Aujourd’hui, reconnu comme figure emblématique du mouvement réformiste tunisien, revendiqué par tous comme intellectuel de la modernité musulmane, rares sont ceux qui osent aller jusqu’au bout de sa pensée. Preuve de cette limite, ni l’Etat bourguibien, ni les leaders d’après la révolution de 2011 n’ont osé poser la question de l’égalité totale en droit entre les hommes et les femmes. Question toujours tabou mais à laquelle Haddad s’est attaquée de façon précoce, argument à l’appui.
Le meilleur hommage que l’on peut lui rendre aujourd’hui c’est de revisiter sa pensée, ses écrits, son milieu et les limites de la société en laquelle il a cru et pour laquelle il s’est sacrifié.
Penser Haddad aujourd’hui c’est revisiter l’histoire avec l’approche compréhensive et analytique, lire le présent avec la raison critique et prospecter l’avenir avec la vision contemporaine.