Prévenir le récidivisme et les comportements extrêmes violents chez les jeunes toxicomanes à Sfax
Apporter un accompagnement adapté à la réinsertion socio-économique d’une quinzaine de jeunes de moins de 25 ans, en cours ou ayant suivi un programme de désintoxication et/ou un accompagnement à la réinsertion sociale à Sfax
En Tunisie, depuis les années 1990, la consommation de stupéfiants est punie par loi n°92-52 du 18 mai 1992. Après presque trente ans de lutte des pouvoirs publics envers les consommateurs de stupéfiants, la société civile dans son ensemble reconnait la toxicomanie comme un crime, stigmatisant ainsi les jeunes consommateurs dans leur insertion à la société dans son ensemble. Les jeunes ont beaucoup de difficultés en Tunisie à s’échapper à ce fléau, que sont les drogues, malgré une politique restrictive.
Nous savons aussi, qu’une jeune population marginalisée, coupée de vie sociale et professionnelle peut réagir de manière agressive, que se soit à l’ordre familial ou public et parfois même fleurter avec l’extrémisme violent n’ayant plus d’attrait pour la vie en société. Des statistiques relevées sur une centaine de jeunes toxicomanes à Sfax, par la Docteure en Sociologie, Faten Mskani, indique que 44% de ces jeunes interrogés ont des relations conflictuelles avec leurs parents, ce qu’elle explique par le fait que « nous retrouvons dans la plupart des expériences traumatiques survenues plus ou moins tôt dans l’existence de ces jeunes : abandons, violences dont ils ont été témoins et/ou victimes, abus, désintérêt, déni, rejet et, plus largement, des négligences graves ou des maltraitances de la part des parents, discordes parentales, séparations conflictuelles ». Elle nous explique également que la consommation de drogue chez ses adolescents entraîne plusieurs conséquences dont une augmentation de la criminalité et l’implication des jeunes dans les réseaux de criminalité. Aussi 36% des interrogés déclarent avoir un antécédent judiciaire.
Pour finir nous pouvons noter que 58% des jeunes sont au chômage et que les endroits principaux de leur approvisionnement en drogue se situe dans les cafés. Notre projet s’inscrit dans la volonté d’accompagner les jeunes, en cours ou ayant suivi un programme de désintoxication, dans leur réinsertion socio-professionnelle. Nous proposons une méthode de rapprochement des entreprises et demandeurs d’emplois qui donnera l’occasion au jeune d’avoir accès à un réseau professionnel, de s’intégrer, et de s’éloigner de toute forme de violence par l’accomplissement de soi.