23 جانفي 2022 Il y a 3 ans
Pour l’élaboration d’un document d’orientation et de plaidoyer pour le changement : Sur l’État des lieux et perspectives de la lutte contre les violences et la discrimination à l’encontre des femmes et des filles, dans les médias, à l’ère de la digitalisation en Tunisie
ARTICLE 19 est une organisation internationale non-gouvernementale qui œuvre pour la défense de la liberté d’expression et l’accès à l’information depuis 1987, et présente en Tunisie depuis 2012. Son nom est dérivé de l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ». Constituant un fondement de toute démocratie, la liberté d’expression est une condition primordiale au progrès social et à l’épanouissement individuel, d’où la mission d’ARTICLE 19 qui œuvre pour la promotion et la protection de la liberté d’opinion et d’expression dans le monde.
Le bureau MENA d’ARTICLE 19 à Tunis a été créé en mars 2012 en tant que bureau de projets puis transformé en un bureau national en 2015 et en un bureau régional qui couvre la région MENA en juin 2018. Le bureau MENA à Tunis dirige une stratégie pour promouvoir et défendre la liberté d’expression et d’information dans la région MENA en ligne avec la stratégie globale de l’organisation en s’appuyant sur une équipe basée à Tunis, à Londres et dans quelques pays prioritaires dans la région comme le Maroc et le Liban. Le bureau régional d’A19 adopte une approche multidisciplinaire et multi-acteurs en intervenant sur les niveaux politiques, juridiques et pratiques. Grâce à son expertise disponible au sein du bureau international que régional MENA et à travers un réseau d’expert-e-s dans la région, le bureau MENA d’A19 fournit des conseils et aides juridiques et techniques à ses partenaires parties prenantes de la liberté d’expression, produit des recherches, analyses légales et guides de formation et mène des actions de plaidoyer avec ses partenaires de la société civile. Le tout pour protéger et promouvoir la liberté d’expression, d’association, le droit d’accès à l’information, renforcer le pluralisme et l’indépendance des médias, la transparence et la bonne gouvernance des institutions démocratiques, ainsi que soutenir le droit à l’égalité, à la participation et la pleine jouissance de tous les autres droits fondamentaux.
Le contexte de la mission:
Dans le cadre de son projet « Promouvoir les compétences de l’alphabétisation numérique chez les femmes et les filles tunisiennes pour lutter contre la violence en ligne basée sur le genre et protéger la liberté d’expression », ARTICLE 19 vise à combattre les violences et la discrimination à l’égard des femmes et des filles Tunisiennes à l’ère de la digitalisation, afin de faire progresser leurs droits à la liberté d’expression et l’égalité.
Constituant des droits humains fondamentaux, dont la réalisation est essentielle pour la jouissance et la protection de tous les droits humains, la liberté d’expression et l’égalité se renforcent mutuellement et ne peuvent se réaliser efficacement qu’à condition de mettre en œuvre des actions ciblées et coordonnées pour leur promotion1. Il s’agit essentiellement de promouvoir le pluralisme et la diversité, pour ainsi permettre à tous les individus -y compris les groupes dans des situations de vulnérabilité, dont les femmes-de s’exprimer, d’être entendu et de participer à la vie publique (politique, artistique, sociale…). Ce qui qui réalisera en pratique leurs droit à l’égalité.
Les médias jouent un rôle primordial pour la promotion de la liberté d’expression et la réalisation de l’égalité, en assurant d’une part, un accès égalitaire à l’information, et en permettant d’autre part, à toutes les voix d’exprimer leurs problèmes et préoccupations et de les faire entendre.
Aujourd’hui, les médias traditionnels sont marqués par une transformation significative, résultante de l’accélération digitale. En effet, la circulation des contenus médiatiques traditionnels, ne se fait plus via des réseaux séparés, elle se fait désormais sur les mêmes réseaux. Ces contenus sont vus, lus et écoutés avec les mêmes appareils, et circulent de manière homogène, sur les réseaux de communication qu’est le numérique.
Cette transformation a certes créé de nouvelles opportunités pour promouvoir l’accès égalitaire à l’information, la diversité et la pluralité des opinions, mais elle a créé, parallèlement, de nouvelles menaces. En effet, l’accélération digitale, a facilité la prolifération des phénomènes qui favorisent la violence et la discrimination à l’encontre des femmes, telle que les stéréotypes de genre, les campagnes de dénigrement ou encore les discours et incitations à la haine. Le tout menace les droits des femmes à exercer pleinement et en sécurité leurs droits à la liberté d’expression.
Il y’a lieu de rappeler que la Tunisie a adopté la loi organique n° 58 du 11 août 2017 sur l’élimination de la violence à l’encontre des femmes, et qui, outre son champ d’application, qui peut s’étendre à la sphère numérique, a prévu des mesures préventives, notamment en vertu de son article 11, qui implique l’intervention des acteurs du secteur médiatique, pour prévenir et lutter contre les violences faites aux femmes. Pour autant, la pratique a démontré ces dernières années, que des contenus médiatiques diffusés en ligne, continuent d’alimenter, voir même d’augmenter les phénomènes susmentionnés, d’où la nécessité de déceler les causalités et l’impact de l’expansion de ces phénomènes à l’ère de la digitalisation, pour ainsi pouvoir identifier et promouvoir les bonnes pratiques, pouvant remédier et prévenir ces phénomènes.
C’est dans cette perspective qu’ARTICLE 19 sollicite l’expertise d’un/une consultant/e pour réaliser « Un Document d’orientation et de plaidoyer pour le changement : sur l’état des lieux et perspectives de la lutte contre les violences et la discrimination à l’encontre des femmes et filles, dans les médias, à l’ère de la digitalisation en Tunisie ». Ce document aura pour objectif de diagnostiquer les différentes pratiques médiatiques visant les femmes à l’ère de la digitalisation, dans le but d’orienter les stratégies des intervenant-e-s nationaux-les, à savoir, les acteurs médiatiques et les associations qui œuvrent pour la défense des droits des femmes, notamment à l’échelle locale, de même que les acteurs institutionnels, à promouvoir les mesures préventives, d’ordre pratique et juridique, pour ainsi lutter contre la violence à l’encontre des femmes dans les médias à l’ère de la digitalisation.
Pour ce faire, le présent document fera le diagnostic, d’une part, de la réalité des pratiques médiatiques à l’ère de la digitalisation, ainsi que leurs répercussions sur le droit à la liberté d’expression des femmes et des filles victimes (y compris celles issues des milieux ruraux). Il formulera d’autre part, des recommandations d’ordre pratiques et juridiques visant les acteurs nationaux susmentionnés, afin de prévenir et lutter contre la violence à l’encontre des femmes dans les médias à l’ère de la digitalisation. Les résultats de ce document serviront, outre, à accompagner les efforts et les stratégies desdits acteurs, à renforcer les capacités d’un pool d’associations locales pour ainsi accompagner les femmes et les filles, de manière ciblée, afin de se prémunir contre les formes de violences produites / générées par les médias à l’ère de la digitalisation. Ils serviront également à mener des campagnes de sensibilisation visant les publics des médias traditionnels, et des nouveaux médias, afin de conscientiser sur les impacts de ces formes de violence, sur la liberté d’expression, l’égalité, et par ricochet, sur la démocratie.
III. Tâches assignées au/à la consultant/e
Durant sa mission le(a) Consultant(e) est appelé(e) à :
La représentation des femmes dans les médias à l’ère de la digitalisation ;
L’impact de la représentation des femmes et des filles dans les réseaux sociaux relais des médias audiovisuels classiques (sur leur droit à la liberté d’expression et à l’égalité) ;
Le cadre juridique et procédural pour la prévention et la lutte contre les violences à l’encontre des femmes, dans les médias à l’ère de la digitalisation ;
Les recommandations destinées aux intervenant-e-s du secteur médiatiques, à la société civile de même que les acteurs institutionnels, pour accompagner leurs efforts et stratégies à promouvoir les mesures préventives, d’ordre pratique et juridique, pour lutter contre la violence à l’encontre des femmes et des filles dans les médias à l’ère de la digitalisation.
La mission s’étale sur une période de 4 mois, soit du 31 janvier 2022 au 31 mai2022. Le/La Consultant(e) disposera de 29 jours répartis comme suit :
(7) Sept jours pour établir une méthodologie détaillée du document, incluant, le contexte, les objectifs, les finalités, la méthodologie des Focus groupes et des entretiens, ainsi qu’une bibliographie contenant des études et des recherches qui ont été développées et qui sont à la présente thématique.
(3) Trois jours pour mener une analyse qualitative de la représentation des femmes dans les réseaux sociaux des médias audiovisuels ;
(3) Quatre jours pour mener 3 focus groupes avec des femmes, filles et des femmes victimes de violence dans les forums numérique des médias, ainsi que des représentant.es d’associations féministes locales qui œuvrent pour la protection et la promotion des droits des femmes
(4) Quatre jours pour mener des entretiens avec le ministère de la Femme, le ministère de la justice, des juges, des représentants de la HAICA, du Conseil de presse, du SNJT, et des rédacteurs en chef ;
(5) Cinq jours pour mener une recherche des décisions, poursuite, ou toute initiatives judiciaires, intenter en vertu de la loi organique n° 58 de 2017 du 11 août 2017, contre toute forme de violence dans les médias à l’ère de la digitalisation ;
(5) Cinq jours pour la compilation et la rédaction du premier draft du document. (2) Deux jours pour la finalisation du document à la lumière des commentaires d’ARTICLE19 V. Livrables finaux et délais à respecter
Le/La consultant(e) est tenu(e) de livrer :
Le/la consultant/e est appelé/e est tenu(e) de livrer une méthodologie détaillée du document dans un délais qui ne dépasse pas le 14 février 2022.
Le/la consultant/e est appelé/e est tenu(e) de livrer un premier draft du document dans un délai qui ne dépasse pas le 14 avril 2022.
Le/la consultant/e est tenu(e) de livrer la version finale du document dans un délai ne dépassant pas le 23 mai 2022.
– Être titulaire d’un mastère de recherche / doctorat universitaire en journalisme, communication, ou en droit, droit, ou tout autre domaine pertinent à la présente mission.
– Avoir une bonne connaissance du cadre législatif protecteur des droits de la femme en Tunisie et de la liberté d’expression y compris à l’ère de la digitalisation.
– Avoir élaborer des études de recherches/monitoring incluant une approche empirique, et portant sur l’égalité du genre et/ou la liberté d’expression.
– Maîtrise de l’Arabe écrit et parlé, y compris la capacité de fournir des livrables finalisés et édités de haute qualité professionnelle.
– Capacité à présenter un contenu de pointe d’une manière synthétique et accessible. – Compétences de communication efficaces, y compris la capacité de travailler de manière autonome et en coopération avec le personnel d’ARTICLE 19.
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