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En Tunisie : Les OSC se mobilisent pour dénoncer la violence faite aux femmes

25 décembre 2018

En Tunisie : Les OSC se mobilisent pour dénoncer la violence faite aux femmes

La Tunisie participe à la 28e édition de la campagne internationale « 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes » qui se qui se déroule chaque année du 25 novembre (journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) au 10 décembre (journée internationale des droits de l’Homme).

 

Dans le monde, selon un rapport publié par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une femme sur trois [1] est victime de violence physique ou sexuelle. Cette étude, en plus de révéler le nombre de femmes victimes de violence à l’échelle mondiale, évoque aussi les conséquences délétères de cette violence chez les femmes qui la subissent.

Le rapport de l’OMS, en se basant sur l’analyse de données provenant de plus de 80 pays, met en évidence l’ampleur épidémique de ce problème. Il s’agit bien là d’une pandémie universelle qui s’applique à tous les pays et qui n’épargne aucune culture, aucune communauté. De ce fait, il est essentiel d’envisager à recourir à des stratégies centrées sur l’humain pour mettre fin à la violence faite aux femmes.

Dans ce contexte de lutte contre cette violation des droits humains, la sensibilisation devient dès lors une forme de mobilisation qui constitue un enjeu principal dont certains activistes semblent avoir parfaitement conscience. Mais alors que des campagnes et des mouvements en faveur d’un changement sont pilotés partout dans le monde, ces derniers demeurent peu valorisés et méritent plus de lumière et de soutien.

Dans le contexte tunisien, comme partout ailleurs, les femmes n’échappent pas non plus à ces statistiques. Saisis par une perspective post-révolutionnaire et unis autour de l’idée que la violence à l’encontre des femmes n’est jamais seulement une affaire privée, les défenseurs des droits humains ont réclamé l’élaboration d’une loi intégrale relative à l’élimination de cette violence sexiste. Toutefois, malgré l’adoption de la loi organique n°2017-58 l’an passé, les femmes et les filles sont encore victimes de violences basées sur le genre. C’est pourquoi, l’implication des organisations de la société civile pour la prévention et l’élimination de ce fléau mondial est plus que jamais nécessaire.

En vue d’appuyer activement la campagne internationale « 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes », Jamaity reconnaît l’engagement continu et les efforts déployés par les différents acteurs de la société civile tunisienne et s’est donnée comme mission d’encourager et de valoriser leurs initiatives, notamment à travers sa plateforme en ligne, pour prévenir et mettre fin à la violence à l’égard des femmes. Cette campagne, qui se déroule chaque année du 25 novembre au 10 décembre, vise à mobiliser l’opinion publique à la question de la violence basée sur le genre et à sensibiliser davantage le grand public à l’ampleur de ce problème. La mobilisation internationale des 16 jours, c’est aussi l’occasion de rappeler que cette forme de violence est encore et toujours d’actualité.

Pendant cette période, plusieurs associations, experts et activistes se sont mobilisés, à Tunis et dans les régions, pour dénoncer la violence faite aux femmes.

Dans ce contexte, la Friedrich-Ebert-Stiftung Tunisie a organisé la campagne « Matoskotch Makech Wahdek » en partenariat avec l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD) et l’Association Internationale des Etudiants en Sciences Economiques et Sociales (AIESEC). L’objectif principal de cette initiative est de former une communauté engagée dans la lutte contre le harcèlement sexuel dans les transports en commun et d’inciter les victimes et témoins de harcèlement à en parler. La campagne « Matoskotch Makech Wahdek » a été marquée par le lancement d’une application mobile « Yeszina » (téléchargeable via ce lien https://play.google.com/store/apps/details…) qui offre aux contributeurs la possibilité de signaler les actes de harcèlement dont ils sont victimes ou témoins. A travers cette application, l’utilisateur peut émettre une alerte et poster un témoignage, anonymement, tout en précisant la localisation et le type d’agression.

Une autre campagne a été lancée par l’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement (AFTURD) en partenariat avec des associations relais dans les régions. Différents ateliers et activités ont été au programme :

Parmi les activités, des séances de vulgarisation de la loi 58-2017 ont été animées au profit des femmes, des enfants et des jeunes par l’Association Tunisienne de la Santé de la Reproduction au Kef. Des ateliers de dessin et de théâtre ont été organisés avec les élèves de l’école primaire El-Hkim à Jendouba par l’Association de Développement et d’Encadrement des Jeunes et de l’Enfance (ADEJE). Une visite à la prison civile du Kef, en présence de psychologues et juristes, a été prévue par l’Association Hrayer El Kef. Des séances d’information, d’éducation et de sensibilisation ont été organisées par l’Association Femmes de Tabarka avec les femmes de la région. Les membres de l’Association Génération Anti-Marginalisation (GAM) ont proposé aux femmes dans le quartier d’El Kabbaria des cours de self-defense. L’association Sharekna a offert aux habitants de la cité Ettadhamen un espace d’échange et de discussion lors d’un coffee-talk organisé, en présence de sociologues, dans le complexe des jeunes du quartier. Des tentes de sensibilisations ont été installées dans les espaces publics dans des quartiers populaires de la capitale. Des projections de films et courts métrages, des débats et des workshops ont également été au programme.

Rappelons que la violence faite aux femmes n’est « jamais acceptable, jamais excusable, jamais tolérable »[2]. Tout le monde doit agir pour y mettre fin.

[1] World Health Organization. « Global and regional estimates of violence against women: prevalence and health effects of intimate partner violence and non-partner sexual violence». Geneva, Switzerland: WHO, 2013.

[2] « Secretary-General says violence against women never acceptable, never excusable, never tolerable, as he launches global campaign on issue ». New York, United Nations Department of Public Information, News and Media Division, 2008 (SG/SM/11437 WOM/1665).





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