23 مارس 2018 Il y a 7 ans
Mars 2018
À la fin de la première décennie du XXIe siècle, des aires protégées existent dans la plupart des pays du monde. Elles bénéficient quasiment toutes d’une forme quelconque de protection juridique. La croissance des aires protégées continue de progresser depuis les années 1960. À l’époque, elles ne représentaient que 1,5 % de la surface terrestre; à l’heure actuelle, plus de 12 % de cette surface fait partie d’une aire bénéficiant d’une protection officielle sous une forme quelconque. Cependant, les études scientifiques indiquent que le déclin de la biodiversité et de l’intégrité des écosystèmes se poursuit à un rythme de plus en plus accéléré. Les aires protégées sont confrontées à des menaces croissantes issues de causes directes et indirectes (Worboys et al., 2006, pp. 223–261). Les causes directes agissent à l’intérieur des aires protégées : mauvaise gestion, déforestation illégale, introduction d’espèces exotiques envahissantes, pollution sur place, exploitation minière, utilisation non durable de la faune et de la flore, utilisation non viable par les visiteurs, urbanisation, dégradation d’écosystèmes extérieurs. En plus le changement climatique s’est avéré être l’une des menaces indirectes les plus importantes pour les systèmes humains et naturels.
En Tunisie, 17 parcs nationaux, 27 réserves naturelles, 41 sites Ramsar, et 4 réserves de faune ont été établis couvrant 250 000 ha et représentant les principaux écosystèmes tunisiens. Avec cet essor de création de ces espaces protégés sur le plan quantitatif, la qualité de leur aménagement et de leur gestion n’a pas connu le même sort. Les aires souffrent d’un manque des moyens humains financiers et d’une stratégie de gestion participative en tenant compte des impératifs légitimes de développement local et intégration des populations locales dans l’avenir de ces espaces, qui permettra à moyen et long termes de bien planifier les interventions et d’atteindre les objectifs de conservation et développement durable pour lesquels l’espace a été créé. En effet, les conflits entre l’administration forestière et la population, les perturbation due à la fréquentation non contrôlée et encadrée, les défrichement, les braconnages, les piétinements, les feux et incendies, la détérioration des paysages, reflètent le manque de concertation et d’appropriation d’une frange importante de la population locale pour ces espaces protégées.
Pour remédier à ces défaillances de conservation et de gestion de ces espaces protégées, une nouvelle vision pour ces espaces les considérants en tant que noyaux de développement socio-économiques dans la région où ils existent est parmi les solutions envisagées.
A cet effet et afin de capitaliser les travaux et les études qui ont été élaborés depuis 2006 par la DGF en relation avec la gestion, l’aménagement, le cadre juridique et la valorisation des aires protégées en Tunisie et pour répondre aux recommandations de l’consultation« vers un nouveau modèle de cogestion des aires protégées en Tunisie : initiative pilote dans les parcs nationaux de Zaghouan et d’El Feija » élaborée en 2016 par l’IUCN-Med et la DGF. Une consultation est proposée par le WWF North Africa, qui assurera l’accompagnement de l’administration et des co-gestionnaires de ces deux aires protégées pour Mise en place des structures de cogestion et Appuyer les demandes potentielles de cogestion.
Dans ce cadre, le WWF Afrique du Nord et du projet «Les aires protégées du nord-ouest de la Tunisie au service de l’homme et de la nature », compte faire appel aux services d’un expert national qui travaillera en étroite collaboration avec l’équipe de la Direction générale des forêts, l’expert sera responsable de la conduite d’une mission qui consiste à :
La consultation consiste à accompagner la DGF et ses Co-gestionnaires potentiels par une assistance technique qui viendra en appui à la mise en oeuvre des plans d’action prévus et qui visent la concrétisation des initiatives pilotes de cogestion dans le Parc National d’El Feija et le Parc National de Zaghouan. Cette assistance technique est décrite dans ce qui suit :
1. Mise en place des structures de cogestion
Dans le cadre de la gouvernance et la cogestion des aires protégées, l’assistance technique consistera à apporter l’appui à la mise en place et redynamisation des structures dédiée à la cogestion des aires protégées en Tunisie et impliquera dans cette activité les parties prenantes concernées des niveaux central et régional et local:
1.1. Au niveau local
1.2. Au niveau régional
1.3. Au niveau national
2. Impulser la cogestion dans les parcs nationaux
2.1. Appuyer les demandes potentielles de cogestion d’El Feija et de Jbel Zaghouan
2.2. Appui à la finalisation des projets de conventions d’El Feija et de Jbel Zaghouan
2.3. Des recommandation pour implusion de la cogestion dans les Parc Nationaux
La durée de la mission est fixée pour 2,5 h/mois de travail (25 mars-15 juin 2018) afin de remettre le rapport final de la consultation, il aura la liberté de contacter et organiser des réunions de travail avec les acteurs potentiels concernés. Le consultant est appelé à nous présenter dans les meilleurs délais, son offre de prix, son CV (à présenter des preuves de son expérience dans ce domaine) et une note de description de l’approche de Travail.
Le consultant(e) sera appelé à :
Cette consultation sera conduite par un expert d’une grande expérience pratique en matière d’appui organisationnels et institutionnels (minimum 10 ans) en plus des connaissances spécifiques nécessaires en rapport avec la cogestion et les activités qui feront l’objet de démarches de cogestion dans les deux Parcs Nationaux d’El Feija et de Jbel Zaghouan.
PARC NATIONAL D’EL FEIJA
Le Parc National d’El Feijaa été créé en 1990 (Décret n° 90 – 907 du 4 juin 1990). Il est localisé dans la région la plus arrosée de la Tunisie (pouvant atteindre 2000 mm de pluie par an sur les hauteurs de Dj.Statir). Il y neige chaque année plus de de 400 à 500 mm.
Le parc national d’El Feija est situé à 17 km au Nord Ouest de la ville de Gardimahou, à 49 km de Jendouba et à 195 km de la capitale Tunis. Il couvre une superficie totale de 2632 ha et comporte une zone de protection intégrale de 417 ha clôturée pour la sauvegarde du cerf de Berbérie. La végétation d’El Feija est caractérisée par sa zénaie( Quercusfaginea) et sa subéraie (Quercus suber). La forêt de chêne zéen a été considérée depuis longtemps parmi les plus belleszénaies d’Afrique du Nord. La couverture végétale du parc est très riche. Elle comprend de nombreuses espèces endémiques menacées de disparition.
La faune du parc est très variée. On compte 25 espèces de reptiles, dont la vipère de Lataste (Viperalatasti), les lézards ocellés (Timon pater) et des murailles (Podarcishispanicavaucheri), la rainette méridionale (Hyla meridionalis) et le crapaud commun ( Bufobufo).
Sur le plan historique, l’occupation de la forêt d’El Feija par l’homme remonte à plus de 10 mille ans. Des silex et obsidiennes taillés en outils ont été retrouvés dans le parc national. Les numides ont également marqué le territoire en édifiant dans la région des forteresses pour protéger les troupes et les commerçants sous les règnes des rois numides tels que Massinissa, Jughurta ou Juba. Des pierres tombales, portant des inscriptions de la même époque, ont été trouvées dans la région. Les sites archéologiques romains atteste encore que la région d’El Feija comme c’est le cas pour la Khroumirie entière, a toujours été une région fortement convoitée par les conquérants. Quant au volet socioéconomique, il est important de noter que depuis septembre 2002, la région souffre d’un manque d’emploi conjoncturel, dû à l’absence de chantiers forestiers, habituellement principaux pourvoyeurs d’emploi. L’emploi et
l’amélioration de leurs revenus au travers des bénéfices que peut apporter le Parc National restent les principales préoccupations et demandes de la population riveraine. Lésées et frustrées par le manque d’attention de l’Etat à leurs préoccupations, le contexte passé a créé un malaise chronique voire une exaspération chez les populations. Des initiatives d’organisation de la population en Groupement de Développement Agricole (GDA) ont été soutenues par l’Administration sans pour autant arriver à créer une réelle dynamique de développement local. Un travail structuré et d’accompagnement de ses organisations locales de la population reste à renforcer avec la promotion et la diversification des activités génératrices de revenus tout en assurant leur implication dans la gestion du parc. En effet, la valorisation du savoir faire local est un créneau à mieux valoriser et à intégrer dans les activités de la gestion future du parc.
PARC NATIONAL DE JBEL ZAGHOUAN
Le Jbel Zaghouan surplombe la ville, chef-lieu du Gouvernorat et siège de la délégation qui porte son nom. Il est situé à 50 km au sud de Tunis, culmine à 1295 m et dresse majestueusement son vigoureux relief au milieu des plaines environnantes de Sminja, du Fahs et de Saouaf. Orienté NE-SO, il s’étend sur 9 km de long et 3 km de large. On y distingue trois grandes unités : le grand Pic, la zone de Bougabrine et le JbelStaa. Le Parc National de Zaghouan couvre 1920 ha. Sa richesse en espèces végétales et animales est due à la diversité de ses caractéristiques écologiques tant orographiques, qu’édapho-climatiques. Les arbres et arbustes rencontrés dans ce massif sont entres autres : Pinus halepensis, Tetraclinisarticulata, Juniperusphoenicea, Quercus ilex, Pistaciaterebinthus, Phillyrealatifolia, Crataegus azarolus, Juniperusoxycedrusssp. oxycedrus, Anagyris foetida, Acer monspessulanum, Cotoneasterracemiflora, Sorbus aria, Prunus prostrata, Celtis australis, Seneciogallerandianus et Euphorbiadendroides et Quercus suber. Ces huit dernières espèces rares auxquelles s’ajoutent Asphodelinelutea et Pteridiumaquilinum constituent le noyau original de la flore du parc. L’originalité du versant sud est la présence d’un bouquet de Quercus suber (chêne liège) dont l’importance phytogéographique est considérable. Au niveau de la dorsale tunisienne et de l’ensemble de la chaîne atlasique nord africaine le Jbel Zaghouan est la station la plus à l’est du chêne vert et du pistachier térébinthe. On notera également la présence de l’Erable de Montpellier. Le lieu dit Kef En-Nsoura porte bien son nom, est fréquenté ou habité ainsi que
d’autres kefs, par différents rapaces.
Le Jbel Zaghouan abrite de nombreuses espèces de chauves-souris, à savoir : le grand fer-à-cheval, le petit fer-à-cheval, le murin et la plus petite des chauves souris : la pipistrelle. Du haut de cette montagne, s’offre au visiteur une vue panoramique sur l’ensemble des régions environnantes et dans toutes les directions. Au Nord, c’est la pleine de Mograne et ses oliviers, celle de Sminja avec ses céréales, au NE c’est la Tetraclinaire des JbelsBoukornine et Ressas, au Sud-Ouest le plan d’eau du barrage de Oued Rmal et à l’Ouest la ville du Fahs.
A ceux-ci, d’autres produits d’importance patrimoniale du PN de Zaghouan et de sa périphérie immédiate sont à découvrir :
Les grottes, les galeries des diverses mines désaffectées et les parois escarpées des falaises, permettent aux spéléologues et aux adeptes de l’escalade de s’adonner à leurs sports favoris. Le temple des Eaux, l’aqueduc construit sous le règne de l’Empereur Hadrien qui de Zaghouan alimentait Carthage en eau potable, les portes romaines de Zaghouan, le minaret andalous de Zaouiet Sidi Médiène et celui de la mosquée El Hanafia, sont autant de sites culturels qui constituent le patrimoine du voisinage de l’aire protégée. Notons que la région de Zaghouan est une zone ou les stations thermales comme Jbel El Oust, Zriba, Hammam BentJdidi sont fréquentes. A l’entrée du Parc National, on retrouve un espace destiné à l’accueil du public (visiteurs, scientifiques, scolaires…). C’est cette zone qui peut servir de point d’ancrage à des activités touristiques adaptées aux exigences et à la réglementation de l’aire protégée qui fera l’objet d’une convention de gestion. Ici l’accueil du public pourra être conçu bien sûr à des fins commerciales. Il devra également répondre à des impératifs de sensibilisation dédiés à un grand public profane et tenir compte des exigences de haut niveau pouvant émaner d’une clientèle avertie.
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