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Quel Destin pour la Justice Transitionnelle en Tunisie?

13 novembre 2018

Quel Destin pour la Justice Transitionnelle en Tunisie?

Un collectif d’organisations de la société civile ont exprimé, lors d’une conférence de presse organisée le 06 novembre, leur inquiétude quant à l’avancement du processus de justice transitionnelle et ont dénoncé les différentes pratiques visant à le ralentir, voir même l’arrêter.

 

Dans son intervention, Mme Raoudha Karafi, la présidente d’honneur de l’association des magistrats tunisiens, a souligné l’importance de rendre justice aux victimes de torture et des pratiques barbares de l’ancien régime et à leurs familles, en respectant la loi et donc en ayant recours aux chambres spécialisés conformément aux dispositions de la loi sur la justice transitionnelle. Des campagnes fallacieuses et des pressions ont visé l’Instance de Vérité et de Dignité IVD ainsi que les chambres spécialisées, ce qui risque de menacer l’indépendance du pouvoir judiciaire et du procès équitable.

De son coté, Mme Lamia Farhani, avocate, présidente de l’Association des Martyrs et Blessés de la Révolution et sœur du jeune martyre Anis Farhani, a indiqué qu’on a profité du conflit politique existant au pays pour faire persévérer l’impunité des bourreaux en leur donnant la parole aux médias, qui les présentent à l’opinion publique comme des victimes. Face aux campagnes médiatiques visant l’IVD et tout le processus de justice transitionnelle, d’autres campagnes de soutien ont été mené en faveur des auteurs présumés de violations, ce qui s’explique par la peur des révélations qui vont être émanés des procès équitables ou du rapport de l’IVD.

Des révélations qui risquent de faire tomber des personnalités importantes, pas encore prêtes à se priver des faveurs et du pouvoir qu’elles ont toujours eu. Mr Ridha Barakati, frère de Nabil Baraketi martyre victime du régime de Ben Ali, a mis l’accent sur le rôle quasi absent de l’état dans le processus judiciaire, et sa non-responsabilité dans le suivi, l’application et la garanti de la justice transitionnelle. Par la même occasion, il a appelé au respect des droits humains à travers la réhabilitation des victimes et leurs familles, et notamment à travers la lutte contre la torture et toute forme de violations que peut subir un tunisien, à cause de l’injustice.

La torture et les atteintes aux droits humains ont été toujours l’arme la plus utilisée et la plus destructive pour intimider les opposants de l’ancien régime, ou toute personne ayant osé à s’exprimer contre le pouvoir. C’est le cas de Fayçal Barakat, qui a décédé en succombant à ses graves blessures après sa détention. Son frère, Jamal Barakat a dénoncé l’atteinte systématique à la dignité des victimes de la torture et les agressions physiques et psychiques  que subissent plusieurs détenus causant à maintes occasions leur mort. Il a dénoncé aussi l’implication de différentes parties, outre les auteurs des violations, dans la falsification des faits, et a appelé à la protection des familles des victimes de torture et les associations militantes contre l’impunité.

Enfin, la parole était accordée aux mères de martyres et blessés de la révolution, qui ont exprimé leur désespoir envers l’engagement de l’état de rendre justice à leurs enfants, et envers les médias qui leur ont tourné le dos. Toutefois, elles ont rappelé qu’elles ne lâcheront jamais leur quête de la vérité et de la justice malgré les menaces et les pressions qu’elles rencontrent.





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