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Échéance

15 Avril 2022 Il y a 3 ans

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Cinquantenaire du mouvement de février 1972

(Tunis, 6-7 Mai 2022)

APPEL A CONTRIBUTIONS

Février 72 a constitué un enjeu historique, sociologique, culturel, politique et symbolique qui a bouleversé les données prégnantes dans une Tunisie qui venait de sortir d’une décade tumultueuse marquée par l’échec de l’expérience de collectivisation et son corollaire le mécontentement populaire, par une tendance de plus en plus têtue à la monopolisation du pouvoir au profit du parti unique (PSD), par la personnalisation du mode de gouverner et la naissance de courants politiques dissidents au sein même du régime en place (Mestiristes, Bensalhistes), mais surtout par la montée en puissance des contestations dont celui de la jeunesse intellectuelle.

Avant 72, cette jeunesse intellectuelle, dans sa composante estudiantine avait déjà marqué le pas : en  1963 quand elle a dénoncé le putsch destourien qui a ravi aux syndicalistes progressistes leur victoire lors du congrès de la section parisienne de l’UGET. Dans le même sillage des années 60, une nouvelle gauche a surgi de la matrice des luttes estudiantines : après 63, citons les manifestations à l’occasion de la « « guerre des six jours » en 1967, les procès politiques de la gauche, outre la naissance de groupes politiques dont le GEAST, et divers groupes marxistes léninistes, trotskystes, nationalistes arabes, etc. La question démocratique et la question nationale prenaient une nouvelle forme, prise en charge de plus en plus par une jeunesse contestatrice de l’édifice née dans la matrice du Néo-Destour dont des signes d’essoufflement commençaient à lézarder l’édifice, conçu et voulu monolithique et sans failles par une politique officielle musclée et autoritaire pour ne pas dire dictatoriale et (pour certains, à l’époque), fasciste. 

Après 72, l’effet de ce bouillonnement de la jeunesse intellectuelle et sa consécration dans le mouvement de février 72, évènement issu directement de la mainmise du pouvoir sur le syndicat étudiant (Congrès de Korba 71) et de la mobilisation qui s’en est suivie (entre août 71 et février 72) a déterminé un parcours ultérieur au sein de la société tunisienne, dans ses places fortes politiques (courants et partis politiques, officiels ou clandestins) et ses miradors de lutte syndicale (UGTT notamment), sans oublier la naissance d’un mode de penser et d’approche nouveau et que le programme du mouvement étudiant de 1973 a inauguré, ouvrant ainsi la voie à la réflexion autour des possibilités d’un syndicat autonome du pouvoir, à tous les niveaux de  son exercice institutionnel. La revendication d’un syndicat autonome et démocratique implique-t-elle automatiquement la rupture organique avec le pouvoir en place ? L’avènement en trombes de l’idéologie des droits de l’homme (LTDH en 76-77) est-elle une tâche diffuse inspirée des demandes provenant des étudiants et de l’université (lieu de fermentation des idées, des théories et des thèses les plus novatrices) mais aussi provenant des autres composantes de la société tunisienne : paysans spoliés par le collectivisme, intellectuels interdits d’expression et parfois de séjour et contraints, de ce fait, à l’exil ; partis et courants politiques interdits d’expression, d’organisation et de réunion, en méconnaissance de la part du régime en place de l’article 8 de la Constitution ? Cet article a été le cheval de bataille de toute la jeunesse intellectuelle lors des divers procès auxquels elle a du faire face grâce à son attachement aux lois, aux instances intellectuelles tant juridiques que philosophiques et aux idéaux et valeurs universelles de justice sociale, de liberté et de dignité humaine.

Aussi l’association « Perspectives pour la mémoire et l’avenir » compte-t-elle organiser le Cinquantenaire (Séminaire, expositions photos et documents, activités culturelles, témoignages, etc.) et vous propose-t-elle de participer à ses journées d’études qui se tiendront les 6 et 7 Mai 2022 autour des axes suivants (et autres selon vos centres de recherche) : 

  • Quels étaient les revendications et les enjeux du MF 72 ? Dans quel contexte national (social, politique, culturel, etc. : dissensions au sein du régime politique, PSD et fissures au sein de l’édifice monolithique,) et international (bouillonnement culturel, intellectuel et politique prégnant : cause palestinienne, lutte contre l’impérialisme, questions agraires, expériences nationalistes arabes, effervescences révolutionnaires allant des lendemains de mai 68,  à la Révolution culturelle en Chine, en passant par les effets récessifs de la guerre froide, etc. les enjeux et les revendications s’exprimaient-ils ? 
  • En quoi le MF 72 fut-il un mouvement de masse ? par référence à la diversité des sensibilités qui le composent, par le sens de la coopération qui a marqué le mode de traitement inter courants ? par la nature des mots d’ordre, et des slogans, (université populaire et nationale, syndicat autonome libre et démocratique, …) ?
  • Quel mode de fonctionnement prévalait entre courants et sensibilités  politiques et syndicales au sein du MF 72 ? La violence avait elle été un mode de résorption des conflits entre factions diverses, ou bien ce fut plutôt la coopération et la tolérance réciproque ?
  • Quelles étaient les composantes du mouvement de février 72, déclarées, connues ou clandestines, ont-elles eu une influence quelconque sur le cours du mouvement, ou bien fut il essentiellement un mouvement sans ancrage organisationnel déterminé, même si des courants politiques se sont manifestés ici ou là au gré des évènements, de façon plus ou moins timorée ?
  • Quel rôle joué par l’immigration tunisienne, « organisée » ou non, estudiantine ou autre, quels modes de solidarité nationale et internationale avec les victimes de la répression ? 
  • Quelles suites (décades venus après février 72) furent réservées aux expressions diverses du mouvement (syndicales, politiques, organisationnelles, idéologiques), programmes 73 et structures syndicales provisoires ainsi que l’expérience du CUP (Comité Universitaire Provisoire) ? Quels contenus en matière de réforme des structures syndicales, quels en sont les ressorts et les déterminants ? Quel diagnostic peut-on établir aujourd’hui ? quels lendemains envisager et quelles issues proposer ?

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Appel à candidatures Publié sur Jamaity le 10 mars 2022


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