui se déroule chaque année du 25 novembre au 10 décembre, vise à mobiliser l’opinion publique à la question de la violence basée sur le genre et à sensibiliser davantage le grand public à l’ampleur de ce problème. La mobilisation internationale des 16 jours, c’est aussi l’occasion de rappeler que cette forme de violence estencore et toujours d’actualité.
Pendant cette période, plusieurs associations, experts et activistes se sont mobilisés, à Tunis et dans les régions, pour dénoncer la violence faite aux femmes.
Dans ce contexte, la Friedrich-Ebert-Stiftung Tunisie a organisé la campagne « Matoskotch Makech Wahdek » en partenariat avec l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD) et l’Association Internationale des Etudiants en Sciences Economiques et Sociales (AIESEC). L’objectif principal de cette initiative est de former une communauté engagée dans la lutte contre le harcèlement sexuel dans les transports en commun et d’inciter les victimes et témoins de harcèlement à en parler. La campagne « Matoskotch Makech Wahdek » a été marquée par le lancement d’une application mobile « Yeszina » (téléchargeable via ce lien https://play.google.com/store/apps/details…) qui offre aux contributeurs la possibilité de signaler les actes de harcèlement dont ils sont victimes ou témoins. A travers cette application, l’utilisateur peut émettre une alerte et poster un témoignage, anonymement, tout en précisant la localisation et le type d’agression.
Parmi les activités, des séances de vulgarisation de la loi 58-2017 ont été animées au profit des femmes, des enfants et des jeunes par l’Association Tunisienne de la Santé de la Reproduction au Kef. Des ateliers de dessin et de théâtre ont été organisés avec les élèves de l’école primaire El-Hkim à Jendouba par l’Association de Développement et d’Encadrement des Jeunes et de l’Enfance (ADEJE). Une visite à la prison civile du Kef, en présence de psychologues et juristes, a été prévue par l’Association Hrayer El Kef. Des séances d’information, d’éducation et de sensibilisation ont été organisées par l’Association Femmes de Tabarka avec les femmes de la région. Les membres de l’Association Génération Anti-Marginalisation (GAM) ont proposé aux femmes dans le quartier d’El Kabbaria des cours de self-defense. L’association Sharekna a offert aux habitants de la cité Ettadhamen un espace d’échange et de discussion lors d’un coffee-talk organisé, en présence de sociologues, dans le complexe des jeunes du quartier. Des tentes de sensibilisations ont été installées dans les espaces publics dans des quartiers populaires de la capitale. Des projections de films et courts métrages, des débats et des workshops ont également été au programme.
Rappelons que la violence faite aux femmes n’est « jamais acceptable, jamais excusable, jamais tolérable »[2]. Tout le monde doit agir pour y mettre fin.
[1] World Health Organization. « Global and regional estimates of violence against women: prevalence and health effects of intimate partner violence and non-partner sexual violence». Geneva, Switzerland: WHO, 2013.
[2] « Secretary-General says violence against women never acceptable, never excusable, never tolerable, as he launches global campaign on issue ». New York, United Nations Department of Public Information, News and Media Division, 2008 (SG/SM/11437 WOM/1665).
تمّ يوم 25 نوفمبر اطلاق حملة 16 يوم من النشاط لمناهضة العنف ضد المرأة والتي تمتد الى يوم 10 ديسمبر من كل سنة. في كل عام يقع اختيار موضوع يعنى بالقضاء على العنف ضد المرأة. التعريف بالقانون الأساسي عدد 58 المتعلق بالقضاء على العنف ضد المرأة والتحسيس بأهميته هو موضوع السنة في تونس.
في هذا الإطار، اطلقت جمعية النساء التونسيات للبحث حول التنمية حملة ميدانية واسعة للتعريف بهذا القانون والتحسيس بمدى أهميته .
تشمل هذه الحملة ولايات الكاف وسليانة وجندوبة وتونس الكبرى. وقد تمت برمجة أكثر من 30 نشاط في هذه الحملة بالشراكة مع 7 جمعيات محلية: جمعية جيل ضد التهميش بحي التضامن وجمعية شاركنا وجمعية وفاق برقو بسليانة وجمعية حراير الكاف والجمعية التونسية للصحة الإنجابية بالكاف والجمعية التنموية للإحاطة بالشباب والطفولة وجمعية نساء طبرقة بالكاف.
هذا وقد انطلقت الحملة يوم 17 ديسمبر وتمتد حتى يوم 20 ديسمبر بمختلف الولايات المذكورة.
أكثر من 10 أشهر مرت على دخول القانون الأساسي عدد 58 لسنة 2017 المتعلق بالقضاء على العنف ضد المرأة حيز النفاذ والذي “يهدف إلى وضع التدابير الكفيلة بالقضاء على كل أشكال العنف ضد المرأة القائم على أساس التمييز بين الجنسين من أجل تحقيق المساواة واحترام الكرامة الإنسانية، وذلك بإتباع مقاربة شاملة تقوم على التصدي لمختلف أشكاله بالوقاية وتتبع مرتكبيه ومعاقبتهم وحماية الضحايا والتعهد بهم” حسب الفصل الأول من الأحكام العامة لهذا القانون.
ومنذ المصادقة على القانون حرصت مختلف أطراف المجتمع المدني على متابعة مدى تطبيق هذا القانون على أرض الواقع وبالتحديد التحالف الوطني الجمعياتي ضد العنف. وهو تحالف يضم أكثر من 60 جمعية محلية وطنية ودولية ومنذ تكوينه لعب دورا حاسما في تبني القانون عن طريق تقديم ورقة سياسية مقدمة كوثيقة مرجعية لنواب الشعب وعن طريق حملات مناصرة التي قامت بها مختلف الأطراف المنخرطة فيه داخل وخارج المجلس.
اليوم، يقوم التحالف بمتابعة تطبيق القانون الأساسي عدد 58 على مستوى وطني ومحلي ليكون بذلك “قانون يحمي من العنف بالحق”.
في هذا الإطار وبمناسبة اطلاق حملة 16 يوم من النشاط لمناهضة العنف ضد المرأة، نظم التحالف الوطني يوم 30 نوفمبر 2018 ندوة وطنية حول متابعة مدى تطبيق القانون الأساسي عدد 58 لسنة 2017 المؤرخ في 11 أوت 2017, المتعلق بالقضاء على العنف ضد المرأة.
في أول الندوة، تم تقديم مشروع “قانون يحمينا من العنف بالحق” وهو مشروع أطلق بالشراكة مع الوكالة الدولية الإسبانية للتعاون الدولي والذي يجعل دور الإئتلاف لايقتصر على السعي إلى المصادقة على القانون فقط لكن يحرص على تفعيله حسب مسؤولة مشروع “عدالة النوع الإجتماعي” بمنظمة أوكسفام أمل اليعقوبي.
كما قدم المستشار لدى منظمة أوكسفام محمد مذكور حوصلة لنتائج استشارات جهوية حول مدى تطبيق القانون والتنسيق الحاصل بين الفاعلين في جهة تونس الكبرى ومدنين والقيروان وباجة على مستوى التعهد بضحايا العنف.
هذه الاستشارات نفذتها الجمعية التونسية للنساء الديمقراطيات- فرع القيروان والرابطة التونسية للدفاع على حقوق الانسان- فرع باجة ورابطة الناخبات التونسيات بمدنين وجمعية النساء التونسيات للبحث حول التنمية بتونس.إذ نظمت هذه الجمعيات ورش عمل مع السلط ومنظمات المجتمع المدني العاملة على القضاء على العنف ضد المرأة ومجموعات تركيز مع النساء ضحايا العنف والشباب نساء ورجالا. كما قامت رابطة الناخبات التونسيات بمدنين بمسح كمي. ركزت هذه الإستشارة على 5 محاور والنتائج كانت كالتالي:
ضعف تنسيق وزارة المرأة والأسرة والطفولة وكبار السن مع مختلف الأطراف العاملة على تفعيل القانون؛
عدم وجود آليات واضحة لرعاية النساء ضحايا العنف على مستوى الوقاية والحماية القانونية والمراقبة الصحية والحماية القانونية؛
صعوبة توفير السكن الفوري لعدم تواجد مراكز إيواء كافية .
الحصة الثانية من الندوة خصصت لتقديم الجهود المبذولة من أجل تطبيق هذا القانون. وقد عرضت السيدة سناء
بن عاشور أعمال جمعية بيتي بالتحديد مشروع مذكرة الجمعيات من أجل تعهد جيد بالنساء ضحايا العنف التي تقدم تصورات المجتمع المدني لشروط جودة وتنسيق خدمات التعهد بالنساء ضحايا العنف. ثم عرضت رئيسة مصلحة مقاومة العنف ضد المرأة إيمان تستوري الإنجازات التي قامت بها وزارة المرأة والأسرة والطفولة وكبار السن. نذكر منها فتح 6 مراكز إيواء منذ سنة 2016 والتي إنتفع من خدماتها أكثر من 1336 إمرأة واطفال مرافقين لها. وختمت هذه الحصة عبر تقديم السيد رامي الخويلي عن صندوق الأمم المتحدة للسكان للبرنامج المشترك لتحسين خدمات التعهد بالنساء والفتيات ضحايا العنف.
في الأخير, كشفت هذه الندوة الوطنية عن مدى تظافر جهود المجتمع المدني والتنسيق الناجح للإئتلاف من أجل ضمان تطبيق فعال للقانون الأساسي عدد 58 لسنة 2017 المتعلق بالقضاء على العنف ضد المرأة وتدخل ناجع لرعاية النساء ضحايا العنف.
Les violences à l’égard des femmes, une violation des droits humains Les violences faites aux femmes sont massives et plus que jamais omniprésentes dans nos sociétés. Aucune couche sociale n’y échappe, aucune culture n’est épargnée. Au-delà du coût humain, ce problème mondial entrave la liberté individuelle, l’exercice des droits humains et la progression vers une « égalité réelle » entre les femmes et les hommes.
Prise de conscience, mobilisation sociale et engagement Longtemps ignorées et considérées comme une affaire privée, ces agressions qui touchent les femmes occupent désormais une place centrale dans les débats publics. En effet, en vue de renforcer la prévention et la lutte contre les violences subies par les femmes, il est crucial de se pencher sur ce phénomène, en avoir une meilleure connaissance et informer le grand public de façon à favoriser une prise de conscience collective. Pour appuyer cette prise de conscience entre acteurs et citoyens, les initiatives se sont multipliées, notamment au cours des dernières décennies.
« 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes » Lancée en 1991 par Le premier Institut de Leadership Mondial des Femmes (Women’s Global Leadership Institute) et coordonnée par le Centre pour le Leadership Global des Femmes (Center for Women’s Global Leadership), « 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes » est une campagne internationale qui vise à sensibiliser davantage le grand public à la violence basée sur le genre et encourager les actions visant son élimination. La campagne se déroule chaque année du 25 novembre (journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) au 10 décembre (journée des droits humains). Ces deux dates clés ont été retenues pour souligner, de façon symbolique, que la violence basée sur le genre constitue une des violations des droits de l’Homme. Cette campagne est ouverte à tous les individus et acteurs dont les organisations de la société civile, les ONG, les agences des Nations Unies etc.
Jamaity s’implique !
L’année 2018 marque la 27ème année de la campagne. Cette année, la campagne a pour thème « Éliminer la violence sexiste sur le lieu de travail ». En Tunisie, ça bouge aussi. Plusieurs événements seront organisés pour sensibiliser à l’ampleur de ce fléau : des conférences, rencontres, débats, projections de films… Au cours des prochains jours, Jamaity encouragera ces initiatives, notamment en participant à la couverture des événements et en réalisant une cartographie des initiatives pour permettre de les valoriser et vous aider à suivre facilement les événements dans votre région.
A Testour, nous étions venus à la rencontre des membres fondateurs de l’association Belfan Monem Riahi et Mélék Ben Fakhet. Fondée il y a près d’une année, Belfan est constitués par des jeunes cinéastes indépendants portés par un même intérêt : faire émerger une dynamique culturelle dans la région de Testour-Béja et favoriser le lien social.
Comment est née l’idée de créer “l’Association Belfan”?
L’histoire a commencé à Testour, une ville située au Nord-Ouest de la Tunisie. Tombé sous le charme de cette ville, un collectif d’artistes s’y est installé pour devenir tous des Testouriens de coeur.
Oeuvrant dans la production audiovisuelle axé sur l’art social, ce groupe a comme ambition de contribuer à l’éveil culturel et touristique de Testour et de ses environs.
Ayant conscience des richesses culturelles et patrimoniales de la ville, en 2017, l’aventure a débuté avec la réalisation d’un documentaire sur les tuiles de Testour, à travers, le projet Coolwart, visant la sauvegarde du patrimoine andalou de la région. (Financé par l’ambassade de Suisse et soutenu par l’ASM- Testour..)
Ainsi, est venue l’idée de créer une association socio-culturelle ancrée à Testour..
Pour qui?
Nos activités sont à destination des habitants de testour, notamment les jeunes et les femmes de la région, qui manquent de programmes d’art et de loisirs.
Quels sont vos activités et projets phares, clôturés, futurs ou actuels?
Notre projet actuel appuyé par le fonds de la culture pour tous de l’Ambassade d’Allemagne à Tunis : Kinothérapie.
Ce projet phare s’étale de septembre à décembre 2018 et consiste à ensemble d’ateliers de formation dans les techniques de Cinéma et de Théâtre pour les Jeunes de Testour, Teboursouk et Thibar, âgés de 15 à 20 ans pour produire des courts documentaires sur leurs régions et 3 pièces de théâtre.
KinoKids, un autre volet du programme est destiné aux écoliers âgés entre 9 et 12 de 4 écoles situées dans des zones rurales à Testour, leur proposant des ateliers de création de films d’animations avec la technique Stop Motion.
En collaboration avec le commissariat régional de l’éducation de Béjà, les maisons des jeunes de Teboursouk et Thibar et la maison de culture de Testour , il vise à :
Fournir aux jeunes des outils d’expression qui leur permettront de faire entendre leurs voix dans leurs régions et ailleurs, ainsi que la possibilité de promouvoir les richesses de leurs régions.
Former des jeunes pour assurer la continuité du programme, par la création de clubs de cinéma et de théâtre.
Lancer une dynamique culturelle à travers l’organisation d’un événement à la fin du programme.
Vous avez crée votre association depuis bientôt un an, quelle dynamique, vous avez pu instaurer à travers vos différentes activités ?
Testour est une région du Nord-Ouest reconnue par sa richesse historique et naturelle. Cependant, ce potentiel reste peu valorisé et non exploité.
Côté culturel, les activités se font quasi-absentes à Testour et les espaces de loisirs de fonts rares pour les jeunes et les femmes.
Pour y remédier, l’association Belfan, s’est associée à l’espace Laranja et le gîte rural Vergers des montagnes pour valoriser ce patrimoine et instaurer une dynamique culturelle dans la ville.
Quels sont vos partenaires/collaborateurs qui ont rejoint et soutenu votre cause?
Laranja: Partenaire de l’association Belfan, Laranja, un café culturel a récemment ouvert ses portes pour accueillir les jeunes de la région dans une atmosphère conviviale offrant un espace de co-création artistique, dédié aux familles et surtout aux jeunes et aux femmes, qui manquent d’activités et de lieux de divertissement.
Verger des montagnes:« Le Verger des Montagnes » est un gîte rural ancré à Testour, qui respecte les spécificités géographiques, agricoles et écologiques de Testour, surplombant le versant du Mont « El Hindi ». C’est un bel espace, procurant calme et sérénité qui s’ouvre sur l’une des plus magnifiques vues de Testour.
Ambassade de Suisse en Tunisie: L’ambassade suisse défend les intérêts de la Suisse dans le pays et prend en charge tous les services consulaires et les demandes liées aux visas pour les personnes domiciliées à: Tunisie, Libye
ASM Testour: Association pour la Sauvegarde de la Médina de Testour
في إطار إصدار دراسة “التفكير من منظور النوع الإجتماعي في مواجهة التطرف العنيف في تونس: الرهانات المفاهيمية، الوضع، آفاق العمل”، نظمت هيئة الأمم المتحدة للمساواة بين الجنسين وتمكين المرأة بالمنطقة المغاربية مكتب تونس بالتعاون مع منظمة أوكسفام مكتب تونس ندوة وطنية يوم 16 نوفمبر 2018 بنزل أفريكا.
و تهدف هذه الدراسة بالأساس إلى فهم الأدوار المتعددة التي تلعبها المرأة في التطرف العنيف والوقاية منه وفهم مدى وكيفية تأثير التركيبة الإجتماعية للذكورة والأنوثة على ظواهر الإنخراط فيه من أجل إعادة التفكير في ردود الفعل في ما يتعلق بهذه الظاهرة. إذ من الضروري التفكير من منظور النوع الاجتماعي لفهم التطرف العنيف ومواجهته.
في هذه الندوة ، تمّ تقديم عرض لخطة عمل الأمين العام للأمم المتحدة لمنع التطرف العنيف وعرضًا لمنهجية وتحديات وتوصيات ونتائج الدراسة.
وقد إعتمد البحث على محاورة نتائج بحث ميداني قامت به المنظمتين في تونس،ونتائج بحوث ومقابلات وورشات عمل تم اجراؤها في تونس ولبنان وفرنسا وكينيا. إذ تم تنظيم 48 مقابلة فردية مع ممثلين وممثلات عن منظمات حكومية و منظمات غير حكومية ومراكز الأكاديمية ، 12 جلسة نقاش جماعي أجريت في دوار هيشر ومدنين في شهر فيفري 2018 ،وخمس ورشات عمل واستشارة في تونس وبيروت وباريس ونيروبي مع مختصين ومختصات في الموضوع.
تأتي هذه الدراسة من أجل توفير المعلومات اللازمة للمشاريع والاستراتيجيات والأبحاث المستقبلية لمكافحة ومنع التطرف العنيف لضمان تدخّل فعّال.
Un collectif d’organisations de la société civile ont exprimé, lors d’une conférence de presse organisée le 06 novembre, leur inquiétude quant à l’avancement du processus de justice transitionnelle et ont dénoncé les différentes pratiques visant à le ralentir, voir même l’arrêter.
Dans son intervention, Mme Raoudha Karafi, la présidente d’honneur de l’association des magistrats tunisiens, a souligné l’importance de rendre justice aux victimes de torture et des pratiques barbares de l’ancien régime et à leurs familles, en respectant la loi et donc en ayant recours aux chambres spécialisés conformément aux dispositions de la loi sur la justice transitionnelle. Des campagnes fallacieuses et des pressions ont visé l’Instance de Vérité et de Dignité IVD ainsi que les chambres spécialisées, ce qui risque de menacer l’indépendance du pouvoir judiciaire et du procès équitable.
De son coté, Mme Lamia Farhani, avocate, présidente de l’Association des Martyrs et Blessés de la Révolution et sœur du jeune martyre Anis Farhani, a indiqué qu’on a profité du conflit politique existant au pays pour faire persévérer l’impunité des bourreaux en leur donnant la parole aux médias, qui les présentent à l’opinion publique comme des victimes. Face aux campagnes médiatiques visant l’IVD et tout le processus de justice transitionnelle, d’autres campagnes de soutien ont été mené en faveur des auteurs présumés de violations, ce qui s’explique par la peur des révélations qui vont être émanés des procès équitables ou du rapport de l’IVD.
Des révélations qui risquent de faire tomber des personnalités importantes, pas encore prêtes à se priver des faveurs et du pouvoir qu’elles ont toujours eu. Mr Ridha Barakati, frère de Nabil Baraketi martyre victime du régime de Ben Ali, a mis l’accent sur le rôle quasi absent de l’état dans le processus judiciaire, et sa non-responsabilité dans le suivi, l’application et la garanti de la justice transitionnelle. Par la même occasion, il a appelé au respect des droits humains à travers la réhabilitation des victimes et leurs familles, et notamment à travers la lutte contre la torture et toute forme de violations que peut subir un tunisien, à cause de l’injustice.
La torture et les atteintes aux droits humains ont été toujours l’arme la plus utilisée et la plus destructive pour intimider les opposants de l’ancien régime, ou toute personne ayant osé à s’exprimer contre le pouvoir. C’est le cas de Fayçal Barakat, qui a décédé en succombant à ses graves blessures après sa détention. Son frère, Jamal Barakat a dénoncé l’atteinte systématique à la dignité des victimes de la torture et les agressions physiques et psychiques que subissent plusieurs détenus causant à maintes occasions leur mort. Il a dénoncé aussi l’implication de différentes parties, outre les auteurs des violations, dans la falsification des faits, et a appelé à la protection des familles des victimes de torture et les associations militantes contre l’impunité.
Enfin, la parole était accordée aux mères de martyres et blessés de la révolution, qui ont exprimé leur désespoir envers l’engagement de l’état de rendre justice à leurs enfants, et envers les médias qui leur ont tourné le dos. Toutefois, elles ont rappelé qu’elles ne lâcheront jamais leur quête de la vérité et de la justice malgré les menaces et les pressions qu’elles rencontrent.