Nachaz est une association à vocation culturelle, intellectuelle et civique qui entend contribuer à la construction d’un espace de débat, à la clarification et à la diffusion de l’idée démocratique… Pour cela elle veut mobiliser les ressources du web et les possibilités aujourd’hui ouvertes dans l’espace public.
Pourquoi Nachaz
Un espace
Nachaz se veut littéralement un lieu de rencontre(s) : des idées, des éclairages interdisciplinaires, des ressources documentaires… Un espace d’activités tournée vers les questions de fond relatives à la politique, à la société et à la culture, en résonance avec ce qui nous paraît travailler en profondeur la société tunisienne depuis le 14 janvier.
La libération de la parole sera celle de toutes les paroles ou ne sera pas : chacun, de tous milieux sociaux, de toutes générations et de tout niveau d’instruction ayant compris cette vérité première de l’exigence démocratique : que chaque voix compte.
- Ce principe d’opinion n’est pas à mettre en question au nom d’une supposée clairvoyance de l’intellectuel. Bien au contraire, nous voulons être à l’écoute et accompagner les expressions nouvelles, sauvages, nées de la post-révolution et qui se déploient, foisonnantes et pourtant inaperçus, ou si peu : dans les nouvelles écritures, dans les nouveaux espaces de cinéphilie, dans le théâtre de Regueb et d’ailleurs…
- La virulence des débats et leur confusion masquent trop souvent les questions sociales. Le tâtonnement politique qui est celui de la société tunisienne aujourd’hui et la difficulté où nous sommes tous de produire une lecture claire des enjeux nous confirment dans la nécessité de créer un lieu de débat et de réflexion partagée qui prenne le temps de la recherche, de la clarification. Sans céder en vigilance face à des projets régressifs, nous souhaitons élargir notre tribune et nos rencontres à des points de vue qui ne seraient pas les nôtres.
- La circulation et la transmission des idées, hier grippées par la raison d’État, sont aujourd’hui ralenties par une certaine désarticulation entre une offre sans pédagogie et une attente pourtant fébrile. Il s’agit de contribuer à réarticuler les espaces du savoir et de la militance, de la culture et du terrain…
Une équipe
Le groupe fondateur est formé d’enseignants, de chercheurs, universitaires ou pas, de traducteurs… réunis par l’amitié et quelques convergences intellectuelles, sans doute floues et instables mais suffisamment solides pour cimenter des complicité et un horizon commun qu’on hésite à désigner par un seul mot : la culture, le souci de « défendre la société » (au sens donné à cette expression par M. Foucault).
Mais la vocation que se donne Nachaz, site et association, ne sera pas de cultiver un quant-à-soi de démocrates autoproclamés. Elle sera avant tout un espace du désaccord avoué, revendiqué et mis par écrit, sur le web et sur la place publique. Une place importante sera dévolue à la discussion, argument contre argument, réflexion contre réflexion entre des intellectuels et des acteurs de tous bords et de toutes générations. La seule exclusive sera l’anathème de quelque légitimité qu’il se drape : religieuse, identitaire ou « laïciste ».
L’équipe fondatrice est formée de praticiens des sciences sociales, d’écrivains, de critiques littéraires et de cinéma, de traducteurs et de militants associatifs : une composition propice à des activités en partenariat avec des ONG de divers horizons : social, culturel, politique, universitaire…
Les membres du groupe appartiennent pour la plupart à des réseaux à vocation civique. Ils ont tous, plus ou moins durablement été parties prenantes de structures associatives dans divers domaines : des actions de défense des droits de l’Homme aux ateliers d’écritures cinéphilique ou littéraire…
Cette position à l’intersection de vocations multiples permet à la l’association Nachaz de s’inscrire presque naturellement dans un maillage associatif élargi et polyvalent et la prédispose à des activités d’échange et de transmission d’expériences et de savoirs.
Une expérience
Le site Nachaz existe depuis le milieu de l’année 2012. De l’avis de beaucoup, comme le prouvent les témoignages sur le web et dans certains médias tunisiens et maghrébins, il fait partie des initiatives intellectuelles les plus probantes après le 14 janvier 2011. Cette première expérience constitue une étape et un tremplin pour une seconde étape que nous voulons plus ambitieuse : désenclavée puisque nous prévoyons d’articuler l’expression numérique avec des initiatives dans l’espace public ; diversifiée :alliant la réflexion et l’échange, à l’affût des nouvelles expressions culturelles sans abandonner la recherche avec les outils des sciences sociale ; itinérante : sortir de Tunis étant un de nos mots d’ordre en cette nouvelle étape.