Le début de l’année 2015 a été marqué par plusieurs événements qui ont bouleversé l’économie mondiale. Après la chute des cours du pétrole, la bourse chinoise a connu une crise sans précédent.
L’effondrement des prix du pétrole a résulté d’un déséquilibre entre l’offre et la demande globale, dû à un accroissement de la production mondiale et une baisse de la demande des pays émergents (particulièrement la Chine, avec la baisse de sa croissance.)
Cependant, la baisse des cours du pétrole, aussi conséquente soit elle, a causé une autre baisse des prix : Celle des produits agricoles dont le prix était pourtant croissant depuis plusieurs années.
Cette baisse qui a commencé au début de l’année, s’est accentuée pendant le mois d’août 2015 selon l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO
Le prix des denrées alimentaires baisse depuis le mois de janvier a connu une chute de 5,2% lors du mois d’août.
L’indicateur des prix de la FAO (un indice composite des cours de plusieurs produits agricoles dont les céréales, l’huile, la viande, le sucre et les produits laitiers basé sur le cours de 2002) s’établit aujourd’hui à 155,7 points soit son niveau d’il y six ans.
Pourquoi cet effondrement des prix ?
L’explication de cette chute est due à un inversement de tendance entre l’offre et la demande et la pression exercée sur les prix (engendrée par la présence d’importants stocks mondiaux.)
Concernant l’offre mondiale des produits agricoles une forte croissance a été enregistrée pour la plupart des produits. Le blé a notamment connu une récolte record en 2015 avec prés de 728 millions de tonnes. Ces bonnes performances ne sont pas propres qu’au blé et concernent l’ensemble des céréales. Ainsi la FAO estime les stocks mondiaux de céréales à 643 millions de tonnes.
L’accroissement de l’offre concerne également l’huile de palme avec de grandes performances de la part des grands pays producteurs dont l’Indonésie et la Malaisie qui disposent aujourd’hui d’un stock de 3 millions de tonnes.
Les produits laitiers, le sucre, la viande, le café et bien d’autres produits ont également connus de bonnes récoltes.
A cette augmentation de l’offre, s’ajoute la crise économique des pays émergents qui a causé la diminution de leur demande sur les marchés globaux, notamment concernant la Chine avec une baisse de la demande de 50% concernant les produits laitiers.
Parallèlement à la baisse des importations chinoises, la Russie a décrété un embargo en août 2014 sur les produits alimentaires occidentaux .
Impact sur le marché agricole
Cet effondrement des prix a eu des effets néfastes sur l’ensemble des filières agricoles. Les paysans sont les premiers à souffrir d’une baisse de leurs marges. Les pays producteurs et grands exportateurs de produits agricoles (comme le Brésil et l’Argentine) sont aussi touchés par cette baisse qui a renforcé la récession qu’ils traversent durant les deux dernières années. Il faut également noter l’impact de cette baisse des prix sur les grandes sociétés de commerce international des produits agricoles comme l’américain Cargill ou son concurrent Bunge qui ont vu leurs bénéfices fondre lors des derniers mois.
Impact sur la Tunisie
L’effondrement des prix des produits agricoles a aussi affecté les pays importateurs comme la Tunisie.
A court terme, il engendrera une baisse de la facture des importations alimentaires et des subventions et donnera une bouffée d’air aux finances publiques, handicapées par une croissance faible. A moyen terme cette baisse des prix représente une opportunité pour développer de nouveaux investissements et pour accroire la productivité agricole afin de réduire l’exposition de la Tunisie aux marchés globaux de plus en plus volatiles.
Cet article s’est appuyé sur le site officiel de l’FAO et sur du contenu Realités Tunisie tout au long de sa rédaction
Vous pouvez également consulter le Bulletin de la FAO sur l’offre et la demande de céréales pour aller plus loin.
Organismes concernés
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