20 Août 2023 Il y a 1 an
Appel à candidature
Pour le développement d’une étude sur l’EMI comme mesure proactive et protectrice du travail journalistique et des journalistes ? : le cas de la Tunisie
Référence n°AC#011/2023
ARTICLE 19 est une organisation internationale non-gouvernementale qui œuvre pour la défense de la liberté d’expression et l’accès à l’information depuis 1987, et présente en Tunisie depuis 2012. Son nom est dérivé de l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit » Constituant un fondement de toute démocratie, la liberté d’expression est une condition primordiale au progrès social et à l’épanouissement individuel, d’où la mission d’ARTICLE 19 qui œuvre pour la promotion et la protection de la liberté d’opinion et d’expression dans le monde.
Le bureau MENA d’ARTICLE 19 à Tunis a été créé en mars 2012 en tant que bureau de projets puis transformé en un bureau national en 2015 et en un bureau régional qui couvre la région MENA en juin 2018. Le bureau MENA à Tunis dirige une stratégie pour promouvoir et défendre la liberté d’expression et d’information dans la région MENA en ligne avec la stratégie globale de l’organisation en s’appuyant sur une équipe basée à Tunis, à Londres et dans quelques pays prioritaires dans la région comme le Maroc et le Liban. Le bureau régional d’A19 adopte une approche multidisciplinaire et multi-acteurs en intervenant sur les niveaux politiques, juridiques et pratiques. Grace à son expertise disponible au sein du bureau international que régional MENA et à travers un réseau d’experts dans la région, le bureau MENA d’A19 fournit des conseils et aides juridiques et techniques à ses partenaires parties prenantes de la liberté d’expression, produit des recherches, analyses légales et guides de formation et mène des actions de plaidoyer avec ses partenaires de la société civile. Le tout pour protéger et promouvoir la liberté d’expression, d’association, le droit d’accès à l’information, renforcer le pluralisme et l’indépendance des médias, la transparence et la bonne gouvernance des institutions démocratiques, ainsi que soutenir le droit à l’égalité, à la participation et la pleine jouissance de tous les autres droits fondamentaux.
Dans le cadre de son projet qui s’intitule « Protéger la liberté des médias à l’ère numérique en Jordanie et en Tunisie » financé par le Fond des Nations Unies pour la démocratie (FNUD),
ARTICLE19 MENA (A19) vise à renforcer la protection de la liberté d’expression et des journalistes en Jordanie et en Tunisie.
En Tunisie, comme dans les autres pays de la région MENA, le secteur médiatique est marqué par la détérioration de la qualité du contenu médiatique, qui s’est accompagné par la prolifération de certains phénomènes, qui menacent la liberté d’expression et de l’information. Le fondement du travail journalistique sur des regèles professionnelles, éthiques et qui servent l’intérêt des publics, font défaut. Les contenus médiatiques manquent d’innovation, et d’adaptation aux exigences de l’accélération digitale, et sont par conséquent peu inclusifs et participatifs. Cela a contribué à la prolifération de phénomènes telles que le désordre de l’information ou les discours haineux et par là même, l’accentuation des mesures juridiques et judiciaires, motivées par la lutte contre lesdits phénomènes, mais qui en réalité, répriment le travail journalistique et menacent la sécurité juridique des journalistes, et la liberté d’expression et d’information par ricochet. Cela a aussi contribué à l’accentuation de la défiance des publics envers les médias et les journalistes, allant jusqu’à la prolifération de campagnes, attaques et agressions sociales à l’encontre des journalistes, menaçant ainsi leur sécurité physique1.. Par ailleurs, les publics, parmi lesquels notamment les jeunes, ont quitté les médias traditionnels, pour se réfugier dans les plateformes numériques (réseaux et médias sociaux) pour ainsi être informés, s’interagir, créer, diffuser et partager différents contenus et informations. Et sont par conséquent, plus exposés aux phénomènes susmentionnés.
Le tout a considérablement affecté le droit et la liberté des journalistes d’informer et des publics d’être informé de manière fiable, à servir leurs intérêts et à provoquer des débats publics inclusifs et d’intérêt général. Parmi les causes majeures de cette situation, on note l’absence de l’implémentation stratégique et effective des mesures positives protectrices de la liberté d’expression, parmi lesquels l’Éducation aux Médias et à l’information (EMI).
L’EMI contribue considérablement à la construction d’un environnement propice à la liberté d’expression et d’information et cible désormais deux acteurs devenus à la fois récepteurs et émetteurs, à savoir les publics et journalistes. Parmi les impacts positives de l’EMI, on note d’une part, la construction tant chez les publics que les journalistes, d’une compréhension des principes internationaux de la liberté des médias, et des implications et exigences du travail et mission journalistique. D’autre part, elle confère aux publics, les capacités d’évaluer les actualités, les informations et toutes les formes de contenus médiatiques, et d’interagir de manière critique et constructive avec l’écosystème médiatique, ce qui incitera les médias et journalistes à améliorer leurs contenus, et leur permettra de percevoir les besoins et attentes de leurs publics, de manière à y répondre dans le cadre de leur mission. De cette sorte, l’EMI pourra constituer un outil indispensable, pour la promotion de la liberté d’expression et des médias, et une mesure de protection proactive du travail journalistique et sécurité des journalistes.
1 https://rsf.org/fr/tunisie-des-dizaines-de-journalistes-agress%C3%A9s-et-harcel%C3%A9s-lors-d-une-manifestation-de-soutien-au
Et c’est dans une perspective d’explorer cette piste qu’A19 sollicite l’expertise le(a) Consultant(e) afin d’élaborer une étude de recherche exploratoire sur « l’EMI comme mesure proactive et protectrice du travail journalistique et des journalistes ? : le cas de la Tunisie ».
III. Objectifs, méthode et intérêt de l’étude
Il s’agit d’une étude empirique, basée sur la collecte et l’analyse de données, suivant la méthode qualitative, joignant entretiens semi-directifs et focus groupes. L’objectif est de d’examiner le lien entre l’EMI et la protection des journalistes en décelant si l’EMI contribue d’une manière directe ou indirecte, à promouvoir la protection des journalistes, et prévenir de manière proactive les agressions et attaques à leur encontre.
Cette étude prendra le cas de la Tunisie et capitalisera sur les différentes initiatives qui y ont été menées en matière d’EMI, par l’ensemble des parties prenantes de l’EMI, les organisations de la société civile et acteurs institutionnels. Ces résultats, seront promus à l’occasion d’une conférence nationale qui ciblera les parties institutionnelles pour ainsi les supporter à déterminer les finalités et l’approche d’une implémentation stratégique et conjointe de l’EMI en Tunisie.
Durant sa mission le(a) Consultant(e) est appelé(e) à effectuer les tâches comme suit :
Élaborer la méthodologie et la démarche à entreprendre pour le ciblage. La méthodologie de travail pour la réalisation de l’étude sur la base d’un travail de collecte et analyse de données théoriques (les différentes publications élaborées sur l’EMI) et de terrain (Focus groupes et entretiens semi-directifs). La détermination des populations ciblées par les entretiens et FG doit prendre en considération certains paramètres. Pour ce qui est des entretiens semi-directifs, à prendre en compte la diversité entre les parties prenantes impliquées dans la promotion de l’EMI : représentant.es ministériels et institutionnels incluant le secteur académique, Société civile et institutions médiatiques, incluant des journalistes.
Pour ce qui est des Focus Groupes, il s’agit principalement de jeunes (élèves, étudiant.es, jeunes engagé.es dans l’espace civique…) et journalistes. A noter qu’ils doivent être répartis en des groupes distincts : groupes ayant bénéficiés d’activités en EMI et des groupes n’ayant pas bénéficié d’activités en EMI.
Élaborer le guide d’entretiens pour les FG et entretiens semi-directifs. Le guide peut inclure, à titre indicatif, comme axes ce qui suit :
– La perception des jeunes bénéficiaires et non bénéficiaires de l’EMI, des médias et des journalistes tunisiens;
– La compréhension et la perception des parties prenantes, des jeunes et des journalistes du concept de l’EMI, ses enjeux et défis dans la promotion et la protection de la liberté d’expression et des médias;
– La confiance des parties prenantes et des jeunes à l’égard des médias et journalistes tunisiens;
– La perception des jeunes et des parties prenantes des causalités des attaques, agression et campagnes à l’encontre des journalistes;
– L’attitude et réaction des jeunes bénéficiaires et non bénéficiaires de l’EMI face aux attaques et campagnes à l’encontre des journalistes;
– La compréhension et la perception des parties prenantes, des défis auxquels est confrontée l’implémentation institutionnelle et de manière conjointe de l’EMI en Tunisie; – La perception et l’identification des jeunes et des problèmes majeurs auxquels l’EMI doit faire face dans le contexte tunisien;
– La perception et le degré d’implication des parties prenantes, des journalistes et des jeunes bénéficiaires de l’EMI, dans la promotion de l’EMI.
– L’influence et l’impact de l’EMI sur les capacités des journalistes à se protéger et se prémunir contre les agressions et les attaques y compris dans l’environnement digital.
Mobiliser les groupes cibles et mener les FG et entretiens en présentiel et en ligne. Réaliser les FG auprès de 100 parmi les populations de jeunes et de journalistes (en ligne et en présentiel).
Réaliser les entretiens auprès d’au minimum, 6 parties prenantes impliquées dans la promotion et l’implémentation de l’EMI (en ligne et/ou en présentiel)
A noter que l’identification, l’élaboration des listes ainsi que la mobilisation des groupes cibles seront menés principalement par le(a) Consultant(e), sous la supervision d’A19. A19 prendra en charge les aspects logistiques (frais de déplacement des groupes cibles, lien pour les entretiens en ligne ainsi que l’organisation des FG en présentiel).
Mener un travail de collecte et de diagnostic des guides élaborés sur l’EMI en Tunisie. L’objectif est d’analyser les approches et finalités de ces guides et évaluer s’ils contiennent des approches protectrices de la liberté d’expression, promouvant le travail et le rôle du journaliste.
Analyser les résultats des FG et entretiens et compilation du travail de recherche : Les résultats de l’analyse doivent inclure :
– La méthodologie adaptée
– Une synthèse du travail de recherche;
– Une évaluation des orientations/ approches de l’EMI en Tunisie sur la base des résultats des travaux de recherche et des entretiens.
– Interprétation suivant une analyse comparative, des différentes perceptions du travail et la mission journalistique, des bénéficiaires et non bénéficiaires de l’EMI.
– Évaluer à la lumière de l’analyse des travaux de recherche dans quel mesure l’EMI contribue à la promotion de la mission journalistique et la protection des journalistes
– Proposer à la lumière des travaux de recherche, des orientations au profit des parties prenantes, pour une implémentation stratégique et commune de l’EMI dans une perspective de promouvoir la mission journalistique et la protection des journalistes.
Présenter le document d’étude dans le cadre d’une conférence nationale regroupant les parties prenantes impliquées dans la promotion de l’EMI.
La mission s’étale sur du 15 septembre 2023 au 15 février 2024
Le/La Consultant(e) disposera de 30 jours de travail :
(02) deux jours pour élaborer la méthodologie et la démarche à entreprendre pour le ciblage.
(03) trois jours pour élaborer le guide d’entretiens pour les FG et entretiens semi-directifs.
(10) dix jours pour mobiliser les groupes cibles et mener les FG et entretiens en présentiel et en ligne.
(04) quatre jours pour mener un travail de collecte et de diagnostic des guides élaborés sur l’EMI en Tunisie.
(08) huit jours pour analyser les résultats des FG et entretiens et compilation du travail de recherche.
(02) deux jours pour réviser la compilation du travail de recherche à la lumière du feedback d’A19.
(01) un jour pour présenter le document d’étude dans le cadre d’une conférence nationale regroupant les parties prenantes impliquées dans la promotion de l’EMI.
Le/La consultant(e) est tenu(e) de livrer :
– La méthodologie de l’étude (au plus tard le 20 septembre 2023)
– Le guide d’entretiens pour les FG et entretiens semi-directifs (au plus tard le 30 septembre 2023)
– Un premier draft, de l’étude de recherche (au plus tard le 20 novembre 2023)
– Premier draft révisé par Article 19 (au plus tard le 30 novembre 2023 )
– Une version finale de l’étude de recherche, après validation d’A19 (au plus tard le 15 décembre 2023 »
– Un rapport synthétique des outputs de la conférence nationale (au plus tard le 15 février 2024)
VII. Qualifications et expériences professionnelles du/de la consultant/e Le /la consultant(e) doit avoir les qualifications suivantes :
– Être titulaire au minimum d’un master universitaire en journalisme, sciences sociales, ou autre discipline pertinente.
– Avoir une expérience significative dans le développement de recherche empiriques, sur des questions liées à la liberté d’expression et d’information ;
– Avoir des connaissances approfondies en matière de l’EMI;
– Avoir une bonne connaissance des bonnes pratiques et standards internationaux régissant la liberté d’expression, d’information, des médias et de la presse;
– Excellentes capacités d’analyse, de synthèse et de rédaction en Français et en arabe.
– Engagement aux valeurs des droits humains et aux valeurs démocratiques. – Capacité à respecter les délais impartis.
VIII. Procédure de réponse au présent appel à candidature
Le dossier de candidature devrait contenir les documents suivants :
CV du/des consultant/es avec les références, les publications et les travaux liés à l’objet de cet appel à candidature ;
Offre financière détaillée en indiquant le tarif quotidien en brut ;
Proposition la méthodologie et la démarche à entreprendre pour le ciblage ;
Répartitions des tâches si la candidature est soumise en binôme.
Les candidats doivent faire parvenir leurs offres à l’adresse électronique suivante : imen@article19.org en copie sywar@article19.org avec comme indication dans l’objet de l’email « Pour le développement d’une étude sur l’EMI comme mesure proactive et protectrice du travail journalistique et des journalistes ? : le cas de la Tunisie ».
Les candidatures doivent être envoyées au plus tard le 20 aout 2023.
Seules les personnes sélectionnées seront contactées pour toute communication ultérieure. X. Évaluation des candidatures
L’évaluation des candidatures se fera comme suit :
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Appel à candidatures Publié sur Jamaity le 11 août 2023
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