07 Avril 2018 Il y a 7 ans
En Tunisie, la naissance d’enfants issus de relations hors mariage est condamnée socialement. De nombreuses mères se trouvent contraintes d’abandonner leur enfant sous la pression sociale. Selon le Ministère des Affaires Sociales, 1300 enfants naissent chaque année de mères célibataires, dont 600, en moyenne, sont abandonnés et placés dans des établissements d’accueil.
Ces établissements, au nombre de 15, sont de deux types : 14 unités de vie associatives et l’Institut National de Protection de l’Enfance (INPE), unique structure publique qui s’occupe d’enfants sans protection familiale. Les 15 établissements prennent en charge les enfants dès leur naissance, en général pour quelques mois, jusqu’à leur adoption ou placement en famille d’accueil. Dans les unités de vie associatives, quand des enfants atteignent l’âge de deux ans sans être adoptés, ils sont alors transférés à l’INPE. Au-delà de 6 ans, ils quittent l’INPE pour être placés, en général jusqu’à leur majorité, dans des villages SOS.
En 2017, 13 des 14 unités de vie associatives sont fédérés autour d’un réseau commun, le RAET : Réseau Amen enfance Tunisie. Ce réseau a pour mission de développer des actions communes en termesd’appui technique pour les unités de vie, de sensibilisation et plaidoyer pour les droits des enfants sans protection familiale, d’échanges d’expériences, et de recherches de financement.
Les unités de vie associatives accueillent en moyenne 300 enfants par an, soit la moitié des effectifs d’enfants abandonnés chaque année, l’autre moitié étant placée à l’INPE. Elles ont une capacité d’accueil moyenne de12 enfants. Les besoins en termes d’accueil et de prise en charge de ces enfants sont croissants. Nombre d’entre eux sont en liste d’attente dans les maternités des hôpitaux, parfois pendant plusieurs mois, avec de graves conséquences sur leur santé psychique et physique. Et la situation s’aggrave depuis 2012, de nombreuses femmes célibataires et enceintes ont de moins en moins accès aux services de santé sexuelle et reproductive et n’ont alors plus que le choix de mettre au monde leur enfant et, pour une part non négligeable d’entre elles, de l’abandonner dans les semaines suivant l’accouchement.
Face à ces besoins croissants, l’organisation des structures d’accueil reste fragile et la prise en charge ne répond pas pleinement aux droits des enfants. Les situations sont diverses d’une structure à une autre, mais dans certaines d’entre elles les enfants se retrouvent en situation de grande vulnérabilité et sont exposés à des risques de troubles plus ou moins profonds et irréversibles dans la structuration de leur développement.
Par ailleurs, les unités de vie, accueillant les nourrissons privés de milieu familial, souffrent de carences chroniques en termes d’accompagnement du personnel de première ligne. Étant engagé sur un référentiel qualité, le RAET est conscient qu’une bonne prise en charge des enfants accueillis dans les unités de vie, est corrélée avec le bien-être des professionnels qui s’en occupe, à savoir les assistantes maternelles.
En effet, les métiers de la petite enfance, de par leurs spécificités, nécessitent la mise en place d’un accompagnement régulier des pratiques professionnelles et de l’état psychologique du personnel. Ainsi, outre les compétences techniques, le métier d’assistante maternelle exige des aptitudes interpersonnelles et des dispositions psychologiques spécifiques, indispensables au bon exercice de cette profession.L’état actuel de la situation est caractérisé par une quasi-absence aussi bien d’accompagnement psychologique des assistantes maternelles (Groupe de parole, analyse des pratiques professionnelles, suivi, …), que de réunions pour l’analyse des pratiques professionnelles.
Plus encore, ses carences sont sous tendues par une réalité encore plus complexe. En effet, l’un des problèmes majeurs auxquels sont confrontées les unités de vie est celui de l’accès aux prestations de psychologues compétents sur la question de l’accompagnement des professionnels dans le champ de la petite enfance. Ainsi, plus de la moitié des unités de vie ne disposent pas de psychologue et, pour les quelques-unes qui ont en accès, la prestation n’est pas régulière, ni structurée et encore moins efficiente. Ainsi, ces lacunes dans le dispositif de prise en charge ne sont pas sans conséquences sur les pratiques de soins qui en découlent.
De même, lors de l’état des lieux réalisé par les équipes de Santé Sud et du RAET, dans le cadre du référentiel qualité sur les bonnes pratiques professionnelles en matière de protection de remplacement, il en ressort un sentiment d’impuissance des professionnels, essentiellement des psychologues (bénévoles ou des Divisions de Promotion Sociale), qui se trouvent démunis en termes d’outils pour faire face aux problèmes de l’accompagnement en institution.
Nous projetons de former un pool de psychologues, engagés avec les associations de leurs régions de manière bénévole, à différentes techniques et approches thérapeutiques qu’ils pourront par la suite déployer auprès des populations cibles des pouponnières et ce à 2 niveaux :
D’une manière générale, à la fin de la formation des participants seront en capacité :
Les formations identifiées représentent, une bonne opérationnalisation des besoins identifiées (en adéquation avec les carences observées) par le RAET en termes de formation et porteront sur :
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Offre de formation Publié sur Jamaity le 26 mars 2018
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