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16 ماي 2024 Il y a 6 mois

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الجهات المعنيّة بهذه الفرصة Tunisie

 Mission court terme 

Expert.e en didactique de l’enseignement-apprentissage de l’arabe,  langue de scolarisation 

Nom du projet: Projet d’Appui au Renforcement des compétences Linguistiques des Elèves tunisiens  (PARLE) 

Intitulé de la mission: Cartographie des ressources mobilisables pour la formation linguistique en  arabe de scolarisation 

Pays / zone géographique: Tunisie – Tunis ; région ANMO/MENA 

Durée de la mission: 25 jours (travail à distance), répartis entre mai et septembre 2024 

Type de contrat: Contrat de Prestation de Service (CPS) 

Date limite de candidature: 16 mai 2024 

1- Contexte  

Présentation d’Expertise France 

Expertise France est l’agence française de coopération technique internationale. Elle conçoit et met  en œuvre des projets destinés à contribuer au développement équilibré des pays partenaires,  conformément aux objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 et aux priorités de  l’action extérieure de la France. La mission d’Expertise France est de répondre à la demande de pays  partenaires qui veulent renforcer la qualité de leurs politiques publiques pour relever les défis  environnementaux, sociaux, économiques ou sécuritaires auxquels ils sont confrontés. Pour cela,  l’agence mène des projets dans les principaux domaines de l’action publique : 

Gouvernance démocratique, économique et financière. 

Paix, stabilité et sécurité. 

Développement durable, climat et agriculture. 

Santé et développement humain. 

La problématique linguistique dans l’enseignement tunisien 

Le système éducatif tunisien est caractérisé par un parcours d’enseignement plurilingue. Cette  spécificité constitue un atout pour le pays, en matière d’ouverture sur le monde et de débouchés  professionnels pour les jeunes Tunisiens mais actuellement, ce modèle est en crise et fait état d’un  faible niveau de maîtrise linguistique des écoliers et étudiants, d’où la mise en place du présent projet  d’appui au renforcement linguistique des élèves tunisiens (PARLE). 

La langue d’enseignement principale est l’arabe littéraire, dès la première année du primaire et  jusqu’à la fin de l’enseignement de base. Le français est introduit comme « langue-matière » à partir  de la 2ème année du primaire, en tant que « première langue étrangère », et prend une place  importante dans l’enseignement avec un quota d’heures conséquent, de façon à préparer les élèves à  intégrer le lycée, où le français devient la langue d’enseignement et d’évaluation de huit matières  scientifiques et techniques. A l’université, le français est la principale langue d’enseignement. Son  apprentissage et sa maitrise sont donc essentiels pour réussir. En parallèle de ces deux langues principales, l’anglais est également enseigné comme deuxième langue étrangère dès la 4ème année  du primaire. Le dialecte tunisien, dont l’usage oral est de très loin le plus répandu et qui est dans la  plupart des cas la langue acquise par l’enfant dans sa famille, n’est quant à lui pas (officiellement)  utilisé comme outil d’enseignement à l’école. Cela signifie qu’avec un enseignement en arabe classique  en première année du primaire, la grande majorité des élèves commencent leur apprentissage dans  une langue qu’ils ne maîtrisent pas. 

Les dernières évaluations et études menées en Tunisie (PISA 2015, EGRA 2021 pour le primaire,  résultats aux examens d’entrée en collège pilote, tests de fluence, baccalauréat…) sont unanimes et  soulignent le manque de performance du système éducatif tunisien. Un des facteurs explicatifs de ce  manque de performance réside dans la forte dégradation du niveau de compréhension de l’écrit, qui  pénalise les jeunes Tunisiens dans tous les secteurs, y compris dans les disciplines scientifiques. Ces  études montrent un décrochage très rapide du niveau des élèves en français par rapport au niveau  attendu. En arabe, le décrochage est plus lent mais également substantiel. Ainsi, selon l’étude EGRA  2021, le taux de compréhension de l’écrit mesuré en 3e année de primaire (en arabe) est-il de 50%  (45% pour les garçons et 53% pour les filles) quand celui constaté en 4e(en français) se révèle être de  40% (35% pour les garçons et 43% pour les filles). Le taux de compréhension orale constaté en 4ème  année pour le français n’atteint que 28% (EGRA) et le niveau n’évolue que très faiblement ensuite. Les  disparités sont notables selon le genre (les filles ont un meilleur niveau que les garçons), la localisation  (les établissements du Centre Ouest et des zones non côtières affichent de plus faibles résultats ; les  élèves des zones rurales sont globalement en plus grande difficulté que ceux en zones urbaine) et le  type d’établissements (meilleure performance des établissements privés). 

Au baccalauréat, la question de la maîtrise des langues se révèle en conséquence tout aussi  problématique, seuls 30% des élèves obtiennent une note supérieure à 10 en français, les résultats  chutant même à 16% pour les élèves en filière littéraire, et seuls les élèves des filières mathématiques  et sciences expérimentales sont plus de la moitié à avoir une note supérieure à 10 en arabe.  

Le niveau en langue des enseignants, en particulier en français, s’est affaibli au fil des années. Le  faible niveau de français à la sortie du secondaire rend très difficile le recrutement d’enseignants  francisants et les générations ayant reçu un enseignement solide en français partent désormais à la  retraite. La filière de français à l’université (formation initiale des enseignants en collège et lycée) ne  parvient pas à recruter suffisamment d’élèves motivés (beaucoup de déçus d’autres filières s’y  inscrivent). La Licence Education et Enseignement (LEE, 10 instituts répartis dans le pays gérés par le  ministère de l’Enseignement supérieur en coordination avec le ME) qui assure la formation initiale des  enseignants du primaire parvient à recruter des élèves de bon niveau (notes élevées au baccalauréat)  mais leur niveau en langues et notamment en français reste faible (sur les élèves de 2 instituts testés  dans le cadre de l’étude de faisabilité du projet PARLE, 71% n’ont pas le niveau linguistique requis pour  enseigner en français, soit un équivalent B2 du Cadre Européen de Référence pour les Langues).  

Par ailleurs, l’étude de faisabilité réalisée par l’IFEF pour ce projet a montré que la formation des  enseignants au sein de ces licences n’intègre pas de renforcement linguistique en tant que tel et que  l’approche sur l’enseignement des langues ne laisse pas assez de place à l’oral, à l’innovation, aux  méthodes actives, à la différenciation et à la remédiation. S’agissant des enseignants déjà en poste,  beaucoup ont été recrutés sans formation préalable et leur plan actuel de formation n’intègre pas de  renforcement linguistique ni d’approche pédagogique innovante sur l’enseignement des langues.  

A tous les niveaux, de nombreux enseignants se retrouvent en situation de classe en grande  insécurité pédagogique et linguistique. Les manuels apparaissent alors comme la bouée de sauvetage,  or ces manuels sont anciens, décontextualisés et très éloignés du contenu des programmes (qui, dans  l’ensemble sont en phase avec les standards internationaux). Le ministère de l’éducation nationale a  donc entrepris de refondre les manuels de primaire, à commencer par celui de troisième année de 

  

Français. En ce qui concerne l’enseignement secondaire, à la suite de la publication du nouveau cadre  général de référence des apprentissages adopté le 13 octobre 2022 par le ministère de l’éducation,  qui réforme certains contenus des programmes et vise à renouveler les approches pédagogiques, une  refonte des manuels est également prévue, qui devra s’étaler sur 4 ans.  

Enfin, l’environnement linguistique des élèves est pauvre. Dans beaucoup de régions et d’écoles,  le manuel scolaire reste l’unique support de lecture des élèves, tandis que leur seul contact avec la  langue française est l’enseignant de français qui, comme indiqué ci-dessus, s’avère souvent lui-même  en difficulté dans sa pratique de la langue. Cette situation rend plus difficile l’apprentissage et  démotive les élèves.  

Globalement, le manque de maîtrise des compétences linguistiques et langagières des élèves  dans les deux langues de scolarisation, l’arabe littéral et le français, vectrices principales d’accès à la  connaissance et de production des savoirs, constitue de fait un obstacle majeur à des apprentissages  de qualité, et donc à la réussite scolaire des élèves.  

Travailler sur l’amélioration des compétences linguistiques des élèves tunisiens apparait donc  essentiel, d’une part, pour que ces derniers soient plus à l’aise et performants dans leur parcours  scolaire, ce qui fera augmenter le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur ; d’autre part,  pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes tunisiennes et tunisiens. 

Présentation du projet  

Le Projet d’Appui au Renforcement Linguistique des élèves (PARLE) en Tunisie, co-financé sur  subvention AFD / UE pour un montant de 14 millions d’euros, est prévu sur une durée de 4 ans, à  partir de janvier 2024. Il s’agit d’un projet à l’échelle, qui sera opéré sur l’ensemble du territoire  tunisien. 

Il a pour objectif de contribuer au développement de la qualité et de la performance du système  tunisien, via le renforcement des compétences en langues des élèves tunisiens, filles et garçons, qui  leur permettra d’améliorer leurs performances scolaires. 

Quatre objectifs spécifiques, qui sous-tendent les quatre composantes de ce projet, doivent  permettre de parvenir à ce résultat, à savoir : 

OS 1 : La qualité de l’enseignement des/en langues française et arabe est améliorée pour  les filles comme pour les garçons. 

OS 2 : Les jeunes bénéficient d’un environnement scolaire et extra-scolaire plus attractif,  favorisant l’apprentissage des langues en respectant l’égalité de genre.  

OS 3 : La communauté est sensibilisée dans une approche tenant compte des spécificités  de genre et se mobilise en faveur de la maitrise du français et du plurilinguisme.

OS 4 : Les autorités institutionnelles sont mieux articulées et outillées pour améliorer  l’enseignement / apprentissage des langues en tenant compte des enjeux de genre. 

Composante 1 / Renforcement de la qualité de l’enseignement des/en langues française et arabe. 

Résultat 1.1 / La formation initiale des enseignants du primaire est enrichie pour mieux développer  les compétences linguistiques et didactiques des futurs enseignants, via une pédagogie rénovée. 

Le premier sous-objectif de cette composante ciblera l’amélioration du niveau des enseignants  du primaire via une intervention au niveau de la Licence en Education et Enseignement (LEE), dont  ces enseignants sont issus. 

  

Afin d’améliorer mécaniquement le niveau des élèves inscrits en licence, une première activité  permettra de renforcer la sélectivité à l’entrée de la LEE en intégrant le niveau de langues de manière  significative. Cette activité sera totalement prise en charge par le ministère de l’Enseignement  supérieur. 

En parallèle, le projet prévoit de renforcer le niveau linguistique des étudiants actuellement  en cours de licence. Pour le français, des solutions d’apprentissage en autonomie, compatibles avec  les emplois du temps chargés des étudiants, seront mises à disposition en années 1 et 2 du projet pour  4 promotions d’étudiants (promotions d’environ 2500 étudiants, répartis dans les 10 instituts  dispensant la LEE à travers le pays). Les ressources de même type disponibles en ce qui concerne  l’apprentissage de l’arabe n’existant pas ou n’étant pas adaptées au besoin (dans la mesure où les tests  de niveau et les dispositifs d’apprentissage s’adressent en général à un public non arabophone), les  actions porteront pour l’arabe sur l’amélioration des cours de renforcement linguistique intégrés à la  Licence LEE. 

En effet, de manière à avoir une action durable sur l’amélioration de la qualité de  l’enseignement des langues dans la LEE, le projet visera également les enseignants de licence et  proposera, dans le cadre d’un travail commun entre les enseignants de français et d’arabe, des  formations-actions en didactique des langues, qui les mèneront à élaborer des outils pour  l’amélioration du renforcement linguistique à l’attention de leurs étudiants. Les outils ainsi créés par  le programme pourront être mis à disposition du ministère de l’Enseignement supérieur.  

Résultat 1.2 / Les compétences professionnelles des agents temporaires et vacataires (en cours de  titularisation) de DNL scientifiques du collège et du lycée, sont renforcées dans une démarche innovante  et inclusive. 

Parmi le public des enseignants n’ayant pas reçu de formation initiale, le ministère de  l’Education a fait des personnels anciennement suppléants, contractuels ou vacataires,  nouvellement titularisés, un public cible prioritaire qui doit faire l’objet d’un appui spécifique. 

Au niveau du secondaire, il existe un réel intérêt pour renforcer les enseignants des disciplines  scientifiques (mathématiques, physiques et SVT) sur l’intégration de la dimension langagière dans leur  enseignement disciplinaire, car la transition entre un enseignement en arabe au collège et un  enseignement en français au lycée s’avère délicate pour de nombreux élèves. Il y a donc un enjeu à  travailler sur les pratiques d’enseignement-apprentissages des disciplines scientifiques en langue  non première et sur la cohérence des approches dans l’enseignement-apprentissages de ces  matières en arabe et en français. Aussi, c’est sur cet aspect que se porteront les activités liées au  résultat 1.2. 

Il s’agira, dans une première phase, de former les inspecteurs à la didactique de  l’enseignement-apprentissage d’une discipline non première et de les accompagner, grâce à une  expertise en ingénierie de formation, pour co-construire le dispositif de développement professionnel  des enseignants des disciplines dites non linguistiques enseignées en langue non première. 

Pour développer ce plan de formation, le projet propose d’accompagner le ministère dans le  la mise en place de processus innovants de développement professionnel continu qui prenne en  compte à la fois les intérêts des enseignants et les pratiques probantes encouragées par l’institution  au regard des différents contextes et des recherches récentes en éducation. Il s’agit de développer des  stratégies de formation partant des pratiques et visant l’évolution des pratiques et s’appuyant sur des  approches collaboratives et des logiques de mises en réseau des enseignants et inspecteurs.

Une fois le dispositif validé, les inspecteurs des DNL scientifiques seront accompagnés pour  produire, dans le cadre d’une formation-action, des parcours de formation selon l’approche définie,  favorisant la mobilisation et l’implication des enseignants. 

Enfin, la dernière phase consistera en la mise en œuvre du dispositif de formation auprès des  enseignants des disciplines non linguistiques scientifiques en Français. 

Résultat 1.3 / Les compétences linguistiques des enseignants nouvellement recrutés du  primaire et du secondaire ayant un niveau intermédiaire sont renforcées. 

Parmi le personnel actuel des enseignants du primaire et du secondaire, bon nombre se  trouvent en insécurité linguistique, à commencer par les agents nouvellement titularisés qui peuvent  répondre à des profils issus d’horizons variés. Le projet s’attachera, dans un premier temps, à mettre  en place des mesures de remédiation rapide auprès des enseignants qui pourront en tirer le bénéfice  le plus immédiat et effectif, à savoir les niveaux intermédiaires (équivalents du niveau B1 du Cadre  Commun de Référence pour les Langues), afin de lancer une dynamique. Ce public est évalué à environ  5 000 enseignants dans les deux premières années du projet.  

C’est pourquoi le projet se propose d’articuler des mesures de court terme, afin de répondre  à l’urgence, en identifiant la population des enseignants nouvellement titularisés de niveau  intermédiaire en français et en proposant des solutions souples d’auto-apprentissage ou  d’apprentissage tutoré, et des mesures visant au plus long terme à travers l’élaboration de ressources  pérennes pour le renforcement linguistique des enseignants, en français et en arabe, sur la base de  ressources existantes. 

En complément, et pour renforcer la motivation des enseignants à se former, des sessions de  formation intensives, en présentiel, seront organisées. Elles peuvent prendre les formes éprouvées  de « villages francophones », d’universités d’été, ou encore de stages intensifs dans des centres de  langue. L’enjeu ici est de proposer des temps d’immersion linguistique qui permettent de pratiquer la  langue en situation et de susciter la motivation et l’implication des enseignants, à la fois des celle des  enseignants formés mais également celle des personnes-ressources identifiées. 

Ces formations intensives permettront de toucher un public plus large, sur un temps court, et  de favoriser des temps de partage d’expériences et d’analyse des pratiques sur lesquels il sera possible  de capitaliser par la suite. 

Composante 2 / Faire bénéficier les jeunes d’un environnement scolaire et extra-scolaire plus  attractif, favorisant l’apprentissage des langues en respectant l’égalité de genre. 

Résultat 2.1 / Des ressources pédagogiques (incluant la thématique du genre) et didactiques  sont élaborées pour et par les enseignants et mises à disposition pour leur utilisation en classe. 

Le premier sous-objectif de la Composante 2 s’attachera à fournir aux élèves et aux  enseignants des ressources actualisées pour la classe et, dans cette perspective, à former les cadres  pédagogiques et les enseignants à leur conception et utilisation

Le projet effectuera un recensement des ressources pédagogiques et didactiques existantes  dans le paysage éducatif tunisien concernant l’enseignement du et en français et l’enseignement du  et en arabe. Il s’agira, dans un premier temps, d’indexer ces ressources et d’en estimer les coûts  d’acquisition de manière à constituer une banque de données au niveau national et dans un second  temps, de former les enseignants à l’exploitation de ces ressources

S’inscrivant dans la réforme actuelle du ministère de l’Education nationale et poursuivant le  but de fournir aux élèves des supports de qualité qui favorisent l’apprentissage des langues, le projet  accompagnera également la conception de manuels scolaires à destination des élèves du primaire et  du lycée. Le projet veillera à ce que les manuels soient élaborés sur la base de nouvelles approches  pédagogiques, qui laissent une place de choix à l’oral, aux outils numériques, à l’ouverture sur le  monde, aux problématiques de genre et de développement durable, etc.

Le choix des niveaux et disciplines s’est porté sur la langue arabe en 1ere et 2e année du  primaire et sur la langue française en année 4, 5 et 6 (le manuel de 3e année, ayant déjà fait l’objet  d’une refonte récente, est actuellement en cours de publication) afin d’avoir un impact dès les  premières années sur l’apprentissage des langues. De même, les manuels des disciplines non  linguistiques scientifiques (mathématiques, physique et SVT) de la première année du lycée, année  charnière qui marque le passage de l’enseignement de ces disciplines de l’arabe littéral au français,  seront revus. Les manuels ainsi élaborés sur ces premières années pourront servir de matrice à la  production des niveaux suivants dans une logique d’optimisation. 

De façon à permettre la bonne prise en main par les enseignants de ces manuels scolaires, le  projet accompagnera les inspecteurs dans une réflexion sur les stratégies de formation, menant à la  co-construction de modules de formation

Composante 2 / Faire bénéficier les jeunes d’un environnement scolaire et extra-scolaire plus  attractif, favorisant l’apprentissage des langues en respectant l’égalité de genre. 

Résultat 2.1 / Des ressources pédagogiques (incluant la thématique du genre) et didactiques  sont élaborées pour et par les enseignants et mises à disposition pour leur utilisation en classe. 

Le premier sous-objectif de la Composante 2 s’attachera à fournir aux élèves et aux  enseignants des ressources actualisées pour la classe et, dans cette perspective, à former les cadres  pédagogiques et les enseignants à leur conception et utilisation

Le projet entreprendra un inventaire des ressources pédagogiques et didactiques disponibles  dans le contexte éducatif tunisien, couvrant à la fois l’enseignement du et en français et  l’enseignement du et en arabe. Dans un premier temps, cet inventaire consistera à répertorier ces  ressources et à évaluer au besoin leurs coûts d’acquisition afin de créer une base de données  nationale. Dans un second temps, une formation sera dispensée aux enseignants pour les aider à  exploiter efficacement ces ressources. 

S’inscrivant dans le cadre de la réforme en cours du ministère de l’Éducation nationale et dans  un souci constant d’offrir aux élèves des ressources de qualité propices à l’apprentissage des langues,  le projet accompagne également la conception de manuels scolaires destinés aux élèves du primaire  et du lycée. Ces manuels seront conçus en intégrant de nouvelles approches pédagogiques, mettant  en avant l’importance de l’expression orale, l’utilisation des outils numériques, l’ouverture sur le  monde, ainsi que la prise en compte des enjeux liés au genre et au développement durable, entre  autres. 

Le choix des niveaux et disciplines s’est porté sur la langue arabe en 1ere et 2e année du  primaire et sur la langue française en année 4, 5 et 6 (le manuel de 3e année, ayant déjà fait l’objet  d’une refonte récente, est actuellement en cours de publication) afin d’avoir un impact dès les  premières années sur l’apprentissage des langues. De même, les manuels des disciplines non  linguistiques scientifiques (mathématiques, physique et SVT) de la première année du lycée, année  charnière qui marque le passage de l’enseignement de ces disciplines de l’arabe littéral au français,  seront revus. Les manuels ainsi élaborés sur ces premières années pourront servir de matrice à la  production des niveaux suivants dans une logique d’optimisation. 

De façon à permettre la bonne prise en main par les enseignants de ces manuels scolaires, le  projet accompagnera les inspecteurs dans une réflexion sur les stratégies de formation, menant à la  co-construction de modules de formation

Résultat 2.2 / Des ressources variées pour l’apprentissage des langues sont mises à disposition  des élèves. 

En complément des ressources mises à disposition dans le cadre du résultat 2.1, le résultat 2.2  s’attache à promouvoir et à mettre directement à disposition des élèves des ressources innovantes pour favoriser l’apprentissage linguistique, en français et en arabe. L’objectif ici est de redynamiser  l’apprentissage des langues auprès des jeunes et d’instaurer un cadre favorable à cet apprentissage,  en favorisant un environnement linguistique, notamment francophone, auquel ils sont habituellement 

  

peu exposés, et en élargissant leur accès à la connaissance, dans un contexte actuel de manque de  ressources innovantes et de faible connectivité. Un accent particulier sera mis sur le numérique en  tenant compte des problématiques d’accès. 

Pour commencer, des efforts seront déployés dans le cadre scolaire en fournissant des  bibliothèques et médiathèques aux écoles primaires, avec une priorité donnée aux zones éloignées ou  défavorisées. Cette initiative vise à immerger les enfants dans un environnement stimulant qui  encourage leur intérêt pour les langues. L’approche consiste à sélectionner un système modulaire de  bibliothèques et/ou médiathèques mobiles à l’intérieur d’un même établissement, capable de  s’adapter aux divers contextes scolaires en proposant des ressources physiques et/ou numériques 

Dans le but de rendre l’apprentissage des langues plus attrayant et d’élargir les perspectives  culturelles des élèves, le programme proposera une sélection de ressources éducatives numériques  innovantes à destination des élèves du primaire et/ou du secondaire. Ces ressources ne se limiteront  pas à l’apprentissage linguistique, mais viseront également à développer des compétences  culturelles et transversales telles que le travail en groupe, l’expression orale, la créativité et le savoir être. La sélection de ces ressources favorisera les solutions exploitant les nouvelles technologies telles  que la réalité virtuelle, la réalité augmentée et d’autres formes d’intelligence artificielle. L’objectif est  de montrer aux jeunes le potentiel de ces technologies tout en leur permettant d’en acquérir une  maîtrise appropriée. 

Afin de soutenir l’innovation numérique en éducation dans le domaine linguistique, un  troisième appel à projets ciblera la création de nouvelles solutions d’apprentissage. Il s’inscrira dans  la philosophie du dispositif Yallab’, programme d’incubation soutenu par l’institut français, dans la  lignée de « la fabrique numérique du plurilinguisme » créée en mars 2018. Le soutien aux projets  sélectionnés portera sur un accompagnement stratégique et financier, de manière à accompagner à la  fois le développement des applications mais aussi leur expérimentation dans un échantillon  d’établissements tunisiens, en vue d’un déploiement à plus large échelle si ces dispositifs apparaissent pertinents à l’aune des évaluations.  

Résultat 2.3 / Des activités et projets favorisant l’attractivité et l’apprentissage des langues  sont développées au sein de l’école et de la communauté. 

Le projet se propose de s’appuyer sur les nombreuses initiatives développées dans les cadres  scolaire et extra-scolaire, dans le domaine des arts, du numérique, de la culture, de la botanique etc.  et de les promouvoir. Ces initiatives constituent autant d’opportunités de pratiquer la langue d’une  manière ludique et attractive en diversifiant les approches pédagogiques et de permettre aux élèves  de développer en parallèle des compétences transversales (numérique, éducation aux médias, travail  collaboratif/ en coopération etc.).  

Ce résultat s’inscrira en partie dans le cadre des activités réalisées et financées par l’UNICEF en la matière, via une participation aux appels à projets qui seront mis en place dans le cadre du projet  PASE, de façon à intégrer la question de l’apprentissage linguistique et du genre au sein de ces derniers.  

Il comprend par ailleurs une activité relative à l’organisation de concours régionaux,  nationaux, voire internationaux ayant pour but la promotion des langues et le développement de la  pratique du français et/ou de l’arabe, le principe étant de permettre l’articulation entre apprentissages  langagiers et culture. 

Composante 3 / Sensibilisation et mobilisation de la communauté dans une approche tenant compte  des spécificités de genre en faveur de la maitrise du français et du plurilinguisme. 

Résultat 3 / Une campagne de communication, prenant en compte les enjeux de genre à  l’échelle nationale promeut l’apprentissage du français et le plurilinguisme. 

Afin de valoriser l’enseignement-apprentissage bi-plurilingue dans le système éducatif tunisien, et de  renforcer l’attractivité du français, une campagne de communication est proposée en complément des  activités présentées dans les composantes 1 et 2. Il s’agira à la fois de faire connaître et valoriser le  projet PARLE, mais aussi et surtout pour travailler sur l’image des langues et de leur apprentissage en  montrant l’intérêt du plurilinguisme.

Composante 4 / Les autorités institutionnelles sont mieux articulées et outillées pour améliorer  l’enseignement / apprentissage des langues en tenant compte des enjeux de genre. Résultat 4.1 / Un cadre de suivi-évaluation, un dispositif de capitalisation et une méthodologie  d’évaluation d’impact sont développés et mis en œuvre 

Il s’agira de renforcer les capacités d’un groupe de travail institué au sein du ministère de  l’Education tunisien et de l’accompagner dans la mise en place d’un dispositif et d’outils de  capitalisation dans le domaine de l’enseignement-apprentissage des langues. 

Résultat 4.2 / Des recherches spécifiques sont menées sur des sujets d’ordre linguistique en  vue d’améliorer le système éducatif 

Afin de compléter le travail de capitalisation, suivi-évaluation et évaluation d’impact, le projet  prévoit d’alimenter la réflexion sur l’enseignement-apprentissage des langues et le plurilinguisme  via des études spécifiques portées par le Ministère de l’Education. 

Les thématiques abordées par ces études seront déterminées en fonction des besoins émis  par la partie tunisienne, de manière à enrichir efficacement la réflexion sur les politiques publiques.  Plus précisément, il s’agira principalement d’accompagner une réflexion en lien avec la question du  plurilinguisme et de son impact sur l’apprentissage mais aussi sur le futur des élèves. Par ailleurs, il  sera question de proposer et tester certaines innovations ou activités innovantes en lien avec les  activités prévues dans le projet, afin de les analyser et d’en mesurer les résultats.  

Résultat 4.3 / Des instances collaboratives sont mises en place pour intégrer les résultats des  recherches et du travail d’évaluation en vue d’alimenter la réflexion en matière de stratégie nationale  d’enseignement/apprentissage des langues. 

Le premier objectif est de permettre que la méthodologie mise en place, les outils élaborés  et les mécanismes générés puissent être utilisés pour le suivi-évaluation d’autres projets mis en  œuvre en Tunisie.  

Le deuxième objectif est d’intégrer les résultats probants des recherches et études  précédentes dans une stratégie cohérente et dynamique pour l’apprentissage des langues. 

2- Description de la mission 

L’expert.e en didactique de l’enseignement-apprentissage de l’arabe langue de scolarisation, sera  chargé.e de mener une étude afin d’établir une cartographie des ressources mobilisables pour les  activités de la composante 1 du projet PARLE.  

Il ou elle travaillera sous la supervision de l’équipe projet « PARLE ».  

La cartographie devra permettre  

d’identifier des ressources éditoriales et numériques utilisées dans le monde arabe pour le  renforcement linguistique de professionnels en langue arabe, en particulier d’acteurs des  systèmes éducatifs.  

d’identifier des centres d’expertises (centres de recherche, centres de formation, etc.) à même  d’être mobilisée dans le domaine de l’enseignement-apprentissage de l’arabe à des publics  arabophones grands adolescents et adultes, en Tunisie et dans le monde arabe 

Périmètre géographique : 

La recherche devra se faire sur les pays de la région Afrique du Nord et Moyen Orient (ANMO/MENA)  ayant l’arabe moderne standard comme langue de scolarisation et en particulier sur les pays ayant un  système éducatif bi-plurilingue, c’est à dire où différentes langues sont utilisées comme langue  d’enseignement-apprentissage de disciplines à certains cycles d’enseignement.  

La mission de l’expert.e devra permettre de concevoir cette cartographie notamment à travers les  activités suivantes :

  

1- Cadrage de l’expertise : 

Recueil des besoins auprès de l’équipe projet EF 

Identification des principales sources de données 

Rédaction d’une note de cadrage pour décrire la méthodologie, les cibles et les étapes de  l’expertise 

2- Recueil des données 

Recueil de données auprès d’un groupe d’inspecteur du ME tunisien pour identifier des  ressources éditoriales et numériques exploitées en Tunisie pour l’enseignement de l’arabe à  des grands adolescents et adultes.  

Recueil de données auprès de l’enseignement supérieur et des universités tunisiennes pour  identifier les centres d’expertises pour l’enseignement de l’arabe en Tunisie 

Recueil de données auprès des représentants des principales organisations régionales et  principaux bailleurs régionaux ayant financé des projets sur la question de l’arabe de  scolarisation pour capitaliser sur les ressources créées et/ou mobilisées dans le cadre de ces  projets 

Identification de centres nationaux de 5 pays de la région, dont ceux ayant la question de  l’enseignement-apprentissage en arabe et dans une autre langue d’enseignement afin  d’étudier les outils et ressources utilisées dans ces systèmes éducatifs 

Identification des grands centres spécialisés dans l’enseignement-apprentissage de l’arabe  dans la région ANMO (par exemple KSGAAL, DEAC du Caire, Institut Bourguiba de Tunis, etc.)  et recueil de données auprès d’eux concernant les outils et ressources mobilisables pour  l’enseignement-apprentissage de l’arabe de scolarisation. 

Identification des centres de production de ressources pédagogiques pour l’enseignement de  l’arabe moderne standard à un public arabophone de grands adolescents et adultes. (maisons  d’édition, centres de langues, sites internet, etc.) 

Organisation des données brutes selon un format convenu avec l’équipe du projet PARLE

3- Analyse des données et formalisation de la cartographie 

Analyse des données collectées afin de décrire les ressources identifiées du point de vue de  leur pertinence en vue de leur mobilisation dans différentes activités du projet. 

Proposition d’un format de cartographie pour présenter les résultats de la recherche Proposition d’une version intermédiaire de la cartographie 

4- Formalisation de la cartographie 

Intégration des données analysées dans une cartographie finale 

Calendrier et livrables 

La mission d’appui aura une durée totale d’environ 25 jours étalés de mai à fin septembre 2024 et  comprendra les étapes suivantes :  

Activités  Livrable  Période de mise en œuvre  ou délai (indicatif)
1. Ciblage et cadrage  méthodologique de l’étude Note de cadrage de 5 pages maximum  25 mai 2024
2. Recueil des données  Données brutes organisées selon un  format convenu  Mai-septembre 2024
3. Analyse et organisation des  données intermédiaires  Cartographie initiale  23 juillet 2024
4. Analyse et formalisation de la  cartographie. Cartographie finale  30 septembre 2024

 

Le budget maximal estimé est de 10 000 euros.

  

Profil souhaité 

Formation et expériences : 

Diplôme universitaire (bac+5 au moins) dans le domaine de la langue arabe et/ou dans le  domaine de la didactique des langues étrangères 

Expérience professionnelle dans l’enseignement de l’arabe à un public de grands adolescents  ou adultes arabophones en Tunisie ou dans un pays au contexte socio-linguistique similaire Bonne connaissance des acteurs du monde arabe agissant dans le domaine de la formation en  langue arabe 

Bonne connaissance des organisations régionales et internationales et des bailleurs agissant  dans le domaine de l’éducation et de la formation 

Bonne connaissance du système éducatif tunisien et/ou des systèmes éducatifs ayant l’arabe  pour langue de scolarisation aux côtés d’une autre langue d’enseignement 

Bonne connaissance des ressources éditoriales et numériques pour l’enseignement apprentissage des langues étrangères, et en particulier de l’enseignement de l’arabe

Bonne maîtrise des tableurs (Excel), et d’outils de collecte de données 

Parfaite maîtrise de l’arabe moderne standard à l’écrit et à l’oral. L’ensemble du recueil des  données sera fait en arabe (Une bonne connaissance du dialecte tunisien et compréhension  des grandes familles de dialecte oriental est un plus pour le recueil des données) 

Bonne maitrise du français (B2) afin de formaliser les résultats de l’étude en français

Autonomie, capacité d’organisation et d’anticipation 

Esprit d’initiative et créativité 

Statut

Personne individuelle éligible 

TDR Expert langue arabe 2024_04_29

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