« W_Normal ? » est une campagne de témoignages pour rappeler, à l’occasion de la journée nationale de lutte contre la torture ce 8 mai, la persistance de l’impunité pour ses auteurs et le long combat des victimes pour obtenir justice et réparation. Jusqu’à ce jour, aucune décision de justice (hormis un jugement de condamnation avec sursis rendu en 2011), n’a été rendue sur le fondement de l’article 101 bis du Code pénal tunisien qui sanctionne le crime de torture. La prohibition totale de ce crime et son imprescriptibilité sont pourtant inscrites à l’article 23 de la Constitution tunisienne de 2014.
Sur le terrain, et bien que le changement de régime en 2011 ait marqué une certaine rupture, les nombreux rapports des organisations de la société civile démontrent la persistance d’une pratique souvent arbitraire de la torture et des mauvais traitements. Les conséquences de cette souveraineté de l’impunité ne sont cependant ni abstraites ni lointaines et pèsent sur l’ensemble de la société. Ce sont des femmes, des hommes, des familles entières qui cherchent à obtenir justice et vivent sous le poids des conséquences psychologiques, sociales et médicales de ces violations graves des droits humains.
Alors, est-ce normal ?
DAMJ-association tunisienne pour la justice et l’égalité, Freedom Without Borders, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH), l’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT) ainsi que l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ont souhaité se mobiliser ensemble pour collecter des témoignages parmi leurs bénéficiaires et mettre ainsi des histoires réelles sur des problématiques trop souvent présentées comme abstraites.
Parce que ces parcours de vie ne sont pas des cas isolés, parce que ce n’est pas acceptable et qu’aujourd’hui l’impunité n’est plus tolérable.
A l’occasion du 8 mai, journée nationale de lutte contre la torture, les organisations initiatrices de cette campagne rappellent ainsi l’urgence :
- de mettre fin à l’impunité en veillant à ce qu’une enquête impartiale et diligente soit immédiatement menée par des magistrats indépendants chaque fois qu’il y a une allégation ou une plainte d’actes de torture ou de mauvais traitement ;
- à ce que les auteurs présumés de ces actes soient traduits en justice et se voient infliger, s’ils sont reconnus coupables, des peines proportionnelles à la gravité de leurs actes ;
- et à ce que les victimes obtiennent réparation et soient indemnisées équitablement.
Pour plus d’informations sur la compagne et accéder aux témoignages, sur la page facebook de W_Normal?
Organismes concernés
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