La Tunisie a connu une vague d’immigration clandestine sans pareil, résultat d’une instabilité politique et économique suite à la révolution qui mit fin au régime de l’ancien président Ben Ali. En effet,54 opérations d’immigration non réglementaires sur le sol tunisien ont été interceptées et, 612 personnes ont été arrêtées dont 197 étaient de nationalité étrangère, et ce durant le premier semestre de 2017 selon le rapport Immigration Non Réglementaire Tunisie 2017 du FTDES.
Ce phénomène touche principalement les jeunes, dont la majorité est âgée de 16 à 20 ans, et les raisons qui poussent ces jeunes à partir sont nombreuses mais elles sont surtout économiques et sociales, en ce sens que le taux de chômage est estimé à (15,5 %) au 4e trimestre de l’année 2017 (dont (12 % ) chez les hommes et (22%) chez les femmes), le manque d’opportunités offertes par l’Etat aux nouveaux diplômés ou encore le rêve d’une vie meilleure sont les facteurs qui poussent parfois ces jeunes à tenter la traversée de la méditerranéen.
Phénomène touchant principalement les jeunes en quête d’emploi stable et d’épanouissement social qu’ils ne retrouvent pas dans leur pays d’origine, l’immigration clandestine devient malheureusement une réalité. Qu’ils soient étudiants, ou non diplômés, tous projettent le rêve parfois utopique d’une vie meilleur là ou ils auront l’occasion de voir leur désir se réaliser, pourtant ils font parfois face à une tout autre réalité sur le terrain. En effet, les migrants sont confrontés à de réels dangers, du trafic humain ou autres périples en mer avant d’arriver dans un pays qu’ils ne connaissent pas et où l’intégration est souvent très difficile, voir impossible, dû à la barrière de la langue et à la barrière culturelle, ou encore à la discrimination et au racisme.
L’immigration clandestine a souvent de graves répercutions sur nos jeunes et nos familles, comme en témoigne le naufrage survenu au large de Kerkennah- Sfax, drame qui a eu lieux dans la nuit du Samedi 2 au Dimanche 3 Juin 2018 et qui a fait de nombreuses victimes. Les rescapés de ce drame sont de nationalités différentes mais restent en majeure partie des tunisiens, d’après Lorena Lando chef mission de l’OIM, organisme des Nations unies chargé des migrations en Tunisie.
Parmi les 60 victimes transférées au service de la médecine légale à l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax, 48 sont tunisiennes et 12 sont non-tunisiennes (6 femmes et 6 hommes), les identifications sont en cours. Les 68 survivants comptent, de leur côté, 60 Tunisiens, 2 Marocains, 1 Libyen, 1 Malien, 1 Camerounais et 3 Ivoiriens (dont 2 femmes).
En conséquence, certaines initiatives ont été prises de la part des acteurs nationaux et internationaux de la société civile en vue afin d’appeler les autorités tunisiennes à informer et soutenir les familles des victimes et à assurer une assistance psychologique aux survivants , parmi ces organisations on trouve le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie – CRLDH, L’Association des Tunisiens en France – ATF, L’Association Tunisie Culture et Solidarité ou encore L’OIM (organisation internationale des migrants) qui a publié un communiqué suite à la tragédie de Kerkennah.
Finalement, les différents drames qui ont eu lieu doivent alarmer les autorités et les pousser à prendre conscience de leurs responsabilités dans cette crise, en développant des politiques sociales et économiques pour arrêter ces vagues d’immigration clandestine qui mettent en danger les jeunes tunisiens et ne contribue en aucun cas au développement du pays mais qui, au contraire, prive le pays de ses hommes et de ses femmes.
Organismes concernés
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