Organisation Internationale pour les Migrations Tunisie
Publié le 15-11-2015.
Ajoutée le 24 août 2016
Le présent Rapport est le fruit d’une collaboration entre les auteurs et l’équipe de rédaction, sous la direction de la rédactrice en chef. Les remarques, interprétations et conclusions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement les opinions de l’OIM ou de ses Etats membres. Les désignations employées et la présentation des documents tout au long de l’ouvrage n’impliquent pas l’expression par l’OIM d’une quelconque opinion quant au statut juridique d’un pays, d’un territoire, d’une ville ou d’une zone, ou de ses autorités, ou concernant ses frontières ou ses limites.
L’OIM croit profondément que la migration humaine et ordonnée est bénéfique pour les migrants et la société. En tant qu’organisation intergouvernementale, l’OIM agit avec ses partenaires de la communauté internationale afin d’aider à résoudre les problèmes opérationnels que pose la migration ; de faire mieux comprendre quels en sont les enjeux ; d’encourager le développement économique et social grâce à la migration ; et de préserver la dignité humaine et le bien-être des migrants.
Description:
Nous vivons dans un monde qui ne cesse de s’urbaniser. En 2014, plus de 54 % de la population mondiale habitait dans des zones urbaines. D’ici à 2050, la population urbaine devrait passer de 3,9 milliards de personnes aujourd’hui à quelque 6,4 milliards de personnes. La migration est un moteur important de cette évolution, qui transforme les villes en des lieux de vie caractérisés par une grande diversité.
Les vingt plus grandes villes du monde accueillent près d’un migrant sur cinq. Dans nombre d’entre elles, les migrants représentent un tiers ou plus de la population. D’autres villes ont connu une croissance notable de la migration ces dernières années. En Asie et en Afrique, on s’attend à ce que les petites villes en expansion rapide absorbent la quasi-totalité de l’accroissement futur de la population urbaine mondiale. Cette mobilité en direction des villes et des zones urbaines se caractérise par la temporalité et la circularité du processus de migration interne.
Le rythme soutenu de l’urbanisation, conjugué à un accroissement des flux migratoires vers les villes, présente tout à la fois des risques et des chances pour les migrants, les communautés et les gouvernements intéressés. Le Rapport Etat de la migration dans le monde 2015 étudie comment la migration et les migrants façonnent les villes et comment la vie des migrants est, à son tour, façonnée par les villes et leurs habitants, ainsi que par leurs modes d’organisation et leurs règles.
La contribution du Rapport au débat mondial sur la migration et l’urbanisation s’articule autour de trois axes. Tout d’abord, il explique comment la migration façonne les villes et influe sur la situation des migrants qui y vivent. Le débat actuel sur les tendances migratoires et les politiques de migration tourne en grande partie autour d’enjeux nationaux. En plaçant la recherche d’informations sur la migration à l’échelon des villes, le Rapport permet de mieux comprendre l’économie politique locale de la migration et les liens étroits entre la migration et le développement urbain. Ensuite, le Rapport attire l’attention sur les moyens de subsistance des migrants dans les villes du Sud, alors que les discussions actuelles sur les migrants et les villes tendent à se focaliser sur le Nord et l’intégration des migrants internationaux. Enfin, il examine la migration tant interne qu’internationale car, quel que soit leur stade de développement, les villes doivent gérer des populations de plus en plus mobiles et diverses.
Les deux premiers chapitres du Rapport exposent les principales évolutions que connaissent les villes et la migration, examinent les différents environnements urbains qui, depuis peu, font face à un accroissement des flux migratoires internes ou internationaux, voire des deux, et mettent en évidence la diversification de ces flux. Le chapitre 3 s’intéresse à certains aspects de la vulnérabilité en milieu urbain – stratégies de subsistance et de mobilité, obstacles à l’accès aux ressources et formes particulières de vulnérabilité – qui touchent les populations les plus exposées, notamment les femmes migrantes. Le chapitre 4 analyse la façon dont l’urbanisation et les nouveaux schémas de mobilité peuvent contribuer à la réduction de la
pauvreté, à la croissance et au développement dans les villes et améliorer le bien-être des migrants. Le chapitre 5 étudie quelques-unes des conditions à réunir en matière de gouvernance urbaine pour inclure les migrants et favoriser les partenariats.
La dernière partie formule des conclusions et des recommandations dans la perspective d’initiatives futures visant à élaborer une gouvernance urbaine qui inclut les migrants, en se référant à l’intégration de la migration dans le cadre mondial de développement durable pour l’après-2015.