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Appel à participation – 2ème Forum International de l’ESS Retour vers les opportunités



Échéance

28 Février 2021 Il y a 3 years

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Détails de l'opportunité

Régions concernées par cette opportunité: Tunisie
Domaines concernées par cette opportunité: Economie social et solidaire

L’Institut National du Travail et des Etudes Sociales (INTES) et
L’Institut des Hautes Etudes Commerciales (IHEC) de l’Université de Carthage (Tunisie)
La Chaire Économie Sociale et Solidaire de l’Université de Haute-Alsace (UHA, France)

organisent le :

2ème Forum International de l’Économie Sociale et Solidaire®
26-28 octobre 2021, Carthage (Tunisie)

APPEL A PARTICIPATION

 

Réciprocité dans la coopération, du local à l’international : Créativité de l’économie sociale et solidaire en temps de crise

En partenariat avec :

  • Le Programme Concerté Pluri-Acteurs (PCPA) Tunisie ISP/ESS et Alter-Med
  • Le Lab’ESS Tunisie
  • Le Réseau Marocain de l’ESS (REMESS)
  • Le Réseau National d’Appui à la Promotion de l’ESS du Mali (RENAPESS)
  • Le Réseau Africain de l’ESS (RAESS)
  • Le Réseau Inter Universitaire de l’ESS (RIUESS)
  • Le Réseau Intercontinental de Promotion de l’Economie Sociale et Solidaire Europe (RIPESS EU)

L’Économie sociale et solidaire (ESS) est une économie de proximité qui a acquis sa place à l’échelle internationale par des coopérations décentralisées entre collectivités territoriales, ONG de solidarité internationale, réseaux d’acteurs de l’ESS etc. Cette internationalisation s’inscrit dans un processus de mutations marqué par une remise en
question du modèle de développement bâti sur le dogme de la croissance de l’après-guerre en Europe et aux USA, et par la prise de conscience de l’urgence de repenser les relations Nord/Sud pour faire face aux conséquences du changement climatique, à l’émergence de nouveaux risques sanitaires et socio-écologiques et de migrations produites par des inégalités sociales et environnementales subies par les plus vulnérables.

Nos sociétés vivent sous l’emprise des marchés, générateurs de rivalités, de tensions et de conflits qui inexorablement épuisent la nature (ressources naturelles) et érodent des solidarités historiquement construites sur des relations d’échange, de réciprocité et de coopération. La coopération Nord/Sud n’échappe pas à la logique du marché : elle devient un terrain où s’affrontent des intérêts particuliers entre des concurrents en compétition, et où se construisent de nouveaux marchés (y compris celui de la lutte contre la pauvreté), ce qui exacerbe des rapports de force et des individualismes égoïstes.

Les travaux des anthropologues (Mauss, 1953) et des historiens de l’économie (Polanyi, 1941) ont mis en valeur la place du don dans la dynamique des relations humaines et la puissance de cette dynamique dans les échanges humains. Le don implique la reconnaissance des autres (Caillé, 2019) ; il induit la capacité de recevoir des autres et de savoir donner à son tour. Ce modèle anthropologique traverse de manière discrète les pratiques humaines et sociales ; le socle de ce modèle repose sur la réciprocité, source irréductible de solidarités, thème central de ce Forum.

Les échanges économiques sont aussi le creuset d’échanges sociaux et culturels qui relient potentiellement des communautés autour de projets, notamment dans les champs de l’économie sociale et solidaire, de la coopération et de la solidarité internationale. L’économie sociale et solidaire est une économie plurielle construite sur des accords informels et des compromis entre différents types d’échange, de marché, de redistribution et de don. Le dépassement des frontières, structuré par l’historicité des échanges économiques, sociaux et culturels, se nourrit de différents types de relations faites d’inégalités et/ou de réciprocités.

Elles reposent sur des attentes de reconnaissance des individus, ainsi que de liens d’appartenance et d’interdépendance. La coopération internationale devrait permettre de faire l’apprentissage de ces liens pour une meilleure coexistence à différentes échelles avec d’autres communautés. Cette coexistence débouche sur le pluralisme et s’oppose à la clôture culturelle par une éthique de l’accueil des migrants, dans un esprit de coopération.

Dans le monde entier, la montée en puissance des relations marchandes bouleverse l’idée même de société, par le démantèlement et la privatisation des services publics, par le rejet des réfugiés et la faillite dans leur accueil. De nombreux pauvres sont contraints à l’exil avec l’espoir, souvent illusoire, de trouver mieux ailleurs. Que deviennent les dynamiques portées par l’ESS de réciprocité dans l’accueil et dans les échanges ? Quelles sont les formes émergentes de la réciprocité, au niveau domestique, entre communautés linguistiques (par exemple francophone ou arabophone) ou religieuses, et entre institutions et acteurs sur unterritoire ? Que nous apprend la crise du Covid-19 sur la résistance des liens sociaux, des solidarités et de la coopération, opposée à la compétition dans l’accès aux soins et aux besoins alimentaires ? Quel est le rôle des acteurs de l’ESS dans l’intervention sur le terrain des urgences sanitaires (Laville, 2020) ?

Le partenariat repose sur une dynamique de relations souvent incertaines entre acteurs, posant la question de l’égalité, des inégalités et des rapports de force dans la construction d’une coopération qui appelle de la confiance, par le respect des engagements, la transparence et la réciprocité. Ce processus s’inscrit dans la durée, à l’appui des compétences acquises autour d’une vision partagée d’un objectif commun.

Enfin, comment penser une coopération entre les Nords et les Suds en situation de crise sanitaire qui impose une recomposition des liens de réciprocité ? Cette réciprocité peut se traduire par la coexistence, à une échelle locale ou globale, mais aussi intercommunautaire, translocale ou transnationale. Elle peut également se traduire par des échanges entre des individus ou des communautés qui substituent le respect et la coopération entre acteurs à la rivalité sur les marchés, par une réappropriation du don qui a été évincé des relations sociales par la marchandisation.

Ces questions sont au cœur du 2ème Forum International de l’ESS, du 26 au 28 octobre 2021. Il propose plusieurs axes pour des communications et des témoignages. La réciprocité sera abordée à plusieurs échelles :

  1. Réciprocité, reconnaissance et égalité : Des attentes individuelles et collectives pour la reconnaissance offrent des ouvertures possibles vers la relation de réciprocité. L’engagement des uns peut être compris comme un don resté invisible pour les autres, que ce soit au niveau familial, professionnel ou institutionnel. Comment la reconnaissance du don permet-elle de renouer des échanges dans un esprit de solidarité, dans une communauté d’intérêts ou de projet ? À l’inverse, comment les malentendus et les conflits révèlent un sentiment d’injustice et de manque d’équité entre ce qui est demandé, ce qui a été donné et ce qui est dû (à sa famille, à l’institution, aux autres) ? La réciprocité se fonde sur l’égalité : la dynamique du don, vectrice de la reconnaissance réciproque, est-elle à même de générer une réduction des inégalités, du moins de celles présentes au départ ? Selon la typologie de Gardin (2006), la réciprocité entre pairs (groupes homogènes) se distingue de celle, plus inégalitaire, entre des partenaires hétérogènes. Comment ces relations d’échanges se
    négocient entre acteurs de l’ESS et entre l’ESS et les institutions ?
  2. Fabriquer la réciprocité dans la sphère domestique : Comment se construisent les solidarités intrafamiliales, les règles d’équivalence entre les hommes et les femmes dans la communauté domestique ? L’économie domestique (souvent populaire et féminine dans les pays du Sud), voire le secteur dit informel, sont-ils des foyers d’émergence pour des échanges de réciprocité et quels en sont les impacts ? Comment lire les solidarités familiales, locales et communautaires dans une relation de réciprocité qui se réalise dans une suite incertaine et néanmoins durable de dons ?
  3. La réciprocité dans les projets de coopération ESS : Est-elle un vecteur d’émancipation des individus et de construction des fondements éthiques du mode de développement ? Comment ce processus prend-il forme, ou non, dans les coopérations Nord/Sud ? Est-ce une source d’équité et de justice et/ou d’injustice ? Comment évaluer et quantifier l’apport des systèmes de réciprocité dans les échanges ? Quelles sont les possibles modélisations des systèmes de réciprocité ?
  4. Territoires de la réciprocité, échanges et coopération : Le territoire, lieu de coexistence de groupes et d’entités différentes, s’est construit sur un socle d’interactions, d’échanges et de liens de réciprocité. Comment cette réciprocité s’inscrit dans le temps, au fil des générations et des arrivées de nouveaux habitants, voire de nouveaux usages ? Entre ces systèmes de réciprocité plus ou moins ancrés sur le territoire, observe-t-on de la perméabilité, de la résistance ou des interférences ? Renforcent-ils ou affaiblissent-ils les interdépendances entre les partenaires dans les échanges sur les territoires, par exemple dans la production d’énergie renouvelable gérée par les citoyens ? Comment des systèmes d’échanges descendants (par exemple, de l’État vers le citoyen) agissent sur les pratiques réciprocitaires de l’ESS à l’échelle du territoire ? Les acteurs de l’ESS sont-ils porteurs d’une dynamique d’échanges réciprocitaires avec d’autres territoires, d’égal à égal, capables de régénérer des liens sociaux plus égalitaires et plus justes ? Comment ces pratiques évoluent avec l’épreuve de la crise sanitaire du Covid-19 ?
  5. Crise sanitaire du Covid-19 : Quels enjeux en termes de solidarités ? La crise du Covid-19 en 2020 a mis en lumière la vulnérabilité de nos systèmes d’activité et de nos modes de vies, elle a aussi révélé les capacités d’auto-organisation et d’entraide locale dans des réseaux informels par l’exercice d’une attention réciproque entre les personnes. Que nous apprennent ces nouvelles solidarités sur la réciprocité ? Des acteurs pourront apporter leurs témoignages sur leurs expériences du Covid-19.
  6. La réciprocité dans la coopération scientifique Nord/Sud fondée sur des communautés de savoirs : Entre communautés savantes et communautés de pratiques, comment se construisent les échanges de savoirs entre chercheurs et praticiens de l’ESS, usagers et citoyens ? Le langage employé est une marque de nonréciprocité (et de fermeture) et de potentielle mésentente entre des groupes distincts ; les chercheurs sont des acteurs interpellés par les habitants et les citoyens pour rétablir davantage d’égalité et de reconnaissance réciproque avec les acteurs de la société civile. Quelle réciprocité dans les échanges de savoirs et la reconnaissance des parties prenantes ?
  7. Les communs, un patrimoine économique, mais aussi environnemental, culturel et linguistique à sauvegarder et transmettre : Rôle des acteurs de l’ESS dans la prise de conscience de l’intérêt pour des communs qui nous sont donnés ? Entre habitants et acteurs de l’ESS, quelle construction de communs partagés ? Ces communs (ou bien commun) peuvent être locaux, régionaux, nationaux ou mondiaux. Ce type de don fait appel à nos capacités réflexives pour renouveler les formes nouvelles de réciprocité.
  8. ESS et solidarité internationale, un socle de réciprocité ? Des réciprocités entre partenaires bilatéraux inégaux ? Comment jouer la réciprocité dans les échanges multilatéraux ? La réciprocité permet-elle de garantir les chances de réussite des projets et d’avoir un impact sur les liens sociaux ? Comment créer un espace affranchi des dominations pour plus de réciprocité entre communautés, notamment francophones ? Quels sont les jeux d’acteurs qui font de la réciprocité un levier stratégique (rassembler vs séparer) ?

La solidarité internationale ne se limite pas aux relations entre les États, elle se construit de manière décentralisée. L’économie sociale et solidaire a déjà initié à l’échelle internationale la solidarité dans les échanges économiques à travers les principes du commerce équitable depuis le lancement de la campagne « From aid to Trade » d’Oxfam en 1964, puis du lancement du premier label historique par Max Haavelar en 1984. Dans le domaine de la finance solidaire internationale Oïkocrédit appuie ce mouvement. Le principe d’autonomie des producteurs (souvent fondée sur des coopératives) et de solidarité des consommateurs du Nord puis du Sud, souvent organisés dans des collectifs citoyens, est au cœur de cette relation qui intègre la réciprocité et la transparence dans la relation marchande. Des témoignages d’acteurs sont attendus sur cette coopération internationale et son potentiel d’élargissement, dans une perspective Nord/Sud, Nord/Nord et Sud/Sud, du local à l’international.

Cet appel à participation s’adresse à trois ensembles de participants :

  • Des acteurs de l’ESS d’Afrique, d’Europe et d’ailleurs,
  • Des universités, des chercheurs et des étudiants, notamment des doctorants
  • Des institutions et organisations locales, nationales et internationales.

Cette participation peut prendre différentes formes, au choix :

  • Conférences en séances plénières.
  • Communications scientifiques.
  • Présentation de Posters.
  • Témoignages d’acteurs dans des ateliers thématiques
  • Contributions de collectifs ou associations de citoyens
  • Des tables-rondes croisant les regards des chercheurs et des praticiens.
  • Projections-débats.
  • Théâtre-forum et Jeux de rôles
  • Ateliers de réalisation (par exemple, une Charte commune de la coopération Sud-Nord)

Comité scientifique :

  • Présidence collégiale
    • Hassen Mzali (IHEC, Uni. de Carthage, Tunisie)
    • Maurice Blanc (Uni. de Strasbourg, Chaire ESS UHA, France)
    • Lotfi Ben Nour (INTES, Uni. de Carthage, Tunisie)
    • Francis Kern (Uni. de Strasbourg, Chaire ESS UHA, France)
  • Membres
    • Ahcène Amarouche (Uni. Bouira, Algérie), Chokri Arfa (Uni. Carthage, INTES,Tunisie),Charles Awano Onana (Uni. des Montagnes, Cameroun), Karin Berliem (Uni. de Valparaiso, Chili), Sonia Bassi (Uni. Carthage, INTES, Tunisie), Neila Boulila (Uni. de Carthage, Tunisie), Frédéric Caille (Uni. Savoie, France), Monique Combes (Uni. de Reims, RIUESS France), Madjid Djenane (Uni. Sétif, Algérie, 2DLiS), Hamadi Fehri (IHEC, Uni. Carthage, Tunisie), Patrick Gianfaldoni, (Uni. d’Avignon, France, RIUESS), Abdelhafid Hammouche (Uni. Lille, France), Taher Hamza (IHEC, Uni. de Carthage, Tunisie), Jean-François Havard (Uni. de Mulhouse, France), Simon Hupfel (Uni. de Mulhouse, France), Ali Jadi, (Uni.
      Carthage, Tunisie) Jihene Jebeniani (Uni. Carthage, Tunisie), Théodore Kaboré (Uni. de Ouagadougou 2, Burkina Faso), Hassan Kamil (Uni. Marrakech, Maroc), Lassad Labidi (Uni.Carthage, Tunisie), Pina Lalli (Uni de Bologne, Italie), Vincent Lhuillier (Uni.de Lorraine,RIUESS, France), Henry Limbaka (Uni. Kinshasa, RDC 2DLiS), Youssouf Meite (Uni.Abidjan, Côte d’Ivoire, 2DLiS), Imed Melliti (Uni. Tunis el Manar, Tunisie), Roger Mondoué(IPD, Douala, Cameroun), Momar Sarr (Uni. de Ziguinchor, Sénégal, 2DLiS), Kamal Oukaci,(Uni. de Béjaïa, Algérie), Carmen Parra (Barcelone, Espagne), Akram Hadj Rhouma(CIEREC, Tunisie), Josiane Stoessel-Ritz (Uni. Mulhouse, 2DLiS, Chaire ESS, RIUESS
      France), Jameleddine Trabelsi (Uni. de Strasbourg, France), Van Tung Trihn (Uni. de Hanoï,Vietnam), J. Baptiste Zett (Uni. de Ouagadougou 2, Burkina Faso).
  • Comité de pilotage :
    • Josiane Stoessel-Ritz, Chaire ESS, UHA, RIUESS
    • Neila Boulila, IHEC, Université de Carthage
    • Chokri Arfa, INTES, Université de Carthage
    • Jihene Jebeniani, IHEC, Université de Carthage
    • Francis Kern, Réseau 2DLIS, Chaire ESS UHA, Université de Strasbourg
    • Rachid Abidi, Lab’ESS, Tunis
    • Sarra El Idrissi, Handicap International Tunisie
    • Hamadi Jeljeli, Pôle-ISP ESS, Alter Med, Tunis
    • Med Rafaa Chebbi, INTES, Université de Carthage
    • Lassad Laabidi, INTES, Université de Carthage
    • Guillaume Girardin, Chaire ESS UHA
  • Responsables du Comité d’organisation :
    • Jihene Jebeniani, IHEC, Université de Carthage
    • Lassad Laabidi, INTES, Université de Carthage
    • Med Rafaa Chebbi, INTES, Université de Carthage
    • Josiane Stoessel-Ritz, Université de Haute-Alsace

Calendrier de travail :

  • 05 octobre 2020 : Lancement de l’appel à contribution.
  • 28 février 2021 : Délai de réception des propositions de contribution
  • 30 avril 2021 : Réponses aux propositions de contribution.
  • 15 juin 2021 : Ouverture des inscriptions au Forum et réception des communications, témoignages et posters.

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