De nouvelles approches participatives de développement régional sont ancrées dans 8 gouvernorats.
Désignation : Initiative pour le Développement Régional
Commettant : Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ)
Pays : Tunisie
Organisme de tutelle : Ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale (MDICI)
Durée totale : 2015 à 2019
La Tunisie est marquée par d’énormes écarts en matière de développement régional. Dirigé pendant des décennies par l’État central, le développement régional a largement défavorisé les régions de l’intérieur. La planification est passée à côté des besoins de la population et n’a pas suffisamment mis en valeur le potentiel des gouvernorats. La mise en œuvre des mesures a souvent tardé. Si la décentralisation est inscrite dans la nouvelle constitution, les régions ne disposent guère de possibilités de participer aux processus décisionnels et leurs marges de décision sont restreintes.
Après la révolution de 2010/2011, un nouveau type de planification intersectorielle du développement régional a été élaboré tout d’abord dans quatre gouvernorats avec l’appui de la GIZ. Les acteurs de l’État, de la société civile et du secteur privé se sont réunis pour analyser ensemble, et dans une démarche participative, les forces et les faiblesses des différentes régions, pour élaborer des visions communes du développement et pour définir des projets susceptibles de contribuer à la mise en œuvre de ces visions. Depuis 2015, cette méthode est appliquée dans l’ensemble du pays pour l’élaboration du nouveau plan quinquennal 2016-2020 du gouvernement tunisien. Les projets de développement sont parfois très ambitieux. Mais les acteurs régionaux ne disposent ni des financements nécessaires, ni des compétences organisationnelles et techniques requises ou même d’une expérience suffisante en gestion pour pouvoir mettre correctement en œuvre les nouveaux plans. Ce qui manque par ailleurs, ce sont les compétences pour impliquer le public local, les groupes de la société civile ou le secteur privé local dans les processus de développement. Les nouvelles approches participatives de développement régional intégré n’ont donc pas été ancrées dans les gouvernorats.
L’initiative s’étend sur les 8 gouvernorats de Béja, Jendouba, Médenine, Kasserine, Kairouan, Kef, Sidi Bouzid et Siliana. La GIZ accompagne la mise en œuvre transparente et participative de 50 à 60 projets qui découlent des nouveaux plans de développement. Le projet contribue ainsi à l’ancrage et la mise en pratique des nouvelles approches participatives du développement régional. L’initiative intervient dans deux champs d’action :
L’initiative promeut dans les 8 gouvernorats la participation politique et un développement démocratique à la base. Elle renforce la confiance de la population locale dans l’État et l’administration publique. Cela réduit à long terme le potentiel de conflit existant. En même temps, la mise en œuvre de projets de développement efficaces contribue à stabiliser la situation économique dans les 8 gouvernorats et à améliorer directement les conditions de vie de la population.
L’organisme de tutelle politique est le Ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale (MDICI) avec sa Direction générale du développement régional. Les partenaires d’exécution au niveau régional sont les Directions du développement régional du MDICI et les deux Offices du développement du Nord-Ouest (ODNO) et du Centre-Ouest (ODCO).
Le projet fait partie de l’Initiative spéciale du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) pour la stabilisation et le développement en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Les projets de l’Initiative spéciale contribuent à créer des perspectives sociales et économiques pour les populations de la région. Dans ce cadre, plus de 300 millions d’euros supplémentaires ont été affectés à des projets mis en œuvre par la GIZ et d’autres agences d’exécution dans la période 2014-2021. Les thèmes visés sont la promotion des jeunes et de l’emploi, la stabilisation économique, la démocratisation ainsi que la stabilisation des pays voisins en crise.
Les projets exposés dans les plans de développement concernent tous les domaines de la vie des habitants dans les régions, tels que la création d’infrastructures, la construction de routes ou d’établissements d’enseignement, la promotion de l’agriculture et de l’industrie et l’amélioration du système de santé.
En coopération avec les directions régionales des 8 gouvernorats, de premiers projets ont été identifiés dans les domaines de la santé et de l’éducation. D’autres secteurs seront inclus dans un deuxième temps. Les projets prévus comprennent la construction et la restauration de 16 centres de santé de base ainsi que d’un centre de mammographie et d’un établissement de réhabilitation pour les personnes handicapées physiquement. En outre, il est prévu d’acheter des appareils médicaux, tels que des électrocardiographes, des fauteuils de dentiste ainsi qu’une ambulance. 17 écoles primaires en milieu rural seront réhabilitées. Dans ces écoles, les sanitaires seront modernisés, les salles de classe remises en état, les terrains de sport et les cours d’école réaménagées. Parmi les 17 écoles aménagées, 8 recevront des nouvelles cantines scolaires. 50 cantines scolaires ont déjà été équipées de réfrigérateurs afin de garantir la qualité des aliments, même par des températures élevées. Ainsi, les enfants peuvent bénéficier de meilleurs repas. Parmi les projets de développement régional retenus, 9 soutiennent particulièrement les femmes