Cet appel à services fait partie du projet :
« SALAM prévenir l’extrémisme violent en Tunisie : une approche basée sur les droits humains et la consolidation de la paix », financé par l’Instrument de la Stabilité (IdS) sous le Partenariat pour la consolidation de la paix de l’Union Européen à travers l’appel à projets EuropeAid/154272/DD/ACT/TN
Date limite de soumission : 30 Juin 2018
Avant 23:59 (heure locale de la Tunisie)
Contexte de la mission
L’extrémisme violent est un affront aux valeurs de la société civile engagée dans le maintien d’une paix positive et dans la promotion d’une vraie démocratie, de la sécurité humaine, de la protection des droits humains, du développement durable, et de la justice sociale. En propageant le racisme, la xénophobie et la discrimination et en exploitant cyniquement les croyances religieuses, les différences ethniques et les idéologies politiques, « les extrémistes violents » visent à prendre le pouvoir politique en agissant contre les droits humains et les libertés fondamentales. Leurs idéologies peuvent être adoptées par des individus, des groupes, des corporations ou des Etats.
Du 28 au 30 janvier 2017, la Conférence de Barcelone “Vers un nouveau paradigme: prévenir l’extrémisme violent” a accueilli 322 personnes représentant 172 institutions de la société civile de 22 pays de la région euro-méditerranéenne qui ont été impliquées dans un processus participatif pour la formulation de « La Déclaration de Barcelone : Plan d’Action de la Société Civile euro-méditerranéenne pour prévenir toutes les formes d’extrémisme violent » et le lancement d’une plateforme régionale appelée : Observatoire pour la Prévention de l’Extrémisme Violent (OPEV).
Le 22 février 2017 à Tunis, plus que 60 organisations de la société civile tunisiennes ont participé au séminaire « Renforcer la résilience et les discours alternatifs : vers un nouveau plan d’action tunisien pour la prévention des extrémismes violents», et ont souligné l’importance de la mise en réseau et la collecte d’actions prioritaires en Tunisie. C’est dans ce contexte que l’OPEV-Tunisie est né.
Présentation du projet SALAM
S’inscrivant dans la dynamique de l’OPEV-Tunisie, les porteurs de l’initiative « SALAM : Prévenir l’Extrémisme Violent en Tunisie » visent à contribuer à la promotion des valeurs démocratiques de la paix et de la dignité humaine en Tunisie à travers le renforcement des compétences des acteurs non-étatiques en matière de prévention de l’extrémisme violent (PEV). Ce projet est financé par l’Instrument de la Stabilité (IdS) sous le Partenariat pour la consolidation de la paix de l’Union Européen à travers l’appel à projets EuropeAid/154272/DD/ACT/TN
SALAM est un projet qui s’articule sur deux niveaux :
- un niveau local qui donne la priorité à 5 régions ( 8 Gouvernorats ), à savoir : Kasserine, Tataouine, , Médenine, Le Kef et Grand Tunis (Tunis, Ariana, Manouba et Ben Arous).
- et un niveau national
SALAM s’articule également sur 5 principaux axes à savoir :
- Le renforcement l’OPEV-Tunisie comme plateforme de dialogue et de propositions pour la SC tunisienne en matière de politiques publiques visant l’extrémisme violent (EV) ;
- La contribution au développement des connaissances sur les causes profondes de l’EV ;
- La promotion de la participation des femmes et des jeunes dans la formulation des politiques publiques en PEV, selon les principes de la recevabilité et de la bonne gouvernance ;
- La contribution au renforcement de la résilience des jeunes aux récits extrémistes violents ;
- La mise en place d’une stratégie pour la PEV dans le milieu carcéral.
Dans ce contexte ; et afin de renforcer la stratégie pour la prévention de l’extrémisme violent dans les milieux carcéraux initiée par la Direction Générale des Prisons et de la Rééducation (DGPR), on lance la réalisation d’une revue de littérature analytique sur les vecteurs de radicalisation dans les milieux carcéraux ; la mise en place d’un processus participatif avec l’ensemble des parties prenantes agissant dans le milieu carcéral (personnel de surveillance, travailleurs sociaux, psychologues et professionnels de la santé du service pénitentiaire, enseignants ou formateurs, prisonniers, OSC, professionnels du secteur de la justice agissant dans les milieux carcéraux) ; la conception et la mise en œuvre d’un programme d’activités artistiques et culturelles dédiées aux jeunes dans les prisons et l’organisation d’une cérémonie de présentation des créations artistiques. La mission du présent appel à service englobe l’ensemble des différentes activités susmentionnées.
La mission a les objectifs suivants :
- Réaliser une revue de littérature ayant pour objectif de recueillir les travaux déjà établis portant sur la l’extrémisme violent et les vecteurs de radicalisation dans les milieux carcéraux ainsi qu’une lecture analytique des travaux collectés.
- Mettre en œuvre un processus participatif avec l’ensemble des parties prenantes agissant dans le milieu carcéral (personnel de surveillance, travailleurs sociaux, psychologues et professionnels de la santé du service pénitentiaire, enseignants ou formateurs, prisonniers, OSC, professionnels du secteur de la justice agissant dans les milieux carcéraux) et renforcer la stratégie de prévention de l’extrémisme violent dans le milieu carcéral en concertation avec les parties prenantes
- Description des services demandés et considérations méthodologiques :
Les soumissionnaires doivent inclure au minimum les actions suivantes dans leur note méthodologique :
- Révision documentaire sur l’extrémisme violent dans le milieu carcéral en Tunisie et les différentes initiatives et programmes déployés par les institutions publiques, la société civile ou autres pour faire face à ce fléau
- Analyses sur l’état des lieux des différents facteurs promouvant les extrémismes violents dans les centres de détention couverts par l’action. L’équipe de recherche devrait analyser les facteurs suivants :
- Capital social : Présence et/ou absence d’un tissu social contribuant au renforcement de la résilience de la population carcéral
- taux d’inégalités
III. Conflits gelés
- Présence d’organisations et/ou groupes extrémistes violents
- Griefs collectifs : Existence/absence ou perception d’existence/absence des griefs visant certains collectifs et/ou croyances par la population carcérale
- Environnement sécuritaire
- Finalisation de la revue de littérature et validation avec les membres de l’OPEV-Tunisie
- Réalisation de 4 focus groups (1. OSC, 2. Professionnels de la justice ; 3. Travailleurs sociaux, enseignants, formateurs, psychologues et professionnels de la santé du service pénitentiaire ; 4. Fonctionnaires de prisons et personnel de vigilance) en vue de réaliser un diagnostic participatif sur l’extrémisme violent dans le milieu carcéral et formuler des actions pour y faire face. Chaque focus groupe devrait bénéficier un minimum de 20 personnes, dont au minimum le 70% des centres de détention couverts par le projet
- Formulation d’une proposition de renforcement de la stratégie pour la PEV dans le milieu carcéral basée sur les outputs des activités G et H et en coordination avec la DGPR.
- Organisation d’un minimum de 4 séances de présentation et concertation 1. OSC, 2. Professionnels de la justice ; 3. travailleurs sociaux, enseignants, formateurs, psychologues et professionnels de la santé du service pénitentiaire ; 4. Fonctionnaires de prisons et personnel de vigilance) sur la stratégie pour la PEV dans le milieu carcéral. Chaque séance devrait bénéficier un minimum de 20 personnes, dont au minimum le 70% des centres de détention couverts par le projet.
- Livrables
- Une revue de littérature-mapping analytique sur les vecteurs de radicalisation dans le milieu carcéral
- Un draft de la revue de littérature comprenant : une synthèse avec résumé et des recommandations
- Un rapport périodique de mise au point suivi sur l’état d’avancement de la mission
- Un plan de renforcement de la stratégie pour la PVE dans le milieu carcéral
- Listes de présence des focus groupes de présentation de la stratégie pour la PVE dans le milieu carcéral
Tous les livrables devront être soumis en langue arabe et française.
La durée prévisible pour l’élaboration l’étude est estimée à 3mois (entre les mois de juillet et septembre de 2018). Le reste des activités sera réalisée pendant l’année 2019. Un calendrier sera établi en concertation avec les personnes chargées de la mission.
Tous les livrables devront faire l’objet d’une relecture et commentaires par les porteurs du projet et l’OPEV en vue de validation.
Nous saluons des offres des consultants indépendants, des organisations de la société civile, des professionnels des spécialités de sociologie, anthropologie, psychologie, sciences de la culture ou autres discipline pertinente. Tout soumissionnaire doit compter avec un psychologue dans leur équipe.
Le groupe d’experts ou le soumissionnaire doivent présenter au minimum les compétences suivantes :
- – Détenteur d’un diplôme de troisième cycle ou équivalent dans un des domaines précités.
- – Avoir une expérience de 10 ans au minimum d’expérience pertinente.
- – Avoir une très bonne compréhension et sensibilité à la question du genre.
- – Avoir une expérience éprouvée de travail dans le milieu carcéral c’est souhaitable
- -Avoir des capacités de facilitation avec l’utilisation de certaines méthodes participatives
- – Avoir de bonnes connaissances du contexte socio-culturel et juridique tunisien
- – Avoir de bonnes connaissances du contexte des milieux de détention
- – Avoir une connaissance des concepts, des méthodes, et des outils de formation
- – Être rigoureux, méthodique, organisé et avoir le sens de l’écoute
- – Avoir une bonne connaissance de l’environnement juridique, politique, institutionnel, économique et social de la Tunisie
- – Avoir une juste appréciation des questions politiques
- – Avoir le sens de la négociation et de la diplomatie
- – Avoir une capacité d’adaptation aux différents profils formés
- – Avoir une très bonne capacité dans l’élaboration de matériel pédagogique
- – Avoir une très bonne maîtrise de l’arabe, du français et de l’anglais ainsi que les outils informatiques