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Appel aux expert.es -Projet MOMKIN Retour vers les opportunités



Échéance

08 Décembre 2024 Il y a 2 semaines

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Régions concernées par cette opportunité: Tunisie

EVALUATION FINALE DU PROJET MOMKIN 

Date limite de soumission : 08 décembre 2024

Référence : Ref : MOMKIN : Évaluation finale

Contact : oscar@novact.org

 

1. INTRODUCTION

 

Les termes de référence présentés ici reflètent les décisions prises lors de la conception de l’évaluation finale du projet MOMKIN – Prévenir les conflits violents en encourageant les jeunes acteur.rices du changement pour leurs communautés au Kef, à Siliana et dans le Grand Tunis (MOMKIN), et constituent la référence principale de l’équipe d’évaluation. 

 

Cette évaluation est promue et sera gérée par l’Institut Novact de Nonviolence (NOVACT), qui met en œuvre des actions internationales de consolidation de la paix dans les situations de conflit, soutient les mouvements nonviolents œuvrant pour le changement social et la transformation, et développe des interventions nonviolentes pour protéger les communautés vulnérables dans les situations de conflit. 

 

NOVACT, créée grâce à l’effort collectif de personnes actives dans la société civile, aspire à une société fondée sur la sécurité humaine et la nonviolence, ainsi qu’à une société exempte de conflits armés et de violence dans toutes ses dimensions. Comprenant la nonviolence comme une stratégie de transformation, NOVACT vise à contribuer à un monde pacifique, juste et digne.

 

Le projet à évaluer, MOMKIN, est un projet de coopération internationale mis en œuvre par NOVACT en partenariat avec les associations tunisiennes Mass’Art pour une culture alternative (Mass’Art), Joussour pour la citoyenneté (Joussour) et ADO+, et financé par l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID). MOMKIN, “c’est possible” en arabe, vise à prévenir les conflits violents (PCV) par la promotion et le renforcement du rôle des jeunes, en particulier des femmes et des filles, en tant qu’agents de changement en Tunisie. 

 

Cette évaluation externe finale se justifie de la manière suivante : 

  1. Elle fait partie de la politique interne de NOVACT, qui promeut la transparence et la responsabilité par le biais d’instruments tels que l’évaluation externe ou l’audit, entre autres. Ce type d’exercice est encouragé afin de systématiser l’apprentissage d’un point de vue externe et de guider et d’améliorer les interventions futures. Ceci est particulièrement pertinent dans le cas de MOMKIN car il s’inscrit dans la continuité de l’intervention de NOVACT et de ses partenaires tunisien.nes, qui travaillent ensemble depuis 2019 dans différents projets de coopération internationale en suivant la même logique d’intervention et en travaillant avec la même typologie de bénéficiaires et de partenaires institutionnel.les.
  2. Comme nous l’avons mentionné, l’évaluation est considérée comme un exercice important de transparence avec les partenaires locaux et les bénéficiaires de MOMKIN. L’objectif de l’évaluation est de créer un espace indépendant leur permettant d’évaluer et d’analyser eux-mêmes l’intervention.
  3. Cela assure ce regard extérieur sur le travail effectué sur le terrain.
  4. Dans le contexte tunisien actuel changeant, il est considéré comme très utile de disposer de tels outils qui assurent une plus grande transparence et peuvent soutenir et/ou justifier le travail effectué. 

 

Les objectifs généraux de l’évaluation finale de MOMKIN sont donc les suivants :

  1. Évaluer, sur la base des critères énoncés ci-dessous, si l’intervention contribue effectivement à la promotion et au renforcement du rôle des jeunes dans la prévention de la violence, et si elle contribue en général à la prévention et/ou à la réduction des conflits violents dans les environnements des bénéficiaires. Dans cet objectif, identifiez les bonnes pratiques à continuer à renforcer et les leçons des pratiques à éviter pour les interventions futures.
  2. Recueillir et réunir les témoignages et les analyses des différentes parties impliquées qui saisissent et valorisent ce type d’interventions qui travaillent sur l’autonomisation et le renforcement de la participation des jeunes dans la prévention de la violence à travers des outils culturels et un partenariat étroit entre les institutions publiques et la société civile. 
  3. Mettre en évidence les points forts à communiquer, en particulier en ce qui concerne la valeur ajoutée et les points forts du travail 1) de renforcement du rôle des jeunes dans la prévention de la violence, 2) en partenariat entre les institutions publiques et la société civile, et 3) avec des outils et des approches culturels et artistiques.

 

Sur la base des justifications et des objectifs présentés, il est affirmé que l‘utilité de l’évaluation pour NOVACT et ses partenaires locaux est 1) d’opérationnaliser les recommandations du document en actions pratiques et d’adapter les interventions futures, 2) d’accréditer la continuité de la logique d’intervention des partenaires de mise en œuvre et des autres parties impliquées, et 3) d‘utiliser le document, si nécessaire, comme une justification et une valorisation externes et indépendantes de ce type d’interventions et de partenariats contre d’éventuelles critiques ou blocages externes. En ce qui concerne ce dernier point, l’idée est qu’il devrait servir d’outil de protection pour toutes les parties concernées (jeunes, associations, organismes publics, etc.) qui démontre la valeur et l’impact de ces méthodologies, en particulier dans un contexte sociopolitique mondial et national de rétrécissement de l’espace civique et de dénigrement de la société civile.

 

2. OBJECTIF DE L’ÉVALUATION ET CONTEXTE

 

MOMKIN, “c’est possible” en arabe, vise à prévenir les conflits violents (PCV) en promouvant et en renforçant le rôle des jeunes, en particulier des femmes et des filles, en tant qu’agents de changement en Tunisie. Il s’inscrit dans une logique d’intervention initiée par NOVACT et ses partenaires depuis 2017 en Tunisie, selon laquelle la prévention de l’extrémisme et des conflits violents doit passer par l’autonomisation des jeunes, en leur fournissant les outils et les moyens de transformer leurs frustrations et besoins en actions de changement social. 

 

Treize ans après sa révolution, la Tunisie traverse une profonde crise politique, économique et sociale. Ce contexte de vulnérabilité favorise la montée des tensions et des conflits qui peuvent dégénérer en violences dans les sphères publiques et privées. Les espaces politiques de dialogue ou de concertation avec la population se sont considérablement réduits ces dernières années, entraînant un sentiment croissant d’exclusion et de frustration, notamment chez les jeunes. La détérioration de la situation économique exacerbe les inégalités préexistantes, affectant de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables, multipliant ainsi les environnements favorables à l’émergence de conflits et de violences. Face à un contexte de violations des droits civils, politiques et économiques qui menace d’éroder davantage les fondations fragiles de la coexistence pacifique dans la société tunisienne, l’importance de renforcer les capacités des jeunes, en particulier des femmes, en tant qu’agents de changement dans la prévention des conflits violents est indispensable. 

 

Dans ce contexte de plus en plus instable, MOMKIN propose d’intervenir dans tous les types de structures publiques pour la jeunesse (1 école secondaire, 4 Centres de Défense et d’Intégration Sociale (CDIS), avec des populations à haut risque d’exclusion sociale, et 3 Maisons de Jeunes (CJ) ouvertes à tous les jeunes) dans 7 municipalités du Kef, de Siliana et du Grand Tunis afin d’autonomiser et de former les jeunes à la création d’espaces communautaires autogérés et durables et d’initiatives pour la PCV avec une approche basée sur le genre et les droits humains (EGyBDH). Ces jeunes seront également soutenu.es pour mener des initiatives sociopolitiques afin de favoriser l’inclusion de la PCV dans les programmes éducatifs et de formation des structures publiques pour la jeunesse et le développement de politiques publiques au niveau local pour la PCV avec une approche basée sur le genre et les droits humains (EGyBDH). 

 

En bref, MOMKIN fait un pas de plus dans le travail réalisé jusqu’à présent par NOVACT en Tunisie, en passant de la sensibilisation à l’autonomisation des jeunes pour qu’ils et elles se convertissent en leaders sociaux et politiques de la PCV à la fois dans leurs centres et dans leurs communautés. Pour y parvenir, 4 résultats sont envisagés : 

 

R1) Les institutions et leurs membres ainsi comme la société civil impliquée dans les centres (TdO et TdR) sont formés pour favoriser un environnement favorable au leadership des jeunes pour la PCV. Le personnel des structures publiques de jeunesse et les acteurs et actrices communautaires impliqué.es dans ces espaces (autorités, organisations communautaires, familles, etc.) sont dotés des outils et des moyens nécessaires pour responsabiliser les jeunes et réduire le niveau de violence dans leur centre et leur environnement. 

R2) Les jeunes sont doté.es de connaissances et d’outils pour le développement d’espaces et d’initiatives de PCV. 120 jeunes âgé.es de 14 à 35 ans, en particulier les femmes et les filles, sont formé.es pour améliorer leurs compétences théoriques et pratiques dans les actions de PCV avec EGyBDH basées sur des outils culturels, artistiques et numériques, et la création d’un réseau fort et solidaire de pratiques est encouragée parmi les ayants droit (TdD) qui échangent régulièrement. 

R3) 8 clubs civiques durables et autogérés pour la PCV sont créés dans chaque établissement public. Ces clubs offrent aux jeunes un espace qui leur est propre et servent d’incubateur pour leurs projets de PCV. Sur la base des besoins dérivés des projets précédents, il est proposé d’adapter l’utilisation de ces espaces avec les objectifs et les contextes de chaque structure, en s’inspirant d’outils alternatifs testés et approuvés pour la PCV tels que le cinéma ou le théâtre. 

R4) Renforcement du leadership social et politique des jeunes pour la PCV dans leurs communautés par le biais d’actions de plaidoyer et de sensibilisation, gérées par les jeunes. Plus précisément, il est prévu de favoriser l’inclusion de la PCV dans les programmes des institutions publiques et le développement de politiques publiques au niveau local pour la PCV avec EGyBDH.

 

Le groupe cible de l’intervention est résumé comme suit :

  • Ayants droit (TdD) : 335 jeunes (50% de femmes et de filles) usager.ères des centres d’intervention, aux profils variés :
    • 60 jeunes, âgé.es de 14 à 18 ans, issus de 4 CDIS dans 4 quartiers du Grand Tunis ; profils à risque d’exclusion sociale : décrochage scolaire, conflits avec les autorités, personnes handicapées, familles dysfonctionnelles, etc.
    • 45 jeunes âgé.es de 15 à 35 ans provenant de 3 maisons de jeunes au Kef et à Siliana, zones rurales et à risque d’exclusion sociale, pouvant trouver n’importe quelle catégorie socio-économique de jeunes étant donné la nature de l’espace.
    • 30 jeunes âgé.es de 12 à 16 ans, issus d’un lycée de Menzah 5, dont les profils varient entre des jeunes ayant des compétences mais sans moyens et d’autres en risque d’exclusion sociale.
    • 200 jeunes (25 par communauté) qui participeront aux actions de sensibilisation prévues (présentations, festivals, etc.). 
  • Titulaires d’obligations (TdO) : 105 (50% de femmes). Dont : 
    • Personnel des établissements publics : au moins 12 par centre, 96 au total (60% de femmes), répartis entre 8 par centre qui sont des bénéficiaires directs du processus de formation inclus dans R1, et au moins 4 par centre qui sont des bénéficiaires secondaires du même cycle de formation. Ils sont essentiels dans la mise en œuvre du projet car ils coordonnent le programme d’autonomisation des jeunes.
    • Responsables régionaux et nationaux des institutions supervisant les centres d’intervention : 19 (40% de femmes), réparti.es de manière presque égale entre les trois ministères concernés (Jeunesse et Sport, Affaires sociales et Education). 
  • Responsables (TdR) : 140 (50% de femmes), 20 par municipalité, réparti.es entre : 10 membres de la famille (60% de femmes), 5 représentant.es d’organisations communautaires (50% de femmes) et 5 représentants du secteur privé local (40% de femmes).

 

Le travail avec ce groupe cible est effectué par trois partenaires locaux qui sont les partenaires de mise en œuvre de MOMKIN : 

  • Mass’Art : a conclu un accord de partenariat avec l’Instance générale de protection sociale (IGPS – qui dépend du ministère des affaires sociales) pour intervenir dans le CDIS du Grand Tunis, qui est renouvelé chaque année depuis une décennie et qui utilise des outils culturels tels que le théâtre pour l’inclusion sociale.
  • Joussour : avec un accord avec les commissaires régionaux à la jeunesse et aux sports (CRJD – sous le ministère du même nom), qui facilite son intervention dans de multiples maisons de jeunes dans les deux régions avec lesquelles elle a des partenariats (certains depuis de nombreuses années), et qui travaillent avec une approche forte du genre et des droits de l’homme sur la question de la participation citoyenne.
  • ADO+ : avec un accord avec le ministère de l’éducation et les commissaires régionaux à l’éducation compétents en fonction de l’intervention (dans le cas de MOMKIN, en Ariana), afin de pouvoir intervenir dans les écoles, et qui sont spécialisés dans le travail d’autonomisation et de participation active des adolescent.es à l’aide d’outils innovants et d’une attention particulière au genre et aux droits de l’enfant.

 

Sur la base de ce qui a été expliqué concernant les groupes cibles et les partenaires, on comprend que le contexte institutionnel de l’intervention est très bien défini : il y a les huit établissements publics d’intervention qui sont des partenaires (et dont le personnel est un groupe cible), les institutions régionales qui les supervisent, et les trois ministères impliqués. En même temps, on essaie de s’ouvrir à d’autres ministères et centres étroitement liés, tels que le ministère de la culture, les Maisons de la Culture, les bibliothèques, etc.

 

La durée de l’intervention s’étend initialement du 1er février 2023 au 31 juillet 2024 (18 mois), avec deux prolongations ultérieures (sans augmentation des coûts) jusqu’au 15 février 2025 (24,5 mois au total). 

 

Le coût total de MOMKIN est de 368 000,00 €, dont 350 000,00 € sont financés par l’AECID et les 18 000,00 € restants sont cofinancés par l’Agence catalane de coopération au développement.

 

3. ACTEURS ET ACTRICES IMPLIQUÉ.ES

 

Agent.es impliqué.es dans MOMKIN :

  • Partenaires de mise en œuvre : NOVACT, Mass’Art, Joussour, ADO+ (pour chaque partenariat : personnel technique de mise en œuvre, personnel financier, personnel stratégique)
  • Bénéficiaires (voir groupe cible dans la section précédente)
  • Services techniques : formateur.rices, sociologue, spécialiste du plaidoyer, traducteur.rices, matériel d’enregistrement, etc.
  • Bailleurs de fonds : l’AECID en tant que principal bailleur de fonds et l’ACCD en tant que co-bailleur de fonds.

 

Informateurs clés potentiels pour l’évaluation :

ACTEURS Acteur et entité Attentes en matière de participation Pertinence par rapport au processus*. Priorité (de 1 à 4)*
Les homologues du pays partenaire Mass’Art Informateur clé, coordinateur avec les bénéficiaires, décideur Très élevée 1
Joussour Informateur clé, coordinateur avec les bénéficiaires, décideur Très élevée 1
ADO+ Informateur clé, coordinateur avec les bénéficiaires, décideur Très élevée 1
Bénéficiaires de l’intervention Jeunes fondateurs des clubs civiques Informateur clé, bénéficiaire central de l’intervention, point d’accès à d’autres acteurs (famille, jeunes, etc.). Haute 1
Autres jeunes bénéficiaires Il est intéressant de connaître son évaluation de l’intervention Basse 3
Personnel du centre d’intervention Informateur clé, bénéficiaires importants pour la durabilité de l’action Haute 1
Chefs régionaux et nationaux des institutions de surveillance Bénéficiaires importants pour la durabilité de l’action Moyenne 2
Organisations communautaires Il est intéressant de connaître votre évaluation de l’intervention Basse 4
Familles Il est intéressant de connaître votre évaluation de l’intervention Basse 4
Autres organismes donateurs ACCD Ils connaissent le projet et les processus mis en œuvre pour sa réalisation. Basse 4
Autres parties prenantes Services techniques Services techniques pour la création de produits (diagnostic, document d’orientation, etc.) et pour la formation des jeunes et du personnel des centres, au cœur du développement des contenus de formation. Moyenne 3
Partenaires externes Des antennes dans le programme de formation Rizoma Basse 3
Entité qui finance et/ou gère l’intervention AECID Donateur, Ils connaissent le projet et les processus mis en œuvre pour sa réalisation. Haute 2
NOVACT Informateur clé, coordination avec les partenaires et les informateurs, prise de décisions, définition des objectifs, facilitation de l’accès à la documentation. Très élevé 1

*La “pertinence pour le processus” s’entend comme le poids de cette catégorie de parties prenantes dans le processus d’évaluation, c’est-à-dire le fait qu’il relie et facilite le dialogue avec d’autres parties prenantes. La “priorité” (1 étant la plus élevée) est un classement des acteurs en fonction de la nécessité perçue de les interroger pour obtenir une bonne évaluation.

 

Acteurs impliqués dans l’évaluation :

  • Unité de gestion de l’évaluation : NOVACT. Il s’agit de l’entité d’exécution de la subvention et des représentant.es de l’entité et des partenaires locaux. Elle agit en tant qu’unité mandatée pour l’évaluation, chargée de valider et de superviser la qualité du processus, le recrutement de l’équipe d’évaluation, la publication et la diffusion des résultats.
  • Comité de suivi de l’évaluation : le comité de coordination MOMKIN (composé de représentants des quatre partenaires de mise en œuvre : NOVACT, Mass’Art, Joussour et ADO+) et l’OTC, ainsi que des représentant.es des 8 clubs de jeunes et des établissements publics seront invité.es. Les groupes de parties prenantes les plus pertinents pour l’évaluation sont représentés. Il sera chargé de 1) coordonner et faciliter le processus d’évaluation, et 2) examiner la première version du rapport final. La coordination avec l’équipe d’évaluation se fera lors de réunions avec tous les membres ou par secteur (typologique, géographique, etc.), selon le cas. Les décisions sont prises sur une base consensuelle, l’unité de gestion étant chargée de trancher en cas de blocage.

 

4. CHAMP D’APPLICATION DE L’ÉVALUATION

 

L’évaluation s’inscrit dans le même cadre géographique que l’intervention : les trois régions du Grand Tunis, de Siliana et du Kef, en se concentrant spécifiquement sur les sept municipalités d’intervention (Douar Hicher, Melassine, Naasen, Soukra, Siliana, Dahmani et Sers), ainsi que sur la durée de l’intervention : de mars 2023 à février 2025.

 

L’évaluation doit se concentrer sur les aspects liés aux processus mis en place pour la mise en œuvre du projet. Plus précisément, il est prévu de se concentrer sur le processus de génération d’espaces collectifs, en considérant les clubs de jeunes civiques établis à la suite de l’intervention comme l’espace principal à évaluer, mais aussi en considérant les méthodologies utilisées dans la création de synergies et d’espaces collectifs tels que les comités de coordination nationaux ou locaux, le réseau Rizoma, le magazine numérique bimensuel de MOMKIN, etc. L’idée est d’encadrer l’intervention d’un point de vue sociopolitique et d’évaluer comment, dans ce contexte, il a été possible de faire travailler ces personnes ensemble (ce qui n’est généralement pas le cas) et comment cela peut servir de graine pour le changement, à la fois individuellement et collectivement.

 

L’évaluation sera réalisée à travers le prisme des quatre sous-thèmes qui structurent MOMKIN : 1) la jeunesse, 2) le partenariat entre la société civile et les institutions publiques, 3) les outils artistiques et culturels, et 4) la prévention des conflits violents.

 

Le budget alloué à l’évaluation est de 6 000,00 €.

 

5. QUESTIONS ET CRITÈRES D’ÉVALUATION

 

Comme expliqué ci-dessus, les questions générales d’évaluation seront les suivantes :

  • Quels sont les processus, les méthodologies et les outils mis en place pour créer et faire fonctionner les différents espaces collectifs qui sous-tendent et justifient l’intervention ? Comment la centralité (réelle et active) des jeunes a-t-elle été assurée dans ces processus ? Quels sont les enseignements tirés et les bonnes pratiques qui peuvent être extrapolés pour des interventions similaires ? Quels sont les impacts positifs de tels processus et espaces collectifs avec les jeunes au centre (en particulier dans la prévention des conflits violents) ? Quels sont les changements qu’ils génèrent à la fois au niveau individuel et au niveau collectif ? 
  • L’implication des jeunes répond-elle à une demande claire et identifiée ? Comment contribue-t-elle à la création de ces espaces collectifs ? Comment leur participation active et leur appropriation de ces espaces ont-elles été assurées ? Comment la centralité de leur rôle dans ces processus a-t-elle été communiquée à toutes les parties prenantes ?
  • Pourquoi le partenariat entre les institutions publiques et la société civile est-il pertinent ? Comment contribue-t-il à la création de ces espaces collectifs ? Comment la participation active, l’appropriation et l’alliance réelle des deux parties ont-elles été assurées ? Quelles adaptations (et selon quels mécanismes) ont été nécessaires pour faire face aux différentes manières de travailler (processus, procédures, organisation interne, etc) ? 
  • Quelle valeur ajoutée permet l’utilisation d’outils artistiques/culturels ? Répond-elle à une demande identifiée ? Comment contribue-t-elle à ces processus de création d’espaces collectifs ? Quels impacts à long terme sont envisageables et/ou déjà observables ?
  • Comment la création de ces espaces collectifs contribue-t-elle à la prévention des conflits violents ? Comment les jeunes dans ces espaces collectifs contribuent-ils à la prévention des conflits violents ? Quelles actions sur l’environnement de ces espaces ont favorisé les processus et l’autonomisation des jeunes ? 
  • Dans le développement de ces processus, existe-t-il des différences notables basées sur 1) la portée géographique, 2) l’âge, 3) le sexe, 4) la profession ou 5) les outils artistiques/culturels utilisés ? 1) l’étendue géographique, 2) l’âge, 3) le sexe, 4) la profession, ou 5) les outils artistiques/culturels utilisés ? Comment ces différences affectent-elles l’impact des processus collectifs et des espaces générés ?

 

Les critères d’évaluation sont classés dans l’ordre suivant :

  1. Participation – Mesure selon laquelle les processus à évaluer (et l’intervention en général) ont impliqué toutes les parties à différents stades.
  2. Appropriation – Degré d’appropriation des processus à évaluer par les différentes parties concernées.
  3. Pertinence – Mesure selon laquelle les processus à évaluer répondent aux besoins, aux politiques et aux priorités des bénéficiaires, des partenaires/institutions et du pays, ainsi qu’aux priorités mondiales, et continuent de le faire même lorsque les circonstances changent.
  4. Impact – Mesure selon laquelle l’intervention a produit des effets significatifs – positifs ou négatifs, voulus ou non – au niveau le plus élevé. L’impact fait référence aux effets potentiellement transformateurs et finalement importants de l’intervention.
  5. Durabilité – Mesure selon laquelle les avantages nets de l’intervention (les processus à étudier) se maintiennent ou sont susceptibles de se maintenir.
  6. Alignement – Mesure selon laquelle l’intervention (et les processus mis en place dans le cadre de celle-ci qui sont ce qui sera principalement évalué) est en phase avec d’autres initiatives/réglementations/interventions et les alimente.
  7. Efficacité – Mesure selon laquelle l’intervention (les processus à évaluer) a atteint ses objectifs et ses résultats, y compris les résultats différenciés entre les groupes, avec les ressources disponibles.
  8. Efficience – Mesure selon laquelle l’intervention et les processus étudiés produisent des résultats, en utilisant les ressources de manière rentable et dans les délais impartis.

 

Dans tous les cas, ces critères doivent être étudiés à partir de deux critères essentiels pour NOVACT, ses partenaires locaux et l’AECID : la perspective de genre et la perspective de développement durable. Cela implique que dans l’étude de chacun des huit critères mentionnés ci-dessus, les deux perspectives seront intégrées : la collecte des données, l’analyse et la consolidation des conclusions à partir d’une perspective qui prend en compte les différences liées au genre et l’impact sur le développement durable.

 

6. MÉTHODOLOGIE ET PLAN DE TRAVAIL

 

L’équipe d’évaluation sélectionnera dans sa proposition initiale l’approche méthodologique et les techniques les plus appropriées, en les justifiant de manière adéquate, en utilisant les informations présentées dans ce document comme point de référence. L’équipe d’évaluation sélectionnée fournira une méthodologie complète à NOVACT à la suite d’une première réunion de coordination, qui comprendra également un plan détaillé de la mission. 

 

Toutefois, les aspects méthodologiques suivants doivent être obligatoirement inclus :

  • La méthodologie doit intégrer une perspective de genre.
  • La méthodologie doit être participative.
  • La méthodologie doit permettre de prendre en compte tous les groupes cibles, en particulier ceux qui sont difficiles à atteindre.
  • Les résultats de l’évaluation et les recommandations se fondent au moins sur des travaux analytiques réalisés à l’aide des méthodes suivantes :
    • Examen documentaire des documents du projet (publications, rapports d’activité, rapports intermédiaires et finaux). 
    • Entretiens et/ou groupes de discussion avec les principales parties prenantes (voir section 3).
    • Consultations techniques avec le personnel responsable de la mise en œuvre du projet 
    • Visites sur le terrain pour évaluer la mise en œuvre du projet. 
  • La méthodologie doit inclure une session de présentation et de discussion de la première version du rapport final en présence d’au moins les quatre partenaires de mise en œuvre et l’OTC.

 

Plan de travail :

Tâche S*1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 S11 S12 S13
Réunion avec NOVACT et/ou le comité de suivi
Mise en œuvre de la méthodologie révisée A.
Examen des documents disponibles
Création d’outils de collecte et de traitement des données B.
Collecte de données auprès d’informateurs clés (entretiens, groupes de discussion, etc.)
Traitement des données et rédaction de la première version du rapport
Remise de la première version du rapport C.
Présentation de l’atelier et discussion de la première version D.
Examen du rapport
Remise de la version finale du rapport E.

*S=Semaine

 

Produits livrables :

  1. Méthodologie finale révisée
  2. Outils de collecte et de traitement des données
  3. Première version du rapport d’évaluation
  4. Atelier de présentation et de discussion de la première version du rapport.
  5. Version finale révisée du rapport d’évaluation

 

7. DOCUMENTS ET SOURCES D’INFORMATION

 

Les documents et sources d’information auxquels l’équipe d’évaluation aura accès sont les suivants :

Document Contenu principal Commentaires
Document de formulation de l’intervention Cadre logique, budget, logique d’intervention complète (partenaires locaux, historique, bénéficiaires, contexte, etc.)
Droit réglementaire Règlement de l’AECID sur la mise en œuvre et l’évaluation des projets Nous incluons les règlements pertinents pour l’évaluation
Documents stratégiques et opérationnels Plans stratégiques et rapports opérationnels annuels
Rapports de suivi (y compris les sources de vérification – résultats de l’intervention) Tous les produits achevés et finalisés de l’intervention, le rapport de suivi intermédiaire. Une liste est incluse pour faciliter la sélection des produits considérés comme pertinents pour l’évaluation.
Études, rapports, documents sur le secteur/la région Feuille de route de la société civile tunisienne sur la PEV, Policy Paper sur le risque de conflit violent en Tunisie, manuel de capitalisation de IMCAN, diagnostic des jeunes BADDEL, Feuille de route BADDEL
Documents de planification de la coopération espagnole Plan directeur de l’AECID, Agenda 2030
D’autres évaluations antérieures d’interventions similaires dans la région. Évaluation de l’IMCAN, du WAHDA et du BADDEL Les projets de coopération internationale qui précèdent MOMKIN et travaillent dans la même logique avec les mêmes partenaires et bénéficiaires locaux.
Plans, règlements ou autres documents du pays d’intervention (à préciser ultérieurement) Documentation à organiser et à sélectionner sur la base du travail de l’expert en capitalisation et en plaidoyer.

 

8. STRUCTURE ET PRÉSENTATION DU RAPPORT D’ÉVALUATION

 

Le rapport final ne doit pas dépasser 30 pages, sans la page de couverture, le résumé ou les annexes. Une fiche de synthèse de l’évaluation doit être soumise en suivant le format établi par le CAD de l’OCDE pour l’inventaire des évaluations de l’OCDE.

 

Voici une structure indicative qu’il est recommandé de suivre pour le rapport d’évaluation final :

 

  1. Résumé exécutif 
  2. Introduction 

– Contexte et objectif de l’évaluation. 

– Principales questions et critères de valeur : définition. 

  1. Description sommaire de l’intervention évaluée, avec une référence particulière aux attentes en matière de conformité au moment de l’évaluation ; résumé de l’historique, de l’organisation et de la gestion, des acteurs impliqués et du contexte dans lequel l’intervention se déroule. 
  2. Méthodologie utilisée pour l’évaluation 

– Méthodologie et techniques appliquées. 

– Conditions et limites de l’étude réalisée. 

  1. Analyse des informations et des preuves collectées par rapport aux questions précédemment établies. Interprétation des preuves par rapport aux questions d’évaluation posées. 
  2. Conclusions de l’évaluation par rapport aux critères d’évaluation. 
  3. Enseignements tirés des résultats généraux qui indiquent des bonnes pratiques et qui peuvent être extrapolés et réintégrés dans les interventions futures. 
  4. Les recommandations résultant de l’évaluation classées selon les critères choisis par l’équipe d’évaluation (par exemple : court/long terme, selon les critères d’évaluation, selon la dimension ou la composante de l’intervention, selon la zone d’intervention…). En tout état de cause, dans la mesure du possible, mentionner la ou les parties prenantes à qui la recommandation est particulièrement adressée. 
  5. Annexes à inclure : 
  • Les TdR
  • Le plan de travail, la composition et la description de la mission.
  • Méthodologie proposée, techniques et sources utilisées pour collecter les informations :
    • Analyse documentaire : liste des sources secondaires utilisées. 
    • Entretiens : liste des informateur.rices, script des entretiens, transcriptions et notes.
    • Enquêtes : modèles, données brutes collectées et analyse statistique. 
    • Ateliers participatifs : rapporteur et produits. 
    • Etc… 
  • Allégations et commentaires des différentes parties prenantes sur le projet de rapport s’ils sont jugés pertinents, en particulier s’il y a des désaccords et qu’ils n’ont pas été reflétés dans le corps du rapport.
  • Fiche de synthèse de l’évaluation (modèle CAD24).

 

9. BASES DE L’ÉVALUATION, DES DROITS D’AUTEUR ET DE LA PUBLICATION

 

Principes de base du comportement éthique et professionnel :

  • Anonymat et confidentialité – L’évaluation doit respecter le droit des personnes à fournir des informations en garantissant leur anonymat et leur confidentialité. 
  • Responsabilité – Tout désaccord ou toute divergence d’opinion pouvant survenir entre les membres de l’équipe ou entre les membres de l’équipe et les responsables de l’intervention, concernant les résultats et/ou les recommandations, doit être mentionné dans le rapport. Toute affirmation doit être confirmée par l’équipe ou le désaccord doit être consigné. 
  • Exhaustivité – Les évaluateur.rices auront la responsabilité de mettre en évidence les questions qui ne sont pas spécifiquement mentionnées dans les termes de référence, si cela est nécessaire pour obtenir une analyse plus complète de l’intervention.
  • Indépendance – L’équipe d’évaluation doit garantir son indépendance par rapport à l’intervention évaluée et ne doit pas être liée à sa gestion ou à l’un de ses éléments. 
  • Validation des informations – Il incombe à l’équipe d’évaluation de veiller à l’exactitude des informations collectées aux fins de l’établissement du rapport, et elle est responsable en dernier ressort des informations présentées dans le rapport d’évaluation.
  • Rigueur – Le processus d’évaluation et les résultats qui en découlent seront réalisés de manière rigoureuse et professionnelle.
  • Non-discrimination – L’équipe d’évaluation veille à ce que les personnes impliquées dans l’intervention et/ou le processus d’évaluation ne fassent l’objet d’aucune discrimination.

 

Incidents – En cas de problèmes apparaissant pendant le travail sur le terrain ou dans toute autre phase de l’évaluation, ceux-ci doivent être signalés immédiatement à l’organisation exécutant la subvention et celle-ci, si elle le juge nécessaire, en informera l’AECID. Dans le cas contraire, l’existence de tels problèmes ne pourra en aucun cas être utilisée pour justifier la non-obtention des résultats établis par l’organisation dans les présents TdR. 

 

Droits d’auteur et divulgation – Il est précisé que tout droit d’auteur appartient au contractant de l’évaluation. La diffusion des informations collectées et du rapport final est la prérogative de l’agence d’exécution de la subvention qui a contracté l’évaluation. Cependant, l’AECID se réserve le droit de reproduire, distribuer ou communiquer publiquement le rapport d’évaluation sans avoir besoin d’un accord préalable avec ladite entité, lorsque cela est nécessaire pour le développement correct des procédures administratives, et le fera avec l’autorisation préalable de celle-ci, lorsque cela est nécessaire pour d’autres raisons.

 

Régime de sanctions – En cas de retard dans la remise des rapports ou si la qualité des rapports remis est manifestement inférieure à celle convenue, les sanctions et l’arbitrage établis par l’entité contractante conformément au contrat privé établi avec l’équipe d’évaluation seront applicables.

 

10. DÉLAIS DE RÉALISATION DE L’ÉVALUATION

 

La période d’évaluation s’étend du 20 janvier 2025 au 20 avril 2025, et le calendrier suivant est établi pour la fourniture des résultats du processus d’évaluation :

 

Produit Délai de livraison/réalisation Montant à payer 

(% du total)

Méthodologie finale révisée 29/01/2025 1.200,00 € (20%)
Outils de collecte et de traitement des données 19/02/2025
Première version du rapport d’évaluation 26/03/2025 1.800,00 € (30%)
Atelier de présentation et de discussion de la première version du rapport. 02/04/2025
Version finale révisée du rapport d’évaluation 16/04/2025 3.000,00 € (50%)

 

11. PRÉSENTATION DE L’OFFRE TECHNIQUE ET FINANCIÈRE ET DES CRITÈRES D’ÉVALUATION

 

L’équipe d’évaluation est composée d’au moins un.e expert.e possédant les profils et qualifications suivants :

  • Expérience solide et diversifiée dans le domaine de la consolidation de la paix et/ou de la prévention de la violence / des conflits violents / de l’extrémisme violent 
  • Expérience solide et diversifiée dans le domaine de la jeunesse
  • Expérience solide et diversifiée (au moins 3 ans) dans l’évaluation de projets de donateurs internationaux 
  • Expérience dans la région et connaissance du contexte tunisien (au moins 3 ans) 
  • Connaissance théorique et pratique de l’intégration de la dimension de genre ; la connaissance des droits humains et des perspectives de justice climatique serait un atout.
  • Excellente maîtrise du tunisien (parlé) et du français ou de l’anglais (écrit et parlé) ; la maîtrise de l’espagnol (écrit et parlé) serait un atout.
  • Excellente maîtrise des principes de gestion du cycle de projet et des méthodes de travail 
  • Rigueur et professionnalisme

 

Au moins un des expert.es proposé.es doit avoir une connaissance approfondie et une expérience pratique de l’intégration de la dimension de genre dans l’évaluation des projets de coopération au développement. La composition de l’équipe d’experts doit être équilibrée afin de garantir une couverture complète des différents aspects de l’évaluation des projets tels que définis dans les présents termes de référence, y compris les questions transversales (égalité entre les hommes et les femmes, jeunesse et droits humains).

 

La demande doit comprendre au moins une copie des documents suivants en anglais, français ou espagnol : 

  • CV de l’équipe d’évaluation présentant les profils requis mentionnés ici,
  • Offre technique consistant en une note méthodologique sur la manière dont l’évaluation sera réalisée sur la base de ce qui est expliqué dans le présent document, et
  • Offre financière détaillée avec tous les coûts liés à la mission, y compris tous les frais (prix final)

 

Les notes et critères suivants sont établis pour l’évaluation de la qualité des propositions reçues :

  • Profil des évaluateur.trices (35%), basé sur les critères établis pour l’équipe d’évaluation.
  • Proposition méthodologique (35%), basée sur le degré de compréhension et d’alignement avec ce qui est présenté dans ce document, la rigueur et le professionnalisme, et la faisabilité de la proposition.
  • Offre financière (30%), basée sur l’adéquation de l’offre par rapport au budget disponible.

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