26 أوت 2019 Il y a 5 ans
Une étude sur la diaspora tunisienne en Europe est réalisée au sein du projet « Gestion locale des migrations » porté par un consortium d’associations (AFD, MERCY Corps et GRDR) dans le cadre d’un programme plus large « Progres Migrations Tunisie » soutenu par l’Union Européenne qui vise à favoriser la mise en œuvre de la Stratégie Nationale Migratoire de la Tunisie.
Lancé en avril 2018 pour une durée de trois ans et d’un montant total de 3,1 millions d’euros, le projet « Gestion locale des migrations » vise l’insertion socio-économique des jeunes et l’intégration des migrations dans les stratégies de développement territorial pour quatre gouvernorats tunisiens (Jendouba, Médenine, Kasserine et Grand Tunis).
Le projet « Gestion locale des migrations » vise, entre autres :
C’est pour mieux pouvoir associer les acteurs entre « ici » et « là-bas » que le projet comporte une partie « étude » de la diaspora tunisienne, de son histoire et des liens qu’elle entretient avec ses territoires d’origine. L’étude est intitulée « Photographies et mutations de la diaspora tunisienne en Europe – Etude et représentation géographique de l’engagement des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE), depuis 70 ans, entre ici et là-bas ».
L’étude se focalisera sur les modes d’organisation de la diaspora et sur les dynamiques individuelles et collectives à l’œuvre pour appuyer le développement des territoires d’origine.
Quelle est l’histoire des migrations tunisiennes à destination de l’Europe depuis l’indépendance de la Tunisie ? Quelles ont été les évolutions des causes du départ et d’installation des TRE depuis 70 ans ? Quelles ont été les évolutions de modes de mobilisation collective des TRE ? Comment l’histoire de la structuration de la mobilisation des ressortissants tunisiens s’est inscrite en écho à celle de la structuration des sociétés civiles des pays d’installation ? En quoi l’histoire de chaque pays européen a influencé de manière singulière les modes d’organisation collective des TRE ?
Qui sont les TRE issus des 5 territoires pilotes du projet en Tunisie ? où sont-ils installés ? quel est leur apport au développement de leurs territoires d’origine ? comment s’organisent-ils ?
Enfin, à l’échelle des territoires, le fait de mieux connaître la nature, l’histoire et les aspirations de la diaspora tunisienne permettra d’aller vers une plus grande efficacité des politiques de développement locales « ici » et « là-bas », notamment dans le cadre de la coopération décentralisée. Les TRE jouant par eux-mêmes dores et déjà un rôle central mais méconnu dans l’appui au développement de leurs territoires d’origine.
L’étude tentera d’apporter des réponses à l’ensemble de ces interrogations et de révéler le potentiel de développement que représente la diaspora pour les territoires d’origine et d’installation.
L’étude aboutira est structurée en 3 grands axes :
Trois hypothèses sous-tendent la réflexion de cette étude :
H1 : La diaspora tunisienne présente un très fort potentiel multigénérationnel de mobilisation de ressources matérielles et immatérielles pour le développement en Tunisie. Ce potentiel s’est affirmé depuis 2011.
H2 : Des années 1970 à 2011, la diaspora a connu une grande histoire de mobilisations collectives autour d’enjeux de lutte sociale propres aux pays d’installation mais aussi à la situation en Tunisie, mais la mobilisation en Tunisie dans le champ du développement s’est faite de manière plus discrète, souvent à l’échelle intrafamiliale (volontairement invisible ?).
H3 : La structuration de la diaspora tunisienne était organisée dans les années 1950/60 de manière informelle pour le développement des territoires d’origine (échelle villageoise). Dans le nouveau cadre de la décentralisation tunisienne (2014-2018), les membres de la diaspora tout comme les autorités locales ont beaucoup à gagner d’une plus forte implication des TRE dans le débat public local et d’une organisation associative géographiquement plus structurée (échelle communale). Cette plus grande organisation collective territorialisée des TRE serait favorable au développement de partenariat de coopération décentralisée (dynamique de co-développement, ODD).
L’axe A de l’étude portera sur l’ensemble de la diaspora tunisienne dans 4 pays d’Europe : la France, l’Italie, l’Allemagne et la Belgique. L’axe B et C de l’étude permettra dans le même temps l’analyse fine des compétences et modes de structuration des TRE résidant dans ces quatre pays d’Europe spécifiquement issus des 5 territoires du projet en Tunisie : Aïn Draham, Beni Khedache, Sbeïtla (en priorité) auquel s’ajoute un territoire en cours d’identification dans sur le Grand Tunis et Mahres (Initiative 4M, Programme Lemma, Grdr).
Etant comprise comme une étude globale sur l’histoire et les modes de structuration et d’engagement de la diaspora tunisienne, la première partie (axe A) de l’étude doit retracer l’histoire des mobilisations collectives des TRE résidant en France et d’élargir les champs d’analyse par schémas comparatifs (similitudes/différences) aux trois autres pays (Italie, Allemagne et Belgique).
Gouvernorats d’origine des TRE en Tunisie ciblés par le projet :*
Pays d’installation des TRE en Europe ciblés par l’étude :
Les pays choisis sont ceux où les TRE sont les plus nombreux en Europe.
Le/Les consultants devront traiter la partie A de l’étude intitulée « Frise historique analytique des mobilisations collectives des TRE en Europe » entre les mois de juillet et de décembre 2019.
L’objectif est de produire une analyse pertinente, synthétique et pédagogique, sur la période récente des 70 dernières années, des mutations des mobilisations collectives des TRE en Europe, en France, Italie, Allemagne et Belgique, les 4 premiers pays d’Europe à avoir connu des flux importants d’immigration depuis la Tunisie.
L’étude sera menée soit par un.e consultant.e en France soit par un binôme de consultant.e.s basé en France/Europe (profil page 8) qui s’appuiera sur des personnes-ressources pré-identifiées en concertation avec l’équipe du projet en Italie, en Allemagne et en Belgique.
Il s’agira d’organiser dans chacun de ces 3 pays des ateliers de travail en collaboration avec ces personnes-ressources en mesure de mobiliser des organisations clés de la diaspora et des TRE à même de retracer l’histoire de la structuration de la diaspora tunisienne depuis 70 ans. Un ou deux récits de vie d’hommes et de femmes représentatifs de la diaspora pourra être réalisé en Italie, Allemagne et Belgique, le reste pouvant être mené en France.
L’équipe du projet en France et en Tunisie sera mobilisée pour la bonne réalisation de cette mission et fournira une première base d’ouvrages et de contacts.
Séquences et tâches de la production
Les tâches comprennent :
NB : Cette étude pourra être restituée lors d’une rencontre inter-associative en Tunisie en présence des institutions au premier trimestre 2020. La présence du/des consultant.e.s serait appréciée.
Les grandes étapes de la mission se déclinent ainsi :
(i) frises historiques, (ii) glossaire et répertoire des collectifs (fiches associations), (iii) essai de typologie des collectifs en liens avec les problématiques de développement, (iv) schéma des modes de mobilisation entre ces collectifs (nuage de points), (v) récits de vie.
Budget de 25 000 € (intégrant les coûts RH, défraiement des partenaires/personnes ressources, déplacement France, déplacements Europe).
NB : Les coûts d’organisation du forum de restitution ainsi que l’évènement de restitution en Tunisie seront pris en charge par le projet.
Etablir une bibliographie riche, actualisée et variée permettant d’asseoir l’analyse sur l’histoire de la diaspora tunisienne depuis 70 ans, en tirer une synthèse sous forme de frise reprenant les grandes phases de la migration tunisienne vers la France et vers les trois autres pays d’Europe.
Expliquer en quoi les évènements socio-économico-politico-historiques en Europe mais aussi en quoi les évènements contextuels de même nature en Tunisie ont pu accélérer ou freiner les migrations tunisiennes (évènements contextuels significatifs à placer sur la frise).
Placer sur la frise les dates de création des associations de la diaspora tunisienne en Europe. Faire apparaître les dates de scission de certaines associations et les noms des nouvelles structures créées.
Renseigner un glossaire qui recense et explique la signification des sigles des différentes organisations de la diaspora tunisienne en Europe créées depuis 1956.
Réaliser une trentaine de fiches synthétiques par association/collectif de la diaspora qui retrace la genèse, les raisons d’être, les compositions l’histoire et la nature des projets les plus symboliques.
Proposition de classement typologique à partir des motivations (politiques, syndicales, religieuses) et des articulations avec les problématiques de développement au sens large. A mettre en débat lors des COPIL et de l’atelier final de restitution.
Représenter schématiquement sous forme de nuage de points les relations entre ces associations : histoire (origine) ? mise en réseau ? se sont-elles construites en opposition, par complémentarité ?
Une fois les principales organisations collectives de la diaspora tunisienne en Europe identifiées, il s’agira de réaliser des entretiens avec une vingtaine de représentant.e.s emblématiques de la diaspora afin de revenir sur leurs parcours individuels (en les cartographiant) et donner corps au récit historique qui sera produit à travers la frise. Ces représentant.e.s devront résider en France (majorité) mais aussi en Italie, Allemagne et Belgique.
Ces entretiens pourront mobiliser des outils modélisés par le Grdr Migration-Citoyenneté-Développement (récit de vie, baromètres des déterminants de départ et d’installation, radars de compétences) qui faciliteront l’exploitation des informations récoltées et leur cohérence.
Une attention particulière sera portée au fait de choisir des personnes de sexe, d’âge et de parcours différents afin de pouvoir représenter le plus largement les différentes itinéraires d’engagement de la diaspora. Ces parcours de vie (géographique et d’engagement) seront cartographiés.
Organiser (financement direct du projet), au terme du travail de recherche, d’entretien et de formalisation, un atelier participatif de restitution de ce travail. Animer les échanges avec les membres de la diaspora et les personnes ressources impliquées dans cette étude ou potentiellement intéressés par ce travail autour les conclusions de cette première partie de l’étude. Il s’agira de leur présenter les conclusions du travail de manière vivante et participative à travers des supports clairs et pédagogiques, invitant au débat (vidéo, saynètes, exposition de photographies, témoignages…).
Disponibilité : de août à décembre 2019
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