06 Novembre 2016 Il y a 8 ans
Référence : < Appel à propositions PNUD/TAMKEEN/04/2016>
La Révolution de janvier 2011 a constitué, en Tunisie, une rupture avec plusieurs décennies de régime autoritaire et a permis d’engager une transition démocratique devant conduire à l’établissement d’un gouvernement fondé sur la légitimité populaire et capable de répondre aux attentes des populations. Elle a également permis à de nombreux Tunisiens de prendre conscience de leur rôle de citoyens et de leur capacité à participer à la gestion des affaires publiques, comme en témoigne l’épanouissement du tissu associatif. Bénéficiant d’un niveau élevé d’instruction et d’accès à Internet, la société civile s’est activement engagée pour le changement démocratique, notamment à travers les réseaux sociaux. La transition politique initiée se trouve désormais dans une phase de consolidation démocratique. En effet, le recours au dialogue national, célébré par le prix Nobel de la paix en 2015 et l’adoption d’une nouvelle Constitution, suivie d’un processus électoral accepté par l’ensemble des acteurs politiques, esquissent les contours d’une pratique effective et pérenne de la démocratie.
Toutefois, si les révoltes populaires ont incontestablement eu un impact positif sur la prise de conscience citoyenne et le rapport à l’Etat, cet engagement reste essentiellement le fait des élites intellectuelles et urbaines. Plusieurs études indiquent une désaffection des jeunes pour les canaux d’engagement traditionnels (partis, associations, élections). De même, les initiatives de la société civile soutenues par le PNUD en Tunisie ont révélé la faiblesse de la culture démocratique dans les milieux populaires. A cela s’ajoute, dans un certain nombre de ‘régions défavorisées’ (telles que Médenine et Tataouine, dans le Sud-Est, Gafsa au Sud_Ouest, Sidi Bouzid et Kasserine, au centre et El Kef, au Nord-Ouest) un sentiment d’abandon et d’exclusion, qui nourrit de fortes et récurrentes frustrations sociales et le développement de tendances centrifuges, qui s’expriment, parfois, par l’incivisme, le rejet de l’autorité de l’Etat, l’apparition de groupes radicaux et le désenchantement à l’égard du système démocratique et des institutions.
Dans ce contexte, il apparaît prioritaire pour le PNUD d’accorder un intérêt particulier à la promotion de la citoyenneté et au renforcement de la cohésion sociale. Cette intervention devrait s’appuyer sur les acquis de la phase précédente en matière d’appui aux acteurs institutionnels et à la société civile, tout en ciblant de manière plus spécifique les vecteurs ayant une incidence directe sur le renforcement de la cohésion sociale. A ce titre, le projet Tamkeen vise à promouvoir l’implication de la société civile dans la consolidation de la paix sociale à travers la promotion de la citoyenneté et la prévention de la violence.
L’objectif général de cet appel à propositions est de renforcer la contribution des organisations de la société civile (OSC) à la consolidation des acquis de la transition démocratique. De manière plus spécifique, l’appel à propositions se fixe comme objectifs spécifiques d’appuyer les initiatives portées par les OSC dans la promotion de l’engagement citoyen au niveau local.
1. Zone géographique
Les Gouvernorats ciblés sont ceux de : Beja, Djerba, Jendouba, Kef, Siliana, le grand Tunis (Ariana, Ben Arous, Manouba et Tunis) et Médenine.
2. Thématique
Les initiatives que le PNUD se propose d’appuyer devraient renforcer la redevabilité sociale, le suivi-évaluation des politiques publiques ou contribuer à l’instauration d’une culture de gestion participative des affaires publiques en vue d’accompagner le processus de décentralisation, à l’échelle locale. Elles devraient s’inscrire dans le sillage des efforts investis pour une participation accrue de la société civile aux mécanismes de redevabilité au niveau local et d’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption. Elles pourraient, entre autres, porter sur l’incidence de la corruption au niveau local et sectoriel, la participation des citoyens à l’élaboration et au suivi de l’exécution des budgets publics, le renforcement de la transparence du processus décisionnel, la mise en place d’outils de prévention de la corruption au niveau local, etc. Les projets devraient comporter des activités de renforcement des capacités, afin d’en renforcer la pérennité.
Les projets pourraient encourager la contribution de la société civile à mettre en place des « Watch Dog », développer les mécanismes de concertation entre la société civile, les citoyens et les collectivités locales. Ils pourront ainsi contribuer à mettre en place des approches de gouvernance locale, fondées sur la participation, la transparence et la redevabilité.
Les projets devraient également appuyer les OSC dans leur mission de contrôle de l’action publique et de la capacité des pouvoirs publics à rendre service au citoyen et à fonctionner de manière transparente. Ce faisant, les OSC pourraient contribuer à la mise en place de systèmes locaux d’intégrité et renforcer l’efficacité des programmes publics, tout en réduisant l’incidence de la corruption.
3. Les initiatives pourront s’articuler autour des axes suivants
Chaque projet devra comprendre obligatoirement une activité de sensibilisation, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption (9 décembre).
Montant des subventions
L’appui financier proposé par le PNUD dans le cadre du présent appel à propositions est de 15 000 à 20 000 TND par projet.
L’appui du PNUD peut couvrir jusqu’à 100% du coût total de l’action (c’est-à-dire que le demandeur n’est pas tenu d’apporter une participation financière au projet soumis).
Le solde (s’il existe), à savoir la différence entre le coût total du projet et le montant demandé au PNUD, doit être financé via les ressources propres du demandeur ou des partenaires, ou par des sources autres que le budget du PNUD.
Le PNUD se réserve la possibilité de réduire et de ne pas attribuer tous les fonds demandés, selon la qualité des projets présentés.
L’appui proposé comprend, par ailleurs, un accompagnement technique durant toute la durée d’exécution du projet, à travers des conseils et des orientations, ainsi qu’une assistance en matière de suivi et d’élaboration des rapports narratifs et financiers.
Durée
La durée prévue d’un projet doit être comprise entre un minimum de 5 mois et un maximum de 7 mois.
Les présentes lignes directrices définissent les règles de soumission, de sélection et de mise en oeuvre des actions dans le cadre de cet appel à propositions, en conformité avec les procédures du PNUD.
Eligibilité des demandeurs
Le demandeur doit satisfaire aux conditions suivantes pour pouvoir prétendre à une subvention :
Ne peuvent participer à des appels à propositions, ni être bénéficiaires d’une subvention les demandeurs et les partenaires :
Éligibilité des actions
L’éligibilité des actions est déterminée par les conditions suivantes :
Les types d’actions suivants ne sont pas éligibles :
Éligibilité des coûts
Seuls les “coûts éligibles” peuvent être pris en considération dans la subvention. Ils représentent les coûts réels, prévus par le projet et validés par le PNUD et étayés par des pièces justificatives.
Le PNUD se réserve le droit de demander des clarifications quant au budget soumis pouvant donner lieu à des modifications du budget final approuvé. Le budget ne peut être changé, par la suite, qu’avec l’accord explicite du PNUD. En conséquence, il est dans l’intérêt du demandeur de fournir un budget réaliste avec un bon rapport coût-efficacité.
1. Coûts directs éligibles
Les coûts directs éligibles doivent respecter les critères suivants :
2. Coûts administratifs éligibles
Les coûts administratifs couvrent les frais occasionnés au bénéficiaire par l’exécution du projet, hors dépenses directes. Il peut s’agir des frais de personnel non directement liés au projet, de matériel, de consommables, de fournitures de bureau et des locaux de l’association (électricité, etc.).
Les coûts administratifs doivent entrer dans les limites d’un montant forfaitaire de 7% des coûts directs du projet.
Les apports en nature ne sont pas considérés comme du cofinancement. Par « apports en nature », il faut entendre les biens ou services fournis gracieusement par une tierce partie à un bénéficiaire.
Le coût du personnel affecté à l’action n’est pas une contribution en nature et peut être considéré comme cofinancement dans le budget de l’action, quand il est payé par le bénéficiaire ou ses partenaires.
3.Coûts inéligibles
Les dépenses suivantes ne sont pas éligibles :
Evaluation et sélection des demandes
Les demandes seront examinées et évaluées par l’équipe du PNUD avec l’appui d’experts extérieurs (assesseurs). Toutes les propositions de projet soumises par les demandeurs seront évaluées selon les étapes et critères ci-après.
Si l’examen de la demande révèle que l’action proposée ne remplit pas les critères d’éligibilité décrits au paragraphe 2, la demande sera rejetée sur cette base.
1. 1ère étape : ouverture, vérification administrative et contrôle de l’éligibilité
Lors de la réception des propositions :
Ouverture et vérification administrative
Les éléments suivants seront examinés :
Vérification de l’éligibilité du demandeur et de ses partenaires
La vérification de l’éligibilité est basée sur les pièces justificatives demandées par le PNUD. Elle consiste en l’examen de la conformité entre la déclaration du demandeur et les pièces justificatives fournies par ce dernier. Toute pièce justificative manquante ou toute incohérence entre la déclaration du demandeur et les pièces justificatives pourra conduire sur cette seule base au rejet de la demande.
L’éligibilité du demandeur et de l’action sera vérifiée sur la base des critères établis dans ces présentes lignes directrices. Si une des informations demandées fait défaut ou est incorrecte, la demande peut être rejetée sur cette seule base et ne sera pas évaluée.
Après la session d’ouverture et la vérification administrative, le PNUD enverra un email à tous les demandeurs, leur indiquant si leurs projets ont été recommandés pour la suite de l’évaluation.
2. 2ème étape : évaluation des demandes complètes
Les demandes complètes satisfaisant seront évaluées au regard de leur qualité, sur la base de la grille d’évaluation ci-après.
Les critères d’évaluation des demandes complètes se décomposent en critères d’attribution et des critères d’évaluation :
3. Grille d’évaluation du formulaire complet de demande
Si le demandeur fait une demande sans partenaire, la note pour le point 2.4 sera de 5 sauf si la participation de partenaires est obligatoire conformément aux lignes directrices à l’intention des demandeurs.
Le score total de chaque demande est une somme des scores attribués, pour l’ensemble des critères, à chaque rubrique. Le score total maximum par proposition est de 100 points, le score total minimum est de 60 points. Toute proposition ayant obtenu un score inférieur au minimum sera rejetée.
Sélection provisoire
Après l’évaluation des demandes complètes, un tableau sera établi, reprenant l’ensemble des demandes classées d’après leur score. Les demandes ayant obtenu le meilleur score seront provisoirement sélectionnées jusqu’à l’épuisement du budget prévu pour le présent appel à propositions. Une liste de réserve sera en outre établie suivant les mêmes critères.
4. 3ème étape : vérification de l’éligibilité des demandeurs
Les demandeurs qui ont été provisoirement sélectionnés ou mentionnés dans la liste de réserve seront informés par écrit par le PNUD Tunisie. Il leur sera demandé de fournir les documents suivants de manière à permettre de vérifier leur éligibilité :
5. Notification de la décision
Les demandeurs seront avisés par écrit de la décision prise par le PNUD au sujet de leur demande et, en cas de rejet, les raisons de cette décision négative.
Si un demandeur s’estime lésé par une erreur ou une irrégularité commise dans le cadre de la procédure d’attribution, il peut introduire une plainte. Le PNUD doit répondre dans un délai de quinze (15) jours à compter de la date de réception de la plainte.
6. Calendrier indicatif
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Appel à projets Publié sur Jamaity le 20 octobre 2016
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