Fonds des Nations Unies pour la Population
منشور في01-02-2016.
أضيفت في1 février 2016
Avec 24,5% de sa population âgés de 15 à 29 ans3 , la Tunisie présente un taux élevé de jeunes et d’adolescents.
D’après plusieurs études réalisées sur les jeunes entre 2011 et 2015, 4 principaux défis pourraient être relevés : l’emploi, la participation à la vie publique, la santé et la migration.
L’emploi est un des défis majeurs de la jeunesse tunisienne. D’après l’enquête réalisée par le Bureau International du Travail en 2013 «Transition vers le marché du travail des jeunes femmes et hommes en Tunisie », 55% des jeunes âgés de 15 à 29 ans déclarent que la réussite professionnelle constitue leur préoccupation majeure alors que le taux de chômage enregistré la même année, chez la même tranche d’âge est de 33.2%.
Il faudrait également noter que 18 % des jeunes sont inactifs et ne sont ni dans l’emploi, ni dans le travail, ni dans la formation. Cette catégorie de jeunes est la plus préoccupante et concerne plus de femmes que d’hommes. Les jeunes évoquent principalement une défaillance dans le processus de recrutement et les critères d’embauche. D’autres problèmes sont également importants à signaler, à savoir le problème du sous-emploi et le problème de l’emploi informel qui touche de plus en plus de jeunes diplômés.
Les jeunes en général sont conscients de l’importance de leur participation à la vie publique et déplorent l’absence de voies institutionnelles qui leur permettent d’exercer leurs droits sociaux. D’après les chiffres de l’enquête réalisée par le Bureau International du Travail, participer à l’édifice de la société présente l’intérêt majeur de 5% des jeunes interrogés2. Cependant, 3% des jeunes sont réellement engagés dans la société civile et 2,7 % seulement dans les partis politiques. Ce désengagement de la jeunesse pourrait être expliqué par le manque de confiance des jeunes dans les institutions politiques (91,2% des jeunes ruraux et 68,7% des jeunes en milieux urbains déclarent ne pas avoir confiance dans les institutions politiques)
La Tunisie, avec 24,5% de sa population âgé de 15 à 29 ans présente un fort potentiel migratoire, les jeunes étant les principaux acteurs de la migration dans le monde4.
Les jeunes aspirent à la migration à cause d’un manque d’épanouissement mais principalement à cause de la marginalisation et de l’exclusion sociale dont ils font l’objet. Le désir d’émigrer apparait chez 44% des jeunes âgés entre 15 et24 ans5. Quant à la migration des diplômés, elle touche 12,6 % des jeunes6. D’un autre côté, et malgré l’absence de données précises et officielles sur la migration clandestine, certaines études ont montré que ce phénomène concerne bon nombre de jeunes qui se dirigent principalement vers l’Europe avec comme motivation l’amélioration de leur situation économique.
Les jeunes en général jouissent d’une bonne santé. Cependant quelques comportements à risques sont à relever. En effet, le pourcentage de jeunes et adolescents vivant avec le VIH était inférieur à 0,1% en 20127 mais seulement 19,1% des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont une connaissance précise des méthodes de prévention du VIH8. Concernant les comportements addictifs, la prévalence d’usage de tabac, d’alcool et de drogues est considérable chez les 15-17 ans9. Ceci est peut-être en rapport étroit avec le mal-être mental et social de ces jeunes qui déclarent souffrir de marginalisation et d’exclusion sociale, d’autant plus que de forts taux de suicide sont enregistrés chez les jeunes ; en 2014, 25,6% des cas de suicide enregistrés ont été observés chez les 16-25 ans10.
La nouvelle constitution adoptée en Janvier 2014, dans l’article 8, garantit le droit de participation des jeunes à la vie sociale, économique et politique. Pour mieux aider les jeunes à profiter de ce droit et à surmonter ces défis, un certain nombre d’organisations gouvernementales, intergouvernementales et non gouvernementales mènent différents programmes et projets. Néanmoins, les mesures prises tardent à porter leurs fruits et à toucher les différentes catégories de jeunes et en particulier dans les zones rurales. En outre, la
jeunesse tunisienne est confrontée à de nouveaux défis et phénomènes sociaux tels que l’extrémisme violent. Très peu de données sont disponibles, mais plusieurs études sont en cours pour mieux les explorer.