Un.e expert.e pour la rédaction d’un Guide des bonnes pratiques pour l’appui de l’entrepreneuriat féminin dans les régions-Lab’ess Retour vers les opportunités

GUIDE  BONNES PRATIQUES POUR L’APPUI A L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LES REGIONS 

1. PREAMBULE 

Fondé en 2012 dans le sillage de la révolution, le Laboratoire de l’Economie Sociale et Solidaire  (Lab’ess) est une association tunisienne, acteur du secteur de l’ESS*. Il s’est donné pour missions de  sensibiliser, accompagner et financer celles et ceux qui entreprennent en faveur de l’intérêt général.  

Pour cela, le Lab’ess met en œuvre des projets et programmes innovants d’accompagnement et de  sensibilisation auprès de publics engagés en faveur d’un impact positif : associations, porteur.euses de  projet, entrepreneur.e.s sociaux.ales, étudiant.e.s, structures d’accompagnement, et universités.  

A travers son soutien au mouvement associatif et à l’entrepreneuriat social, le Lab’ess appuie les  acteurs.rices du changement afin de développer une économie plus solidaire, inclusive et durable.  

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION  

Les femmes sont au cœur des équilibres familiaux, culturels, sanitaires, et sociaux. Elles jouent un rôle  central en matière de développement, d’éducation et de santé. A ce titre, leur autonomisation est un  enjeu de taille pour le progrès social, économique et environnemental. 

Au niveau mondial, de plus en plus de femmes décident de se lancer dans l’entrepreneuriat. En effet,  aujourd’hui plus de 33% des femmes actives dans le monde sont des entrepreneures. Il s’agit d’une  tendance qui ne cesse d’augmenter. 

Malgré les multiples appuis des organisations internationales, de l’Etat et des ONG et associations à  l’égard des femmes, des efforts considérables restent à accomplir en vue d’éradiquer les facteurs  d’exclusion de la femme. Les défis les plus fréquemment cités pour les femmes entrepreneures sont  les traditions et préjugés culturels, le manque de possibilités de formation, les systèmes d’aide aux  entreprises, l’accès au capital et l’accès aux réseaux. 

Les stéréotypes, les perceptions familiales et des pairs et la prévalence des modèles entrepreneuriaux  masculins continuent d’influencer fortement les choix de carrière des femmes et leur manque  d’engagement dans des activités commerciales. 

Nombre de femmes, actives en tant qu’entrepreneures, mères et membres de leur communauté,  choisissent d’embrasser une carrière entrepreneuriale parce qu’elle leur confère plus de flexibilité et  leur permet de parvenir à un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Leurs décisions  relatives à l’entreprise tendent à favoriser leur souhait de maintenir cet équilibre.  

Parmi les facteurs qui les poussent à s’engager dans l’entrepreneuriat, les femmes mentionnent  l’indépendance dans la prise de décisions, l’indépendance financière, le développement professionnel,  la volonté d’échapper aux expériences négatives vécues dans le cadre d’un travail salarié et l’absence  de possibilités d’emploi d’un autre ordre. 

Sur le plan international, la Tunisie fait office de modèle dans le monde arabe en matière d’égalité  femmes-hommes. Ces évolutions sont également à nuancer au regard de la situation économique des  femmes tunisiennes. En effet, le taux d’emploi des femmes reste faible. Alors que les femmes  représentent 67 % des diplômé·e·s du supérieur, à peine le quart des employé·e·s du pays sont des  femmes : elles représentent 26 % de la population active, ce qui est nettement inférieure à la moyenne  régionale de 31 % et à celle des pays de revenus comparables de 50 %. 

Ces disparités sont exacerbées dans les régions de l’intérieur du pays où le taux de chômage féminin  atteint une moyenne de 35 %. Si nous poursuivons l’analyse de la situation entrepreneuriale des  femmes en Tunisie, nous pouvons observer que l’activité entrepreneuriale en Tunisie, telle que mesurée  par le TEA8 (Total early-stage Entreprenarial Activity) global, varie effectivement dans une large mesure  par le genre. Il est constaté une grande disparité entre le TEA hommes et le TEA femmes, à raison de  respectivement 6,75% et 2,87%. Ainsi, les hommes (early-stage entrepreneurs) sont 2,4 fois plus  susceptibles de démarrer une entreprise que leurs homologues femmes.  

Afin d’apporter une réponse concrète au défi de l’inclusion économique des femmes, le Lab’ess a conçu  le programme Essentielles dont l’objectif global est d’améliorer leur employabilité par l’entrepreneuriat  social en région.  

Essentielles est en effet un programme d’incubation complet pour accompagner les porteuses de projets  d’innovation sociale sur une période de 6 mois, ainsi qu’une équipe dédiée et sensibilisée au service  des entrepreneuses. Il a pour objectifs de renforcer l’offre d’accompagnement vers l’entrepreneuriat  dédiée aux femmes hors du Grand Tunis, et de déployer un programme d’incubation renforcé et adapté  aux besoins des femmes afin de leur donner les moyens d’entreprendre. Enfin, le dernier objectif  spécifique du projet vise à renforcer et valoriser l’entrepreneuriat féminin en région, notamment à Sfax  (OS3). 

C’est dans ce contexte que le Lab’ess, a lancé une réflexion visant à élaborer un guide sur les bonnes  pratiques de l’appui à l’entrepreneuriat féminin dans les régions. Les présents termes de références  sont élaborés en vue du recrutement d’un consultant pour réaliser ce guide. 

III. OBJECTIFS DE LA MISSION 

L’objectif de cette mission est de mettre en valeur le rôle d’innovatrices des femmes incubées au  Lab’ess et d’identifier les bonnes pratiques pour l’appui à l’entrepreneuriat féminin dans les régions,  essentiellement à Sfax et ses alentours (Gabes, Sidi Bouzid, Mahdia, Kairouan). L’objectif global de  cette mission est l’élaboration d’un guide, pour la promotion et la valorisation de l’entrepreneuriat  féminin dans les régions, selon le Lab’ess. 

Les objectifs spécifiques de cette mission comprennent : 

1. Identification des freins et/ou obstacles liés à l’entrepreneuriat dans les régions en se  concentrant particulièrement sur les aspects liés à la vulnérabilité des femmes. 2. Identification des difficultés auxquelles font faces les créatrices d’entreprises et les femmes  dirigeantes d’entreprises. 
2. Identification des possibilités d’amélioration et des opportunités économiques via des retours  d’expérience des femmes accompagnées par le Lab’ess. 
3. Évaluation de l’impact du Lab’ess sur le développement des compétences des femmes. 5. Fournir des recommandations concrètes et pratiques pour renforcer les compétences des  femmes entrepreneures, basées sur les bonnes pratiques capitalisées par le Lab’ess et son  programme. 
4. Mettre en valeur le rôle d’innovatrices que peuvent jouer les entrepreneures. 

DUREE DE LA MISSION : 

La mission a une durée totale de 4 mois. 

RÉSULTATS ATTENDUS  

Au terme de la présente étude, les résultats suivants sont attendus : 

► Des difficultés à l’entrepreneuriat féminin sont identifiées et connues ;  

► Des pistes de solutions pour les femmes entrepreneures sont proposées ; 

► Des « success stories » inspirantes du Lab’ess sont mises en avant ; 

► Un guide bien structuré et pertinent est élaboré et partagé avec les structures locales et  acteurs concernés.

Livrables : 

Après une première réunion de cadrage en début de mission, il sera également attendu un rapport de  mission, incluant la méthodologie de travail, les outils a utiliser et les actions mener. 

A l’issue de la mission, un livrable sous forme de guide de bonnes pratiques sera délivré au Lab’ess en  langue française.  

1. METHODOLOGIE DE LA MISSION : 

La mission doit inclure les éléments suivants : 

Revue documentaire : 

► Effectuer une revue exhaustive des documents pertinents portant sur l’entrepreneuriat féminin en  Tunisie. 

► Élaborer un Mapping des structures d’appui et de financement dans la région de Sfax et  alentours. 

Collecte de données primaires : 

► Concevoir et mener des enquêtes, des entretiens et des discussions de groupe avec les  entrepreneures, en utilisant des méthodes participatives pour encourager leur prise de parole. 

► Collecter des témoignages relatifs aux freins et/ou obstacles liés à l’entrepreneuriat, auxquels les  femmes sont confrontées. 

► Collecter des témoignages relatifs aux difficultés auxquelles les femmes font face en tant que  cheffes d’entreprise. 

► Recueillir des retours d’expérience des entrepreneures suite à leur accompagnement par le  Lab’ess, pour mettre en avant les possibilités d’amélioration et les opportunités économiques  obtenues grâce à l’accompagnement. 

► Echanger avec les chargés d’accompagnement du Lab’ess pour recueillir des retours d’expérience,  comprendre ce qui a été fait dans le cadre de l’incubation et ainsi adapter les programmes d’accompagnement. 

Évaluation de l’impact : 

► Évaluer l’impact sur le développement des compétences des femmes en utilisant des indicateurs  pertinents. 

Recommandations : 

► Formuler des recommandations en termes de développement de compétences et de formation  pratique et adaptée aux femmes, en prenant en considération l’aspect genre et leurs vulnérabilités. 

Promouvoir des « success stories » inspirantes : 

► Sélectionner les « success stories » du programme Essentielles et les mettre en valeur grâce à un  storytelling adapté. 

Restitution des résultats : 

► Elaborer un rapport de restitution complet de la mission comportant le contexte, le diagnostic, les  recommandations et les « success stories ». 

VII. ROLES ET RESPONSABILITES DU/DE LA  CONSULTANT (E) 

Sous la supervision directe du Lab’ess et du chargé(e) de projet, le consultant a pour responsabilités  spécifiques de coordonner les travaux d’élaboration du guide de bonnes pratiques pour l’appui à  l’entrepreneuriat féminin dans les régions.

VIII. PROFIL DE L’EXPERT(E) : 

Pour mener à bien les tâches décrites dans ces termes de références, le/la consultant (e) qui sera  recruté.e pour cette mission devrait présenter les caractéristiques et les compétences suivantes : 

► Expertise confirmée dans le secteur de l’entrepreneuriat et précisément l’entrepreneuriat féminin.

► Très bonnes connaissances du contexte international, national et régional. 

► Compétences solides en matière de recherche, collecte des données et élaborations des  enquêtes et diagnostic sur terrain 

► Maitrise et compréhension approfondie des enjeux liés au genre et sensibilisation sur l’importance  de promouvoir l’inclusion sociale et économique. 

► Expertise en développement socio-économique 

► Une bonne connaissance de la gestion axée sur les résultats ; 

► Une expérience de publications académiques et de travaux de recherche en français

► Une expérience préalable dans la réalisation de travaux similaires 

1. SELECTION, ETAPES DE L’ACTION ET PAIEMENT 

Etapes du processus de réalisation de l’étude Calendrier initial 

Lancement de l’appel à expert.e.s 29 janvier 2024 Clôture de l’appel à consultation 9 février 2024 Contractualisation 16 février 2024

CONDITIONS DE SOUMISSION 

Les dossiers de candidature des consultant.e.s intéressé.e.s par la présente mission devront  obligatoirement comporter les trois éléments suivants : 

► Un résumé d’une page présentant la proposition de l’expert exposant les objectifs précis.

► Détail de la proposition méthodologique avec :  

o Sommaire/plan de l’étude proposée 

o Une description détaillée des modalités de réalisation de la proposition 

► Le CV du.de la consultant.e qui devra mettre en évidence les qualifications et expériences  pertinentes de l’expert.e dans les champs couverts par la mission, la biographie ainsi que les  références professionnelles pour des missions similaires ; 

► Un dossier administratif : Immatricule fiscale, affiliation à la CNSS et registre de commerce ;

► Une offre financière détaillée intégrant tous les coûts de la prestation. La proposition financière doit  indiquer le coût total (en HT et en TTC) de la réalisation de la mission. 

1. SOUMISSION DES DOSSIERS  

Les dossiers de candidatures doivent être envoyés avant le 9/02/2024 par e-mail aux adresses  suivantes : sonya.zaiem @labess.tn ; zoe.bodar@labess.tn ;