Véritable crise régionale, l’immigration clandestine touche les pays des deux rives, nord et sud, du bassin méditerranéen. L’Italie, la Libye, mais aussi la Tunisie, se trouvent tous au centre de cette crise. L’année 2018 peine à commencer, et le débat sur l’immigration clandestine, ayant lieu depuis la révolution mais notamment en 2017, continue déjà à inquiéter les tunisiens, les spécialistes et les différents acteurs de la société civile.
Dans ce contexte, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux FTDES a indiqué lors d’une conférence de presse à l’occasion de la célébration de la journée internationale des migrants en décembre dernier, que le nombre des opérations d’immigrations non réglementaires interceptées du début janvier au mi décembre 2017, s’élève à 307 opérations.
54 opérations ont été mise en échec durant le premier semestre de 2017, et les arrestations se sont multipliées 5 fois pendant le 2ème semestre selon des statistiques élaborées par le ministère de l’intérieur: 3424 migrants et 129 passeurs ont été arrêtés, et 150 embarcations et autres équipements ont été confisqués.
7988 immigrants clandestins ont été arrêtés sur le territoire Italien en 2017, mis en garde dans des centres de détention, dans l’attente de leur rapatriement. Sfax (principalement de Kerkennah), Zarzis et Bizerte sont le point de départ de la majorité des opérations d’immigrations non réglementaires. 66% des migrants sont âgés entre 20 et 30 ans, 5 % sont des femmes.
L’ampleur de cette crise d’immigration clandestine qui agite notre pays, s’explique notamment par le chômage, la disparité régionale et l’inégalité sociale et économique. Désespérés et ne croyant plus aux différentes promesses de changement post révolution, plusieurs jeunes tunisiens cherchent de nouveaux horizons, un nouveau futur, ailleurs.
Le manque de moyens et la difficulté des procédures d’obtentions de visas, poussent ces jeunes à favoriser l’immigration clandestine vers l’Europe comme choix ultime. Rejoindre la rive nord du méditerranée séduit tellement ces jeunes que ça leur distrait des réels dangers de l’immigration clandestine et leur fait oublier la gravité de ses conséquences. En effet, parmi les 30 000 jeunes tunisiens qui ont émigré clandestinement vers l’Italie depuis 2011, 504 ont disparu ou sans aucune nouvelle. Ils ont quitté la Tunisie en quête d’une nouvelle et meilleure vie. Hélas, un rêve qu’ils n’ont pas pu réalisé dans leur pays. Hélas, un rêve qui s’est avéré fatal.
Organismes concernés
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