Le « Grand Forum de réinsertion », s’inscrivant dans le cadre du projet « Lemma » financé par l’UE, s’est tenu le mercredi 26 juin 2019 au Palais des Congrès de Tunis. L’occasion d’échanger avec des acteurs de la société civile et des représentants de la sphère publique sur les enjeux de mobilité et les questions migratoires.
Dans la période qui a suivi la révolution, des dizaines de milliers de tunisiens, fuyant une situation économique et politique instable, ont tenté de traverser irrégulièrement la Méditerranée pour gagner l’Europe. Ces individus, qui font ce choix de risquer leur vie, se lancent dans les aventures de l’immigration clandestine dans l’espoir d’atteindre un « Eldorado » européen fantasmé.
Si certains se sont débrouillés, ce n’est pas le cas pour d’autres, qui eux, n’ayant pas réussi leur intégration, sont revenus de façon volontaire en Tunisie.
Comme la Constitution tunisienne garantit, dans son article 25, à toute personne le droit de pouvoir rentrer à tout moment à son pays, un plan national de réinsertion des Tunisiens de retour de l’étranger a été mis en place. La question de réintégration de ces individus était au centre du « Grand Forum de la réinsertion ».
Le « Grand Forum de la réinsertion » a eu lieu le mercredi 26 juin 2019 au Palais des Congrès de Tunis. L’événement a été organisé à l’initiative du Ministère des affaires sociales en collaboration avec ses partenaires européens (Expertise France et l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) et nationaux (l’Office des Tunisiens à l’Etranger et l’Agence Nationale de l’Emploi et du Travail Indépendant).
Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du projet « Lemma – ensemble pour la mobilité » fruit du partenariat pour la mobilité signé entre la Tunisie, d’une part, et, de l’autre, l’Union Européenne et ses Etats membres. Initié en 2014, « Lemma » est né de réflexions autour du rôle des migrations et leur apport à l’économie des pays. D’une durée de 3 ans, ce projet tend à soutenir le Gouvernement tunisien dans l’élaboration et le développement de sa stratégie nationale migratoire. Il s’agit également de renforcer les capacités des autorités et des organisations de la société civile afin qu’elles soient en mesure de suivre et d’apporter un appui à la réinsertion des Tunisiens de retour.
Des représentants des autorités publiques, des organisations de la société civile, des experts et des acteurs intervenant sur les problématiques relatives à la gestion des migrations et la dynamique du retour ont été présents. Dans son intervention, Ahlem Hammami, de la Direction Générale de la Coopération Internationale en matière de Migration au Ministère des affaires sociales, a décrit les contours du projet « Lemma » et a fait le point sur l’impact des travaux menés dans ce cadre. Sur le plan quantitatif, le bilan s’est avéré globalement positif, avec notamment l’accompagnement de 91 personnes issues de territoires touchés par des flux migratoires importants.
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Depuis son démarrage, la société civile a été largement impliquée dans le projet « Lemma ». 4 associations tunisiennes ont été sélectionnées pour recevoir des subventions et suivre un programme de formations leur permettant de soutenir les chantiers de réintégration des bénéficiaires. Grâce à un accompagnement adapté aux besoins des bénéficiaires, le programme a donné naissance à plusieurs projets dont certains sont en cours de finalisation.
En parallèle au déroulement du forum, une scène d’animation s’est tenue sous forme d’un « village des acteurs ». Il s’agit d’un espace d’exposition dédié aux acteurs associatifs et publics qui déploient des efforts concrets en faveur de cette population. Les stands des partenaires publics (ANETI, OTE, OFII etc.) et associatifs (CIT’ESS de Mahdia, CCDE, de Bizerte, APDES Smart Solutions de Sidi Bouzid, CEFA, GIZ, etc.) ont servi d’espace d’information, d’orientation et de sensibilisation. Outre les stands, l’espace a proposé en continu des témoignages réels, l’occasion de capitaliser sur les travaux engagés et les initiatives émanant des porteurs de projets. L’introduction et l’animation du « village des acteurs » a été assurée par Lobna Saidi, de l’association Shanti.
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Pour rappel, l’article 25 de la Constitution tunisienne stipule qu’ « il est interdit de déchoir de sa nationalité tunisienne tout citoyen, ou de l’exiler ou de l’extrader ou de l’empêcher de retourner à son pays ».
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