La caserne El Attarine a été reconvertie pour un temps, en musée. Ce musée n’est pas anodin. Il traite d’un sujet qui a meurtri la Tunisie pendant toute une époque: les méthodes d’interrogatoire, de surveillance et de torture de l’Etat contre tout opposant politique potentiel.
Chaque guide, ancien(ne) victime du régime, mène les groupes de pièce en pièce. La visite en devient poignante, difficile. Les larmes aux yeux, chacun écoute avec compassion, le témoignage courageux du guide qui multiplie les anecdotes glaçantes, rattrapant ainsi ce que beaucoup croyaient être un mythe.
La visite s’entame avec un passage par les cellules et la salle de torture. Avec plus ou moins de distance, selon sa timidité, ou son vécu, le guide décrit les méthodes de torture. La salle suivante est celle des archives. Toute information, même la plus futile est conservée concernant les personnes surveillées même celle suspectés… Et ces dernières étaient nombreuses, c’en était déconcertant.
La visite se poursuit avec les salles d’interrogatoire. La méthode est rodée et élaborée. Le détenu est déboussolé, toutes les salles d’interrogatoire du pays sont tout à fait similaires. Les questions pleuvent et sont toujours les mêmes. Les procès verbaux mensonges sont signés sous la contrainte par le détenu.
La dernière partie du musée est consacrée aux témoignages, aspect fondamental pour que cette blessure ne soit pas oubliée. Le guide nous installe autour de lui et nous conte son histoire…
Un texte de Najoua Rezgui est accroché au mur, relatant une de ses arrestations, difficile de rester de marbre devant ce témoignage. Visite se termine par une projection d’interviews de différentes personnes à qui on pose des questions sur le système sécuritaire de l’état.
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