21 Avril 2023 Il y a 2 ans
Secteur d’activité : Santé
Type de contrat : Prestation de service (consultance)
Durée par enquête (baseline) : 12 semaines (estimation) sur une période de 3 mois maximum
Clôture de l’offre : le 21/04/2023 (23h59 heure de Tunisie)
Zone de conduite de la recherche : Grand Tunis, El Kasserine
Référence de l’appel d’offre : 23TUNISCAP
Santé Sud est une ONG française de solidarité internationale qui agit pour le droit à la santé et à des soins de qualité pour tous·tes. Ses projets sont mis en œuvre selon une approche fondée sur les droits et l’égalité de genre, avec une méthodologie de santé publique visant la promotion d’un continuum de soins de qualité permettant le bien-être physique, psychique et social des populations.
Dans le cadre de ses programmes, Santé Sud accompagne les initiatives des acteurs·trices public·que·s et associatif·ve·s afin de faciliter l’amélioration et/ou la mise en place de structures durables, appropriées aux ressources humaines, économiques et techniques en agissant à partir de projets concertés qui laissent la maîtrise des choix aux acteurs·trices locaux·ales.
En Tunisie, Santé Sud accompagne depuis 1986 la protection des plus vulnérables dans différentes régions. Ses interventions ont porté sur deux thématiques ; la santé sexuelle et reproductive (SSR) et les violences basées sur le genre (VBG).
Sante Sud met actuellement en œuvre 3 programmes en Tunisie :
La santé sexuelle et reproductive, la promotion des droits sexuels et reproductifs et la promotion de la culture de l’égalité femmes-hommes font partie des secteurs de spécialisation et priorités d’action de Santé Sud depuis plus de 30 ans. Dans le cadre de ces programmes, Santé Sud accompagne à la fois :
Le « projet concerté pour la promotion de la santé, des droits sexuels et reproductifs et de l’égalité de genre au Sahel et au Maghreb » nommé “SENTINELLES” est mis en œuvre en Tunisie dans 2 régions ; Grand Tunis et El Kasserine. En ciblant chaque niveau de l’environnement des femmes, l’action vise un changement de paradigme concernant la perception des femmes et le respect de leurs droits, dont en premier lieu le droit à la santé, incluant la lutte contre les discriminations et violences basées sur le genre. Afin de déployer opérationnellement certaines activités du projet, Santé Sud est en partenariat avec deux associations locales, Beity et le Groupe Tawhida Ben Cheikh.
L’action répond également aux besoins des populations de la Tunisie où, alors que 50,4% de la population est de sexe féminin (6,05 millions de femmes dont 24,2% ont moins de 15 ans), les discriminations et violences basées sur le genre sont nombreuses. L’Enquête nationale sur la violence à l’égard des femmes en Tunisie montre que le taux d’activité pour la population féminine est de 26,3% contre 68,7% chez les hommes, le taux de chômage des diplômées du supérieur est de 40,8% pour les femmes contre 21,2% chez les hommes alors que les diplômées femmes constituent 66,5% de l’ensemble des diplômés, 28,8% des emplois occupés par les femmes ne sont pas sécurisés par un contrat de travail et le taux d’informalité des femmes dans le secteur privé est de 16,5%. 57% des femmes ont subi au moins un acte de violence, surtout en milieu conjugal (52% des violences), que la violence touche davantage les moins instruites, les plus jeunes, les femmes sans activité professionnelle ou en situation de vulnérabilité (femmes migrantes). Les enfants sont aussi touchés : violence sexuelle chez les adolescentes recrutées comme domestiques, mariage d’enfants, exploitation, prostitution. La COVID-19 a amplifié cette vulnérabilité : augmentation des VBG dues à la cohabitation, perte de revenus, augmentation des charges domestiques. Les problèmes à traiter résultent du manque de mise en pratique des décisions politiques en termes d’égalité et de carcans sociaux persistants tels que les stéréotypes socioculturels sexistes, encore très présents dans les médias, et les dynamiques de domination masculine.
Le pays manifeste des résistances à la loi organique n° 2017-58 du 11 août 2017, relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, ainsi son application reste partielle et peu de ressources sont disponibles pour sa mise en œuvre. Les violences conjugales sont perçues comme une affaire privée, ce qui place ces femmes dans une situation d’isolement. La grande majorité des actes de violence ne sont pas rapportés aux autorités, traduisant une culture d’acceptation de la violence, la méconnaissance des textes de lois et des services de protection disponibles, avec un besoin majeur en promotion des droits, dont le droit à la santé, et de sensibilisation à l’égalité femmes-hommes.
Au niveau des services de protection disponibles, les services sont insuffisants pour couvrir les besoins et ne répondent pas aux normes de qualité requises : on y observe une stigmatisation importante des femmes et des survivant·es de VBG avec de nombreux professionnel·les non formé·es à la santé sexuelle et aux droits des victimes.
De manière générale, les violences vécues par les enfants et les femmes sont perçues comme une affaire privée et la grande majorité des actes de violence ne sont pas rapportées aux autorités. En Tunisie, ces violences avoisinent les 48% des femmes, avec une prédominance des violences dans le cadre familial (17,4%) ou en couple (15,1%).
En outre, les droits sexuels et reproductifs sont peu et mal connus aussi bien de la part des populations que de la part des professionnel·les de santé, malgré l’engagement des OSC et des politiques nationales pour les promouvoir et les faire (re)connaitre. Les campagnes de sensibilisations sont insuffisantes en Tunisie et les femmes et jeunes manquent d’informations complètes et sûres sur leurs droits sexuels et reproductifs et les services existants. Ces faits et chiffres traduisent une culture d’acceptation de la violence, la méconnaissance des textes de lois et des services de protection disponibles, avec un besoin majeur en promotion des droits, dont le droit à la santé, et de sensibilisation à l’égalité femmes-hommes. Cette situation a des répercussions directes sur les taux de morbi-mortalité maternelle et néonatale : les adolescentes et les femmes consultent peu, ou trop tard, ce qui entraînent de nombreuses complications gynécologiques et obstétricales évitables.
Le projet a pour objectifs de :
Objectif global :
Contribuer au renforcement de la santé, des droits sexuels et reproductifs et de l’égalité de genre au Maroc, en Tunisie et au Burkina Faso.
Objectifs spécifiques :
Ces objectifs ont été conçus selon une approche droits. Ils visent le respect des droits des femmes en tant que détentrices de droits (objectif général) et le renforcement des capacités des OSC et services de santé et de protection sociale en tant que titulaires de responsabilités (objectif spécifique), à travers (1) la promotion et le respect des droits humains, dont le droit à la santé conçue selon la définition de l’OMS : état complet de bien-être physique, psychique et social pour chacun.e ; (2) la prévention des atteintes à ces droits, dont font parties les violences basées sur le genre ; (3) la protection des victimes de VBG dans une démarche alignée avec le principe de non-discrimination et d’égalité d’accès.
L’objectif de la mission est de réaliser une enquête Connaissances, Attitudes, Pratiques (CAP) baseline sur les connaissances et les pratiques des acteurs.rices de l’éducation, de la santé, des OSC et des citoyen.nes concernant les droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR) et les dispositifs existants en matière de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) dans les régions de Grand Tunis et du Kasserine, afin de proposer des recommandations et des changements de pratiques concrets.
La mesure du changement de comportement et de la satisfaction des bénéficiaires vis-à-vis des services de SSR et de prise en charge de violences basées sur le genre sont des indicateurs fondamentaux du programme et justifient la conduite d’une enquête CAP baseline
Cette enquête sera utilisée comme instrument participatif de planification et sera réitérée en fin de projet comme outil d’évaluation. Elle permettra la collecte des informations sur :
Partant d’une situation de référence avec l’enquête CAP initiale les parties prenantes du projet seront en mesure, grâce à l’enquête finale, d’apprécier la qualité des activités menées dans le cadre du projet, leurs résultats et impact sur les comportements des populations et leur satisfaction vis-à-vis des services de santé disponibles.
L’enquête devra décrire et analyser le processus d’intervention pour identifier les pratiques qui favorisent une meilleure intégration par les populations des informations et une meilleure reconnaissance de leurs besoins.
Objectif général : Réaliser une enquête Connaissances, Attitudes, Pratiques (CAP) baseline sur la connaissance et les pratiques sur les droits et dispositifs existants en matière de santé sexuelle et reproductive et lutte contre les VBG et VGO.
Cette enquête doit servir à établir la situation de référence détaillée pour les indicateurs d’objectifs, des résultats et des produits du projet de sorte que les données obtenues puissent informer la mise en œuvre des activités du projet. Elle doit permettre d’ajuster les valeurs cibles des indicateurs et d’identifier les facteurs qui sont susceptibles d’affecter l’atteinte des objectifs du projet.
L’étude permettra de mesurer/ analyser les points suivants :
L’enquête ciblera au moins 10 animateur.rices socioculturel.les au sein des maisons de jeunes, 15 professionnel.les de santé, 10 OSC et 1 échantillon proportionnel et représentatif des citoyen·nes (jeunes et adultes). Elle devra permettre de définir une stratégie d’intervention incluant des vecteurs de communication prioritaires, des mesures d’accompagnement, l’analyse d’impact et la mise en place de partenariats stratégiques et multiplicateurs avec les autorités sectorielles et locales, les médias et/ou les autorités religieuses et traditionnelles.
La coordination avec l’Association Beity et le Groupe Tawhida Ben Cheikh faciliteront l’obtention des autorisations des Directions Régionales de la Santé Publique de Tunis (DRSPT). Ces enquêtes permettront d’adapter les activités aux besoins spécifiques des régions et de déterminer des indicateurs SMART¹ désagrégés par sexe de suivi d’activités et de résultats (produits, effets, impacts).
Livrables :
L’analyse situationnelle initiale contribuera à la base des indicateurs du projet.
Objectifs spécifiques :
Selon la méthodologie quantitative :
1 Indicateurs SMART : Spécifiques, Mesurables, Acceptables, Réalistes, Temporellement défini
Selon la méthodologie qualitative :
Concernant les indicateurs de l’objectif spécifique 1 :
Concernant les indicateurs de l’objectif spécifique 2 :
Concernant les indicateurs de l’objectif spécifique 3 :
La méthode attendue pour cette enquête comprendra impérativement les étapes ci-après pour chaque enquête (baseline). L’intégration de ces étapes devra clairement ressortir dans le calendrier détaillé d’exécution de l’enquête inclus dans la proposition technique et financière des candidat·es.
L’étude se déroulera dans les 2 régions prioritaires du projet : Grand Tunis et El Kasserine.
Elle devra impérativement inclure :
La durée de l’étude est de 3 mois maximum par enquête (baseline) suivant ce calendrier indicatif :
Le calendrier proposé devra impérativement inclure des temps de validation avant la mise en œuvre de chaque étape, et des temps de restitution intermédiaires avec l’équipe de pilotage du projet. Ces temps de validation / restitution pourront inclure des demandes de précisions / révisions à apporter à l’étude en vue de sa validation finale.
Etapes | Délais (2023) |
Ouverture des candidatures | De 03/04 au 21/04 |
Sélection des candidatures | De 24/04 au 27/04 |
Contractualisation | Entre le 01/05 et le 05/05 |
Cadrage, analyse documentaire et élaboration d’un protocole de recherche incluant les outils de collecte de données
Rendu du protocole de recherche, issue de la phase préparatoire et documentaire |
Entre le 15/05 et le 29/05
|
Phase de l’enquête terrain auprès des acteurs de l’éducation, des OSC et des citoyen-nes
Phase de l’enquête terrain auprès des acteurs de la santé |
Entre le 30/05 et le 16/06 |
Restitution provisoire des résultats | Semaine du 19/06 |
Remise de l’enquête CAP (première version) | Le 26/06/2023 |
Restitution provisoire des résultats incluant la deuxième phase de l’enquête terrain | Du 27/06 au 30/06 |
Remise de l’enquête CAP finale | Début Juillet 2023 |
Remise de l’enquête CAP Baseline (première version) au plus tard le 30/06/2023
Livrables relatifs à l’enquête CAP Baseline :
Livrables en français | Délais (2023) |
Documents techniques liés à la mise en place de l’étude | |
Un protocole de recherche finalisé | 29/05 |
Outils de collecte de données finalisés | 29/05 |
Documents d’avancement/ de synthèse/ de diffusion | |
Un rapport intermédiaire/provisoire (première version) | 19/06 |
Un rapport final de l’étude | Vers la fin de Juin |
La première version du rapport de l’enquête CAP incluant l’enquête auprès des acteur.rices de l’éducation, des OSC et des citoyen.nes devra, au plus tard, être validée définitivement le 19 juin 2023.
1 consultant·e national·e / 1 équipe de consultant·es / 1 centre de recherche/bureau d’étude démontrant les compétences et expériences suivantes :
Les candidat·es sont prié·es d’introduire leur dossier reprenant les éléments suivants en langue française :
Pour cette mission soit une enquête CAP initiale et une enquête CAP finale, le cabinet d’étude dispose d’un budget maximum de 10 000 € ; sur une période de 3 mois.
Un premier versement correspondant à 20% du montant total sera versé à la signature du contrat, et 40% du montant total pour le premier livrable (restitution provisoire des résultats), etles 40% restants à la validation du livrable final (enquête CAP finale).
L’offre doit être adressée à Santé Sud et soumise à l’adresse email suivante en précisant dans l’objet du mail la référence 23TUNISCAP : mathias.castillo@santesud.org, copie à ap.tunisie@santesud.org et gaelle.pourreau@santesud.org au plus tard le vendredi 21/04/2023 à 23h59 (heure de Tunisie)
Seuls les soumissionnaires présélectionnés seront contactés.
Toutes les candidatures incomplètes seront automatiquement écartées.
NB : Les dossiers de candidatures resteront la propriété de Santé Sud.
Critères de sélection | Nombre de points |
Compréhension des enjeux du projet | 20 pts |
Méthodologie proposée | 25 pts |
Proposition financière (efficience dans l’élaboration du budget,
adéquation du budget avec la méthodologie) |
15 pts |
Expérience et références sur la thématique | 20 pts |
Expérience et référence sur la zone d’intervention | 20 pts |
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Appel à candidatures Publié sur Jamaity le 30 mars 2023
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