La Tunisie souffre d’une crise environnementale à cause des plastiques. Le long de la côte, près de soixante îles et archipels suffoquent des bouteilles et sacs en plastique parmi d’autres déchets toxiques et dangereux qui menacent de perturber l’industrie de la pêche et le tourisme et qui ont déjà détruit la beauté des nombreuses plages de la Méditerranée.
En Tunisie, 0.14kg de déchets plastiques sont produits par personne et par jour. Au total, le pays crée 2,5 millions de tonnes de déchets par an, mais le système de la gestion des déchets ne peut guérir que 1,8 millions de tonnes (ecomena). De plus, beaucoup de décharges ne répondent pas aux impératifs sanitaires. À cause des projets touristiques, la faible participation du public, la mauvaise gestion des fonds, l’absence de mesures correctives et la proximité de la mer aux grandes villes, beaucoup de déchets quotidiens risquent de finir en mer et sur les plages après leur courte période d’utilisation.
Depuis les années 1990, de nombreuses campagnes de sensibilisation au respect de l’environnement ont vu le jour. Une mascotte qui s’appelait Labib, modelée sur un fennec et conçue par Chedly Belkhamsa, a été crée pour sensibiliser à la cause environnementale. Un symbole contre le détritus, il y avait des statues de lui partout. Malheureusement Labib était vu comme trop associé avec l’ancien régime, ce qui a conduit à détruire la plupart des statues après la révolution de 2011. Aujourd’hui, face à l’absence d’une volonté collective, on voit beaucoup de déchets dans les rues et sur les plages. La mauvaise gestion des municipalités et les grèves fréquentes lancées depuis la révolution ont compromis la collecte et la gestion des déchets¹. De plus, en été, il s’y ajoute la pollution touristique. A Djerba, par exemple, les hôtels font 35-40% des déchets annuels². Le tourisme apporte beaucoup d’argent dans la région, mais le coût économique de la pollution à Djerba était évalué à TND 17,8 million incluant la perte des opportunités environnementales.
Le fait que la plupart de la population Tunisienne habite sur la côte ajoutent au danger que les déchets peuvent se trouver dans la mer. Le nord et l’ouest du pays sont les plus peuplés et Tunis, la capitale et la plus grande ville, se trouve dans cette région³. L’archipel de Kerkennah est face à la plus grande crise des plastiques dans le pays. Ces problèmes arrivent à cause du tourisme, y compris les pêcheurs qui utilisent de nouveaux filets de pêche en plastique qui remplacent les anciens faits en feuilles de palmier. Ces filets en plastique sont souvent jetés dans la mer après une courte période d’usage4.
C’est vrai qu’il y a beaucoup de systèmes et pratiques qui contribuent à la pollution des plages et l’environnement en général en Tunisie, mais heureusement qu’ il y a aussi beaucoup d’initiatives qui luttent contre ces problèmes. Comme Kerkennah est l’un des lieux les plus pollués, cet archipel est le cœur de plusieurs initiatives de lutte contre les déchets plastiques dont l’une se déroulera ce weekend.
“Clean-Up Kerkennah Wetlands” un projet collectif organisé par WWF Tunisie, Tunisie Recyclage, Abysse Plongée et Tounes CleanUp en partenariat avec la mairie de Kerkennah. Selon leur page Facebook, l’objectif est de mettre en lumière “la dynamique locale engagée pour faire de Kerkennah un territoire pilote, un laboratoire vivant de lutte contre la pollution plastique et de protection des écosystèmes insulaires en Tunisie compte tenu des particularités environnementales et économiques de cet archipel d’exception.” L’initiative accueille toutes les personnes désireuses de participer au nettoyage des plages et marécages. Ces efforts de nettoyage des espaces naturels pollués sont très importants pour réparer les dégâts qui ont déjà été causés, mais c’est aussi important d’aller vers la source du problème. Un exemple d’un effort à assurer que des événements touristiques n’ajoutent pas à la pollution est l’effort au festival de Woodstock Tunisia fait par Tounes CleanUp, un des organisations impliqués dans “Clean-Up Kerkennah Wetlands.” Ils ont passé le weekend du 14 juin à vérifier les mesures environnementales durant le festival. Ils ont travaillé avec les équipes des hôtels à Tabarka pendant l’événement.
L’implication des hôtels dans les efforts environnementaux est très importante parce qu’ils représentent, particulièrement en été, l’une des principales sources de production de déchets. Les hôtels ont une grande responsabilité pour le ramassage et le tri des déchets avant qu’ils ne soient jetés. Cela aide avec la gestion des déchets et le recyclage parce qu’il est beaucoup plus facile de recycler les déchets s’ils sont séparés selon leur matière. L’industrie touristique doit avoir un grand intérêt dans la conservation des plages et espaces naturels car ils attirent les touristes.
Avec plus de coordination entre les ONGs et entreprises, on peut améliorer la situation environnementale beaucoup plus vite. Les incitations économiques et environnementales sont liées au futur du tourisme et de la santé publique en Tunisie et on peut y trouver de l’espoir pour nos plages.
[1] https://www.ecomena.org/solid-waste-management-tunisia/
[2] https://ps.boell.org/en/2020/06/10/tunisia-tunisian-islands-are-suffocating-plastic
[3] https://journals.openedition.org/cybergeo/24872
[4] https://ps.boell.org/en/2020/06/10/tunisia-tunisian-islands-are-suffocating-plastic
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