21 Avril 2019 Il y a 6 ans
Dans le cadre de ce projet, financé par le CEPF. Le WWF Mediterranean North Africa (WWF NA) en partenariat avec l’Association la Recherche en Action (REACT), l’Institut National Agronomique de Tunisie (INAT), la Faculté des Sciences de Tunis (FST), proposent un projet intitulé « Conserver les plantes
patrimoniales de Garâa Sejenane et Dar Fatma-Tunisie ». Il concerne, deux zones clé pour la biodiversité ZCB de la région Kroumirie-Mogods, (une zone humide protégée, la Tourbière de Dar Fatma, et une zone humide ne bénéficiant d’aucune protection légale à l’échelle nationale, la Garâa Sejenane).
Ce projet sera conduit, en particulier, avec la participation active des partenaires locaux, nationaux et régionaux. Il vise aussi l’implication directe des associations et des administrations responsables de la gestion des sites et ressources naturelles du projet, des institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et qui manquent des capacités spécifiques à la préservation et conservation des plantes patrimoniales, endémiques, rares et menacées, et ceci dans un objectif de les sensibiliser, et de les former aux différents scénarios et protocoles de conservation de ces plantes.
Les deux sites abordés par le projet sont des écosystèmes naturels caractérisés par une biodiversité floristique exceptionnelle se traduisant par une forte richesse spécifique et par la présence de nombreuses espèces rares, endémiques nationales ou régionales et/ou reconnues comme menacées à l’échelle de
l’Afrique du Nord.
Le premier site du projet c’est la Réserve naturelle de Dar Fatma, ce site tourbeux fait partie aussi de la zone clé pour la biodiversité la ZCB « Kroumirie 1 ». Le site présente une valeur conservatoire exceptionnelle avec une grande richesse en hydrophytes patrimoniales pour la Tunisie. Il fait l’objet du
statut de Réserve naturelle depuis 1993, et de site RAMSAR depuis 2007. Il s’agit d’une petite tourbière (environ 15 ha) très originale constituée de plusieurs monticules circulaires surélevés de tourbe gorgée d’eau, mesurant environ 6-10 m de diamètre et 1 m de haut, séparés par des pelouses humides et entourés de garrigues sèches d’Erica scoparia et de Pteridium aquilinum. Elle abrite des bryophytes considérés parmi les plus rares du Maghreb, comme Sphagnum auriculatum et Aulacomnium palustre. Cette tourbière constitue un des très rares habitats tourbeux à sphaignes (genre Sphagnum) situés en limite méridionale de leur aire de répartition dans le bassin méditerranéen occidental. Elle abrite également des espèces très rares à l’échelle du pays telles qu’Anagallis tenella, des espèces classées NT dans la Liste Rouge de l’IUCN à l’échelle de l’Afrique du Nord: Anagallis crassifolia, Baldellia ranunculoides, Eleocharis multicaulis, Potamogeton polygonifolius, ainsi que 2 endémiques du Maghreb, Bellis prostrata et Solenopsis bicolor.
D’autre part, la tourbe accumulée à Dar Fatma depuis des milliers d’années, constitue une véritable boite d’archives naturelles permettant de reconstituer le climat, la dynamique des paysages et de la végétation, et l’impact humain de cette région. Les enjeux conservatoires de la tourbière, sont aujourd’hui d’autant plus importants, que suite au relâchement sécuritaire après la révolution de 2011, la clôture qui protégeait la réserve a été détruite par la population locale qui n’a jamais été impliquée dans les programmes de conservation et de gestion de cette réserve. Ainsi, le site a subi une dégradation importante, par la coupe des bruyères (Erica scoparia), et le surpâturage du bétail. Malheureusement, la clôture n’est aujourd’hui toujours pas encore restaurée, et seul 1 garde forestier tente tant bien que mal de surveiller la réserve. Le site est soumis à un très ancien plan de gestion qui ne répond plus à la situation actuelle su site de point de vue conservation des ressources d’où l’absence totale de protocole de gestion et suivi de la biodiversité du site et de scénario de gestion avec un plan d’action qui pourra être mis en oeuvre par les gestionnaires du site.
Le projet se focalisera sur la conservation des écosystèmes et plantes patrimoniales des deux sites du projet. Pour la réserve naturelle de Dar Fatma le projet assurera l’actualisation du plan de gestion avec l’adoption de ce plan par les autorités compétentes responsables de la gestion de ce site et le partage d’un
cadre Fonctionnel est réalisé en collaboration avec le gestionnaire de la réserve.
Le projet se focalisera donc sur la conservation de plusieurs espèces végétales prioritaires, endémiques restreintes (SER), en danger Critique (CR), ou très rares pour la Tunisie et l’Afrique du Nord, se développant Projet SAVE PLANTS – CEPF 8 sur la Garâa Sejenane et à Dar Fatma, et il répondra au besoin prioritaire de leur conservation. Il tentera également d’identifier, pour chaque site, un indicateur significatif de l’évolution de sa végétation, indicateur qui servirait d’outil performant d’aide à sa gestion, et par extension, à la gestion de l’ensemble de l’écosystème. Cet indicateur devrait ainsi permettre une intervention rapide, en cas de besoin, pour éviter sa dégradation. Cette composante assurera le développement et mise en oeuvre d’un protocole de
conservation des plantes in situ et ex situ pour une meilleure intégration de la protection des espèces patrimoniales et ceci par (i) l’élaboration d’un modèle de protocole de suivi de la conservation des plantes endémiques, rares, menacées et patrimoniales des deux sites, (ii) la préparation des fiches techniques des essais de multiplication de plantes et de conservation de ces plantes prioritaires en danger Critique (CR) et endémiques Restreintes (SER), (iii) l’élaboration de deux herbiers des plantes de Garâa Sejenane et Dar Fatma et la collection de semences des deux sites conservés dans les banques de gènes pour la conservation des espèces enfin (iv) l’élaboration des recommandations et des scénarios de la conservation des plantes prioritaires en danger Critique (CR), endémiques Restreintes (SER) et patrimoniales dans les aires protégées, élaborés.
L’objectif de cette consultation est de proposer l’élaboration d’un modèle de protocole de suivi de la conservation des plantes de Dar Fatma et Garâa Sejenane.
L’élaboration d’un modèle de protocole de suivi de la conservation des plantes de Dar Fatma et Garâa Sejenane devra permettre d’apprécier l’évolution des milieux et de la biodiversité végétale dans le temps. Les résultats du suivi aideront le gestionnaire à évaluer l’efficacité des actions mises en oeuvre pour
répondre aux objectifs de conservation des plantes patrimoniale des deux sites et d’autres protégées en Tunisie.
Située au Nord-Ouest de la Tunisie, les deux zones d’études sont :
La Réserve naturelle de Dar Fatma (Les sites abordés par le projet, concernent deux Zones Clé pour la Biodiversité (ZCB) de la région Kroumirie-Mogods. Ce sont des écosystèmes naturels caractérisés par une biodiversité floristique exceptionnelle se traduisant par une forte richesse spécifique et par la présence de nombreuses espèces rares, endémiques nationales ou régionales et/ou reconnues comme menacées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à l’échelle de l’Afrique du Nord.
La Garâa Sejenane (Gouvernorat de Bizerte, Délégation de Sejenane). Ce site constitue la plus grande zone humide naturelle d’eau douce de Tunisie (12-15 km²). En dépit du niveau élevé de la pression anthropique, ses habitats humides temporaires gardent encore aujourd’hui une valeur conservatoire exceptionnelle avec une grande richesse en hydrophytes et en espèces patrimoniales, dont certaines sont à fort enjeu conservatoire, telles que la Patience de Tunisie et la Pilulaire menue
Le projet ayant une vocation toute particulière à la préservation des plantes patrimoniales, la recherche scientifique de manière générale et le suivi écologique végétal en particulier doivent pouvoir fournir au gestionnaire les éléments constructifs, à même de favoriser la conservation des espèces patrimoniales. Une meilleure connaissance de l’écologie des espèces végétales permet souvent d’optimiser l’acte conservatoire de ces plantes. Il s’agit dans ce cas, de collecter les données caractéristiques de la biologie et l’écologie d’une espèce donnée qui puissent interférer avec une meilleure conservation de ces plantes de celle-ci afin de pouvoir adapter les objectifs de gestion à des enjeux bioécologiques mouvants.
Le protocole de suivi de la conservation des plantes de Dar Fatma et Garâa Sejenane, consiste essentiellement à mesurer régulièrement l’état de conservation des habitats et des espèces patrimoniales. Il a pour vocation de « mesurer » avec un maximum de crédibilité toute transformation des conditions écologiques du milieu. Le suivi le plus objectif s’effectue à partir d’indicateurs, en fonction d’un protocole rigoureux, fiable et surtout simple et reproductible dans le temps. Le consultant tiendra compte dans sa démarche que celui-ci sera, pour une première étape, principalement appliqué par le gestionnaire. Il s’agira donc d’identifier :
Le consultant mettra donc à la disposition des gestionnaires des sites naturelles en tant que commanditaire et principal bénéficiaire des résultats du monitoring un dispositif lui permettant d’appréhender les techniques de collecte de données et les protocoles de traitement, d’analyse et d’interprétation des données.
Ce modèle de protocole se veut simple et présentera à ce titre plusieurs niveaux de complexité adaptés à l’hétérogénéité des connaissances de l’ensemble des acteurs impliqués dans les sites naturelles, il sera présenté sous la forme de fiches-actions relatives aux espèces végétales ou aux écosystèmes concernés et complété pour cela par des fiches d’évaluation simplifiées qui permettront d’apprécier et interpréter les informations.
L’identification des thématiques de suivi devront impérativement correspondre à ce qui est réellement faisable et exécutable en considération des ressources humaines existantes et les moyens actuels de mise en oeuvre et non pas à ce qui est souhaitable dans l’absolu sans pour autant exclure l’éventualité d’avoir recours à des financements ou à un soutien scientifique en particuliers au cours du démarrage. En effet, cette activité nécessitera inévitablement et en plus de la mobilisation des gestionnaires des sites et aires protégées un encadrement solide de la part de scientifiques confirmés. Le consultant explorera donc cette possibilité en tenant compte du contexte actuel de mise en oeuvre, toutes les possibilités qui permettront de faire appel à des connaissances relatives aux différents domaines scientifiques, notamment en ayant recours à des compétences extérieures (étudiants, bureaux d’études, professionnels de terrain, naturalistes, experts scientifiques, ONGs…) et auront pour tâche d’accompagner et de former les agents responsables du monitoring et les aideront dans la conceptualisation des protocoles puis l’analyse et l’interprétation des données.
La durée de l’étude est de 40 jours hors délais d’approbation pour un effort estimé à 1.5 hommes/mois répartis comme suit :
Phase 1 : Elaboration du document provisoire du modèle de suivi protocole de suivi de la conservation des plantes de Dar Fatma et Garâa Sejenane (30 jours)
Délais d’approbation (15 jours)
Phase 2 : Elaboration du document définitif du modèle de suivi protocole de suivi de la conservation des plantes de Dar Fatma et Garâa Sejenane (10 jours)
Le consultant fournira à la fin de chaque phase un document en 5 exemplaires avec la version numérique dans un format Word.
Cette opportunité n'est malheureusement plus disponible sur Jamaity. Visitez régulièrement la rubrique opportunités pour ne plus en rater.
Appel à candidatures Publié sur Jamaity le 10 avril 2019
Découvrez encore plus d'opportunités sur Jamaity en cliquant sur ce lien.