02 Janvier 2026 Dans 1 semaine
Projet People Powering Biodiversity :
« Accélération de La Mise En Œuvre Du Cadre Mondial Pour La Biodiversité À Travers Une Approche De Conservation Communautaire »
Un(e) Expert(e) Senior en Droit Forestier et Développement des Capacités Institutionnelles
pour l’appui à la mise en œuvre de la révision du Code forestier et l’élaboration de ses textes d’application Tunisie
Le Code forestier tunisien, modifié en 1988, a établi un cadre visant à développer le secteur forestier, réglementer son exploitation et protéger la faune. Après plusieurs décennies d’application, des lacunes ont été identifiées, entravant la réalisation de ses objectifs initiaux. Ces lacunes concernent notamment la faible intégration des communautés locales dans la gestion des forêts et des parcours, l’absence d’incitations pour la valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL), et des difficultés structurelles liées au statut et aux prérogatives des agents forestiers.
Afin de remédier à ces insuffisances et de renforcer le rôle des forêts dans le développement socio-économique local, une révision partielle du Code a été entreprise, touchant 32 articles. Les amendements portent sur des aspects cruciaux : l’attribution d’une partie des produits aux coopératives et jeunes entrepreneurs, la structuration des communautés forestières, l’extension des incitations aux PFNL, la clarification des occupations temporaires, l’augmentation des amendes dissuasives et la définition précise des agents assermentés.
La mission proposée vise à traduire ces amendements législatifs en outils opérationnels concrets par l’élaboration des textes d’application et le renforcement des capacités des acteurs chargés de leur mise en œuvre, garantissant ainsi l’effectivité de la réforme.
Le Code forestier, modifié par la loi n° 20 de 1988 du 13 avril 1988, a établi un ensemble de procédures et de mesures techniques visant à développer le secteur forestier, à réglementer son exploitation et sa conservation, à protéger la faune sauvage dans son habitat naturel, à réglementer la chasse et à simplifier les procédures administratives afin de faciliter les démarches des citoyens, selon le principe « les biens sont vendus aux enchères publiques par défaut et les licences constituant les exceptions ».
Toutefois, depuis sa mise en œuvre en avril 1988, certaines difficultés sont apparues, entravant la réalisation des objectifs visés, notamment en ce qui concerne l’intégration des communautés forestières dans les plans de développement du secteur forestier et leur participation à l’élaboration et à la mise en œuvre des différents programmes de développement. À cela s’ajoutent les difficultés structurelles et organisationnelles rencontrées par ces associations, qu’elles fassent partie d’associations d’intérêt commun ou de groupements de développement constitués en vertu de la loi n° 43 de 1999 du 10 mai 1999 relative aux groupements de développement des secteurs de l’agriculture et de la pêche. Cette loi vise principalement à garantir les besoins des propriétaires fonciers, des agriculteurs en matière de moyens de production et de services liés à toutes les étapes de la production, de la transformation, de la fabrication et du commerce au sein de ce secteur.
Par ailleurs, le Code forestier actuel ne prévoit aucune disposition relative aux incitations étatiques visant à accroître la production de produits forestiers non ligneux. Ces incitations se limitent à l’augmentation de la production de bois et de fourrage, alors que les produits forestiers non ligneux revêtent une importance capitale dans notre pays. Accroître leur production et leur valeur peut jouer un rôle significatif et crucial dans l’amélioration du bien-être économique et social des communautés forestières. Il convient de noter que la stratégie actuelle de développement du secteur forestier, ainsi que les plans de développement successifs, ont souligné la nécessité de donner la priorité aux produits forestiers non ligneux dans le cadre du code existant.
Les lacunes susmentionnées au niveau du code forestiers étaient un argument fort pour modifier certains articles du Code forestier, notamment pour renforcer le rôle des forêts dans le développement, l’encouragement, la restructuration et l’organisation des communautés forestières au sein de structures locales de développement des forêts et des pâturages. Ces structures regrouperaient les détenteurs de droits d’usufruit ou les acteurs œuvrant à la conservation, au développement et à l’exploitation des ressources forestières et pastorales.
Pour remédier aux lacunes susmentionnées, les amendements proposés touché 32 articles dans sens de :
– Attribuer environ 20 % des produits mis en vente aux enchères aux coopératives de services agricoles, aux entreprises locales et aux jeunes entrepreneurs de moins de 40 ans, à l’exclusion du bois et du liège.
– Restructurer et organiser les communautés forestières au sein des structures locales de développement des forêts et des pâturages, composées de titulaires de droits d’usufruit ou de personnes concernées par la conservation, le développement et l’exploitation des ressources forestières et pastorales.
– Créer la possibilité de conclure des accords entre le ministre chargé des Forêts et les structures locales de développement des forêts et des pâturages, leur permettant de contribuer au développement durable des forêts et des pâturages, ainsi qu’à l’exploitation et à la valorisation des ressources forestières et pastorales dans leurs zones d’intervention, et définissant les obligations des deux parties. Cette approche s’inscrit dans le cadre :
– L’extension des mesures incitatives adoptées par l’État dans le Code forestier pour le développement des forêts et des pâturages, afin d’y inclure les produits forestiers non ligneux et de ne plus les limiter aux seuls projets visant à accroître la production de bois et de fourrage.
– Clarification des zones soumises au régime des occupations temporaires dans le domaine forestier, avec une proposition visant à porter la durée maximale d’occupation temporaire de cinq à dix ans, conformément à la nature des projets d’aménagement forestier et pastoral, et à étendre ces zones afin d’y inclure le reboisement des forêts et des pâturages pour intensifier la production de bois d’œuvre, de forêts non ligneuses et de fourrage, ainsi que la production de pépinières et la création de pâturages permanents, et une définition précise du terme « aménagement forestier et pastoral »
– Augmentation des amendes pour les infractions forestières, les délits de chasse et les atteintes à la faune et à la flore sauvages ainsi qu’aux aires protégées afin de de protéger les ressources forestières. Étant donné que les amendes prévues par le Code forestier n’ont pas été révisées depuis leur modification de 1988, il apparaît qu’elles sont devenues trop faibles et n’ont plus d’effet dissuasif ; elles incitent même à commettre des infractions forestières. Il est donc nécessaire de les augmenter en fonction de la gravité de l’infraction et du gain potentiel pour les contrevenants.
– Définir les agents chargés des missions de police judiciaire (ingénieurs et techniciens forestiers) en révisant le libellé des articles 7 et 8 du Code afin de préciser la catégorie des agents du secteur forestier habilités à exercer ces missions.
– Prévoir la création d’un corps chargé de l’application du présent Code et de ses textes d’application (statut des agents forestiers), dont les membres seraient soumis à un statut spécial édicté par décret, tenant compte de la nature spécifique des missions confiées aux agents forestiers telles que définies dans le Code forestier. Ces tâches exigent de travailler jour et nuit, sept jours sur sept, ainsi que le port obligatoire de l’uniforme et la possibilité de porter des armes, ce qui est incompatible avec les exigences du statut général de la fonction publique. En plus l’article 2 de la loi n° 112 de 1983 du 12 décembre 1983 relative au statut général des fonctionnaires, des collectivités territoriales et des établissements publics à caractère administratif, telle que modifiée et complétée par des textes ultérieurs, stipule que « le statut particulier des agents du corps actif des services forestiers peut déroger à certaines dispositions de la présente loi qui seraient incompatibles avec la nature et les exigences de leurs fonctions ».
Par ailleurs, à plusieurs reprises, un projet de statut a été présenté, prenant en compte la spécificité des missions confiées aux agents forestiers, notamment l’exercice de leurs pouvoirs de police judiciaire.
Objet : Recruter un(e) expert(e) pour appuyer la Direction Générale des Forêts (DGF) dans la phase post-adoption de la révision du Code forestier, en assurant la production des textes réglementaires d’application et en renforçant les capacités des agents concernés.
Objectifs spécifiques :
Cette mission a les objectifs suivants :
1- Arrêté ministériel relatif aux critères fixant l’octroi de 20% des adjudication aux jeunes promoteurs et autres.
2 – Décret relatif aux critères fixant la vente de gré à gré des produits forestiers
3 – Décision ministériel fixant la liste des produits sujet de vente aux enchères publiques.
– Article 44 : Arrêté ministériel fixant les modalités des conventions de partenariat avec les sociétés civiles
– Article 75 : Arrêté ministériel fixant les conditions d’octroi des autorisations des occupations temporaires dans le domaine forestier de l’Etat.
–Article 76 : Arrêté ministériel fixant les conditions d’octroi des autorisations des occupations temporaires dans le domaine forestier de l’Etat pour l’utilité publique.
– Organiser trois (03) sessions de formation relative à la police judiciaire selon un découpage géographique, prévoyant une session par région (Nord, Centre, Sud) en tenant compte de la spécificité de chaque région.
– Programmer trois (03) sessions de sensibilisation et d’échange avec les acteurs clés de la justice, comprenant notamment les Juges et les Procureurs de la République.
Pour cette mission, un(e) expert(e) individuel(le) est recherché(e). Le profil doit combiner des compétences techniques et juridiques pointues :
IV.1. Responsabilités de/du consultant (e)
V.1. Durée de la mission :
La mission s’étendra sur une période maximale de 3 mois à compter de la date de signature du contrat, pour un total de 30 jours-homme effectifs de prestation.
V.2. Livrables :
| Livrable | Délai (à partir de la signature) | Description |
| L1 : Plan de Travail et Méthodologie | 5 jours après démarrage | Document détaillant le calendrier, la méthode de travail pour chaque volet et les outils proposés. |
| L2 : Projets de textes d’application | Fin du 1er mois | Version consolidée des projets d’arrêtés/décrets et de leurs exposés des motifs, soumis à validation. |
| L3 : Rapports des sessions de formation & ateliers | Au fur et à mesure | Comptes-rendus détaillés de chaque session (liste des participants, supports, évaluation). |
| L4 : L4 : Cahier des charges révisé | Début du 2ème mois | Projet de document intégrant les nouvelles dispositions légales. |
| L5 : Rapport Final de Mission | Fin du 3ème mois | Rapport synthétique en français (avec résumé exécutif en arabe) incluant l’ensemble des travaux, les défis rencontrés et des recommandations pour la suite. |
Les candidats doivent soumettre :
Le dossier de candidature contenant l’offre technique et l’offre financière doit être transmis à l’adresse électronique suivante procurment@wwfna.org avant le 02 Janvier2025.
NB : Les offres reçues après cette date ne seront pas considérées.
Suivi de la mission
Un comité de suivi, composé de représentants de la Direction Générale des Forêts, du WWF NA et des partenaires locaux, sera chargé de superviser la mise en œuvre de la mission et de valider les livrables.
TdRs-PPB-GBF-Code forestier- DGF modifiés SM-AG-SJ 15 12 2025
Appel à consultants Publié sur Jamaity le 19 décembre 2025
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