10 نوفمبر 2016 Il y a 8 ans
ONU Femmes, l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et OXFAM lancent un Appel à consultation pour recruter un bureau d’étude /Groupe de consultants pour effectuer une Recherche sur Femmes, Genre et Extrémisme violent en Tunisie : entre défis sécuritaires et justice de genre
La Tunisie est considérée, bien que toujours en cours de réalisation, comme un modèle de réussite en matière de transition démocratique dans la région MENA. Les élections transparentes, la nouvelle Constitution (2014), la participation des jeunes et des femmes à la vie publique (politique et milieu associatif) sont autant de facteurs favorisant l’émergence et la consolidation d’une société démocratique et pacifique. l’attribution du prix Nobel de 2015 au quartet national en est la reconnaissance internationale.
Ce modèle n’est pas sans failles et la Tunisie fait face à plusieurs défis internes se manifestant essentiellement à travers les protestations sociales liées entre autres à l’aggravation des inégalités socio économiques. A cela s’ajoute un environnement d’insécurité important caractérisé par une montée depuis 2011 de l’extrémisme violent en Tunisie1 et dans les pays frontaliers. Le pays connaît depuis peu de nombreuses attaques ciblant l’armée, la police et la garde nationale2, mais aussi les étrangers et les touristes sur son sol (musée du bardo, hôtel de la zone touristique à Sousse). Cette situation sécuritaire est exacerbée par les risques provenant d’Algérie et de Libye, et se manifestant par une perte de perméabilité des frontières Tunisiennes aux mouvements d’extrémisme violent. Qu’il s’agisse des groupes extrémistes qui s’organisent dans les montagnes, dans les quartiers défavorisés et abandonnés des politiques, plusieurs mouvements prônant le recours à la violence et même au terrorisme comme moyen légitime et nécessaire d’action existent en parallèle et sont interdépendants. Plus de 6.0003 ressortissants tunisiens seraient partis rejoindre des groupes extrémistes violents sur différents fronts (pas de données ventilées par sexe disponible). En 2016, 1.877 Tunisiens – majoritairement entre 20 et 23 ans – ont été empêchés de quitter le territoire tunisien pour rejoindre les zones de tension4. Face à la montée de l’extrémisme violent, l’Etat Tunisien a mis en place des législations et des politiques afin de répondre aux risques sécuritaires5.
Toutefois ces politiques restent partielles et semblent fondées sur une vision limitée qui ne prennent pas en compte les spécificités genre et les défis en matière de politique de développement6. D’ailleurs, le phénomène de l’extrémisme violent en Tunisie reste toujours sous investigué malgré l’attention croissante de la part de plusieurs organisations et centres de recherche envers ce phénomène et la publication de nombreux articles dans les dernières années. Le manque de données, en particulier qualitatives sur les rasions et les causes profondes de ce phénomène entrave la mise en place et l’élaboration de politiques et d’actions efficaces pour la prévention et la lutte de l’extrémisme violent en Tunisie. Egalement, ce manque ne permet pas aux acteurs concernés de saisir toute la complexité du phénomène ainsi que ses implications et ses raisons dans une perspective genre et de respect des droits humains.
Les femmes sont pourtant exposées à la violence, à ses risques et à la marginalisation qui s’ensuit. Cette situation sécuritaire a des impacts négatifs sur les droits des femmes, les femmes et les relations de genres La Tunisie va bientôt commencer à développer son plan national pour la mise en oeuvre de la résolution 1325. Ainsi, pour avoir des réformes et programmes holistiques et sensibles au genre, il est crucial de mieux comprendre les causes profondes et les éléments moteurs de la montée de la violence extrémiste en Tunisie, ainsi que les différentes formes d’implication des femmes dans ces processus.
Objectif général : Cette recherche doit permettre de décortiquer et comprendre les implications de l’extrémisme violent en Tunisie dans une perspective genre. Ces connaissances serviront au développement des programmes et des politiques publiques inclusifs et holistiques visant à prévenir l’extrémisme violent. La prévention de l’extrémisme violent devrait avoir un impact positif sur les droits des femmes qui sont de plus en plus limités par les menaces à la sécurité et la « securitisation» des stratégies d’intervention gouvernementale.
Objectifs spécifiques :
Approche et questions de recherche
La recherche se propose de répondre à plusieurs questionnements autour du phénomène de l’extrémisme violent en Tunisie, notamment la place et le rôle des femmes dans ce phénomène. Cette recherche propose aussi une approche plus large par rapport aux analyses du phénomène de l’extrémisme violent en Tunisie à travers notamment :
Dans cette perspective, trois problématiques principales seront considérées :
1) L’implication des femmes dans le phénomène de l’extrémisme violent et ses raisons
2) Les rôles basés sur le genre et leur influence dans la lecture de la montée de l’extrémisme violent
S’il y a un processus qui mènent à l’extrémisme violent, ses étapes Les rôles joués par les concepts de masculinité et féminité – et les stéréotypes de genre qui y sont associés – dans la justification de l’extrémisme violent L’impact des dynamiques de pouvoirs basés sur le genre sur les étapes du processus de l’extrémisme violent des femmes
3) L’impact des politiques actuelles du gouvernement sur la paix et la sécurité, particulièrement la prévention de l’extrémisme et du contre-terrorisme, sur le processus de radicalisation, particulièrement sur les femmes
Zone de l’étude
Cette recherche portera sur un échantillon représentatif de 2 quartiers péri-urbains (Douar Hicher (quartier de Tunis) et Zarzouna (délégation de Bizerte) et 2 régions rurales (Kasserine, Medenine).
La recherche doit être menée conformément aux consignes d’éthique et de sécurité d’Oxfam9 et d’ONU Femmes.
La recherche sera menée en deux étapes principales :
1ière phase : Exploratoire
Résultats attendus :
Durée : Dès la signature du contrat jusqu’au 31 décembre 2016 Méthodologie et étapes de réalisation : Pendant cette phase, l’équipe de recherche procédera à une recherche documentaire et à une première recherche qualitative sur un échantillon réduit.
La recherche de terrain sera fondée sur des questions ouvertes explorées à travers des techniques de recherche qualitative permettant de saisir la complexité et la diversité du positionnement des différents acteurs impliqués autour de ce phénomène.
2ème phase : Explicative Résultats attendus :
Durée : 1ier janvier – Avril 2016
Méthodologie et étapes de réalisation : Dans cette phase les hypothèses formulées seront testées à travers des questions spécifiques et ciblées développées sur la base des résultats et de la réflexion menée pendant la phase exploratoire ; cette phase de recherche se propose d’investiguer le phénomène d’une manière critique, ciblant tous les éléments permettant d’éclaircir la relation entre politiques sécuritaires et réalisation des droits des femmes ainsi que la place des femmes et leur rôle dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent.
Le rapport final de recherche devra inclure :
Les annexes du rapport doivent inclure (liste non exhaustive):
Cette recherche sera menée idéalement par une équipe de recherche constituée d’un(e) coordinateur (trice) de recherche et une équipe de terrain composée de 1 à 3 chercheur(se)s. Le(la) coordinateur(trice) sera responsable de l’équipe.
La recherche sera supervisée de manière conjointe entre les bureaux pays d’Oxfam et d’Onu Femmes pour les deux phases de la recherche. Oxfam et ONU Femmes feront un suivi rapproché de la situation sécuritaire et donneront une approbation finale avant la mission sur terrain. Oxfam et ONU Femmes ont la responsabilité d’annuler la mission si impératif sécuritaire.
A- Evaluation Technique
L’offre des Bureaux d’Etudes ou groupement de consultant/es / individuelle sera examinée selon la grille d’évaluation ci-dessous :
A l’issue de cette phase toutes les offres ayant obtenu une note technique inférieure à la note technique minimale de 700 points qui représente 70% des points totaux de la proposition technique seront rejetés (notée sur 1000 points)
B- Evaluation Financière
Le contrat sera attribué à l’offre la moins disante des offres techniquement qualifiées (>700points).
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