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Les BDS : Un pont entre chercheurs et acteurs associatifs

30 avril 2019

Les BDS : Un pont entre chercheurs et acteurs associatifs

Comment faire de la recherche scientifique autrement ? Quels rapports peuvent se nouer entre le champ de la science et celui de la société ? Est-il possible de connecter le monde des chercheurs et le milieu associatif ? Voilà autant d’interrogations qui interpellent à la fois les chercheurs professionnels et les acteurs de terrain. Les « Boutiques des Sciences » (BDS) ouvrent des voies de réponse à ces questions croisées.

C’est dans ce contexte que s’est déroulée l’école du printemps organisée conjointement par l’Institut Pasteur de Tunis (IPT) et l’Université de Lyon dans le cadre du projet InSPIRES (Ingenious Science shops to promote Participatory Innovation, Research and Equity in Science). L’école du printemps InSPIRES, tenue les 22 et 23 avril à l’IPT, a réuni des participants venant de pays différents (Tunisie, Sénégal, Bénin, Canada, France etc.) avec des profils variés (étudiants, doctorants, enseignants, chercheurs, praticiens, experts et acteurs associatifs) autour des Boutiques des Sciences (Science Shops, en anglais). L’objectif de la rencontre était de favoriser l’interaction durable entre chercheurs et acteurs de la société civile pour développer les synergies nécessaires à la co-construction de projets de recherche permettant de proposer des réponses adaptées aux contextes locaux. C’était également l’occasion d’assister à des témoignages et des retours d’expérience des BDS.

La première journée a été consacrée à l’ouverture officielle de l’école du printemps InSPIRES. La cérémonie d’ouverture a été suivie par une matinée de réflexion débutée par un focus sur l’initiative de monter des Boutiques des Sciences. Lors de cette session, un panel pluridisciplinaire d’experts, particulièrement actifs sur le sujet des BDS, ont partagé leurs connaissances autour de ce dispositif.

Apparues pour la première fois dans les années 1970 aux Pays-Bas, à l’Université de Delft, les Boutiques des Sciences sont présentées comme une forme de recherche participative (nommée aussi recherche collaborative). Il s’agit d’un dispositif permanent et indépendant intégré, en général, à la structure d’une université pour lui permettre de conduire à des changements sociétaux significatifs en faisant travailler ensemble acteurs associatifs et acteurs de la recherche scientifique. Ce mouvement est né de la conscience que pour répondre aux questions citoyennes, la recherche ne s’effectue pas dans l’ignorance du terrain. « Les établissements universitaires ne doivent plus se contenter de leurs fonctions académiques traditionnelles. Outre la formation et la recherche scientifique, l’Université est appelée à expérimenter des approches innovantes afin de participer à la résolution des problèmes socio-économiques qui émergent. C’est dans cette lignée que la Boutique des Sciences de l’IPT « Science Ensemble » a été créée », résume Hichem Ben Hassine, coordinateur du projet InSPIRES à l’IPT.

De son côté, Florence Piron, professeure à l’Université Laval à Québec, nous a parlé de la Boutique des Sciences « Accès Savoirs » qu’elle a pu mettre sur pied en 2011. Entre autres pistes, elle a souligné l’importance de la recherche-action participative dans la mesure où elle permet de briser le mur entre la science et la société et de générer « des savoirs nouveaux, durables et pertinents ». Selon elle, ce type d’outil de la science participative permet aussi de stimuler le sens de la responsabilité citoyenne chez les étudiant.e.s.

Pour Pierre Cornu, professeur à l’Université Lumière de Lyon 2, la Boutique des Sciences se veut un dispositif pilote qui sert de pont entre l’Université et son territoire. Selon lui, « il faut développer un regard critique sur nos écosystèmes académiques ». « Nous avons besoin de sortir du monde académique pour faire émerger des questions nouvelles », poursuit-il.

Depuis la naissance du concept jusqu’à aujourd’hui, une centaine de BDS fonctionnent dans de nombreux pays du monde dans les domaines les plus divers, mais elles partagent le même objectif, celui de contribuer au rapprochement entre la science et la société. La session de l’après-midi a commencé par un jeu « un projet BDS : comment ça marche ? ». A travers ce jeu les participants ont pu acquérir des connaissances sur le processus de projet et les différentes parties prenantes d’une Boutique des Sciences. La suite de l’après-midi a été rythmée par des ateliers dédiés à la présentation de retour d’expériences. Des exemples concrets de Boutiques des Sciences ont illustré la séance.





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