14 Août 2025 Dans 2 semaines
L’économie verte en Tunisie se présente comme une réponse stratégique aux défis environnementaux et économiques actuels. Face aux pressions croissantes liées au changement climatique, à la gestion des ressources naturelles et à la pollution, la Tunisie s’engage progressivement vers une économie plus durable.
Ce modèle cherche à concilier croissance économique et respect de l’environnement en favorisant des secteurs comme l’énergie durable (énergies renouvelables, efficacité énergétique et sobriété énergétique), l’agriculture durable, la gestion des déchets et le tourisme écologique.
L’économie verte représente un ensemble de défis et d’opportunités pour la Tunisie, qui cherche à répondre à des enjeux environnementaux croissants tout en soutenant son développement économique. Parmi ces enjeux se trouvent :
Toutefois, la transition vers une économie verte en Tunisie est confrontée à plusieurs défis, notamment la nécessité de renforcer la gouvernance environnementale, de promouvoir l’éducation à l’environnement, de stimuler l’investissement privé et de surmonter les obstacles liés à la faiblesse des infrastructures écologiques.
Le financement de l’entrepreneuriat vert est une condition sine qua non à la promotion de l’économie verte. Or, le financement de l’économie verte demeure assez en retard en Tunisie par rapport aux enjeux et aux défis du développement et apparaît même comme une entrave sérieuse pour la promotion de l’économie verte et l’accomplissement de la transition écologique et climatique tant souhaitée.
Depuis cinq ans, un écosystème entrepreneurial s’est développé en Tunisie, favorisé par l’adoption du Startup Act en 2018 et par l’intervention d’acteurs internationaux et de la société civile.
Bien que démontrant une capacité de résilience et un fort potentiel de croissance et d’internationalisation, les startups et PMEs font invariablement face à un certain nombre d’obstacles à leur développement, principalement lié à l’accès au financement. Les crises mondiales (crises sanitaires et climatiques) sont également venues creuser les difficultés économiques, sociales et environnementales.
Ces évolutions mettent en exergue la nécessité de développer des modèles d’affaires innovants, et d’adopter des pratiques durables au sein des entreprises et industries traditionnelles, ayant le potentiel de pouvoir résorber le chômage de masse et apporter des solutions aux enjeux environnementaux.
Un état des lieux exhaustif des startups de la Greentech en Tunisie a été élaboré par Smart Capital à travers le mapping des startups labellisées, à travers le Startups Act. Parmi les 1077 startups labellisées, 121 startups opérant dans le secteur de la GreenTech ont ainsi été identifiées, couvrant 20 gouvernorats. Cette proportion (11,2%) témoigne d’un intérêt croissant pour la transition écologique et le développement durable de la part des startups, qui se positionnent pour apporter des réponses concrètes aux défis environnementaux (y compris climatiques) actuels, tout en contribuant à la croissance économique et à la création d’emplois verts. Les startups Greentech identifiées opèrent majoritairement dans les secteurs de la CleanTech, de l’énergie, l’AgriTech, et de l’eau.
Par ailleurs, on recense environ 50 structures d’accompagnement proposant une diversité de services de soutien aux entrepreneur.ses en Tunisie. Parmi elles, certaines jouent un rôle direct dans le développement de l’économie verte, avec une part croissante de structures qui développent des programmes d’appui à l’entrepreneuriat vert.
C’est dans ce cadre que le projet Greenov’i a été initié en 2023 pour contribuer à la transition écologique de l’économie tunisienne à travers des modes de consommation et de production plus sobres, en phase avec l’économie verte.
Dans le cadre du Programme « Tunisie Verte & Durable » pour l’appui à l’action environnementale en Tunisie, à travers son volet entrepreneuriat vert, l’Union Européenne finance le projet Greenov’i à hauteur de 12 millions d’euros.
Actif depuis le 1er février 2023 pour une durée de 60 mois (février 2023 à janvier 2028), le projet est mis en œuvre par Expertise France, avec une équipe de douze personnes basée à Tunisie, en collaboration avec le CITET, le Ministère de l’Environnement et le Ministère de l’Economie et de la Planification.
L’objectif du projet est de contribuer à la transition écologique de l’économie tunisienne à travers des modes de consommation et de production plus sobres (objectif général), en appuyant le développement de l’entrepreneuriat vert en Tunisie (objectif spécifique).
Le projet Greenov’i s’appuie sur une définition à double sens de l’entrepreneuriat vert, basée sur deux approches définies par l’OCDE :
Une fiche synthétique du projet est disponible en annexe 1 du présent document.
La déclinaison opérationnelle de Greenov’i, vise à atteindre l’objectif spécifique formulé ci-dessus, ainsi que les résultats suivants :
Le projet, basé sur une approche complémentaire en lien avec sa vision de l’entrepreneuriat vert, s’articule autour de deux composantes :
L’objectif de cette composante, basée une approche par la production, est de contribuer à l’émergence et à la création d’entreprises de biens et services écologiques, en accordant des subventions à des structures d’appui, et renforçant les capacités des financeurs de l’économie verte (banques privées et publiques, sociétés de leasing, fonds d’investissement, institutions de microfinance, autorités de régulation du secteur financier, etc.).
L’objectif de cette composante, basée sur une approche par les processus, est d’accompagner et de financer la transition écologique des entreprises tunisiennes déjà implantées et désireuses de réduire l’impact néfaste sur l’environnement de leur processus de production, à travers la création et la mise en place par Expertise France d’un dispositif de vouchers verts, et le cofinancement d’initiatives externes allant dans le même sens.
Les deux composantes ont ainsi été définies par la nature des entreprises ciblées :
L’annexe 2 propose un schéma explicatif de cette distinction, issu du glossaire opérationnel du projet.
En filigrane, le projet déploie un programme transversal d’actions de sensibilisation et de valorisation afin de promouvoir l’entrepreneuriat vert et la transition écologique.
Les activités permettant d’atteindre les résultats mentionnés plus haut sont les suivantes :
Les actions de sensibilisation et de valorisation peuvent être catégorisées comme suit :
Le projet intègre une approche transversale du genre et de la justice sociale afin de garantir un accès équitable aux opportunités offertes par l’entrepreneuriat vert et la transition écologique. Le projet veille à renforcer la participation des femmes entrepreneuses dans toute leur diversité et des groupes sous-représentés dans les initiatives d’entrepreneuriat vert, en particulier les entrepreneur.ses opérant dans les régions intérieures de la Tunisie et celles et ceux âgé.es de 18 à 35 ans. Cette démarche se traduit notamment par des critères d’éligibilité, des actions de sensibilisation ciblées et un accompagnement adapté aux besoins spécifiques des bénéficiaires. Ces engagements sont détaillés dans la synthèse du plan d’action genre et dans la charte d’engagement à paraître.
Le projet Greenov’i engage un ensemble varié de parties prenantes, bénéficiaires directs ou finaux des actions mises en œuvre.
D’un point de vue géographique, le projet couvre l’ensemble du territoire tunisien, avec un accent particulier sur les régions dites intérieures (hors Grand Tunis), en cohérence avec son approche de justice sociale.
À un peu moins de la moitié de la période d’exécution du projet Greenov’i, la quasi-totalité des activités prévues a été lancée. Certaines d’entre elles ayant démarré très récemment, il est encore trop tôt pour en observer les premiers résultats et effets, notamment en termes d’entreprises ou de projets verts soutenus.
Concernant les activités déjà en cours, il demeure à ce stade difficile de percevoir des changements significatifs, que ce soit en matière de comportements, de pratiques ou de résultats économiques chez les bénéficiaires finaux déjà appuyés. Ces évolutions devraient toutefois commencer à se manifester au moment de la mission d’évaluation intermédiaire.
À la date de rédaction du présent cahier des charges (fin juin 2025), une large partie des bénéficiaires directs est identifiée, y compris les sept sur douze à treize structures d’appui à l’entrepreneuriat vert subventionnées dans le cadre des activités A1.1 (1 structure en consortium en gré à gré), A1.2 (4 structures via l’appel à projet Lead4Green) et A2.2 (2 structures via l’appel à projets Green4Transiton), ainsi que des financeurs de l’économie verte qui recevront une assistance technique dans le cadre de l’activité A1.3.
Parmi ces 7 structures d’appui, 2 structures sont en phase de pré-contractualisation et 5 structures sont en cours de subvention. Ces dernières ont déjà accompagné ou accompagnent actuellement 58 éco-entreprises (cible 1), tandis que 37 autres entreprises en transition (cible 2) sont en cours de diagnostic environnemental dans le cadre du dispositif de vouchers verts, mis en œuvre directement par Expertise France, avec l’appui de bureaux d’études spécialisés. Au total, 95 entreprises vertes ont donc reçu un accompagnement technique, à l’aide de l’appui de Greenov’i (voir annexe 2 pour un aperçu visuel des caractéristiques de ces entreprises).
N.B. : aucun financement (subvention, prêt d’honneur, vouchers) n’a encore été octroyé via les structures d’appui, mais au moment de la mission d’évaluation/capitalisation, au moins une vingtaine d’entreprises devraient avoir été financées.
S’agissant enfin des actions de sensibilisation et de valorisation, les activités sont également bien engagées : 8 événements nationaux organisés avec l’appui du projet, réunissant plus de 1000 participant.es et valorisant 50 porteurs de projet dans le cadre de concours (avec 5 prix octroyés) ; par ailleurs, 19 entreprises vertes (sur les 40 ciblées) ont déjà été appuyées pour leur participation à des salons internationaux, et 3 outils pédagogiques sur 4 sont actuellement en cours de développement.
Le suivi, évaluation, redevabilité et apprentissage (SERA) du projet Greenov’i se décline en trois sous-dispositifs que sont :
Le dispositif SERA du projet est caractérisé par les principes suivants :
Le SERA du projet, tel que défini ci-dessus, est un processus continu placé sous la responsabilité d’Expertise France. Cette tâche incombe à l’équipe technique permanente et, plus précisément, à la Chargée SERA, placée sous la supervision de la Cheffe de projet.
La deuxième année du projet, et l’arrivée de la chargée SERA en février 2024, a permis de construire ledit dispositif et démarrer sa mise en œuvre et son opérationnalisation.
Le cadre logique de Greenov’i (indicateurs, cibles, sources de vérification, hypothèses) a été révisé, avec l’aide de l’équipe projet, et validé le 4 juillet 2024 par l’UE. Les principales modifications effectuées, qui ne changent pas la logique d’intervention initiale, ont principalement servi à optimiser le cadre logique et renforcer sa cohérence avec la stratégie opérationnelle du projet, en vue de faire un outil de pilotage et de réflexion efficace pour le projet.
Tout au long du projet, un système de suivi approfondi, en termes de collecte d’éléments de preuve sur les résultats, est ainsi mis en œuvre. En complément, et conformément à l’offre technique et aux recommandation du plan SERA adopté pour le projet Greenov’i, deux évaluations externes sont prévues. Elles sont commanditées et coordonnées par Expertise France, et visant à garantir la qualité et l’extériorité de la démarche.
Par ailleurs, une revue ROM standard du projet Greenov’i, commanditée par l’Union européenne, est actuellement en cours, incluant une mission terrain du 17 au 25 juin 2025. Les résultats issus de cette revue seront disponibles au moment du déploiement de la présente mission d’évaluation et de capitalisation.
La mission d’évaluation intermédiaire et de capitalisation s’inscrit dans le cadre du plan SERA du projet Greenov’i, qui prévoit deux évaluations externes : une à mi-parcours (objet de ce cahier des charges) et une finale.
Cette étape vise à garantir la transparence, la cohérence, la pertinence, l’efficacité et l’efficience du projet, tout en apportant un appui essentiel pour ajuster, si cela est nécessaire, l’action. En effet, elle est planifiée alors que le projet sera à la moitié de son exécution (septembre 2025), et que des réorientations stratégiques seront possibles pour améliorer la suite de l’intervention du projet.
Parallèlement, l’écosystème de l’entrepreneuriat vert étant encore émergent en Tunisie et Expertise France ayant un intérêt croissant pour la thématique, une capitalisation sur les expériences et les savoir-faire est un élément-clé de cette mission.
Au-delà des objectifs de redevabilité et de capitalisation, la présente mission vise à répondre à des questions encore ouvertes sur le fonctionnement du projet et sa contribution réelle aux changements attendus. Elle complète ainsi le dispositif SERA déjà en place, permettant d’aller au-delà des indicateurs de résultat pour mieux comprendre :
Ces questionnements sont d’autant plus essentiels que le projet Greenov’i revêt un caractère pilote, en tant que premier projet d’Expertise France spécifiquement dédié à l’appui à l’entrepreneuriat vert.
La mission doit aussi créer un espace de dialogue autour de la vision du projet, des changements espérés, et des chemins pour y parvenir, en questionnant notamment la chaîne causale entre objectif général et objectif spécifique, et entre objectif spécifiques et résultats. Ce travail devra aboutir à une théorie du changement révisée, qui reflète une vision harmonisée des parties prenantes du projet, en prenant en compte la diversité de leurs perceptions et intérêts.
Enfin, l’équipe évaluatrice devra examiner dans quelle mesure des enjeux à la fois transversaux et intrinsèquement liés aux objectifs du projet (l’égalité femmes-hommes, la justice sociale et la préservation de l’environnement) ont été pris en compte, tant lors de la conception que, surtout, dans la mise en œuvre du projet.
L’équipe en charge de la mission (nommée ci-après équipe évaluatrice) devra fournir les éléments de preuves expliquant les analyses, les liens de cause à effet et tenter d’identifier les facteurs générant ou entravant le progrès. Son travail doit encourager la responsabilisation, la prise de décisions, et l’apprentissage.
La mission d’évaluation intermédiaire et de capitalisation portera sur les éléments suivants :
Lors de la phase préparatoire de cette mission, l’équipe du projet a développé de manière participative les questions évaluatives détaillées ci-dessous, en s’appuyant sur une partie des critères définis par le Comité d’Assistance au Développement (CAD) de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) : pertinence, efficacité, efficience et cohérence. Un critère de durabilité environnementale a été ajouté.
Alors que certaines questions sont transverses au projet la majorité sont spécifiques à certaines activités.
Elles seront revues par l’équipe évaluatrice au moment de la phase de démarrage de la mission, afin de proposer une version finale dans le rapport de démarrage, validé par le comité de pilotage (voir 5.1 Déroulement).
NB : les candidat.es seront amené.es à se les réapproprier dès la phase de rédaction de l’offre technique (voir 7.2 et 7.3).
Critères d’évaluation | Question évaluatives |
Pertinence | 1/ Dans quelle mesure le programme d’assistance technique (AT) développé à destination des financeurs de l’économie verte est-il adapté à leurs besoins ?
2/ Dans quelle mesure le dispositif d’appui à la transition écologique (vouchers verts) est-il adapté aux contraintes opérationnelles, capacités financières et profils des T/PME tunisiennes et artisan.es ciblés ?
3/ Les activités mises en œuvre sont-elles les plus pertinentes pour soutenir l’objectif général du projet qui est de contribuer à la transition écologique de l’économie tunisienne ?
4/ Dans quelle mesure les besoins de sensibilisation à l’entrepreneuriat vert et à la transition écologique de l’écosystème et de valorisation ont-ils été bien cernés et intégrés dans la conception des activités ?
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Efficacité | 5/ Dans quels cas observe-t-on que les entreprises soutenues dans le cadre du projet sont véritablement engagées dans une logique verte (éco-entreprises vs. entreprises en transition) ?
6/ Dans quels cas observe-t-on des changements de pratiques ou de positionnement des entreprises vertes soutenues ?
7/ Le projet répond-il à son objectif de justice sociale et de genre ?
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Efficience | 8/ Les participations des entreprises et startups aux salons internationaux ont-elles généré des résultats mesurables à un coût raisonnable, selon les différents formats d’intervention (stand, side events, visites d’étude) ?
9/ Les participations des partenaires institutionnels aux salons internationaux ont-elles généré des résultats mesurables à un coût raisonnable, selon les différents formats d’intervention (stand, side events, visites d’études) ?
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Cohérence externe et interne | 10/ Dans quelle mesure l’approche du projet (appui au secteur privé via le financement aux tiers) est-elle cohérente avec les priorités nationales et les attentes des partenaires financiers et institutionnels (DUE, CITET, ME, MEP) ?
11/ Dans quelle mesure les parties prenantes du projet (EF, DUE, partenaires institutionnels et bénéficiaires) partagent-elles une vision commune de l’entrepreneuriat vert et de la trajectoire de Greenov’i pour appuyer ce secteur ?
12/ Dans quelle mesure les différentes composantes du projet sont-elles mises en œuvre de manière articulée et complémentaire pour atteindre les objectifs fixés, en ciblant les bons bénéficiaires (éco-entreprises, et entreprises en transition) ?
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Durabilité (y compris
Environnementale) |
13/ Dans quels cas la mission d’élaboration d’un projet de taxonomie verte tunisienne aura des résultats pérennes ?
14/ Dans quelle mesure les dynamiques initiées par le projet sont-elles en voie de pérennisation chez les bénéficiaires directs et partenaires institutionnels ?
15/ Dans quelle mesure le projet évite-t-il de créer des effets environnementaux négatifs ?
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L’équipe évaluatrice devra impérativement fournir des éléments à chacune des questions d’évaluation soulevées par l’examen des critères. Dans le cadre de cette analyse, elle s’assurera que les informations objectives collectées pour chacun des 5 critères d’évaluation.
En plus de l’évaluation, la mission inclura une composante de capitalisation visant à identifier et documenter les savoir-faire, les bonnes pratiques et leçons apprises au cours de la mise en œuvre du projet Greenov’i.
Les questions de capitalisation suivantes ont été élaborées pour guider l’analyse. Comme pour les questions évaluatives, elles seront retravaillées par l’équipe évaluatrice au moment de la phase de démarrage de la mission, afin de proposer une version finale dans le rapport de démarrage, validé par le comité de pilotage (voir 5.1 Déroulement).
NB : les candidat.es seront amené.es à se les réapproprier dès la phase de rédaction de l’offre technique (voir 7.2 et 7.3).
Questions de capitalisation |
1/ Comment concevoir un programme d’accompagnement à l’entrepreneuriat vert par rapport à un programme d’accompagnement à l’entrepreneuriat classique ?
2/ Comment les diagnostics environnementaux ont-ils été conçus, mis en œuvre, et utilisés par les T/PME pour appuyer leur transition écologique ?
3/ Comment les parties prenantes du projet (bénéficiaires directs et finaux, prestataires, institutions, équipe projet) appréhendent et gèrent-ils les risques de greenwashing ou d’effet rebond dans la mise en œuvre des activités à finalité environnementale ?
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En parallèle de l’évaluation proprement dite, il est attendu que l’équipe évaluatrice consacre un temps dédié (minimum 8 jours, à préciser lors de la rédaction de l’offre) à la réalisation d’une méta-analyse de la littérature existante portant sur les liens entre entrepreneuriat et transition écologique. Cette étude devra répondre à la question suivante : « Quels sont les mécanismes concrets à travers lesquels l’entrepreneuriat vert contribue (ou non) au verdissement de l’économie ? » Il s’agira d’identifier, à partir d’un corpus international et régional, les principales dynamiques à l’œuvre, les freins observés, ainsi que les leviers activables dans un contexte comme celui de la Tunisie. L’équipe pourra également proposer des pistes d’orientation stratégique pour de futurs projets d’appui au secteur privé et à l’entrepreneuriat vert, en s’appuyant sur les enseignements du projet évalué, sur des entretiens complémentaires avec des personnes-ressources (y compris au siège) et sur l’état de l’art international. Cette méta-analyse fera partie des livrables finaux de la mission.
Il reviendra à l’équipe évaluatrice de proposer, dans sa note méthodologique, la manière dont cette étude s’articulera avec les autres volets de la mission.
La mission commencera le 29 septembre 2025 par une réunion de lancement entre l’équipe évaluatrice et le comité de pilotage (réunion de pilotage #1), afin de faire connaissance, de s’accorder sur le cadre de travail et les attentes de la mission, et d’établir une première vision commune sur les plans technique et opérationnel.
Les parties prenantes échangeront sur la base d’un support de type diaporama préparé par l’équipe évaluatrice, et qui intégrera les éléments suivants :
La réunion donnera lieu à la rédaction d’un compte-rendu par l’équipe évaluatrice.
La phase de cadrage est une étape clé de la mission d’évaluation et de capitalisation. Elle permettra, au terme des quatre semaines prévues, de valider la méthodologie proposée par l’équipe évaluatrice, y compris les outils de collecte qui seront mobilisés lors de la phase de collecte de données.
Au cours de cette phase préparatoire et méthodologique, l’équipe devra :
La Chargée SERA du projet Greenov’i, qui servira de point focal à la mission (voir section 6. Organisation des travaux), mettra à la disposition de l’équipe les ressources projet nécessaires à la revue documentaire, telles que le rapport de démarrage et d’autres documents clés (offre technique, rapports bailleurs, documents cadres, données du dispositif SERA, etc.).
N.B. : Afin de répondre à certaines questions évaluatives et de capitalisation, des données issues d’autres projets mis en œuvre par Expertise France (ex. : Qawafel, GEPP), pourront également être collectées et analysées (voir 5.1.2).
Au cours de cette phase, l’équipe évaluatrice organisera des rencontres avec les membres du comité de pilotage, les responsables des composantes du projet (3), les points focaux institutionnels (3), ainsi que l’interlocutrice du projet au sein de l’UE. D’autres rencontres pourront être organisées à la demande de l’équipe évaluatrice ; l’objectif étant qu’elle puisse disposer d’une compréhension très fine du projet étudié, alimentée par les différents points de vue interrogés.
Il reviendra à l’équipe évaluatrice de proposer les moyens les plus pertinents pour répondre aux enjeux de la phase de démarrage. Toutefois, il est attendu qu’au moins un atelier collectif soit organisé avec les parties prenantes clés, afin de retracer les étapes majeures de mise en œuvre du projet et d’identifier les moments d’inflexion significatifs. Ce processus participatif est essentiel pour tenir compte des expériences et perspectives des différentes parties prenantes impliquées.
À ce titre, un atelier de type « ligne de temps » est proposé comme point de départ. Cet exercice vise à créer une vue d’ensemble des moments critiques du projet, en vue d’orienter l’analyse vers les aspects les plus pertinents pour la mission, en particulier pour la capitalisation : leçons apprises, bonnes pratiques, ruptures ou ajustements majeurs, etc. Toute autre approche jugée plus adaptée ou plus efficace par l’équipe évaluatrice pourra être proposée, à condition qu’elle permette d’atteindre les mêmes objectifs.
À l’issue de la phase de cadrage, l’équipe évaluatrice présentera les résultats de son travail préparatoire au comité de pilotage (réunion de pilotage #2), sur la base d’un rapport de démarrage (livrable #1) transmis en amont de la réunion. Ce rapport devra comprendre les éléments formulés ci-dessous. Ils seront présentés de manière synthétique lors de la réunion, à l’appui d’un support de présentation (format diaporama). Cette réunion visera à discuter des choix méthodologiques, à en valider la pertinence et la faisabilité, et à intégrer les éventuelles recommandations des membres du comité de pilotage avant le lancement effectif de la phase de collecte.
L’équipe évaluatrice produira une version finale, incluant les ajustements nécessaires, à la suite de la réunion.
Le rapport de démarrage est un document synthétique de cadrage de la mission d’évaluation/capitalisation (qui ne devra pas faire plus de 15 pages hors annexes), comprenant les éléments suivants :
Une collecte de données primaires est prévue à partir du 3 novembre 2025, en complément de la revue documentaire préalablement menée, et devra idéalement être clôturée avant le 19 décembre 2025.
Cette collecte sera essentiellement mise en œuvre via une mission terrain en Tunisie, principalement à Tunis, mais aussi dans les gouvernorats d’activité du projet.
Le déroulé de celle-ci sera décrit dans un programme partagé avec la Chargée SERA de Greenov’i, qui appuiera et facilitera son organisation, selon l’échantillonnage validé dans le cadre de la phase de démarrage.
N.B. : Comme mentionné précédemment, la phase de collecte portera principalement sur le projet Greenov’i. Néanmoins, afin de répondre à certaines questions évaluatives (notamment la question 9) et de capitalisation (notamment la question 1), la collecte de données pourra être étendue à d’autres projets mis en œuvre par Expertise France, tels que Qawafel et GEPP. Si cela s’avère pertinent, l’échantillon pourra également être élargi à d’autres projets ou sources complémentaires.
La collecte de données inclura l’utilisation de méthodes de collecte qualitatives (entretiens individuels, focus groupes, visites terrain, études de cas) et quantitatives (questionnaires, etc.), selon les besoins. Il reviendra à l’équipe évaluatrice de définir et de justifier les outils de collecte les plus pertinents au regard des questionnements évaluatifs et de capitalisation.
Parmi les outils à mobiliser, un atelier collectif de révision de la théorie du changement devra impérativement être organisé. Cet atelier viendra enrichir l’analyse critique initiale menée par l’équipe évaluatrice et permettra de reconstruire, de manière participative, une vision commune des chemins de changement, des liens de cause à effet et des facteurs de réussite ou de blocage dans la contribution du projet à son objectif général.
Par ailleurs, bien que le dispositif SERA interne ait permis la production de certaines données désagrégées par genre, les données sexo-spécifiques demeurent limitées. Cette mission constitue donc une opportunité d’enrichir les outils de production et d’analyse de données sensibles au genre, afin d’identifier plus finement les effets différenciés du projet sur les femmes et les hommes, et d’améliorer l’intégration de cette dimension dans les actions à venir.
Toutes les étapes de la collecte de données doivent être réalisées de manière éthique et respectueuse. L’équipe évaluatrice veillera à garantir la participation équilibrée des femmes et des hommes dans toutes les activités de la collecte de données, en particulier lors de la mission terrain. De plus, elle accordera une attention particulière à la confidentialité et la protection des données, en mettant en place des protocoles de protection des informations collectées. Ils incluront des mesures telles que le stockage sécurisé des données et la limitation de l’accès aux informations aux seules personnes autorisées. En outre, lors des enquêtes, l’équipe veillera à créer un environnement sûr et respectueux, où les participants se sentiront à l’aise pour partager leurs expériences et leurs opinions en toute confidentialité.
A la fin de la mission terrain, une réunion de restitution à chaud sera organisée, idéalement avant les fêtes de Noël, par l’équipe évaluatrice à destination du comité de pilotage. Elle visera à :
Cette réunion sera appuyée par un support visuel (type diaporama), synthétisant les résultats préliminaires formulés à partir des données terrain, avant toute consolidation finale avec les autres sources (revue documentaire, entretiens à distance, etc.).
A l’issue de la phase de collecte, l’équipe évaluatrice produira un rapport intermédiaire, dont la composition est détaillée ci-après (Livrable #2). Si son objectif principal est de présenter les constats faits suite à l’analyse et la triangulation des données collectées, il visera également à formuler une première proposition de méthodologie révisée/affinée pour l’étape de co-construction des recommandations.
Il servira de support à la troisième réunion de pilotage (réunion #3), réunissant l’équipe évaluatrice et le comité de pilotage. Cette réunion aura pour objectifs de :
Si l’équipe évaluatrice et la Chargée SERA s’accorderont en amont sur le plan détaillé du rapport, le document devra néanmoins :
N.B. : l’évaluation et la capitalisation pourront faire l’objet d’un seul et même document mais avec 2 parties bien distinctes.
Pour garantir des recommandations utiles, pertinentes et opérationnelles, l’équipe évaluatrice devra impliquer activement le comité de pilotage de la mission ainsi que les autres parties prenantes susceptibles d’apporter un regard complémentaire.
Conformément à la stratégie de co-construction validée en amont, l’équipe évaluatrice mettra en œuvre des modalités de travail collaboratives. Un atelier de co-construction des recommandations devra à minima être organisé et ce, en présentiel. Il pourra être élargi à d’autres acteurs afin d’enrichir la réflexion par des idées nouvelles et des expertises complémentaires. Si pertinent et si les ressources le permettent, l’organisation d’un benchmarking thématique ou la mobilisation d’un panel d’expert.es pourront également être envisagés pour soutenir la production des connaissances et recommandations.
A l’issue de cette phase, l’équipe évaluatrice produira une version enrichie du rapport intermédiaire (rapport final provisoire) intégrant :
Ces document serviront de socle à la réunion de restitution entre l’équipe d’évaluation et le comité de pilotage (réunion #4). Celle-ci permettra principalement :
Le rapport final provisoire, ne devant pas excéder 60 pages hors annexes, reprendra la structure convenue avec la Chargée SERA (cf. Livrable 2). Il devra présenter une appréciation globale du projet sur la base des constats issus de l’analyse, classés par fiabilité et importance, puis formuler des conclusions, leçons apprises et recommandations hiérarchisées par priorité. Les recommandations devront être formulées de manière stratégique et/ou opérationnelle, et liées de façon cohérente aux constats et aux enjeux identifiés.
Greenov’i/Expertise France formulera ses remarques et observations à l’équipe dans les deux semaines suivant la réception du rapport provisoire et les livrables associés. Il pourra être transmis au reste du comité, qui pourra également émettre ses commentaires. Si ces observations expriment des différences d’appréciation non partagées par l’équipe évaluatrice, celles-ci peuvent être annexées au rapport définitif et commentées par cette dernière.
Il s’agit du modèle de Plan d’Action Vert, complété sur la base des recommandations issues de l’évaluation et de la capitalisation. Il doit permettre de valoriser et traduire concrètement les recommandations liées à l’aspect environnemental du projet, en facilitant leur intégration dans les activités en cours ou à venir. Il a pour objectif final de renforcer le caractère vert des activités du projet, pour en « verdir » les résultats et objectifs.
Il s’agit du rapport de l’étude, intégrant la méthodologie employée, les résultats de la méta-analyse de la littérature existante portant sur les liens entre entrepreneuriat et transition écologique et les recommandations stratégiques, notamment à destination d’EF, pour de futurs projets d’appui au secteur privé et à l’entrepreneuriat vert.
Ce livrable vise à formaliser la démarche d’appropriation et d’opérationnalisation des recommandations produites. Il pourra prendre la forme jugée la plus utile par l’équipe évaluatrice (note stratégique, guide synthétique, schéma d’intégration, etc.). Il inclura :
Il s’agit de la version finale du rapport, consolidée sur la base des observations du comité de pilotage, accompagnée d’une synthèse de 5 pages résumant les constats, conclusions et recommandations clés. Les versions finales des livrables 4 et 5 devront être transmises en parallèle.
Une réunion finale entre l’équipe projet Greenov’i et l’équipe évaluatrice permettra de valider officiellement la dernière version du rapport d’évaluation et capitalisation et livrables associés (réunion #5). Elle visera par ailleurs à organiser la phase suivante.
Une fois le rapport validé, ainsi que les différents livrables, l’équipe évaluatrice animera un atelier de restitution pour présenter les résultats principaux de leur mission et diffuser les leçons apprises et bonnes pratiques identifiées et documentées lors de l’évaluation/capitalisation. Cet atelier se tiendra à Tunis, et sera principalement destiné à EF, l’UE, le CTIET, le Ministère de l’Environnement, le MEP, et certains partenaires et bénéficiaires du projet à identifier en temps voulu.
Une autre restitution à destination du siège d’Expertise France pourra être organisée. Elle sera coordonnée par l’équipe projet Greenov’i, avec la participation de l’équipe évaluatrice.
Enfin, une réunion de suivi, organisée un à deux mois après la fin de la mission, pourrait permettre de faire le point sur la mise en œuvre de la stratégie d’intégration des recommandations, d’identifier les avancées et blocages éventuels, et de renforcer la dynamique d’amélioration continue du projet.
Les livrables devront être soumis par email sous format Word aux destinataires qui seront indiqués à l’équipe évaluatrice lors de la phase de démarrage. Ils devront être rédigés en français. Les dates de remise des livrables finaux sont prévisionnelles.
Livrables | # pages max. | Date de livraison (indicative) |
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20 | 3 novembre2025 |
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30 | 9 février 2026 |
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60 | 9 mars 2026 |
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15 | 9 mars 2026 |
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50 | 9 mars 2026 |
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20 | 9 mars 2026 |
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65 | 9 avril 2026 |
Les éléments de contenu et de format attendus pour chaque livrable sont détaillés dans la partie précédente du rapport (voir 5.1. Déroulement).
A l’issue de la remise de chaque livrable, Expertise France aura un délai de deux semaines pour formuler ses remarques écrites. Les livrables seront validés par Expertise France, et pourront être envoyés aux autres membres du comité de pilotage pour collecter leurs éventuels retours.
En outre, un support de présentation type diaporama devra être produit pour chaque réunion de pilotage (voir 6.2. Modalités de coordination).
La mission d’évaluation et de capitalisation est coordonnée par l’équipe Greenov’i/Expertise France (EF), en particulier par la Chargée SERA du projet, qui servira de point focal à l’équipe évaluatrice.
En outre, un comité technique de pilotage de la mission d’évaluation et de capitalisation a spécifiquement été constitué pour se prononcer sur les choix essentiels portant sur la mission. Il est composé des membres suivants :
Les fonctions principales du comité de pilotage de la mission sont :
Il convient de noter qu’il pourrait tout à fait être utile d’intégrer ponctuellement d’autres parties prenantes pour certains « temps forts » opportuns afin d’inscrire l’évaluation dans une démarche participative renforcée, intégrant d’autres points de vue légitimes du projet.
Il est demandé à l’équipe évaluatrice d’associer étroitement Expertise France et les autres membres du comité de pilotage de la mission à la construction de son raisonnement, par des liens réguliers tout au long de la mission, du rapport de démarrage jusqu’à la réunion de présentation du rapport final provisoire.
Bien que les modalités de coordination finales seront validées dans le cadre la réunion de lancement de la mission, il est déjà possible d’identifier deux grandes instances de suivi et de coordination :
Les réunions de pilotage prévues pour cette mission sont les suivantes :
Les objectifs attendus de chacune de ces réunions sont détaillés dans la partie 5.1 du présent document., et feront l’objet d’un support présentation, préparé en amont par l’équipe évaluatrice.
L’équipe évaluative et la Chargée SERA de Greenov’i institueront par ailleurs des points réguliers permettant en particulier d’assurer un suivi des avancées et l’identification rapide de solutions aux éventuels blocages rencontrés par l’équipe. La fréquence précise de ces points sera à définir lors de la phase de démarrage mais il s’agira à minima de points bi-mensuels.
Par ailleurs, étant donné la potentielle complexité et le rôle crucial de ou des ateliers de co-construction des recommandations, une réunion préparatoire sera organisée à cet effet, avec l’équipe évaluatrice, le Coordinateur SERA de la DP Tunisie/Libye et la Chargée SERA pour s’assurer de la pertinence et de l’efficacité des modalités d’animation envisagées.
La mission se déroulera entre septembre 2025 et avril 2026 pour une durée estimative de 7 mois telle que détaillée ci-dessous. Les dates sont pour l’instant données à titre indicatif et pourront être révisées :
Activités | Période |
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29 septembre– 3 novembre 2025 |
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3 novembre– 9 février 2026 |
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9 février – 9 avril 2026 |
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9 avril – 30 avril 2026 |
Il est demandé aux candidat.es de monter un consortium capable de couvrir les différents enjeux et objectifs de la mission. La mission peut être réalisée par des expert.es indépendant.es associés et/ou un ou plusieurs cabinets de conseil.
La présence d’au moins une expertise nationale basée à Tunisie est requise. La composition d’un consortium réunissant des expertises nationales et internationales sera valorisée.
L’équipe candidate doit ainsi couvrir le spectre de qualifications et de compétences suivant :
Qualifications et expérience
Compétences métier (collecte et analyse de données)
Compétences métier (démarche participative, co construction, diffusion et valorisation, genre)
Compétences organisationnelles et communicationnelles
Compétences linguistiques :
Un.e coordinateur.rice devra être désigné.e, et les tâches pour chaque membre du consortium devront être précisées ainsi que les modalités de coordination entre chaque entité du consortium, le cas échéant, en particulier si elles sont situées dans deux pays différents (voir Partie 7.2). Cela sera discuté et approuvé lors de la réunion de lancement.
De plus, le rôle de contrôlé qualité interne au sein de l’équipe devra clairement apparaître.
En cas de tout changement souhaité de l’équipe évaluatrice au cours de la mission, Expertise France devra en être informée et approuver la proposition, et les raisons de ce changement devront être dûment justifiées.
Les offres devront inclure :
Appel à consultants Publié sur Jamaity le 28 juillet 2025
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