04 سبتمبر 2023 Il y a 1 an
Titre de la mission: | Expertise France recherche un partenaire pour la mise en oeuvre de l’étude de base du projet EFOR “Emancipation des femmes et des organisations rurales” en Tunisie. |
Bénéficiaires: | Expertise France (EF)
L’Agence Française de Développement (AFD) Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche (MARPH) Commissariats Régionaux de Développement Agricole (CRDA) Ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors (MFFES) Bureau d’Appui à la Femme Rurale (BAFR) Organisation Professionnelle Agricole (OPA) Organisation de la Société Civile (OSC) |
Localisation: | Tunis & les gouvernorats de Béja, Gafsa et Kasserine |
Date limite de dépôt des candidatures: | 04/09/2023 |
Type de contrat: | Contrat de Prestation de Service (individuel ou une société) |
Durée prévue de la mission: | 18/09/2023 |
Durée de la mission (nb de jours): | 25 jours/homme |
Expertise France (EF) est une agence publique française placée sous la tutelle des ministères français des Affaires européennes et étrangères et de l’Economie et des Finances, avec une forte vocation interministérielle. EF propose de l’ingénierie de projet et de l’assistance technique en développant et en mettant en œuvre des actions de coopération internationale dans le monde entier. L’agence intervient dans différents domaines de la coopération au développement et de la coopération institutionnelle, notamment la réforme des secteurs de la sûreté et de la sécurité, la sortie de crise/la stabilité, la santé publique, les droits de l’homme, le renforcement des institutions et des ONG et la gouvernance. En réalisant des projets à grande échelle et multipartites, EF peut assurer la coopération entre des individus, des équipes et des institutions ayant des statuts, des cultures et des spécialités très différents. Par ailleurs, EF a acquis une solide expérience dans la gestion administrative et financière de projets internationaux de grande envergure et est accréditée par l’Union Européenne pour la gestion de fonds communautaires délégués.
La Tunisie a longtemps été perçue comme un Etat précurseur et avant-gardiste en matière de reconnaissance des droits des femmes. Le Code du statut personnel promulgué en 1956 abolit en effet la polygamie, interdit la répudiation, institue le divorce et fixe l’âge minimum du mariage à 17 ans à condition que la jeune fille consente au mariage. En janvier 2014 le principe d’égalité hommes-femmes est érigé au rang constitutionnel et l’article 46 prévoit trois engagements majeurs pour l’Etat tunisien : développer les droits des femmes, assurer la parité au niveau des conseils élus et éliminer les violences à l’égard des femmes. La participation des femmes dans la vie politique tunisienne a ainsi connu de grandes avancées puisque 47% des sièges au sein des conseils municipaux étaient occupés par des femmes à l’issue des élections de mai 2018 en Tunisie. Sans équivalent dans la région, la loi organique du 11 août 2017 vise quant à elle dans son premier article « à mettre en place les mesures susceptibles d’éliminer toutes formes de violence à l’égard des femmes fondée sur la discrimination entre les sexes afin d’assurer l’égalité et le respect de la dignité humaine, […] à travers la prévention, la poursuite et la répression des auteurs de ces violences, et la protection et la prise en charge des victimes ».
Mais plus de dix ans après la révolution de 2011, la Tunisie reste un pays de contrastes où les innovations législatives coexistent avec des normes juridiques et surtout des normes sociales marquées par la discrimination notamment à l’égard des femmes et des personnes vivant dans des situations de vulnérabilité . En 2019, l’IDH de la Tunisie était ainsi de 0.689 pour les femmes, contre 0.766 pour les hommes, donnant un indice de développement de genre (IDG) de 0.900 et plaçant le pays dans le groupe 4 sur 5, où le niveau d’égalité femmes-hommes dans l’IDH va de moyen à bas. Par ailleurs, la question des violences socio-économiques et la question de l’héritage demeurent un sujet de premier ordre pour les associations féministes, l’égalité des droits d’héritage comme régime par défaut n’ayant toujours pas été approuvé alors qu’il s’agit d’un élément central pour l’accès des femmes au capital, au logement et aux moyens de subsistance.
Le contexte socio-économique est un facteur déterminant dans l’analyse des inégalités, y compris les inégalités de genre. Or la Tunisie est dans une situation particulièrement instable et fragile, économiquement et socialement, ce qui pourrait potentiellement impacter la condition des femmes, structurellement plus vulnérables aux crises économiques. Pendant la période de COVID, le chômage s’est aggravé pour passer de 15 % avant la pandémie à 17,8 % à la fin du premier trimestre 2021. Les femmes sont particulièrement touchées avec un taux qui atteint 24,9 % . Les estimations de la Banque Mondiale prévoient également une hausse du pourcentage de la population « vulnérable » susceptible de basculer dans la pauvreté.
L’agriculture est un secteur central pour l’économie tunisienne qui contribue à la création d’emplois et à l’équilibre de la balance des paiements à travers les exportations, en plus de son rôle dans la sécurité alimentaire du pays. Les recettes du secteur représentent en effet 9,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2021 . Le secteur agricole emploie environ 1,5 million de personnes avec une main d’œuvre à plus de 80% familiale mais il connaît une baisse relativement importante au profit des services : la création nette d’emplois dans le secteur agricole (agriculture et pêche) est désormais négative et la part de ce secteur dans l’emploi national a sensiblement diminué, le secteur ne représentant plus que 14,5% de la population active totale en 2018 contre 17,6% en 2010.
La répartition des actifs selon le niveau d’instruction et le secteur d’activité montre par ailleurs que les actifs agricoles ont un niveau d’éducation plus faible que les autres actifs, avec notamment 28% d’analphabètes, contre 9% pour l’ensemble des actifs, dont 42% sont des femmes. De plus, la répartition des actifs par tranche d’âge montre que le taux d’absorption des jeunes de moins de 30 ans par le secteur agricole tend à diminuer avec l’âge, témoignant d’une désaffection pour ce secteur.
Le travail agricole des femmes quant à lui a lieu pour l’essentiel dans le cadre d’exploitations familiales, en tant qu’« aide familiale » (c’est-à-dire du travail familial non rémunéré) pour une production vivrière et/ou commerciale. De nombreuses femmes rurales effectuent aussi ponctuellement ou régulièrement du travail agricole rémunéré, en tant qu’ouvrières agricoles, sur des exploitations locales, parfois jusque dans un gouvernorat voisin, ces deux formes de travail pouvant se cumuler. Plus rarement, dans 8% des exploitations au niveau national, certaines femmes sont cheffes d’exploitation mais cette moyenne cache d’importantes disparités régionales, certains gouvernorats ayant des proportions de femmes cheffes d’exploitation au-dessus de la moyenne nationale, notamment Kasserine (15%) et Gafsa (29%). Les femmes se retrouvent par ailleurs en situation de plus grande vulnérabilité au changement climatique compte tenu des inégalités qu’elles subissent en termes d’accès et contrôle des ressources, d’accès à l’information et à l’éducation et aussi de la vulnérabilité de leurs emplois dans l’agriculture puisqu’elles sont plus souvent des employées occasionnelles.
La participation des femmes dans les Groupements de Développement Agricole (GDA) est traditionnellement plus limitée par rapport à celle des hommes (moins nombreuses parmi les membres, peu actives et participant peu à la gouvernance) mais il existe de plus en plus de GDA féminins (dont les membres sont exclusivement ou quasiment exclusivement des femmes), relativement récents, et pour beaucoup impulsés par le ministère de la Femme. Ces GDA féminins sont avant tout impliqués dans des activités de transformation agro-alimentaire ou de collecte (plantes aromatiques et à parfum). Les GDA ont été conçus comme des moteurs de développement de la gestion communautaire des ressources naturelles : ils peuvent légalement exercer une activité commerciale, mais ne peuvent pas exporter, contrairement aux Sociétés Mutuelles de Services Agricoles (SMSA) qui sont des coopératives, et à ce titre ont une plus grande facilité à mener des activités commerciales (dont l’export). Les structures d’appui aux GDA sont les services déconcentrés des ministères (BAFR et Commissariats régionaux famille, femme, enfance, séniors) ou des associations locales mais peu d’ONG internationales interviennent sur ce sujet, comparativement à d’autres pays.
Titre du projet : | Projet Emancipation des Femmes et Organisations Rurales (EFOR) |
Période de mise en oeuvre | March 2023 – February 2027 |
Localisation | Tunis & les gouvernorats de Béja, Gafsa et Kasserine |
Comité de Pilotage | Expertise France (EF) : Cheffe de projet
Représentant.e de l’AFD Représentant.e du MARPH Représentant.e des CRDA Représentant.e du MFFES Représentant.e du Ministère de l’Economie |
Partenaires opérationnels | Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche (MARPH)
Commissariats Régionaux de Développement Agricole (CRDA) Ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors (MFFES) Bureau d’Appui à la Femme Rurale (BAFR) Organisation Professionnelle Agricole (OPA) Organisation de la Société Civile (OSC) |
Groupes cibles | Les utilisateurs principaux de l’évaluation sont les partenaires nationaux (institutions publiques), l’agence Expertise France (équipes de terrain et siège), le bailleur de fonds (AFD).
Les utilisateurs secondaires sont toutes les parties prenantes concernées ou intéressées par le thème. |
Budget du projet | 4 500 000 € |
Objectifs du projet | L’objectif general du projet (Finalité) est d’améliorer l’égalité des femmes et des hommes dans le secteur Agricole en Tunisie.
L’objectif spécifique (OS) quand à lui est d’améliorer l’autonomie et les revenus agricoles des femmes travaillant sur les exploitations familiales et/ou impliquées dans des groupements féminins (GDA/SMSA) de transformation/ commercialisation de produits agricoles dans trois gouvernorats de Tunisie et ainsi revaloriser leur statut au sein de leur famille et de leur communauté. Pour atteindre cet objectif spécifique, EF interviendra à travers les axes suivants:
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Comme stipule dans l’offre technique, le projet EFOR est soumis à des évaluations initiale, à mi-parcours et finale. A cet égard, il est prévu que l’évaluation intiale soit réalisée par des consultant.e.s externes avant la fin de période intiale prevue en décembre 2023. Le processus d’évaluation sera mis en place conformément à la politique et aux procedures de suivi et évaluation d’Expertise France.
La politique d’évaluation d’EF (2020) prévoit une évaluation systématique des programmes et des projets afin d’améliorer la qualité, la responsabilité et la transparence du travail d’EF et de renforcer le processus de prise de décision. La politique d’évaluation d’EF utilise les critères d’évaluation de l’OCDE/CAD comme référence principale pour la conception et la mise en œuvre des évaluations. Cette évaluation est une étape importante pour le projet afin d’assurer sa responsabilité vis-à-vis du donateur (AFD), de l’agence de mise en œuvre (Expertise France) et des bénéficiaires du projet, c’est-à-dire les partenaires institutionnels, les OSC, les OPA et les bénéficiaires finaux.
L’évaluation est axée sur le principe d’Evaluation participative (Participatory evaluation) : Cette approche repose sur le principe selon lequel une évaluation doit être participative et impliquer activement les principales parties prenantes, en particulier les bénéficiaires finaux, dans la conception et la mise en oeuvre de l’évaluation. L’équipe d’évaluation doit veiller à appliquer les principes de cette approche tout au long du processus d’évaluation. Les objectifs sont :
Les objectifs généraux de l’évaluation sont d’établir la situation de reference du projet et de fournir des recommandations fiables pour la mise en oeuvre du projet.
L’évaluateur doit fournir des preuves pour expliquer les analyses, les liens de cause à effet et tenter d’identifier les facteurs qui favorisent ou entravent les progrès. Son travail doit favoriser la responsabilisation, la prise de décision et l’apprentissage.
Le processus d’évaluation sera mis en œuvre en suivant les étapes ci-dessous
Etape | Période | Détails |
Etape 1 | Septembre 2023 | Mise en place du groupe de pilotage et sélection du contractant |
Etape 2 | Septembre 2023 | Réunions de cadrage |
Etape 3 | Octobre 2023 | Analyse documentaire / Collecte des données primaires |
Etape 4 | Novembre 2023 | Analyse, présentation des données collectées et première version du rapport |
Etape 5 | Fin novembre 2023 | Rapport final et presentation des résultats au Comité de Pilotage |
Au cours de cette phase initiale, le(s) évaluateur(s) doit(vent):
Sur la base de ce travail méthodologique, le consultant proposera un cadre d’évaluation global (pas plus de 15 pages – livrable attendu #1) une fois qu’il aura commencé sa mission. Le cadre d’évaluation sera discuté avec le groupe de pilotage et le(s) évaluateur(s) lors de la réunion de cadrage afin de guider les discussions sur la manière dont ils prévoient de structurer le processus d’évaluation et d’en vérifier la faisabilité.
Si des changements sont apportés à la logique d’intervention, les objectifs redéfinis par le(s) évaluateur(s) doivent être partagés avec l’équipe du projet.
Cette phase préparatoire est essentielle et servira à valider la méthodologie proposée par le(s) évaluateur(s). Une réunion de finalisation sera organisée pour formaliser les résultats de la phase de démarrage.
Un examen documentaire approfondi sera effectué en octobre 2023. L’analyse des documents pertinents doit être systématique et refléter la méthodologie conçue et approuvée lors de la phase de démarrage. Les activités à mener au cours de cette phase devraient permettre d’apporter des réponses préliminaires à chaque question d’évaluation, en communiquant les informations déjà recueillies et leurs limites. Ces activités devraient également mettre en évidence les questions qui restent à traiter, les informations manquantes et les hypothèses préliminaires à tester. Les données secondaires suivantes seront partagées avec le(s) évaluateur(s) :
La collecte des données primaires est prévue en octobre 2023 lors d’une visite de terrain du ou des évaluateurs sur le lieu d’intervention. Cela comprendra, mais sans s’y limiter, les éléments suivants:
Le(s) évaluateur(s) sera(ont) responsable(s) du choix et de l’intégration de prestataires pour d’éventuels services de traductions et de collecte de données.
La phase d’analyse et de rapport comprendra:
Les livrables doivent être soumis par courrier électronique en format Word et PDF à l’équipe d’évaluation. Ils doivent être rédigés en français.
Livrables (& # de pages) | Principales informations attendues | Date de production |
Livrable #1
Cadre d’évaluation global (15 pages et annes) |
Logique d’intervention
Revue documentaire préliminaire Méthodologie : quantitative et qualitative, méthodes de collecte, échantillon (liste proposée de personnes à interviewer), méthodes d’analyse Matrice d’évaluation : questions d’évaluation, sélection des outils et des sources de collecte de données Limites de l’évaluation Plan de travail détaillé final Répartition des rôles et des responsabilités Outils de collecte de données Cartographie des acteurs |
30/09/2023 |
Livrable #2
Rapport préliminaire (50 pages et annexes) |
Collecte et traitement des données primaires quantitatives et qualitatives
Présentation PowerPoint des résultats préliminaires lors d’une réunion à la fin de la phase de collecte Analyse de la fiabilité et de l’étendue des données collectées Le contenu du rapport comprendra au moins les chapitres suivants: Résumé avec les principaux résultats, conclusions et recommandations, Contexte du projet, Contexte de l’évaluation, Critères et questions d’évaluation, Méthodologie d’évaluation, Principaux résultats, Conclusions et recommandations, Présentation des principaux résultats, conclusions et recommandations dans un tableau récapitulatif / matrice d’évaluation (annexe) Présentation de la théorie du changement actualisée du projet (annexe) Présentation du cadre logique actualisé du projet (annexe) Cartographie des acteurs (annexe) Une liste des documents examinés et une liste des personnes interrogées (annexe) |
10/11/2023 |
Livrable #3
Rapport final |
Intégration des retours du Comité. | 25/11/2023 |
Livrable #4
Présentation finale |
Présentation des résultats de l’évaluation au Comité | 25/11/2023 |
Les membres suivants de l’équipe de mise en œuvre du projet EFOR participeront à la mission d’évaluation. Les rôles et responsabilités ainsi que les contributions attendues sont décrites ci-dessous et pourront etre précisés lors de la réunion de démarrage.
En liaison constante avec le responsable du suivi et de l’évaluation, le ou les évaluateurs sélectionnés seront responsables de la préparation, de la mise en œuvre, de la qualité, de l’appui et de l’établissement du rapport d’évaluation conformément aux termes de référence. L’équipe d’évaluation sera idéalement composée de deux membres (par exemple, l’évaluateur principal et le co-évaluateur). L’équipe d’évaluation est responsable du choix et de l’intégration de toutes prestations complémentaires (traducteurs, collecte de données sur le terrain, etc.).
Nombre d’experts par mission : 1 ou 2 (en fonction de la configuration, pour permettre une visite sur le terrain pour la collecte des données). Une répartition concrète des tâches devrait être établie par les évaluateurs et jointe à la lettre d’intérêt à soumettre dans le cadre de la proposition technique.
Qualifications et experience
Compétences techniques:
Langues:
L’évaluateur peut être un évaluateur indépendant et/ou une agence d’évaluation. S’il s’agit d’une équipe d’évaluateurs, la répartition des rôles et des responsabilités tout au long du processus d’évaluation doit être présentée. Cette répartition sera discutée et approuvée lors de la réunion de démarrage.
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