Loin des projecteurs des festivals de grands budgets et loin d’une consommation culturelle en masse, plusieurs initiatives culturelles et artistiques se voient évoluées ou nées cet été comme une solution alternative à une politique culturelle étatique centralisée et commerciale.
S’étalant sur tout l’été et profitant des vacances, les festivals culturels ont réussi à s’approcher du public, notamment les jeunes qui, outre la plage ou les clubs, ils n’ont aucune autre alternative de divertissement, mais surtout aucune activité intellectuelle et constructive qu’ils peuvent faire.
Tenu du 3 au 11 août à la maison de culture Mahmoud Messadi, le 22ème Salon International de la Bande Dessinée (SIBDT) était l’occasion d’unir des professionnels et des amateurs de la bande dessinée, un art rarement mis en valeur en Tunisie. Initiative de l’association Les amis du Livres de Tazarka, le salon a choisi de dédier cette édition à la mémoire de Abou Saoud Messadi, son fondateur. Militant politique et homme de culture, Messadi est le fondateur aussi de l’association Mahmoud Messadi pour la Création Artistique et Culturelle qui œuvre à promouvoir l’accès à la culture dans la région et à innover l’animation culturelle et artistique.
Pour l’édition de cette année, le SIBDT a proposé un programme riche, diversifié et surtout accessible à un large public : En collaboration avec Fondacion El Fanar, le salon nous a importé la bande dessinée espagnole à travers l’exposition « Sentiers », et s’est vu s’ouvrir sur plus de collectifs et artistes dans le monde arabe, notamment du Maroc, Egypte, Liban et Syrie. Expositions, spectacles, tables rondes, ateliers et projections ont été programmé, et qui ont accueilli aussi des enfants pour les initier au monde de l’image, de la narration et de l’animation.
Une autre ancienne et importante manifestation artistique enrichit la scène culturelle au Cap Bon depuis des années : Le Festival International du Film Amateur de Kélibia, FIFAK. Son 337me édition s’est déroulée du 12 au 18 août au théâtre de la maison de culture de Kélibia. Chaque année, nombreux cinéphiles, professionnels et amateurs, tunisiens et internationaux, entament ce pèlerinage cinématographique au FIFAK pour partager leurs films ou voir ceux des autres, échanger et débattre autour du cinéma et ses métiers, et assister aux différentes ateliers et spectacles proposés. Les compétitions que propose le FIFAK mettent en lumière plusieurs jeunes talents et leur donne l’espace de s’exprimer et de présenter leurs premières œuvres. Initié par la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs, la FTCA, le festival se confirme, comme à chaque édition, fidèle à la culture et au cinéma engagé, offrant un espace d’échange, libre et alternatif, aux jeunes amateurs de cinéma pour s’exprimer et s’inspirer.
En effet, le septième art ne se fête pas seulement à Kelibia, mais aussi au village de Hergla, et pour la première fois à Menzel Temime. Les Rencontres Cinématographiques de Hergla sont organisés par l’association culturelle Afrique-Méditerranée, dont la mission est de promouvoir et de consolider un dialogue entre les jeunes de la région méditerranéenne et de L’Afrique. Pour son 13ème rendez-vous, le festival a réussi à offrir aux spectateurs de Hergla un programme de qualité malgré les contraintes financières et le manque de soutien : Des projections, des rencontres et une exposition ont fait revivre la mémoire cinématographique du village, qui était depuis longtemps le refuge de plusieurs cinéastes.
D’autres rencontres cinématographiques s’ajoutent cette année à la scène culturelle en Tunisie, et choisit comme lieu de naissance Menzel Temime. Organisé par par l’Association Tunisienne pour le Cinéma Alternatif en partenariat avec la fondation Rosa Luxembourg et d’autres acteurs culturels étatiques et privés, les Rencontres Cinématographiques de Menzel Temime vient créer une dynamique culturelle dans la ville de Menzel Temime, et appuyer une logique de proximité et de décentralisation de l’art et de la culture en Tunisie, en offrant aux jeunes de la région une panoplie de projections et d’activités, auparavant disponibles qu’aux JCC à la capitale.
Retour au petit village aux murs blancs et aux portes bleus, avec le festival culturel « Hergla respire l’Art », crée par l’association locale Hergla Almustakbal. Appuyé par la société civile, ce festival traite chaque année une thématique inspirée de la communauté : Environnement et écologie, histoire et patrimoine, genre et droits de la femme. Cette année, le festival se dédie à l’Art et ses différentes formes d’expression, ouvre sa scène à plusieurs jeunes artistes tunisiens pour y performer et offre aux jeunes de Hergla des ateliers et des activités pour explorer et développer leur talents.
Organismes concernés
Voila ce que les autres utilisateurs ont pensé de cet article