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Observatoire social Tunisien عودة إلى المشاريع


مدّة المشروع:

Aug 2014 Aug 2014

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Les organismes impliqués dans ce projet:
FTDES / Oxfam

الهدف العامّ

L’observatoire  social Tunisien  vise à créer une structure chargée de prendre en charge d’une façon continue, empirique et analytique la question sociale.L’Observatoire Social Tunisien est né de la volonté du FTDES ,procurer une vision holistique des problèmes socio-économiques aux acteurs des mouvements sociaux ainsi que des espaces de formulation d’alternatives afin de résorber ces questions de manière efficace.

أهداف خصوصيّة

A travers l’Observatoire Social Tunisien, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) permet aux acteurs des mouvements sociaux de formuler des alternatives au modèle de développement, de gouvernance et de comportement du secteur public et privé. Cette approche s’opère de manière transparente, intégrale et dans le respect des droits humains

L’Observatoire Social Tunisien entend ainsi impulser une expertise professionnelle sur l’ensemble des questions socio-économiques et inscrire les revendications des acteurs des mouvements sociaux à l’agenda politique, sans se substituer à l’Etat, en partenariat avec les syndicats et autres organisations de la société civile.

L’OST poursuit les quatre missions suivantes :

  • Mise à disposition de connaissances auprès des mouvements sociaux et de l’ensemble du public
  • Renforcement des capacités de plaidoyer
  • Amélioration de la responsabilité sociale et environnementale (RSE)
  • Mise en place de projets solidaires d’alternatives au développement.

مزيد من التفاصيل

Depuis sa création en Mars 2011, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) – en tant qu’organisation non gouvernementale – œuvre pour le respect et la diffusion de la culture des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux indivisibles et universels.

Le FTDES joue dès lors un rôle majeur dans la défense des droits des tunisien-ne-s et des migrant-e-s. Ses activités sont principalement axées sur les thématiques de la migration, de la précarité sociale et du renforcement de capacités à travers des approches genre et écologique intégrées.

Pour en savoir plus sur les activités du FTDES

Ses quatre sections régionales fonctionnelles situées à Monastir, Kairouan, Kasserine et Redeyef, lui permettent en outre d’impulser des actions au plus près des citoyen-ne-s et d’identifier les besoins des populations, notamment dans les régions marginalisées de la Tunisie. 

Un modèle de développement insensible aux questions sociales 

Les quinze dernières années ont témoigné d’un essoufflement structurel du développement en Tunisie. D’un point de vue analogique, les politiques de dumping multidimensionnel ont particulièrement permis à l’ancien régime d’afficher et de consolider un taux de croissance moyen de 4 à 5 % par an qui masquait des réalités inquiétantes : 

  • le dumping social engendrait la flexibilité et la précarité sans réduire le chômage ; 
  • le dumping fiscal – aides, privilèges et appuis exorbitants accordés au secteur privé – augmentait la pression fiscale exercée sur les salariés, la classe moyenne et les couches les plus défavorisées sans que cela ne se traduise par des investissements significatifs;
    le dumping 
    commercial pratiqué particulièrement par le secteur touristique et textile contribuait à accroître la fragilité de ces secteurs et la précarité de l’emploi ; 
  • le dumping financier s’exprimait par un taux élevé de créances douteuses fragilisant le secteur bancaire ; 
  • le dumping monétaire se traduisait par une perte continue de la valeur du dinar tunisien par rapport à l’euro et au dollar, provoquant un alourdissement des coûts à l’importation pour les entreprises, une augmentation de la valeur en dinars de la dette extérieure – publique et privée – et une diminution du pouvoir d’achat des citoyens corrélative à l’inflation. 

Ce modèle de développement a par conséquent systématiquement et excessivement donné la priorité à la croissance aux dépens du développement, aux équilibres financiers aux dépens des équilibres réels, à l’intégration internationale aux dépens de l’intégration nationale – tant sectorielle que territoriale –, à la flexibilité aux dépens de la sécurité. Dès lors, la révolution de janvier 2011 fut fondamentalement le produit de l’échec d’un modèle de développement insensible aux questions socialesavec pour revendications principales : le droit au travail, le droit à un développement régional, le droit à une répartition équitable des richesses, le droit à une vie digne et respectueuse des libertés et des droits humains. 

Des données fallacieuses

D’un point de vue empirique, les chiffres officiels estimaient le nombre de chômeurs avant la mi-2011 à 700.000 individus. Cette estimation s’était cependant fondée sur des extrapolations et sur des hypothèses concernant la situation économique du pays. En septembre 2011, l’Institut National des Statistiques (INS) venait confirmer ce chiffre lors de la publication des résultats de ses enquêtes de terrain de mai 2011. Un tel nombre de chômeurs portait alors le taux de chômage à 18,3 % de la population active. Ce dernier cache néanmoins des réalités très disparates. D’un point de vue du genre, le chômage affectait 27.4% des femmes. Aussi, le taux de chômage à l’échelle nationale pour les diplômés du supérieur était estimé à 29,2 %. En outre, il est communément admis que 47% des diplômés du supérieur dans la région de Gafsa étaient concernés par le chômage en 2010. Au cours du premier trimestre 2012, le nombre de chômeurs avait atteint les 800 000, voire un million d’actifs, selon certains représentants d’organisations de la société civile. Cette évolution du taux de chômage en 2011, année de crise par excellence, est alors un indicateur de la fragilité des emplois occupés par les actifs d’une part, et de l’incapacité de l’économie à créer suffisamment d’emplois d’autre part.

Actuellement, il n’existe aucune structure autonome et indépendante qui prenne en charge la question sociale. Les seules sources qui fournissent des informations – souvent incomplètes –, tant sur les mouvements sociaux que sur l’analyse de la question sociale, restent des sources gouvernementales. Ces dernières se limitent quasi-exclusivement au monde du travail salarié – grèves, arrêt de travail, occupation de lieu, etc. – en négligeant totalement d’autres mouvements comme ceux des paysans, des artisans, des pêcheurs, des chômeurs ou encore des citoyens. A cet égard, la Tunisie compte environ 550 000 exploitations agricoles dont la très grande majorité est gérée par des petits et moyens agriculteurs familiaux. Le nombre d’artisans opérant dans le secteur est de l’ordre de 350 000, répartis sur 76 activités. Les emplois directs et indirects liés au secteur de la pêche atteignent les 100 000. En outre, sur le plan des indicateurs sociaux correspondant au chômage, à l’évolution des prix à la consommation, à la pauvreté et à la précarité, les sources gouvernementales tendent systématiquement à réduire l’ampleur de ces phénomènes en adoptant des méthodes peu rigoureuses. Ces indicateurs sociaux ne permettent pas non plus de couvrir tous les aspects de la question sociale ou encore de dégager les spécificités régionales, territoriales, catégorielles et sectorielles pour pouvoir mener des analyses plus approfondies et à des échelles locales.

A partir de ces considérations, le FTDES note l’urgence de créer une structure chargée de prendre en charge d’une façon continue, empirique et analytique la question sociale – parallèlement à la défense des droits économiques et sociaux sur le plan juridique et politique. 

Des mouvements sociaux divisés

La mobilisation des travailleurs de la baie de Monastir concernant leurs conditions de travail et celle des personnes victimes de la pollution rejetée par les industries de la région sont liées à l’implantation des usines et au mauvais traitement des eaux usées qui entraînent des réactions en chaîne impliquant toute la population. Or, les mobilisations restent isolées et axées d’une part sur la situation sanitaire et les conséquences économiques pour les pêcheurs/agriculteurs, et de l’autre sur le droit du travail dans les usines.

De surcroît et malgré un contexte tunisien marqué depuis l’ancien régime par de multiples mobilisations sociales relatives aux problématiques juridiques, sociales, économiques, politiques et environnementales, le FTDES constate un manque d’interconnexion entre les différents acteurs sociaux. 
Cette intervention est d’autant plus fondamentale qu’un certain nombre de mobilisations ayant lieu en Tunisie se trouvent dans l’impasse, en partie du fait de ne pouvoir aller au-delà du stade de la contestation, c’est-à-dire sans pouvoir formuler de propositions alternatives. Il est donc nécessaire de lier les luttes les unes aux autres et de fournir des espaces pour consolider des solutions qui résolvent ces problèmes de manière intégrale et structurelle.

La baie de Monastir requiert un changement d’activités des entreprises vers des productions moins polluantes parallèlement à une régulation gouvernementale concernant le droit du travail, ajoutée à une meilleure gestion des biens publics (centrales d’épuration adaptées en localisation et en volume) afin de satisfaire le bien-être des populations et relancer l’économie piscicole et agricole.


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