16 Août 2021 Il y a 3 ans
ÉTUDE DE BASE DU PROJET
« Créations des emplois et opportunités commerciales, amélioration des services et sensibilisation à l’environnement au niveau communautaire en Tunisie pour les femmes et les jeunes »
La Tunisie est souvent considérée comme seul exemple de réussite pour la consolidation démocratique dans la région de l’Afrique du Nord. Le pays peut se targuer d’une économie relativement diversifiée et d’une politique progressiste. Cependant, les progrès réalisés depuis l’indépendance dans divers secteurs tels que les droits des femmes, ainsi que les indicateurs macroéconomiques généralement positifs, s’accompagnent d’un sentiment de frustration général.
En effet, peu de choses ont changé dans la réalité de la vie des gens. La population est portée par le sentiment que le gouvernement est incapable de répondre adéquatement à ses préoccupations en raison de son instabilité et de la stagnation du climat politique qui en découle, ainsi que de sa capacité d’action et de performance limitée. Ce sentiment est aggravé par la situation économique du pays et de sa population, qui s’est détériorée depuis les bouleversements de 2010/2011 et encore plus depuis l’aggravation de la situation sanitaire suite à la pandémie COVID-19.
L’absence et l’inégalité d’accès aux perspectives économiques se sont traduites par un chômage élevé et croissant chez les jeunes et une corruption omniprésente. À cet égard, les régions intérieures sont les plus touchées, et des inégalités importantes persistent entre la région côtière et une grande partie de l’arrière-pays. Les jeunes et les universitaires en particulier, ainsi que les femmes, sont pessimistes quant à l’avenir en raison du manque de perspectives sur le marché du travail.
Compte tenu de l’augmentation rapide de la population tunisienne en âge de travailler (15 à 64 ans), qui était déjà évidente avant les bouleversements politiques, et qui va de pair avec une urbanisation croissante et un niveau d’éducation plus élevé, la Tunisie doit relever le défi, dans les décennies à venir, de réformer son économie post-industrielle dans le sens d’une plus grande inclusion, de la concurrence et de la technologie, ainsi que de réviser les lois dans le domaine du droit du travail et des sociétés.
Un changement de mentalité s’impose également au sein de la population : il est nécessaire de s’éloigner des anciens modes de pensée, où l’on considère avant tout que l’État a la dette de fournir. Du côté des gouvernements, il faudrait donner la priorité à la croissance économique, notamment en tenant compte des conséquences de la dégradation de l’environnement et de son impact sur les inégalités et l’inclusion.
La mauvaise situation économique du pays, associée à l’instabilité et à la fragmentation politique, met désormais à l’épreuve la crédibilité du gouvernement et de ses institutions politiques. Afin de renforcer ou de regagner la confiance de la population dans le gouvernement et les institutions démocratiques en général, il est important de les mettre en mesure de répondre aux attentes de la population. Leurs espoirs et leurs attentes portent sur la création d’emplois, l’investissement dans le développement régional, l’amélioration des
services, la transparence et l’orientation des citoyens dans la prestation des services municipaux.
Au niveau local, cependant, les municipalités et les conseils locaux sont confrontés au fait que leurs ressources et leurs compétences ne sont pas suffisamment développées pour répondre pleinement à la diversité croissante des tâches et à l’urgence de l’action ainsi qu’aux attentes de la population. En outre, il existe des différences économiques, écologiques et sociales régionales qui posent des défis supplémentaires aux municipalités.
Les défis sont vastes et complexes, mais les municipalités et les régions ont également un grand potentiel pour influencer positivement le développement global du pays.
En outre, la Tunisie se trouve aujourd’hui face à des défis environnementaux de taille. Bien que plusieurs programmes de transition soient initiés depuis 2011, les changements positifs espérés en relation avec l’état de l’environnement sont loin d’être réalisés. La dégradation continue et de plus en plus inquiétante de la qualité de l’environnement dans les quatre coins de le Tunisie ne cesse d’avoir des répercussions socio-économiques substantielles.
Dans ce contexte, la Fondation Hanns Seidel en Tunisie, avec la subvention de la Chancellerie de la Bavière, a contribué à la mise en œuvre durable du principe de “Démocratie participative” (Art. 139) inscrit dans la Constitution tunisienne avec le projet “Création de centres pour le renforcement du réseautage et de la démocratie participative en Tunisie” depuis mars 2017.
Les centres mis en place dans les gouvernorats de Ben Arous, Nabeul, Le Kef, Sidi Bouzid et Sfax représentent les premiers lieux de rencontre, de conseil, d’apprentissage et d’organisation intersectoriels pour les acteurs locaux en dehors de la capitale Tunis. Ils font désormais partie intégrante des réseaux locaux et régionaux en dehors de la capitale.
Les centres régionaux se sont transformés en centres d’ONG et d’entreprises. D’une part, ils permettent aux ONG, aux initiatives citoyennes, aux associations et aux écoles, mais aussi aux personnes engagées individuellement, d’entrer en contact les unes avec les autres, d’acquérir des compétences d’action démocratique au niveau municipal, de les développer et d’initier des projets communs. D’autre part, les centres sont également devenus des points de contact pour les associations locales de l’industrie, du commerce et de l’artisanat. Cela a favorisé le pouvoir créatif individuel et collectif au niveau local et a sensiblement réduit le désenchantement déjà avancé de la population envers la politique et les politiciens.
L’objectif global du projet « Créations des emplois et opportunités commerciales, amélioration des services et sensibilisation à l’environnement au niveau communautaire en Tunisie pour les femmes et les jeunes » est de contribuer à un changement systématique dans les secteurs de l’économie, de l’environnement et de la bonne gouvernance dans cinq régions pilotes sélectionnées en Tunisie afin de promouvoir les pratiques démocratiques, la responsabilité sociale, l’employabilité et la sensibilisation à l’écologie par le biais d’une approche innovante et tournée vers l’avenir, axée sur les femmes et les jeunes et intégrant des approches basées sur les données, des processus itératifs et agiles, le principe de mise en réseau et d’appropriation, ainsi que les principes de recherche sur le changement de comportement.
Pour initier un processus de réflexion et créer le cadre pour toute sorte d’activité, une étude de base va être élaborée qui se concentrera sur la collecte de données liées aux objectifs du projet, leur traitement et leur mise à disposition. L’étude servira à définir le contexte et les acteurs afin de pouvoir cartographier le système et identifier les obstacles (cartographie). L’accent sera mis sur la bonne gestion des centres régionaux, y compris leur durabilité économique, ainsi que l’identification des capacités clés pour le développement des
compétences et évolution de l’emploi et la possibilité des synergies potentielles entre les différents acteurs.
Le processus de l’élaboration de l’étude de base comprenant le chargé de projet, les autres responsables et un ou plusieurs experts externes. L’équipe sera composée d’experts aux compétences différentes (consultants) qui collaboreront afin de créer une approche holistique dans la phase initiale.
Certains domaines de l’étude de base, pour lesquels une expertise et des connaissances techniques particulières sont requises, seront abordés en faisant appel à des experts et des consultants externes en plus de l’équipe de la phase initiale. A cette fin, des TdRs ciblés seront développés pour les différents sous-consultants de l’étude initiale.
L’objectif de l’étude initiale est de fournir une base d’informations, de données et d’analyses systémiques à partir de laquelle nous serons capables d’identifier les problèmes actuels, d’anticiper les tendances futures, d’avoir un aperçu des acteurs principaux et des parties prenantes des différents secteurs concernés par le projet et d’identifier les différentes initiatives, leur potentiel de succès ainsi que les risques d’échec.
L’étude de démarrage sert à :
III. Faire une cartographie des capacités clés requises pour l’évolution de l’emploi dans une logique de renforcement du potentiel d’employabilité des femmes et des jeunes dans les régions d’intervention
Comme mentionné ci-dessus, étant donné que l’étude de base sera fondée sur la collecte et l’analyse des données, ce processus doit s’appliquer aux différents volets du projet. Le volet relatif à l’examen de l’état des lieux et de l’analyse des données est réalisé à travers un mapping permettant de recenser les autorités locales, les acteurs de la société civile, les institutions publiques et les acteurs économiques. En relation avec l’environnement, ce processus rendra possible l’identification des acteurs de la société civile dans le domaine environnemental ainsi que les initiatives portant sur l’éducation écologique. L’analyse des besoins est orientée vers l’échange d’expériences intercommunautaires, la digitalisation des services communautaires, la communication des collectivités locales en relation avec la gestion de crise, la résilience communautaire ainsi que l’employabilité des femmes et des jeunes dans les régions d’intervention. Dans le but d’optimiser la qualité des données collectées au cours de la phase initiale, des concepts à la fois pertinents et innovants doivent être développés. Ils permettront de mieux analyser les besoins relatifs aux données portant sur la perception, l’attitude et le comportement du public en relation avec la thématique environnementale ainsi que les besoins relatifs aux données sur l’économie.
Afin d’atteindre l’objectif relatif au renforcement de la durabilité économique des centres démocratiques “CD²” moyennant le développement de modèles de financement durables, les données collectées serviront à identifier les modèles existants en décrivant la chaîne de valeur et en analysant l’offre et la demande en Tunisie et ailleurs. Les initiatives économiques potentielles seront ensuite analysées et appuyées à travers le développement d’une approche M4P “Making Markets Work for the Poor”.
La cartographie des capacités clés requises vise essentiellement l’appui au développement de l’emploi à travers l’identification des compétences exigées. Une étape indispensable au renforcement du potentiel d’employabilité essentiellement des femmes et des jeunes dans les régions ciblées.
En outre, la phase d’implémentation du projet nécessite une création préalable et une gestion de partenariats fructueux dans les différents domaines d’interventions. Pour cela, une identification des partenaires potentiels pour une mise en œuvre conjointe et collaborative ainsi qu’une analyse de leurs projets doivent être réalisées. Une étape à consolider à travers la création de liens avec les acteurs pertinents de la communauté des bailleurs de fonds et l’identification des synergies potentielles avec cette communauté.
L’approche de la collecte et d’analyse des données sera appliquée tout au long de l’étude de base, en particulier en tant qu’outil d’apprentissage et d’analyse par le biais du processus de création et de gestion de différentes bases de données, décrit dans la matrice ci-dessous, qui décrit également les sections clés qui devaient être couvertes par la mission.
Le processus d’analyse ci-dessus donne un aperçu générique de l’étendue du travail pour cette mission. La matrice de la page suivante fournit plus de détails sur chacune des sections du processus qui devrait être inclus dans l’étude initiale.
Matrice :
Cartographier les différents secteurs d’intervention | Identifier les
comportements et les contraintes liés aux secteurs économique et environnemental |
Analyser le
potentiel de réussite et les risques d’échec |
Evaluer la
volonté et les compétences des parties prenantes |
Formuler les intervention de base |
Prioriser et valider
– Décrire la situation actuelle des secteurs économique et
environnemental dans les différentes régions d’intervention – Réaliser une analyse de genre des secteurs, spécifiquement liée aux objectifs du projet – Evaluer les aspects environnementaux du secteur économique et les comportements liés à la conscience écologique – Décrire/ fournir un aperçu des modèles de financement existants dans les centres CD² – Niveau communautaire: Présenter un aperçu sur la réalité des échanges intercommunautaires , de la digitalisation des services communautaires, de la communication en relation avec la gestion de crise et de la résilience communautaire. – Identifier les partenaires potentiels actifs dans les domaines d’intervention cités ci-dessus |
– Évaluer les
lacunes liées au marché de l’emploi et celle liées aux mécanismes d’employabilité des femmes et des jeunes dans les régions d’intervention – Concevoir et réaliser une enquête quantitative et qualitative sur les comportements et les attitudes liés à l’aspect environnemental |
– Définir et
élaborer les chances/les potentiels pour établir des modèles d’économie responsable incluant les aspects environnementaux et l’aspect genre |
– Déterminer les parties prenantes des différents
secteurs concernés par le projet -Inclure les aspects environnementaux , de durabilité et ceux liés au genre aux critères d’évaluation des parties prenantes – Procéder à une évaluation des besoins/ exigences en vue d’une sensibilisation à la question de l’employabilité et celle de l’éducation écologique |
– Définir des
modèles de création d’emploi au profit des femmes et des jeunes dans les régions d’intervention – Elaborer un plan d’action en matière de genre pour les actions visant la promotion du potentiel économique dans les régions – Création d’opportunités de durabilité économique pour les centres démocratiques “CD²” – Implication de l’aspect genre et de la jeunesse, y compris dans les modèles de durabilité économique développés au profit des centres |
-Fournir un soutien pratique à des aspects spécifiques du travail dans la phase de démarrage
L’étude s’étalera sur une période de six mois à partir du démarrage des travaux, elle sera ponctuée par un rapport final de l’étude de base. Des rapports intermédiaires seront fournis comme décrit dans le paragraphe suivant.
Comme indiqué ci-dessus, le processus de l’étude initiale est envisagé pour adopter une approche entièrement collaborative, ouverte et inclusive, dirigée par expert. L’expert devra fournir les éléments suivants :
Livrable |
Mesure |
1) Bilan de l’existant des
problèmes de création d’emplois et identifications des principales parties prenantes et des initiatives qu’elles ont entreprises (sur la base de la connaissance du terrain, d’entretiens avec les représentants locaux, d’analyse des statistiques locales et, si possible, à travers des sondages) |
Délai de livraison et copie du rapport préliminaire |
2) Mapping des principales parties prenantes et analyse de leurs besoins, des modèles qu’ils ont mis en place, de l’infrastructure y afférant, de leurs indicateurs de durabilité et mise en place d’une matrice de priorisation afin de sélectionner les parties prenantes à retenir dans le cadre du modèle proposé (sur la base d’entretiens avec les différentes parties prenantes pour comprendre leur rôle, leurs challenges et leur capacités) | Délai de livraison et copie du rapport (base de données + recommandations)
Existence de la matrice de priorisation |
3) Rapport d’analyse des modèles économiques existants et proposition de modèles de financement pour les centres en | Délai de livraison et copie du rapport d’analyse (partie écrite + représentation des modèles) |
se basant sur un Benchmark en Tunisie et à l’international (sur la base d’une priorisation des éléments ressortant des deux précédents rapports et du benchmark)
4) Rapport sur les initiatives économiques potentielles, identification d’autres sources de financement (marges bénéficiaires et potentiel d’employabilité) et développement d’une approche M4P | Délai de livraison et copie du rapport d’analyse (partie écrite+ présentation des initiatives, de leur impact social et de leur potentiel de multiplication+ recommandations) |
5) Rapport sur les capacités et les qualifications clés requises ainsi que les besoins et les possibilité d’emploi dans le cadre des
modèles économiques identifiés |
Délai de livraison et copie du rapport (Parie écrite + cartographie des compétences) |
6) Rapport sur les besoins en matière de données sur la perception , l’attitude et le comportement du public en relation avec l’environnement ainsi que le volet économique | Délai de livraison et copie du rapport d’analyse (partie écrite et roll out) |
7) Rapport final
8) Rapport sur les approches et les aspects à intégrer au niveau des différentes interventions et outputs ( genre, environnement et durabilité, jeunes, emploi…) |
Délai de livraison et copie du document récapitulatif (Partie écrite + analyse des chiffres et données collectées)
Délai de livraison et copie du rapport d’analyse (partie écrite+ recommandations) |
Éducation :
Les experts mobilisés doivent être titulaires d’un diplôme universitaire en sciences économiques, en sciences sociales ou en diagnostic des organisations ou tout autre diplôme pertinent en fonctions des missions énoncées plus haut, ainsi qu’une expérience d’au moins 10 ans dans des projets/programmes de développement similaires réalisés au profit d’organisations de renommée
Expérience professionnelle :
Les experts mobilisés doivent en outre posséder collectivement l’expérience professionnelle et/ou l’expertise suivantes :
Processus d’évaluation
Après réception des manifestations d’intérêt, une liste restreinte d’experts ou de groupes d’experts sera établie, comprenant ceux qui démontrent leur capacité à exécuter les tâches décrites dans l’étendue des travaux et les produits livrables ci-dessus avec qualité dans un délai raisonnable. Les experts présélectionnés suite à l’examen de leurs offres techniques et financières seront invités à des réunions d’échanges permettant une meilleure compréhension de leur mission.
Format de la présentation
Les bureaux d’études, les experts ou les groupements d’experts intéressés doivent soumettre des informations sur leur capacité à fournir les services attendus, y compris des descriptions de leurs expériences dans des missions similaires (références similaires), la disponibilité des compétences requises parmi le personnel et d’autres informations pertinentes (CVs des différents membres de l’équipe de travail). Ils doivent également soumettre une méthodologie avec laquelle ils aborderont la mission et leur interprétation des termes de référence (offres technique et financière)
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Appel à consultants Publié sur Jamaity le 11 août 2021
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