15 Décembre 2020 Il y a 4 ans
Compte tenu des inégalités socio-économiques historiques en matière de développement économique entre les villes côtières, l’intérieur et le sud du pays, la nécessité d’un rééquilibrage des opportunités pour les jeunes est une préoccupation gouvernementale prioritaire. Cependant, des contraintes structurelles ont entravé la capacité des autorités à remédier à ces inégalités, et les opportunités économiques et sociales sont restées loin derrière la demande dans les régions les plus pauvres. En 2015, le nord-ouest, le centre-ouest et le sud-ouest abritaient 70% des « extrêmement pauvres » du pays et 55% de la population pauvre en 2015, alors qu’ils ne représentaient que 30% de la population totale.1 Les disparités entre les régions, la fragilité de la situation politique et le niveau de chômage élevé, constituent des facteurs déterminants poussant de plus en plus de Tunisiens à tenter la traversée de la Méditerranée au péril de leur vie, en quête d’un emploi stable ou d’une amélioration de leur niveau de vie. Et parmi ceux qui sont interceptés en route ou rapatriés en Tunisie, nombreux sont ceux qui tentent à nouveau la traversée.
Consciente qu’en absence d’un environnement social, économique et politique favorable, la ré-émigration irrégulière est plus probable, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), en partenariat avec les gouvernements tunisien et italien, ont développé une initiative visant à améliorer les opportunités de réintégration socio-économique pour les jeunes à risque de re-émigration irrégulière et d’autres groupes vulnérables par le biais de la formation des compétences demandées sur le marché du travail et du soutien au développement durable.
Le projet « Amélioration des possibilités de réintégration socio-économique des jeunes à risque de ré-émigration irrégulière » financé par le gouvernement italien, contribuera notamment à soutenir et à accompagner les Tunisiens exposés à un risque de migration irrégulière, en particulier ceux qui ont déjà tenté de franchir la frontière de manière irrégulière et ce, à travers un mécanisme compréhensif, visant à répondre à leurs besoins économiques, sociaux et psychosociaux et à favoriser la participation des acteurs régionaux et locaux à la planification de la réintégration et des programmes d’assistance.
Afin de fournir des informations pertinentes sur le contexte de l’intervention et de mesurer l’impact de l’action, il s’agit de dresser le profil des Tunisiens qui ont tenté de migrer de manière irrégulière entre 2015 et 2020, ou ceux qui constituent des migrants potentiels, déterminer leurs régions d’origine et caractériser les motifs économiques et sociaux à l’origine des projets de migration irrégulière.
L’objectif principal de la consultation consiste à dresser le profil des Tunisiens qui ont tenté (avec ou sans succès) ou tenteront de migrer de manière irrégulière, identifier les facteurs qui motivent leur départ ou leur volonté de migrer et comment agir sur ces facteurs afin de favoriser le choix de renoncer au départ irrégulier et, le cas échéant, de choisir des voies de migration régulières.
Dans ce sens, l’OIM lance un appel à candidature pour le recrutement d’au moins deux consultant-es qui collaboreront avec le Ministère des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger, le Ministère des Affaires Sociales, le Ministère de l’Intérieur, l’Observatoire National de la Migration, le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Intégration professionnelle, et toutes autres structures similaires ou organisations œuvrant dans les domaines de la migration et du développement, y compris les partenaires sociaux, et ce afin d’effectuer une étude quantitative et qualitative auprès des Tunisiens candidats au départ ou ayant déjà tenté de migrer de manière irrégulière, localiser leurs régions d’origine, identifier les facteurs ayant influencé leur départ ainsi que les motivations à la base du choix de la migration irrégulière et formuler des recommandations.
Une approche à méthodes mixtes, qui comprendra des méthodes de collecte de données quantitatives et qualitatives, est envisagée pour l’étude. À ce titre, les méthodes de collecte de données comprendront les éléments suivants :
L’équipe de recherche sera responsable de l’identification et de l’analyse de toutes les données secondaires pertinentes, études, rapports, littérature, etc. Toutes les données existantes sur les facteurs qui peuvent influencer la décision d’un individu d’émigrer irrégulièrement doivent être analysées, y compris les données sur l’emploi, les niveaux d’éducation, l’intégration sociale et les conditions économiques et sociales. Les données doivent être analysées dans la zone géographique de manière approfondie, en identifiant différents contextes dans la zone du projet. Les données de l’Institut national de la statistique, des organisations internationales (ONU, Banque mondiale, etc.), des ONGs, des universités, etc. doivent être analysées. Tous les rapports pertinents doivent également être examinés et analysés. Un rapport préliminaire, décrivant les résultats, ainsi que les lacunes dans les connaissances, sera élaboré et partagé avec l’OIM pour éclairer la conception de la collecte de données primaires.
Sur la base des conclusions de l’examen secondaire, une enquête quantitative auprès des groupes cibles sera conçue et mise en œuvre. L’équipe de recherche sera chargée d’identifier une base de sondage, et de concevoir et mettre en oeuvre une enquête statistiquement représentative, permettant de désagréger les variables clés (lieu, sexe, âge, situation professionnelle, etc.). Les tailles d’échantillon et l’approche d’échantillonnage proposées doivent être incluses dans la proposition technique.
Il est envisagé que la collecte de données qualitatives comprendra des discussions de groupe de discussion (FDG) avec des groupes cibles et des entretiens avec des informateurs clés (KII) avec les principales parties prenantes (autorités nationales et locales, OSC, agences des Nations Unies, experts thématiques, etc.). Les données qualitatives (examen des documents, FGD et KII) seront utilisées pour complémenter les résultats quantitatifs et fournir une pertinence contextuelle supplémentaire. Les tailles d’échantillon et l’approche d’échantillonnage proposées doivent être incluses dans la proposition technique.
Le/la consultant-e-s aura pour mission de s’informer auprès des autorités compétentes et de conseiller l’équipe du programme pour la réalisation des missions suivantes :
La période de la consultation est prévue du 8 décembre 2020 au 8 avril 2021. Un calendrier indicatif est fourni ci-dessous. Toutefois, des ajustements peuvent être apportés si nécessaire.
Calendrier indicatif
Livrables clés
Les livrables attendus sont :
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Appel à consultants Publié sur Jamaity le 30 novembre 2020
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