EUROMED Droits
Publié le 12-01-2017.
Ajoutée le 10 février 2020
Suite aux soulèvements populaires de 2011, la Tunisie a pu accomplir des progrès considérables sur le plan des droits humains et des libertés fondamentales. D’une part, l’adoption d’une nouvelle Constitution, proclamée le 26 janvier 2014, qui garantit globalement les principaux droits et libertés et qui met en place les fondements d’un Etat de droit, et, d’autre part, l’organisation d’élections législatives et présidentielles libres et démocratiques, ont débouché sur la mise en place des nouvelles institutions de l’Etat. Le vrai défi aujourd’hui est de traduire dans la pratique cette Constitution, et les Conventions internationales ratifiées par la Tunisie, à travers l’harmonisation de tout l’arsenal législatif existant. Le changement de Gouvernement au cours de l’été 2016 a amené la constitution d’un Gouvernement dit d’« Union Nationale » dont l’objectif est la mise en place de réformes économiques et sociales et
l’enracinement des institutions issues de la Constitution.
La lutte contre le terrorisme reste toujours une priorité, particulièrement suite aux attentats qui ont frappé Sousse le 26 juin 2015 et qui ont couté la vie à 39 touristes, et ceux de l’Avenue Bourguiba du 26 ovembre 2015 dans lesquels 13 membres des forces de sécurité ont perdu la vie. A ce propos, des inquiétudes grandissantes sont exprimées par les organisations de la société civile nationale et internationale concernant le risque d’instrumentalisation du contexte sécuritaire et de la lutte antiterroriste pour porter atteinte aux libertés fondamentales, notamment à la liberté d’expression. Ces inquiétudes se sont renforcées après la publication des deux projets de loi n° 2014-9 (loi organique) et 2015-25, relatifs respectivement à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent, et à la répression des atteintes aux forces armées.